arch/ive/ief (2000 - 2005)

La poudre (aux yeux) Di Rupo lave plus rouge
by Marco Louvier Monday September 02, 2002 at 01:38 PM

Les yeux braqués sur les législatives 2003, Di Rupo rougit son profil électoral, pourfend le capitalisme, le libéralisme, le blairisme. Selon lui, il faut réhabiliter l'Etat, le mettre au service du citoyen. Lorsqu'on examine ce que Di Rupo fait réellement depuis dix ans, il y a en effet de quoi rougir...

Le PS veut un État modernisé, efficace, qui soit un recours permanent pour chaque citoyen. C'est que Di Rupo a déclaré en clôturant les «Ateliers du progrès», ces rencontres ouvertes que le parti tient depuis cinq cents jours sur une série de thèmes.

Pour prouver à son auditoire que le drapeau rouge est hissé bien haut, le président du PS tire même à la mitrailleuse sur le libéral Louis Michel, lequel avait critiqué le pôle des gauches (Ecolo-PS) défendu par Di Rupo. Pour ce dernier, il s'agit de restaurer l'autorité de l'État dans l'économie. Un exemple: il est fondamental de garantir à tous le droit et le libre accès à l'éducation: «Les enseignants en ont assez des réformes qu'ils jugent intempestives.»

Enseignement

Pour juger de la sincérité de ce discours, il est utile de rappeler de ce que Di Rupo a fait depuis qu'il a reçu son premier maroquin ministériel, voici dix ans. En 1992, il devient justement ministre de l'Éducation. Et si les pertes d'emploi qu'il a imposées sont restées moins célèbres que celles de sa collègue Onkelinx, beaucoup d'enseignants se souviennent pourtant de la lutte qu'ils ont dû mener contre ce jeune ministre prometteur.

La CEMNL, centrale chrétienne des enseignants, rappelle qu'à cette époque «au nom d'une logique qui trouve ses fondements dans les rapports de l'OCDE, selon lequel l'enseignement en Belgique coûte trop cher pour des résultats médiocres, 1.635 charges du secondaire seront sacrifiées, 36.000 heures récupérées! Une fois de plus, l'enseignement fait front, mais «l'effet Di Rupo» joue à plein sur l'opinion publique, mystifiée par un discours beaucoup plus habile que celui de ses prédécesseurs.»

Belgacom

En 1994, Di Rupo passe à l'avant plan de la scène politique. Il devient (et restera jusqu'en 1999) vice-Premier Ministre, reçoit la charge des Communications et des Entreprises publiques, puis de l'Economie, des Télécommunications, du Commerce extérieur.

La privatisation de Belgacom, c'est lui. Sauf que le ministre socialiste, maître du langage, n'évoquera jamais ce terme, lui préférant un mot de son cru, «consolidation stratégique». Et d'ailleurs, dès qu'il deviendra bourgmestre à Mons, il choisira comme invités d'honneur du Doudou, la grande fête locale, ses potes Goossens et Müller, les patrons de Belgacom et de la Sabena.
Sabena

Car la Sabena, c'est lui aussi. Ou en tout cas l'une des étapes les plus importantes de la débâcle: l'arrivée de Swissair. Suinen, qui a été chef de cabinet de Di Rupo, dira plus tard qu'«en 1995, sans le partenariat avec Swissair, sans l'action, à l'époque, d'Elio Di Rupo, la Sabena n'aurait pas survécu car, compte tenu de son réseau, la survie passait par un partenariat avec un opérateur».

Ce qui sûr, c'est que la mort de la Sabena est passée par ce partenariat qui avait tout de la cannibalisation. Sûr aussi: quand une multinationale acquiert une partie du capital d'une entreprise publique, le «partenariat» se nomme privatisation. Pour faciliter celle-ci, Di Rupo accordera même une réduction de 600 millions de FB de charges sociales. Et il ne peut pas dire qu'il sera ensuite abusé par Swissair: Suinen est resté membre du conseil d'administration jusqu'à la faillite.

Poste, Maastricht

Tout à la fin de son mandat, en juin 1999, Di Rupo met aussi le pied à l'étrier à la privatisation de la poste: il signe l'arrêté royal qui permet aux firmes privées de distribuer toute correspondance pour autant que le poids soit supérieur à 350 grammes.

Comme vice-premier socialiste, il est aussi aux premières loges pour faire accepter par le peuple (notamment via son influence sur les dirigeants syndicaux FGTB) toutes les mesures d'austérité adoptées au nom du respect des normes de Maastricht.

Etat social actif, SNCB

L'année 1999 est celle de la consécration. Di Rupo devient ministre-président de la Région wallonne, président du PS, vice-président de l'Internationale socialiste (où il côtoie l'Israélien Shimon Pérès, ministre du gouvernement Sharon) et il est aussi l'un des principaux négociateurs des accords du gouvernement arc-en-ciel.

Il est donc l'auteur, avec les libéraux et les verts, de cette déclaration du gouvernement qui invente l'«Etat social actif» (faire travailler les chômeurs, pensionnés, minimexés sans augmenter leurs revenus), qui lance le plan Copernic (la réforme de l'administration que Di Rupo décrie aujourd'hui), qui proclame qu'«un partenariat public/privé doit être possible» à la SNCB. Partenariat? On a déjà entendu ça quelque part.

La créativité de Di Rupo est sans limite. Depuis des années, les libéraux veulent faire croire qu'on crée de l'emploi en soutenant les PME (vous savez, les petites et moyennes entreprises, avec des petits et moyens salaires et des petites ou inexistantes délégations syndicales). L'éphémère ministre-président wallon invente lui de soutenir les «très petites entreprises» (très petits salaires, très inexistantes délégations syndicales).

Taxes communales

Après les élections d'octobre 2000, le voici enfin bourgmestre de Mons, un vieux rêve. Là aussi, on entrevoit sa touche sociale: pour réduire le déficit communal, il envisage de réduire le personnel de l'administration et fait presque doubler la taxe déchets, qui passe à 146 euros, en plus d'une taxe de 37 euros sur les égouts. En échange, les habitants reçoivent gratuitement cinquante sacs poubelle, soit un cadeau de 43 euros. Tous ceux qui ne savent pas compter sont enchantés.

Bref, voici dix ans que Di Rupo fait ce que les socialistes pratiquent depuis cent ans: faire avaler aux travailleurs les volontés du patronat. Et c'est vrai que quand approchent les élections, il leur faut alors faire preuve de beaucoup d'imagination...
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bof
by gepetto Monday September 02, 2002 at 05:26 PM

bof...
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bof bof
by Jeffrey Tuesday September 03, 2002 at 09:59 AM

montage photo digne du FNB....plus que minable

Art critics are in the place.
by gepetto Tuesday September 03, 2002 at 12:55 PM

Merci Jef,
j'avais peur qu'il ne soit que minable, voir moins que minable.
Mais comme disait ma grand-mère:
une photo minable, ça cause plus qu'un commentaire troufion.
Gep.

Di Rupette
by Pino Tuesday February 18, 2003 at 11:06 PM

Di Rupette...
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