arch/ive/ief (2000 - 2005)

Pour 1 mouvement de libération relationnel révolutionnaire
by Pauline Michel Thursday August 29, 2002 at 07:02 PM
paulinem@ouvaton.org

Un mouvement de libération relationnel, transversal et révolutionnaire, pourrait être relié à toutes les luttes de libération. Le capitalisme est le reflet des rapports de domination et d'exclusion à l'oeuvre dans les familles et les couples, dans les rapports stéréotypés des garçons et filles.

Je suis lesbienne, gay, hétéro, trans, bi, queer et hermaphrodite.

Chaque être humain est une personne unique et originale avant d'être un mâle ou une femelle, une noire ou un arabe, une grande ou un gros, etc. La société et nos propres tendances à la facilité créent des catégories artificielles et criminelles en prenant prétexte de réalités secondaires ou entièrement fabriquées. Les personnes sont donc classées, et se classent « spontanément » en différents groupes et sous-groupes. Parfois, les frontières ne sont pas complètement étanches, mais le plus souvent, exclusions, catégorisations méprisantes, crispations identitaires… sont la règle.

Ces frontières exclusives sont particulièrement vivaces dans le domaine de la soi-disant « identité sexuelle » et dans nos pratiques relationnelles quotidiennes. Partout, il y a les hommes ou les femmes, les gays ou les lesbiennes, les moches ou les grosses... Même si des personnes moins tranchées (bisexuel(le)s, transsexuel(le)s, hermaphrodites, queer, transgenre…) commencent à avoir le droit de cité, la règle générale repose toujours largement sur la séparation des sexes et sur le fait de suivre une orientation sexuelle plutôt qu'une autre.

La réalité première est que nous sommes toutes des personnes singulières, que nous ne sommes pas réductibles à l'une ou l'autre catégorie. De nos jours, les discriminations fondées sur la « race » (l'origine ethnique) ou les orientations homosexuelles-bisexuelles sont dénoncées comme il se doit. Pour le reste, c'est à dire les exclusions fondées sur le poids, l'âge, la beauté…, beaucoup reste à faire… Et je ne parle pas des discriminations barbares (spécisme) faites aux autres animaux. Ici je voudrais surtout insister sur la critique des identités et orientations sexuelles.

Toute personne devrait affirmer comme moi : « je suis lesbienne, gay, hétéro, trans, bi et hermaphrodite ». C'est la réalité, ce n'est pas qu'une phrase provocatrice. En effet, au delà des très forts conditionnements sociaux qui interviennent dès avant notre naissance et qui imprègnent le langage, les vêtements, la science…, au delà de nos éventuelles préférences (« spontanées » ou « conditionnées » ?) envers telle ou telle catégorie de personnes, nous sommes une personne unique qui établit une ou plusieurs relations avec d'autres personnes uniques. Notre sexe physique et nos éventuelles préférences sont complètement balayés par la force de l'Amour, tout comme la couleur de la peau ou les différences de longueur de doigt de pied. Notre identité est unique et n'a pas à se figer dans des particularismes et des classes.

Toute la littérature romanesque et les avis pseudo-scientifiques sont de vastes mensonges qui servent à justifier des choix arbitraires contraires à la véritable humanité. Il n'y a pas de complémentarité garçon/fille, et les psys feraient mieux d'être honnêtes, comme le sont certains, et affirmer que nous sommes tous bisexuelles et androgynes. L'identité d'une personne est bien plus complexe que la bête catégorisation en garçon ou en fille. Chaque personne est un mélange unique de féminité et de masculinité, et de bien d'autres choses encore. L'identité sexuelle n'existe pas, les hommes et le femmes non plus. On voit des filles bien plus viriles que des garçons, et des garçons bien plus féminins que certaines filles. Il n'y a pas d'échelle de valeur, le sexisme est un crime, la catégorisation en hommes et femmes est une aberration très néfaste.

Chaque personne, au delà de ses éventuelles préférences, a une sexualité unique et singulière. L'homosexualité, la bisexualité ou l'hétérosexualité ne veulent plus rien dire, on observe juste une relation d'Amour entre deux personnes, pratiquant à leur niveau une sexualité doublement unique, puisqu'elle est la rencontre de deux sexualités uniques.

Ras la touffe des stéréotypes sociaux, de la pub, de la mode, des films caricaturaux, des sexualités formatées vues à la TV…. La liberté sexuelle et relationnelle ne consiste pas à se retrancher derrière des catégories, mais à faire exploser tous les carcans, à se libérer des préférences étroites, à découvrir les personnes uniques, et à pouvoir vivre librement comme on veut avec qui on veut (y compris aimer plusieurs personnes en parallèle). A quoi ça sert de faire admettre l'homosexualité si on elle reproduit au final les mêmes schémas exclusifs et conformistes que l'hétérosexualité ?

Dans un autre contexte social, où la séparation des sexes (et la notion même d'identité sexuelle) aurait disparu du langage, des prénoms, des vêtements, des tâches : homosexualité, hétérosexualité et bisexualité n'auraient plus lieu d'être. Ces particularismes n'auraient plus aucun support d'existence, et les psys devraient remballer leurs théories sur l'Œdipe et tout le bazar.. Si des préférences (homos ou hétéros, pour les noires de grande taille, ou les jaunes avec des petits yeux) venaient à se maintenir, elles seraient minoritaires, n'auraient aucune incidence et seraient sans doute dépassées après plusieurs générations. Nous sommes tous queer, bi et transgenre.

Oui, la sexualité est révolutionnaire, elle peut faire exploser toutes les normes sociales et inciter les gens à se rapprocher pour construire un monde nouveau. Mais la sexualité n'est qu'un des modes d'expression de l'Amour. C'est donc l'Amour qui est la seule force révolutionnaire, dans ce domaine comme dans les autres.

Il serait peut-être temps de créer un grand mouvement de libération relationnel, transversal et révolutionnaire, qui serait relié à toutes les luttes de libération (esclavage, sexisme, inégalités en fonction de l'origine sociale ou ethnique, libération des enfants...). Un tel mouvement aurait toute sa place au sein de la lutte antimondialisation. Les rapports économiques dépendent en grande partie de la façon dont les humains sont capables de vivre ensemble au quotidien. Le capitalisme et ses atrocités est le reflet à grande échelle des rapports de domination et d'exclusion à l'oeuvre dans les familles et les couples (que ces couples soient homos ou hétéros), dans les rapports étanches, mutilants et stéréotypés qui sont partout vécus entre garçons et filles.

A quand une Lesbian and Gay Pride vraiment révolutionnaire ?

Pour expliquer mon titre :

Physiquement, je suis incontestablement un garçon. Seulement, je me sens très féminin psychologiquement, je me ressens même parfois comme très « fille », et je porte parfois des vêtements dits féminins, ou amples. Comme beaucoup, j'ai été dressé à l'hétérosexualité, donc je suis hétéro, mais à présent je suis attiré avant tout par des personnes, quel que soit leur sexe, même si des traces de conditionnements subsistent. Vu que je me sens très « fille », je peux me dire lesbienne vu que j'ai été dressé à préférer les filles. Mais je suis aussi attirée par des garçons, donc je suis gay. Les deux cumulés voudraient dire que je suis bisexuelle. Mais comme je remets en cause la séparation des sexes, cette appellation ne convient pas non plus. Dans ma tête, j'ai l'impression parfois de changer de sexe suivant les activités que je mène, donc j'ai aussi envie de me dire trans même si je n'ai pas touché à mon corps. J'ai un sexe masculin tout ce qu'il y a de plus standard, mais dans ma tête et dans ma sexualité, je me sens un mélange des deux genres, donc je me considère comme hermaphrodite psychique.

Je ne nie pas le particularisme de mon corps ni d'éventuelles préférences, mais je fais exploser toutes les barrières en me détachant un maximum des conditionnements et habitudes. Je n'ai rien d'exceptionnel, je ne suis pas un cas psychiatrique, une martienne ou un individu en avance sur son temps. Ce que je dis, ce que je ressens et ce que je vis, tout le monde, dès maintenant, pourrait sans problème le faire sien. Tout le monde pourrait se libérer des stéréotypes, des contraintes biologiques de la reproduction, des conditionnements et des préférences. Il faut commencer par savoir qui on est pour établir des relations interindividuelles claires, respectueuses et constructives, et réfléchir à comment pourrait se construire la vie relationnelle collective. Ce qui aurait forcément des conséquences énormes sur la façon d'envisager les rapports sociaux, le travail et l'économie en général.

Cette libération ne mène pas du tout à la confusion ou à l'uniformisation d'un androgynat asexué, au contraire, je me sens beaucoup plus libre et en accord avec la richesse de ma personnalité. Qui suis-je finalement ? Bi, queer, transgenre, androgyne… ? Ces mots n'ont plus grande importance, je ne veux pas créer une catégorie particulière de plus, juste libérer toutes les personnes humaines et les amener à devenir elles-mêmes.

Fier d'être une personne singulière
Fier d'être libre
Fière de devenir soi-même
Fier de son identité et de sa sexualité unique.

Pauline Michel

Attention à l'origine de ce message
by * Thursday August 29, 2002 at 07:40 PM

Attention, derière l'expression "libération des enfants" se cache en fait la promotion de la pédophilie.

Ce texte provient probablement de la Thébaïde, organisation sectaire dont c'est un thème de prédilection.

Une secte veut infiltrer le web indépendant :
http://portail.anarchy99.net/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=242

Communauté de la Thébaïde :
http://www.dignaction.org/Ftheba.html

hum
by Amédée Pend Thursday August 29, 2002 at 07:42 PM

hum...
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Intéressant
by red kitten Thursday August 29, 2002 at 07:43 PM
redkitten@indymedia.be

Quelques petites remarques:

/1/ Le titre et l'intro relie la question de la discrimination des genres aux autres luttes scoiales ... mais le contenu de l'article ne suit pas ... Le rapport entre le sexisme et le capitalisme est évoqué, mais pas expliqué [ce qui d'ailleurs n'est pas facile]. Alors quoi, Intro reformater pour accrocher le public d'Indymedia.be ?

/2/ Parler de « mélange unique de féminité et de masculinité » c'est reconnaître des caractéristiques propres aux genres ... Je parlerais plutôt de caractériqtiques *attribuées* au genre masculin ou féminin.

/3/ Vers des revendications concrêtes. Il est assez extraordinaire que notre société catalogue de manière agressive les personnes par genre, alors qu'il existe une discrimination manifeste. Que dirait-on si l'on était obligé/e d'indiquer ses convictions phylosophiques sur tout les formulaires officiels ou s'il on était obligé/e d'avoir un prénom indiquant notre origine nationale ou sociale?

Impensable, inacceptable, inadmissible, me direz-vous. C'est le cas pour les genre: on est souvent obligé/e de choisir entre M et F (d'ailleurs indiqué sur notre carte d'identité) et il est problématique de s'appeler "Antoine" quand on les chromosomes en 'XX' ... Tant que celà vous est possible, refusez de choisir entre M et F (dans bien des domaines) ... même si ça provoquera parfois des situations bizarres [je parle d'expérience]

/4/ Personnellement je pense qu'il existe des différences entre les genres et entre les différents type de sexualité. Mais ce qui est sûr, c'est que tout les codes sociaux plaqués arbitrairement actuellement ne permette pas du tout de distinguer quoi que ce soit. C'est seulement en éradiquant (progressivement et durablement) toutes ces conventions sociales que l'on pourra y voir plus claire.

Cheerz /// Gender Bashers of the World: Unite!

L'archétype de toutes les divisions sociales
by Pauline Michel Friday August 30, 2002 at 12:00 AM
paulinem@ouvaton.org

>/1/ Le titre et l'intro relie la question de la discrimination des genres aux autres luttes scoiales ... mais le contenu de l'article ne suit pas ... Le rapport entre le sexisme et le capitalisme est évoqué, mais pas expliqué [ce qui d'ailleurs n'est pas facile]. Alors quoi, Intro reformater pour accrocher le public d'Indymedia.be ?

C'est vrai que j'ai un peu reformaté le truc, j'avais peur que si je ne faisais pas le lien avec le capitalisme, les visiteurs se disent que c'est des trucs identitaires pas intéressants, et puis je ne voulais pas publier un roman.

Les luttes contre les inégalités et autres injustices rejoignent la question de la séparation en genres parce que les processus sont toujours les mêmes : diviser, séparer, cataloguer, exciter les compétitions et instincts de domination.
Le capitalisme préfère la division et les conflits interpersonnels que l'unité et l'amour entre les personnes. Les profits sont plus grands avec des rapports de séduction et des tas de familles nucléaires (qui consomment chacune les mêmes objets) qu'avec des communautés et des collectifs (qui partagent et s'entraident).

La division entre hommes et femmes et le reflet monstrueux et fondamental (l'archétype, une des origines de toutes les divisions) des divisions existants partout ailleurs : division du travail, inégalités culturelles, riches et pauvres, propritétaires et ouvriers sans terre, conflits jeunes/adultes, etc…

Il m'apparaît totalement illusoire de tenter d'instaurer une égalité et une fraternité sur un plan économique si on en reste aux schémas désastreux et réducteurs en vigueur sur le plan relationnel. On voudrait instaurer un partage économique égalitaire alors qu'on en est encore à séparer les garçons et les filles à cause du type d'organe dont ils sont porteurs ! Quand on sera capable de vivre des relations sans jalousie, sans possessivité, sans séduction, sans violences, sans dominations, on sera capable de se passer du capitalisme, et inversement.
Qu'on vive à 2, à 3 ou à 15, le simple partage des tâches quotidiennes et des ressources, les collaborations et relations multiples (internes et externes) entraînent la formation d'un groupe libre et cohérent qui vit déjà d'autres rapports politiques, sociaux et économiques. Quand on est capable de vivre ensemble et de tout partager, sans autoritarisme ni dissolution des personnalités, c'est déjà la fin de l'Etat, du capitalisme, de l'esclavage et de toutes les inégalités.

>/2/ Parler de « mélange unique de féminité et de masculinité » c'est reconnaître des caractéristiques propres aux genres ... Je parlerais plutôt de caractériqtiques *attribuées* au genre masculin ou féminin.

Je voulais dire que tout être humain (quel que soit son sexe) est fait d'un mélange unique de féminité et de masculinité. En définissant la féminité et la masculinité comme des caractéristiques universelles de la psychologie humaine. Pour bien faire, il faudrait les nommer autrement pour bien les distinguer des sexes physiques, truc et bidule par exemple.

>/3/ Vers des revendications concrêtes. Que dirait-on si l'on était obligé/e d'indiquer ses convictions phylosophiques sur tout les formulaires officiels ou s'il on était obligé/e d'avoir un prénom indiquant notre origine nationale ou sociale?

C'est sûr, autres revendications possibles :
- droit des couples homos, des communautés de 3 ou X personnes, à avoir les mêmes droits que les couples hétéros (adoption, logement…, mariages entre plusieurs personnes si ça leur chante…)
- droit pour n'importe quelle personne de porter le prénom qui lui chante quel que soit son sexe
- droit pour n'importe quelle personne de porter les vêtements qui lui chante quel que soit son sexe
- transformation complète du langage pour bannir la référence obligée à la séparation des sexes.
- Education complète dans toutes les écoles sur ces questions, avec rencontre avec des bis, homos, trans, etc…
- Bien entendu, égalité absolue de traitement dans le travail et l'éducation

> /4/ Personnellement je pense qu'il existe des différences entre les genres et entre les différents type de sexualité. Mais ce qui est sûr, c'est que tout les codes sociaux plaqués arbitrairement actuellement ne permette pas du tout de distinguer quoi que ce soit. C'est seulement en éradiquant (progressivement et durablement) toutes ces conventions sociales que l'on pourra y voir plus claire.

C'est sûr que les conventions sociales nous poussent à nous caser et à adopter des comportements stéréotypés. Mais il est possible dès maintenant de s'en libérer en grande partie et de vivre en fonction de sa propre personnalité. Chaque personne a une sexualité unique, qui dépend de ses goûts, de ses rencontres et expérience. De toute façon, dans une relation, une sexualité est inventée dans la rencontre entre les deux personnes, et en plus ça peut évoluer avec le temps et les autres relations menées en parallèle (pour celles et ceux qui vivent en communauté ou qui ont plusieurs relations à droite et à gauche).

Pauline Michel