Equateur: Manifeste de l'Association Rumiñahui by Asociación Rumiñahui (trad. Manu) Wednesday August 21, 2002 at 09:24 PM |
L'Association Rumiñahui hispano-équatorienne nomme le Ministre équatorien des Affaires Etrangères Dr Heinz Moeller "ennemi des migrants" pour le radicalisme démagogique utilisé dans son discours inaugural de la 3ème Conférence Sud-Américaine de Migrations.
20.08.2002
En Equateur, ce fonctionnaire n'a pas honoré un seul des compromis pompeusement signés le 29 mai 2001 dans le processus de la Table de Dialogue sur la Migration. Où sont, demandons-nous, les "40.000 visas de travail" offerts pour l'Espagne ? Où est le "Fonds de 5 millions de dollars engagé pour l'aide et le placement des migrants et de leurs familles" ?
Ces faits contredisent son discours et font voir qu'on s'est payé notre tête, sur le dos du peuple ; le même ministre qui maintenant utilise un langage en soi-disant défense des migrants, a maintenu une politique extérieure livrée à la direction de l'ALCA (ndlt : zone de libre commerce des Amériques), qui démantèlera la possibilité productive de nos pays, générant plus de pauvreté et de chômage et augmentant les vagues migratoires. De même, il a cédé aux Etats-Unis la base de Manta, nous impliquant directement dans le conflit colombien ; il n'a pas négocié une seule amnistie pour les migrants équatoriens aux Etats-Unis.
Les migrants n'ont jamais intéressé le Ministre Moeller et il nous a utilisés dans son discours pour tripler les budgets du Ministère et les gaspiller en voyages et bureaucratie. Cela s'appelle "coyoterisme d'Etat".
Pour les migrants et leurs familles, cette 3ème Conférence Régionale de Migrations organisée en Equateur est intempestive, puisque les gouvernements latino-américains avaient connaissance que des politiques antimigratoires, xénophobes, discriminatoires et restrictives s'était implantées dans l'Union Européenne (Sommet de Séville) et aux Etats-Unis, depuis le 11 septembre.
Le discours officiel ne dépasse pas les paroles, puisqu'il n'a pas mis à exécution le fait que l'Amérique du Sud prenne une position claire qui affronte ces moyens-là, qui affectent les concitoyens de nos pays.
Nous dénonçons le ministre Moeller pour avoir permis que l'OIM (ndlt : Organisation Internationale pour les Migrations) représente les migrants, offensant nos familles avec une affiche publicitaire qui contient l'image d'un chient enragé et criminalise les migrants, les comparant à des coyotes ou des chiens sauvages.
Nous demandons aux gouvernements sud-américains :
1. Que, conjointement, ils fassent une demande à la Cour Internationale de La Haye pour annuler les lois antimigratoires créées par les pays européens et les Etats-Unis, pour avoir violé les normes internationales en matière de droits de l'homme prévues dans les traités, pactes, conventions et protocoles souscrits et ratifiés par les Etats européens et américains.
2. Qu'ils assument comme politiques d'Etat :
- La décriminalisation et la déstigmatisation de la migration.
- La protection des migrants et des personnes déplacées dans les états de la région, en stricte application des traités, pactes, conventions et protocoles internationaux, multinationaux et binationaux.
- Les programmes d'assistance et une réelle promotion des migrants et de leurs familles comme sujets de développement et êtres sociaux, politiques, économiques et culturels.
3. Renégociation conjointe de la Dette Extérieure pour que les nouveaux prêts ne soient pas destinés au sauvetage de la banque et à la protection des grands capitaux transnationaux, mais pour l'investissement en développement social et aide à nos familles.
4. Que pour éviter l'imposition verticale de la Zone de Libre Commerce des Amériques, ALCA, sur le dos de nos peuples, soient menés des plébiscites nationaux et régionaux pour les approuver ou les désapprouver.
5. Que les gouvernements sud-américains assurent une sortie politique négociée au conflit colombien et sa non-régionalisation et intervention étrangère, afin d'assurer la paix dans la région et éviter que nos peuples ne se déplacent et émigrent à cause de la violence.
Juan Carlos Manzanillas
Délégué de l'Association Rumiñahui