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Pour le droit des Palestiniens à un Etat
by K Tuesday August 20, 2002 at 03:53 PM

Les nationalistes palestiniens ne se donnent pour but que la création d'un Etat. Mais sans révolution sociale dépassant les frontières, bousculant la domination impérialiste, les Palestiniens risquent bien de ne voir changer que la nationalité de leurs gardiens de prison.

"Pour le droit des Palestiniens à un Etat

16 mai 2002

Le long et pénible combat du peuple palestinien contre l'oppression, la spoliation et la colonisation dont il est la victime depuis cinquante ans mérite tout notre soutien. Son
aspiration à l'indépendance, aspiration qui ne peut faire de doute, est plus que légitime. Les communistes révolutionnaires soutiennent sa revendication à un Etat et à un territoire, son droit à l'imposer et sa lutte pour cet objectif.
Cela ne signifie pourtant pas avoir l'illusion que, cet objectif atteint, seraient résolues les questions nationales ou sociales de la région – pas plus pour les Palestiniens que
pour d'autres peuples – encore moins que serait mis fin aux oppressions, aux injustices dont sont victimes les pauvres et les travailleurs. Nulle part dans le monde l'indépendance nationale n'a apporté cela. Dans la situation du Moyen-orient c'est encore plus improbable qu'ailleurs.
Cet Etat dans des frontières forcément étriquées serait déjà bien incapable de satisfaire les besoins sociaux de sa propre population vivant dans le sous-développement.
Cette situation économique misérable l'obligerait soit à se lier à Israël soit à rester dépendant des dictatures arabes, si ce n'est pas simplement de la charité internationale et
des USA. Israël lui-même, qui avait au départ bien d'autres atouts, ne reste-t-il pas encore dans la dépendance de l'impérialisme ?
Rien déjà ne permet de croire que sur de telles bases cet Etat serait démocratique et laisserait les libertés au peuple palestinien, comme l'a montré l'expérience de l'Autorité
palestinienne aux mains d'un petit groupe corrompu et dictatorial. Il est encore moins garanti que les Palestiniens qui vivraient dans cet Etat y trouveraient un emploi, une
vie décente, un minimum de bien-être, les logements, l'éducation et la santé qui leur sont actuellement refusés. Tout indique au contraire qu'il ne pourrait régler ni les
questions sociales ni celle des réfugiés dont la plus grande partie soit resterait à végéter dans les pays voisins, soit viendrait s'entasser dans des conditions encore pire en
Palestine même si ces pays voisins prenaient prétexte du nouvel Etat pour les expulser de chez eux. Dans ces conditions il est fort à parier que la paix que ce Etat serait
censé apporter ne durerait pas bien longtemps et que guerres, guerres civiles et terrorisme reprendraient bien vite.

Des Etats-unis du Moyen-orient ?


La création d'Israël dans les conditions où elle s'est faite, l'éviction et la dispersion des Palestiniens dans tout le Moyen-orient a fait de la question palestinienne la question
de toute la région. Elle ne peut donc avoir de solution qu'à l'échelle de toute la région. La création d'un Etat palestinien serait de bien peu d'utilité pour les Palestiniens eux-mêmes (sauf à quelques bourgeois, politiciens, flics et militaires) si elle n'est pas accompagnée d'une mise en commun des ressources de tous les pays et tous les Etats du Moyen-orient, Israël compris bien entendu.
Ces Etats-unis du Moyen-orient, on l'imagine aisément, ne peuvent être que socialistes. Ils ne peuvent se construire sans l'entente de tous les opprimés, pauvres et
travailleurs, tous ceux qui quels que soient leur lieu de résidence, leur nationalité ou leur religion ont les mêmes intérêts. Ils ne peuvent se construire sans reprendre aux
classes possédantes israéliennes ou arabes, mais aussi occidentales, toutes responsables du chaos actuel, les richesses qu'elles ont accaparées dans la région.
Les nationalistes palestiniens ne se donnent pour but que la création d'un Etat. Mais sans révolution sociale dépassant les frontières, bousculant la domination impérialiste,
les Palestiniens risquent bien de ne voir changer que la nationalité de leurs gardiens de prison. C'est pour cela que tout en soutenant le droit des Palestiniens à cet Etat, les
révolutionnaires sont les adversaires de ces nationalistes comme des sionistes, combattent leur programme et lui opposent le programme communiste. Car le premier n'est
en aucune façon une marche menant au second. L'un et l'autre représentent les intérêts des deux classes antagonistes de la société palestinienne comme israélienne, la bourgeoisie et le prolétariat.

R.P. "
http://www.convergencesrevolutionnaires.org/article74.html
(publication de Lutte Ouvrière)

Simpliste
by R.B. Tuesday August 20, 2002 at 04:12 PM

Que savez-vous des "nationalistes palestiniens" ?
Il se trouvent qu'ils sont plus nombreux que vous ne l'imaginez à travailler sur une forme de gouvernement démocratique et exempt, autant que faire se peut, de corruption.
Nous venons d'assister aux Etats-Unis a une série d'effondrements économiques qui n'avaient pas la vertu pour origine. Et d'autres états O combien démocratiques ont aussi leurs problèmes de corruption. (Moins voyants, certes)
Si les puissances internationales concernées permettaient aux palestiniens d'avoir un état aux frontières sûres, lui aussi, les conditions seraient meilleures pour travailler à des changements.

Etat Palestinien, stop ou encore?
by red kitten Tuesday August 20, 2002 at 04:41 PM
redkitten@indymedia.be

* Pas d'état Palestinien, alors? *

Si il est vrai que la création d'un état Palestinien ne garantira pas nécessairement une société plus juste pour les Palestinien/ne/s, le contraire est plus certain encore: aussi longtemps que les Palestinien/ne/s vivront sous l'oppression de l'état Israëlien, ils n'auront AUCUN espoir du moindre progrès social.

* Et le capitalisme dans tout ça ? *

La lutte pour la création d'un état Palestinien viable [càd. pas une collection de confettis avec des barbellés autour] est une priorité, mais doit aussi servir à faire prendre conscience aux masse de la nature de la société, du capitalisme, etc, en vue de réaliser une société plus égalitaire par la suite.

* Priorités *

Mais il faut savoir mettre de priorités, et surtout déterminer quel est, à l'heure actuelle, l'ennemi principal. Est-ce que l'on doit accentuer les contradiction entre la (petite) bourgeoisie Palestinienne et les travailleurs, alors que ces deux forces sociale ont au moins un objectif commun: la création d'un état Palestinien.

* Qui est le vrai ennemi ? *

Ou alors, est-ce que l'on doit se remettre les yeux en face des trous et constater que pour l'instant, l'ennemi le plus dangereux pour la population palestinienne, c'est l'état d'Israël et son armée ET PERSONNE D'AUTRE ?

* Bombardez l'ambulance ! *

Celles et ceux qui pense que la première solution est la meilleure font un choix très grave. Il me rappelle certaines personnes [suivez mon regards] qui ont réclamé la démission d'Araffat alors qu'il était encerclé par les char de l'armée Israelienne. Quelle position courageuse et constructive!

* Rions un peu *

Bien sûr, la question de la lutte des classes doit rester à l'ordre du jour, et la création d'un état Palestinien ne doit se concevoir que dans la perspective de la mise en place d'un système socialiste. Et alors? On ne va pas attendre bras croisés un prétendue "révolution mondiale"! Avec de pareil discours, on va bientôt entendre que l'armée Israëlienne est l'allié objectif des travailleurs et travailleuses palestinien/ne/s dans leur lutte contre la bourgeoisie (faible) palestinienne! J'espère que mes oreilles sensibles seront hors d'usage avant que celà ne se produise! =^_^=

Précisions
by K Tuesday August 20, 2002 at 05:34 PM

J'ai posté cet article suit au post suivnt de Mow sur le FPLP (exemple de groupe nationaliste, Rqe pour RB) :
"Du côté palestinien, les partis les plus radicaux professent tous un nationalisme exacerbé. Le plus connu est le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) fondé en 1967 par Georges Habache.
Il s'est proclamé révolutionnaire et marxiste, mais son internationalisme s'arrête au monde arabe. Il ne s'est jamais adressé à la population israélienne et, bien au contraire, a fondé sa stratégie sur des attentats terroristes.
En réaction fut fondé le FDLP, Front démocratique pour la libération de la Palestine, scission du FPLP, sur l'initiative de Nayef Hawatmeh, en 1969. Lui au moins dénonçait les slogans haineux du type « les Juifs à la mer » et a eu des contacts avec la gauche israélienne, notamment le Matzpen." http://www.convergencesrevolutionnaires.org/article73.html

Quant à la remarque de Red kitten, elle est à côté de la plaque.
Le texte ci-dessus ne dit pas qu'il faudrait "attendre bras croisés un prétendue "révolution mondiale"". Il souligne que la STRATEGIE à suivre n'est certainement pas de s'allier au nationalisme simpliste (style FPLP), voire réactionnaire (style Hamas), mais de développer les forces internationnalistes et sociales (style FDLP, Matzpen, Ta'ayush...).