Campagne des USA pour se soutraire à la Cour Pénale Internationale by Rami Tuesday September 03, 2002 at 07:42 PM |
Amnesty International dénonce les pressions des Etats-Unis sur certains Etats dans le but de soustraire leurs ressortissants à la Cour pénale internationale
Londres / Lausanne, le 2 septembre 2002.
Les Etats-Unis exercent actuellement de fortes pressions sur les Etats pour leur demander de signer des accords prévoyant que ces derniers ne remettront ni ne transféreront de ressortissants des Etats-Unis à la nouvelle Cour pénale internationale, allant jusqu'à les menacer de leur retirer leur aide militaire. De tels accords ont déjà été signés par les Etats-Unis avec Israël, la Roumanie, le Tadjikistan. Amnesty International demande à la communauté internationale de renoncer à passer de tels accords qui visent à fragiliser la Cour pénale internationale.
Les États-Unis sont entrés en contact avec de nombreux gouvernements pour leur demander de signer des accords prévoyant que ces derniers ne remettront ni ne transféreront de ressortissants des États-Unis à la nouvelle Cour pénale internationale.
Dans un nouveau rapport publié aujourd'hui, Amnesty International demande instamment à tous les gouvernements de refuser de signer des accords qui permettront à des ressortissants des Etats-Unis d'échapper à toute poursuite s'ils étaient accusés de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre et de rejeter la campagne menée actuellement par les Etats-Unis contre la justice internationale.
Les gouvernements devraient refuser de signer des accords qui permettront à des ressortissants des États-Unis d'échapper à toute poursuite s'ils étaient accusés de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Les États-Unis demandent une exemption pour leurs ressortissants si ces derniers commettaient ces crimes sur le territoire d'États ayant ratifié la Cour pénale internationale.
Amnesty International conclut son rapport en indiquant que la signature avec les États-Unis d'un accord garantissant l'impunité des ressortissants de ce pays, constituera pour tout État une violation de ses obligations aux termes du droit international. L'argument des États-Unis selon lequel ces accords sur l'impunité sont conformes au droit international est sans fondement.
Les États-Unis ont déjà signé de tels accords bilatéraux avec Israël, la Roumanie, le Tadjikistan et le Timor oriental. Les États-Unis exercent de très fortes pressions sur les États pour qu'ils acceptent leurs exigences et les menacent fréquemment de leur retirer leur aide militaire.
Lorsque les conseillers juridiques des 15 pays membres de l'Union européenne se réuniront demain 3 septembre 2002, il faudra qu'ils prennent les devants dans la lutte contre cette campagne des États-Unis, en demandant à tous les États membres de refuser ces accords bilatéraux.
Ces accords visent à fragiliser la Cour pénale internationale, qui a été créée pour mettre fin à l'impunité pour les pires crimes que connaisse l'humanité et tendent détourner des dispositions existantes dont l'objectif est de faire en sorte que toutes les personnes accusées de ces crimes soient jugées.
Complément d'information
Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale est entré en vigueur le 1er juillet 2002. En date du 30 août, 78 États avaient ratifié ce texte et 139 États l'avaient signé. La Cour pénale internationale a pour vocation de mener des enquêtes sur les personnes accusées de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, et d'engager des poursuites à leur encontre, lorsque les tribunaux nationaux ne peuvent pas ou ne veulent pas le faire. La Cour devrait être opérationnelle à partir du premier semestre de 2003.
Seuls les États-Unis se sont opposés activement à la création de la Cour pénale internationale. Depuis l'adoption du Statut de Rome en juillet 1998, le pays n'a cessé d'essayer d'obtenir que les ressortissants des États-Unis ne tombent pas sous la juridiction de la Cour.
Amnesty International, d'autres ONG et des gouvernements ont démontré à plusieurs reprises que la crainte des États-Unis de voir la Cour utilisée pour engager des poursuites à caractère politique contre des ressortissants américains n'avait pas de fondement du fait que le Statut de Rome comporte de solides garde-fous et des garanties d'équité des procès.
Les pays qui ont ratifié le Statut de Rome sont tenus de satisfaire toute demande de la Cour pénale internationale concernant l'arrestation et la remise des personnes accusées de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Signer avec les États-Unis un accord d'impunité est contraire aux obligations des États en vertu du Statut de Rome et à la finalité du Statut, dont l'objectif est de mettre fin à l'impunité pour les pires crimes aux termes du droit international.
Tous les États – qu'ils aient, ou non, ratifié ou signé le Statut de Rome – qui concluent des accords d'impunité avec les États-Unis ou qui refusent d'arrêter ou de remettre des personnes accusées par la Cour pénale internationale sont ,susceptibles de violer l'obligation qu'ils ont aux termes du droit international de déférer à la justice les personnes soupçonnées d'être responsables de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.
Et la souverainete ? by raf Wednesday September 04, 2002 at 01:41 PM |
raf.custers@euronet.be |
Rapidement une reflexion spontanee :
la position des Etats-Unis, seule super-puissance et co-maitre du monde, est une chose
qu'ils veulent avoir les mains libres pour poursuivre leurs crimes contre l'humanite est evident
la creation d'une cour penale internationale est autre chose
pour ma part elle s'integre parfaitement bien dans la mondialisation capitaliste dans laquelle tous ceux qui veulent sauvegarder un minimum de souverainete et d'independance sont traques, pourchasses et tires devant cette cour
a voir milosevitch !
sans avoir profondement etudie l'affaire, je pense que cette cour est une nouvelle atteinte a la souverainete des etats, et surtout des etats du tiers-monde
raf