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Argentine: soulèvement à El Jagüel
by Indymedia Argentine (trad. Manu) Saturday August 17, 2002 at 06:27 PM

Traduction de l'éditorial d'Indymedia Argentine

12 août 2002
Soulèvement à El Jagüel
Des parents, voisins et amis de Diego Peralta, un jeune séquestré depuis plus d'un mois par des inconnus, et qui a été découvert mort cet après-midi, ont incendié une voiture, puis le commissariat de la localité de El Jagüel, dans laquelle sont logés des délinquants provenant des forces policières.
Le commissariat porte encore les graffiti du Mouvement des Travailleurs sans emploi de Esteban Echeverria, dénonçant sa complicité dans l'assassinat du gréviste Javier Barrionuevo, abattu par un ex-policier conforté par la répression illégale durant la dernière dictature militaire.
Cette même police devait sauver Diego. Mais le cours des investigations, loin d'éclaircir le cas et de lui sauver la vie, a signalé les forces de police de Buenos Aires comme un complice indispensable pour que l'enlèvement avec rançon soit possible. La famille a payé il y a plus de dix jours une rançon de 9 mille pesos et 2 mille dollars, après avoir vendu tous ses biens et avec l'appui de parents et amis.
Depuis plus d'une heure, les voisins et voisines, en leur majorité des jeunes du quartier, combattent la police de la départementale de Lomas de Zamora (responsable du massacre de Avellaneda)

13 août 2002
A El Jagüel les choses empirent
L'assassinat de Diego Peralta s'ajoute à la longue liste de "crimes communs" présentant comme une plaie ou un désastre naturel la "vague de violence" et l'insécurité qui s'étend dans tout le pays conjointement à la crise sociale.

La réponse de l'Etat devant l'indigence et la faim, c'est plus de violence et plus de répression, augmentant les budgets des "forces de sécurité" et envoyant la police militaire (gendarmerie et préfecture) contrôler la circulation de biens et de personnes sur toutes les routes et les trains du Grand Buenos Aires. Le régime parvient à se maintenir seulement par la peur et la manipulation.

Mais à El Jagüel les choses empirent, et récemment la réalité a débordé les marges étroites du discours hégémonique des moyens de communication. Dans ce village qui borde la grande ville, on a découvert que les assassins qui ont criblé de balles Diego Peralta, avant de prendre comme rançon tous les biens de sa famille (5000 dollars), ont probablement les mêmes uniformes que ceux qui ont investigué sa disparition. Les policiers assassins (détenus pour une autre séquestration extorsive qui s'auto-investiguent aussi) appartiennent au commissariat de El Jagüel, le même qui en janvier a protégé et ensuite laissé échapper l'assassin du gréviste Javier Barrionuevo, Jorge Bogado, un ex-policier fondé avec l'intendant de la PJ Alberto Gropi, qui depuis l'époque de la dictature vient administrer les affaires de la zone.

A El Jagüel, tout le monde sait que depuis 3 ans, quand le nouveau commissariat a été inauguré (là où on enferme les policiers délinquants), le délit a grandi et s'est ramifié. Maintenant, le marché de la drogue, qui se vend à six blocs du commissariat, a une garde en uniforme et les commerçants qui surmontent la crise doivent payer un impôt mafieux appelé coima, sous peine de menaces.

Contre l'image de Diego jeté dans un fossé, contre les coups et les coimas, contre la mafia des tireurs de la PJ, contre toute la faim et toute la misère, le peuple de El Jagüel a réussi à sortir de la section "policière" à laquelle le condamnait la couverture médiatique pour écrire un nouveau chapitre dans l'histoire politique récente de ce pays: le jour où un peuple s'est rebellé contre l'injustice infinie.

merci
by françois Sunday August 18, 2002 at 01:09 PM

merci merci pour la traduction!

Merci beaucoup
by protesta Sunday August 18, 2002 at 03:40 PM
protesta@wol.be

merci beaucoup pour cette traduction. Enfin des infos de là-bas. Mais pourrait-on te contacter quelque part ? Ce serait bien de voir comment travailler ensemble pour indymedia...