Le Rôle de la C.I.A. dans l'Etude des OVNI by Franck Thursday August 15, 2002 at 11:58 PM |
Un sujet qui a la vie dure 1947-90
Un pourcentage remarquable de 95% d'Américains ont au
moins entendu parler ou lu quelque chose à propos des Objets
Volants Non Identifiés (OVNI), et 57% croient à
leur réalité.
(1)Les anciens présidents Carter et Reagan prétendent
avoir vu un OVNI. On trouve des ufologues (néologisme désignant
les passionnés d'OVNI) et des organismes privés
s'occupant d'OVNI à travers tous les Etats-Unis. Beaucoup
d'entre eux sont convaincus que le gouvernement US, et en particulier
la CIA, sont les acteurs d'une vaste conspiration et d'une occultation
de cette affaire. La thèse selon laquelle la CIA a camouflé
secrètement sa recherche sur les OVNI a été
un des thèmes majeurs en vigueur chez les fanatiques des
OVNI depuis que le phénomène moderne des OVNI a
émergé à la fin des années 40. (2) A fin 1993, après avoir subi la pression des ufologues
pour la publication par la CIA d'information supplémentaire
sur les OVNI, (3) le
Directeur du Renseignement Central (DCI) R. James Woolsey ordonna
un nouvel examen de tous les dossiers de l'Agence sur les OVNI.
Se basant sur des données de la CIA compilées pour
cet examen, cette étude relève l'intérêt
de la CIA et son engagement dans la controverse des OVNI de la
fin des années 1940 à 1990. Elle passe en revue,
chronologiquement, les efforts de l'Agence pour résoudre
le mystère des OVNI, ses programmes qui eurent un impact
sur les observations d'OVNI, et ses tentatives pour tenir caché
l'engagement de la CIA dans toute l'affaire des OVNI. Ce qui ressort
de cet examen est que, tandis que l'intérêt de l'Agence
pour les OVNI était substantiel jusqu'au début des
années 1950, la CIA, depuis, n'a porté qu'une attention
limitée et périphérique au phénomène. L'émergence, en 1947, de la Guerre froide, confrontation
entre les USA et l'URSS, fut simultanée aux premières
observations d'OVNI. Le premier rapport d'une "soucoupe volante"
au-dessus des Etats-Unis advint le 24 juin 1947, quand Kenneth
Arnold, pilote privé et businessman réputé,
tandis qu'il était à la recherche d'un avion qui
s'était écrasé, observa neuf objets en forme
de disque près du Mont-Rainier, dans l'état de Washington,
qui volaient à une vitesse estimée à plus
de 1000 miles à l'heure (1850 km/h). Le rapport d'Arnold
fut suivi d'un flot d'observations, y compris des rapports de
pilotes civils et militaires et de contrôleurs du trafic
aérien, dans tous les Etats-Unis. (4) En 1948, le
Général de l'Air Force Nathan Twining, chef de l'Air
Technical Service Command, mis en place le Projet SIGN (baptisé
initialement Projet SAUCER) pour réunir, comparer, évaluer
et distribuer au sein du gouvernement toute information relative
à de telles observations, en partant du principe que les
OVNI pourraient être réels et constituer un objet
d'intérêt pour la sécurité nationale. (5) La Division du Renseignement Technique de l'Air Material Command
(AMC) à Wright Field (qui devint plus tard Wright-Patterson
Air Force Base), situé à Dayton, dans l'Ohio, assuma
le contrôle du Projet SIGN et commença son travail
le 23 janvier 1948. Bien que craignant tout d'abord que les objets
ne fussent des armes secrètes soviétiques, l'Air
Force parvint bientôt à la conclusion que les OVNI
étaient réels, mais facilement explicables et pas
du tout extraordinaires. Le rapport de l'Air Force découvrit
que presque toutes les observations trouvaient leur origine dans
une ou davantage des trois causes suivantes: hystérie de
masse et hallucination, canular, ou mésinterprétation
d'objets connus. Néanmoins, le rapport recommandait la
poursuite d'un contrôle du renseignement militaire sur l'investigation
de toutes les observations, et n'excluait pas la possibilité
d'un phénomène extraterrestre. (6) Au milieu d'observations d'OVNI toujours croissantes, l'Air
Force continua de collecter et d'évaluer les données
OVNI à la fin des années 1940, sous un nouveau Projet,
GRUDGE, qui tentait de soulager l'anxiété du public
à propos des OVNI par une campagne de relations publiques
conçue de façon à persuader le public que
les OVNI ne constituaient en rien quelque chose d'inhabituel ou
d'extraordinaire. Les observations d'OVNI étaient expliquées
par des ballons, des avions conventionnels, des planètes,
des météores, des illusions d'optique, des réflections
du soleil, ou même "de gros grêlons". Les
responsables de GRUDGE ne trouvèrent pas, dans les observations
d'OVNI, d'indice sérieux de la conception ou du développement
d'armes étrangères évoluées, et ils
conclurent que les OVNI ne menaçaient pas la sécurité
des Etats-Unis. Ils recommandèrent qu'on réduise
la visibilité du Projet, parce que l'intérêt
manifeste des responsables de l'Air Force poussait les gens à
croire aux OVNI et contribuait à l'atmosphère d'"hystérie
de guerre". Le 27 décembre 1949, l'Air Force annonça
la clôture du Projet.
(7) Avec la tension croissante due à la guerre froide, à
la guerre de Corée, et aux observations d'OVNI qui se poursuivaient,
le Directeur du Renseignement de l'US Air Force, le Major Général
Charles P. Cabell, ordonna un nouveau Projet en 1952. Le Projet
BLUE BOOK devint le plus important effort de l'Air Force dans
l'étude du phénomène OVNI, tout au long des
années 1950 et 1960.
(8) La t,che d'identification et d'explication des OVNI continuait
à incomber à l'Air Material Command, à Wright-Patterson.
Avec une petite équipe, l'Air Technical Intelligence Center
(ATIC) tentait de persuader le public que les OVNI ne sortaient
pas de l'ordinaire. (9)
Les Projets SIGN, GRUDGE et BLUE BOOK donnèrent le
ton de la position officielle du gouvernement US concernant les
OVNI pour les 30 années qui suivirent. La CIA contrôlait de près le travail de l'Air
Force, consciente du nombre croissant d'observations et de plus
en plus inquiète que les OVNI puissent représenter
une menace potentielle pour la sécurité. (10) Vu la répartition des observations,
les responsables de la CIA, en 1952, se demandèrent si
elles pouvaient être un effet de la "folie de l'été". (11) Les responsables
de l'Agence acceptèrent les conclusions de l'Air Force
sur les rapports d'OVNI, cependant ils en conclurent que "puisqu'il
y a une lointaine possibilité qu'ils puissent être
des appareils interplanétaires, il est nécessaire
d'enquêter sur chaque observation". (12) Un amoncellement massif d'observations au-dessus des Etats-Unis
en 1952, particulièrement en juillet, alarma l'administration
Truman. Les 19 et 20 juillet, des radars au Washington National
Airport et à Andrews Air Force Base reçurent de
mystérieux échos. Le 27 juillet, les échos
réapparurent. L'Air Force fit décoller des avions
d'interception pour aller y voir de plus près, mais ils
ne trouvèrent rien. Les incidents, cependant, firent les
gros titres des journaux du pays. La Maison-Blanche voulut savoir
ce qui se passait, et l'Air Force offrit rapidement l'explication
selon laquelle les échos radar pourraient résulter
d'"inversions de température". Par la suite,
une enquête de la Civil Aeronautics Administration confirma
que de tels échos radar étaient chose courante et
qu'ils étaient causés par des inversions de température. (13) Bien qu'elle ait surveillé les rapports d'OVNI pendant
au moins trois ans, la CIA réagit à la nouvelle
éruption d'observations en formant un groupe d'étude
spécial au sein de l'Office of Scientific Intelligence
(OSI) et de l'Office of Current Intelligence, pour examiner la
situation. (14) Edward
Tauss, chef en exercice de la Division des Armes et de l'Equipement
de l'OSI, rapporta pour le groupe que la plupart des observations
d'OVNI pouvaient s'expliquer facilement. Néanmoins, il
recommanda que l'Agence continu,t à contrôler le
problème, en coordination avec l'ATIC. Il insista aussi
pour que la CIA dissimul,t son intérêt vis-à-vis
des medias et du public, "étant donné leurs
probables tendances alarmistes" qui leur feraient accueillir
un tel intérêt comme une confirmation de l'existence
des OVNI. (15) A la réception du rapport, le Directeur Adjoint pour
le Renseignement (DDI), Robert Amory, Jr., attribua la responsabilité
des enquêtes sur les OVNI à la Division Physique
et Electronique de l'OSI, A. Ray Gordon étant l'officier
en charge. (16) Chaque
branche de la Division devait contribuer à l'enquête,
et Gordon devait assurer une coordination étroite avec
l'ATIC. Amory, qui demanda au groupe de se focaliser sur les implications
des OVNI en matière de sécurité nationale,
transmettait l'intérêt du DCI (Directeur du Renseignement
Central) Walter Bedell Smith.
(17) Smith voulait savoir si oui ou non, l'étude des
OVNI par l'Air Force était suffisamment objective, et combien
d'argent et de personnel supplémentaires seraient nécessaires
pour déterminer la cause du petit pourcentage de soucoupes
volantes inexpliquées. Smith croyait qu'"il n'y avait
qu'un risque sur 10.000 que le phénomène représent,t
une menace pour la sécurité du pays, mais même
ce risque ne devait pas être pris." D'après
Smith, c'était une responsabilité statutaire de
la CIA de coordonner le travail d'investigation requis pour résoudre
le problème. Smith voulait également savoir quel
usage il pourrait être fait du phénomène OVNI
en connection avec les efforts de guerre psychologique des Etats-Unis. (18) Sous la conduite de Gordon, le Groupe d'Etude de la CIA rencontra
les responsables de l'Air Force à Wright-Patterson et analysa
leurs données et leurs conclusions. L'Air Force prétendait
que 90% des observations rapportées trouvaient facilement
une explication. Les 10% restants se caractérisaient par
"un nombre de rapports incroyables d'observateurs crédibles".
L'Air Force rejetait les théories impliquant le développement
d'armes secrètes américaines ou soviétiques,
ou des "hommes de Mars"; il n'y avait aucune preuve
qui pussent soutenir de telles idées. Les spécialistes
du dossier de l'Air Force cherchaient à expliquer ces rapports
d'OVNI par la mésinterprétation d'objets connus
ou de phénomènes naturels mal compris. (19)Les responsables de l'Air Force et
de la CIA reconnurent que la connaissance extérieure de
l'intérêt de l'Agence pour les OVNI aggraverait le
problème. (20)
Cette dissimulation de l'intérêt de la CIA contribua
grandement aux accusations ultérieures de conspiration
et de camouflage contre la CIA. Photos d'amateurs de supposés OVNI Passoria, New Jersey, 31 juillet 1952 Sheffield,Angleterre, 4 mars 1962 Le Groupe d'Etude de la CIA fouilla aussi la presse soviétique
à la recherche de rapports d'OVNI, mais il n'en trouva
point, ce qui amena le Groupe à conclure que l'absence
de rapports devait être due à une politique délibérée
du gouvernement soviétique. Le groupe envisagea aussi l'utilisation
possible des OVNI comme moyen de guerre psychologique par l'URSS.
De plus, ils craignaient que si le système d'alerte aérien
se trouvait délibérément surchargé
par des observations d'OVNI, les Soviétiques ne pussent
y gagner l'avantage de la surprise en cas d'attaque nucléaire. (21) A cause de la situation tendue de la guerre froide et des capacités
soviétiques croissantes, le Groupe d'Etude de la CIA vit
un grave sujet de sécurité nationale dans la situation
des soucoupes volantes. Le groupe croyait que les Soviétiques
pourraient utiliser les rapports d'OVNI pour provoquer une hystérie
de masse et une panique aux Etats-Unis. Le groupe croyait aussi
que les Soviétiques pourraient utiliser les observations
d'OVNI pour surcharger le système d'alerte aérien
américain de telle façon qu'il ne soit plus en mesure
de distinguer les cibles réelles des OVNI fantômes.
H. Marshall Chadwell, Directeur Assistant de l'OSI, ajouta qu'il
considérait le problème comme étant d'une
telle importance "qu'il devrait être porté à
l'attention du Conseil National de Sécurité (NSC),
pour qu'un effort de toute la communauté soit entrepris
pour le résoudre."
(22) Chadwell mit le DCI Smith au courant du dossier des OVNI en
décembre 1952. Il le poussa à l'action, car il était
convaincu que "quelque chose se passait qui devait recevoir
une attention immédiate" et que "les observations
d'objets inexpliqués à haute altitude et se mouvant
à grande vitesse à proximité des plus grandes
installations de défense des Etats-Unis sont de telle nature
qu'on ne peut les attribuer à un phénomène
naturel, ni à des types connus de véhicules aériens."
Il rédigea un memorandum du DCI au Conseil National de
Sécurité (NSC) ainsi qu'une proposition de Directive
du NSC établissant l'investigation des OVNI comme un projet
prioritaire dans la communauté du renseignement et de la
recherche et du développement de la défense. (23) Chadwell pressa
aussi Smith d'établir un projet de recherche externe comprenant
des scientifiques de haut niveau pour étudier le problème
des OVNI. (24) Après
ce briefing, Smith ordonna au DDI Amory de préparer une
NSC Intelligence Directive (NSCID) à soumettre au Conseil
National de Sécurité, sur le besoin de poursuivre
l'étude des OVNI et de coordonner cette étude avec
l'Air Force. (25) Le 4 décembre 1952, l'Intelligence Advisory Committee
(IAC) s'empara de la question des OVNI. (26) Amory, en tant que président
effectif, soumit la requête du DCI Smith au comité,
qu'il débatte informellement du sujet des OVNI. Puis Chadwell
passa brièvement en revue la situation et le programme
en cours de l'ATIC concernant les OVNI. Le comité fut d'accord
que le DCI "engage les services de scientifiques sélectionnés
pour analyser et estimer les éléments disponibles
à la lumière de théories scientifiques pertinentes",
et qu'il rédige une NSCID sur le sujet. (27) Le Major Général John
A. Samford, Directeur du Renseignement de l'Air Force, offrit
sa totale collaboration.
(28) Au même moment, Chadwell s'intéressa aux tentatives
britanniques dans ce domaine. Il apprit que les Britanniques étaient
aussi actifs dans l'étude du phénomène OVNI.
Un éminent scientifique britannique, R. V. Jones, dirigeait
un comité permanent sur les soucoupes volantes, créé
en juin 1951. Les conclusions de Jones et de son comité
sur les OVNI étaient similaires à celles des officiels
de l'Agence: les observations n'étaient pas un aéronef
ennemi, mais une mauvaise interprétation de phénomènes
naturels. Le Britannique remarquait, par ailleurs, que pendant
un récent show aérien, des pilotes de la RAF et
des responsables militaires de haut rang avaient observé
"une soucoupe volante parfaite". Vu l'écho dans
la presse, d'après l'officier, Jones traversait une période
des plus difficiles en tentant de corriger l'opinion publique
au sujet des OVNI. Le public était convaincu qu'ils étaient
réels. (29) En janvier 1953, Chadwell et H. P. Robertson, un physicien
renommé du California Institute of Technology, rassemblèrent
un jury éminent formé de scientifiques non-militaires
pour étudier la question des OVNI. Il comprenait Robertson,
son président; Samuel A. Goudsmit, un physicien nucléaire
des Brookhaven National Laboratories; Luis Alvarez, physicien
des hautes-énergies; Thornton Page, le directeur-adjoint
du John Hopkins Operations Research Office, expert en radar et
en électronique; et Lloyd Berkner, un directeur des Brookhaven
National Laboratories et spécialiste en géophysique. (30) La t,che du jury était d'analyser les éléments
diponibles sur les OVNI et d'estimer les dangers possibles du
phénomène pour la sécurité des Etats-Unis.
Le jury se réunit du 14 au 17 janvier 1953. Il éplucha
les données de l'Air Force sur les cas-types d'histoires
d'OVNI et, après avoir étudié le phénomène
pendant 12 heures, déclara que des explications rationnelles
pouvaient être suggérées pour la plupart,
sinon pour toutes les observations. Par exemple, après
avoir examiné le film d'une observation d'OVNI près
de Tremonton, Utah, le 2 juillet 1952, et un autre pris près
de Great Falls, Montana, le 15 août 1950, le jury conclut
que les images du film de Tremonton étaient causées
par le reflet du soleil sur des mouettes, et que les images de
Great Falls étaient des réflections de la lumière
solaire sur la surface de deux intercepteurs de l'Air Force. (31) Le jury conclut à l'unanimité qu'il n'y avait
pas de preuve d'une menace directe contre la sécurité
nationale dans les observations d'OVNI. Le jury ne trouvait pas
non plus d'éléments prouvant que les objets observés
puissent être extraterrestres. Il pensait que la collecte
continuelle de rapports d'OVNI pourrait menacer "le fonctionnement
normal" du gouvernement en encombrant les canaux de communication
avec des rapports hors de propos et en induisant "un comportement
hystérique de masse" dommageable pour l'autorité
constituée. Le jury craignait également que des
ennemis potentiels projetant d'attaquer les Etats-Unis pussent
exploiter le phénomène des OVNI et les utiliser
pour disloquer la défense aérienne US. (32) Pour faire face à ces problèmes, le jury recommandait
au Conseil National de Sécurité de déboulonner
les rapports d'OVNI et de mettre sur pied une politique d'éducation
publique pour rassurer le public sur le manque d'éléments
solides derrière les OVNI. Il suggérait d'utiliser
les mass-medias, la publicité, les clubs d'affaires, les
écoles, et même la société Disney,
pour faire passer le message. Etablissant son rapport en plein
maccarthysme, le jury recommandait également que les groupes
d'études privés sur les OVNI, tels que le Civilian
Flying Saucer Investigators de Los Angeles, soient surveillés
pour activités subversives.
(33) Les conclusions du jury Robertson étaient remarquablement
similaires à celles des rapports des projets antérieurs
de l'Air Force, SIGN et GRUDGE, et à celles du propre Groupe
d'Etude de l'OSI à la CIA. Tous les groupes de recherche
parvinrent à la conclusion que les rapports d'OVNI ne comportaient
pas de menace directe contre la sécurité nationale,
ni de preuves de la visite d'extraterrestres. Se conformant aux conclusions du jury Robertson, l'Agence abandonna
son projet de rédiger une NSCID sur les OVNI. (34) Le Scientific Advisory Panel sur les
OVNI (le jury Robertson) soumit son rapport à l'IAC, au
Secrétaire à la Défense, au Directeur de
l'Administration de la Défense Civile Fédérale,
et au président du National Security Resources Board. Les
responsables de la CIA dirent qu'aucune considération ultérieure
du sujet n'apparaissait garantie, bien qu'ils continuèrent
à contrôler les observations dans l'intérêt
de la sécurité nationale. Philip Strong et Fred
Durant, de l'OSI, informèrent aussi le Bureau des Evaluations
Nationales de leurs conclusions.
(35) Les officiels de la CIA voulaient que l'intérêt
de toute agence pour le sujet des soucoupes volantes soit le moins
connu possible, remarquant que non seulement le rapport du jury
Robertson était "classifié", mais aussi
que toute mention du soutien de la CIA à ce jury était
interdite. Cette attitude causera plus tard de gros problèmes
à l'Agence relativement à sa crédibilité. (36) Après le rapport du jury Robertson, les responsables
de l'Agence mirent toute l'affaire des OVNI de côté.
En mai 1953, Chadwell transféra la responsabilité
en chef de la surveillance des OVNI à la Division de Physique
et d'Electronique de l'OSI, tandis que la Division des Sciences
Appliquées continuait à fournir tout soutien nécessaire. (37) Todos M. Odarenko,
le chef de la Division de Physique et d'Electronique, ne voulait
pas se charger du problème, arguant que cela requerrait
trop d'heures de bureau et d'analyse pour sa division. Au vu des
conclusions du jury Robertson, il proposa de considérer
le projet comme "inactif", et de ne consacrer qu'un
analyste à temps partiel et un employé au classement
pour maintenir un dossier de référence des activités
de l'Air Force et des autres agences sur les OVNI. Ni la Marine,
ni l'Armée ne montraient de grand intérêt
pour les OVNI, d'après Odarenko. (38) Odarenko, qui ne croyait pas aux OVNI, chercha à faire
relever sa division de la responsabilité du contrôle
des rapports d'OVNI. En 1955, par exemple, il recommanda que la
totalité du projet soit close, parce qu'aucune nouvelle
information concernant les OVNI n'était apparue. Par ailleurs,
arguait-il, sa division devait faire face à une sérieuse
réduction budgétaire et ne pouvait pas épargner
ses ressources. (39)
Chadwell et d'autres responsables de l'Agence, néanmoins,
continuaient à s'inquiéter à propos des OVNI.
Des rapports d'outre-mer faisant état d'observations d'OVNI,
ainsi que des prétentions selon lesquelles des ingénieurs
allemands détenus par les Soviétiques étaient
en train de développer une "soucoupe volante"
en tant que future arme de guerre, retenaient particulièrement
leur attention. (40) Pour la plupart des dirigeants politiques et militaires des
Etats-Unis, l'Union soviétique était devenue, au
milieu des années 50, un dangereux adversaire. Les progrès
des Soviétiques en matière d'armes nucléaires
et de missiles guidés étaient particulièrement
alarmants. Pendant l'été de 1949, l'URSS avait fait
sauter sa première bombe atomique. En août 1953,
neuf mois seulement après que les Etats-Unis eurent testé
une bombe à hydrogène, les Soviétiques en
faisaient sauter une. Au printemps 1953, une étude top-secret
de la RAND Corporation mettait également en évidence
la vulnérabilité des bases du SAC à une attaque
surprise par les bombardiers soviétiques à longue
portée. L'inquiétude quant au danger d'une attaque
soviétique sur les Etats-Unis continuait de croÓtre,
et les observations d'OVNI ajoutaient au malaise des politiciens
US. Une augmentation des rapports d'OVNI sur l'Europe de l'Est
et l'Afghanistan éveillèrent aussi des soupçons
sur un progrès rapide des Soviétiques dans ce domaine.
Les responsables de la CIA savaient que les Britanniques et les
Canadiens expérimentaient déjà des "soucoupes
volantes". Le Projet Y était une opération
de développement canado-britannico-US pour produire un
appareil non-conventionnel de type soucoupe volante, et les responsables
de l'Agence craignaient que les Soviétiques ne testassent
un engin semblable. (41) L'observation d'une soucoupe volante par le sénateur
américain Richard Russell et sa suite alors qu'ils voyageaient
en URSS par le train, en octobre 1955, ajouta à l'inquiétude.
Après avoir longuement interrogé Russell et ses
accompagnants, cependant, les officiels de la CIA conclurent que
l'observation de Russell n'apportait pas de soutien à la
théorie selon laquelle les Soviétiques avaient développé
un appareil volant non conventionnel ou ressemblant à une
soucoupe. Herbert Scoville, Jr., le Directeur Assistant de l'OSI,
écrivit que les objets observés étaient probablement
des jets ordinaires montant en chandelle. (42) Wilton E. Lexow, chef de la Division des Sciences Appliquées
de la CIA, était également sceptique. Il posa la
question de savoir pourquoi les Soviétiques continuaient
de développer des avions de type conventionnel s'ils avaient
une "soucoupe volante".
(43) Scoville demanda à Lexow d'assumer la responsabilité
de déterminer les capacités et les limites d'un
appareil non-conventionnel, et de tenir à jour le dossier
central de l'OSI sur le sujet des OVNI. En novembre 1954, la CIA était entrée dans le
monde de la haute technologie avec son projet de reconnaissance
verticale U-2. Travaillant avec les installations de Développement
Avancé de Lookheed à Burbank, Californie, connues
sous le nom de Skunk Works, et Kelly Johnson, un éminent
ingénieur aéronautique, l'Agence testa un avion
expérimental à haute altitude, l'U-2, en août
1955. Il pouvait voler à 20.000 mètres; au milieu
des années 50, la plupart des avions de ligne commerciaux
volaient entre 3500 et 7000 mètres. Par conséquent,
quand l'U-2 eut commencé ses vols d'essai, les pilotes
commerciaux et les contrôleurs du trafic aérien se
mirent à faire des rapports plus nombreux d'observations
d'OVNI. (44) (U) Les premiers U-2 étaient argentés (ils furent
peints en noir par la suite) et ils reflétaient les rayons
du soleil, particulièrement au lever et au coucher de celui-ci.
Ils apparaissaient souvent comme des objets enflammés aux
observateurs placés plus bas. Les enquêteurs du Projet
BLUE BOOK de l'Air Force, connaissant les vols de l'appareil secret
U-2, tentaient d'expliquer de telles observations en les liant
à des phénomènes naturels tels que des cristaux
de glace ou des inversions de température. En vérifiant
avec l'équipe du Projet U-2 de l'Agence à Washington,
les enquêteurs de BLUE BOOK furent en mesure d'attribuer
de nombreuses observations d'OVNI aux vols de l'U-2. Ils prenaient
garde, cependant, de ne pas révéler la véritable
cause de l'observation au public. D'après les estimations ultérieures des responsables
de la CIA qui travaillèrent sur le projet U-2 et sur le
projet OXCART (SR-71, ou Blackbird), plus de la moitié
de tous les rapports d'OVNI de la fin des années 50 à
celle des années 60, furent attribuées à
des vols de reconnaissance habités (en l'occurence l'U-2)
au-dessus des Etats-Unis.
(45) Ceci conduisit l'Air Force à faire des déclarations
trompeuses et mensongères au public pour apaiser les craintes
du public et pour protéger un projet extrêmement
sensible au niveau de la sécurité nationale. Bien
qu'ils fussent justifiés, ces mensonges alimentèrent
par la suite les théories de conspiration et la controverse
du cover-up des années 70. Le pourcentage de ce que l'Air
Force considérait comme des observations d'OVNI inexplicables
tomba à 5.9% en 1955, et à 4% en 1956. (46) Dans le même temps, la pression montait pour obtenir
la publication du rapport du jury Robertson sur les OVNI. En 1956,
Edward Ruppelt, ancien chef du Projet BLUE BOOK de l'Air Force,
révéla publiquement l'existence du jury. Un best-seller
de l'ufologue Donald Keyhoe, un major des Marines à la
retraite, plaidait en faveur de la publication de toute l'information
sur les OVNI détenue par le gouvernement. Les groupes de
recherche privés, tels le National Investigation Committee
on Aerial Phenomena (NICAP) et l'Aerial Phenomena Research Organization
(APRO) s'empressèrent de faire pression pour la publication
du rapport du jury Robertson.
(47) Sous la pression, l'Air Force approcha la CIA en vue
d'obtenir la permission de déclassifier et de publier le
rapport. En dépit des pressions, Philip Strong, le Directeur
Assistant Adjoint de l'OSI, refusa de déclassifier le rapport
et évita de révéler le soutien de la CIA
au jury. Comme alternative, l'Agence prépara une version
aseptisée du rapport, expurgée de toute référence
à la CIA, ainsi que de toute mention d'un quelconque potentiel
de guerre psychologique dans la controverse à propos des
OVNI. (48) Les réclamations pour plus d'information gouvernementale
au sujet des OVNI, cependant, ne tarirent point. Le 8 mars 1958,
Keyhoe, dans une interview avec Mike Wallace, de CBS, prétendit
que la CIA était profondément engagée dans
les OVNI, et que l'Agence avait financé le jury Robertson.
Ceci provoqua une série de lettres à l'Agence, de
Keyhoe et du Dr Leon Davidson, un ingénieur chimiste et
ufologue. Ils réclamaient la publication du rapport du
jury Robertson dans son intégralité et la confirmation
de l'engagement de la CIA dans la question des OVNI. Davidson
s'était convaincu que l'Agence, et non l'Air Force, portait
la plus grande responsabilité pour l'analyse des OVNI,
et que "les activités du gouvernement des Etats-Unis
étaient responsables des observations d'OVNI de la dernière
décennie." Evidemment, en raison des vols toujours
secrets des U-2 et OXCART, Davidson était plus près
de la vérité qu'il ne le soupçonnait. La
Centrale de Renseignement, néanmoins, se tint fermement
à sa politique consistant à ne pas révéler
son rôle dans les enquêtes sur les OVNI, et refusa
de déclassifier l'intégralité du rapport
du jury Robertson. (49) Lors d'une réunion avec des représentants de
l'Air Force pour discuter de la façon dont de futures demandes
comme celles de Keyhoe et de Davidson devaient être traitées,
les responsables de l'Agence confirmèrent leur opposition
à la déclassification du rapport complet, et exprimèrent
la crainte que Keyhoe n'ait l'oreille de l'ancien DCI VAdm. Roscoe
Hillenkoetter, qui était membre du conseil des gouverneurs
du NICAP. Ils débattirent la question de savoir s'il fallait
que le Général Conseil de la CIA Lawrence R. Houston
montre le rapport à Hillenkoetter, pour se sortir de la
situation. L'officier de la CIA Frank Chapin laissa aussi entendre
que Davidson pourrait avoir des motifs ultérieurs, "certains
d'entre eux n'étant peut-être pas dans le meilleur
intérêt de ce pays", et suggéra d'amener
le FBI à enquêter.
(50) Bien que le dossier soit peu clair sur la question de
savoir si le FBI entreprit jamais une enquête sur Davidson
ou sur Keyhoe, ou si Houston rencontra une fois Hillenkoetter
à propos du rapport Robertson, Hillenkoetter démissionna
du NICAP en 1962. (51) L'Agence était aussi engagée dans deux cas d'OVNI
assez fameux avec Davidson et Keyhoe dans les années 1950,
ce qui contribua à accroÓtre la méfiance
du public à l'égard de la CIA en ce qui concerne
les OVNI. On se focalisait sur ce qui avait été
rapporté comme étant un enregistrement sonore d'un
signal radio provenant d'une soucoupe volante; l'autre cas présentait
ce qui était rapporté comme étant des photos
d'une soucoupe volante. L'incident du "code radio" commença
assez innocemment en 1955, quand deux soeurs ,gées de Chicago,
Mildred et Marie Maier, rapportèrent au Journal of
Space Flight leurs expériences avec les OVNI, y compris
l'enregistrement d'un programme radiophonique dans lequel un code
non identifié avait été entendu. Les soeurs
enregistrèrent le programme, et d'autres opérateurs
de petites radios prétendirent aussi avoir entendu le "message
de l'espace". L'OSI fut intéressé et demanda
à la Scientific Contact Branch d'obtenir une copie de l'enregistrement. (52) Des officiers de terrain de la Contact Division (CD), dont
Dewelt Walker, prirent contact avec les soeurs Maier, qui "frissonnèrent
de l'intérêt du gouvernement", et convinrent
d'un moment pour les rencontrer.
(53) En essayant de s'assurer de la bande magnétique,
les officiers de l'Agence rapportèrent qu'ils étaient
tombés dans une scène d'Arsenic et Vieilles
Dentelles. "Il ne manquait plus que le vin de sureau",
c,bla Walker au Siège. Après avoir épluché
l'album o elles conservaient des coupures de presse du temps o
elles étaient sur scène,les officiers purent prendre
possession de l'enregistrement.
(54) L'OSI analysa la bande et découvrit qu'il n'y
avait rien de plus qu'un code en morse d'une station radio US. L'affaire en resta là jusqu'à ce que l'ufologue
Leon Davidson ne parle avec les soeur Maier en 1957. Les soeurs
se souvinrent qu'elles avaient parlé avec un Mr Walker
qui disait faire partie de l'US Air Force. Davidson écrivit
alors à un Mr Walker, pensant qu'il était un officier
de renseignement de l'US Air Force de Wright-Patterson, pour lui
demander si la bande avait été analysée par
l'ATIC. Dewelt Walker répondit à Davidson que la
bande avait été transmise aux autorités chargées
de l'évaluer, et qu'aucune information n'était disponible
quant aux résultats. Insatisfait, et suspectant Walker
d'être en fait un officier de la CIA, Davidson écrivit
ensuite au DCI Allen Dulles, réclamant de savoir ce que
le message codé révélait, et qui était
Mr Walker. (55) L'Agence,
souhaitant garder secrète l'identité de Walker comme
employé de la CIA, répondit qu'une autre agence
du gouvernement avait analysé la bande en question et que
Davidson aurait des nouvelles de l'Air Force.(56) Le 5 août, l'Air Force écrivit
à Davidson, disant que Walker "était et est
un officier de l'Air Force", et que la bande "était
analysée par une autre organisation du gouvernement".
La lettre de l'Air Force confirmait que l'enregistrement ne contenait
qu'un code en morse identifiable, provenant d'une d'une station
de radio connue disposant d'une autorisation gouvernementale. (57) Davidson écrivit de nouveau à Dulles. Cette fois,
il voulut connaÓtre l'identité de l'opérateur
morse, et de l'agence qui avait conduit l'analyse. La CIA et l'Air
Force se trouvaient maintenant dans une impasse. L'Agence avait
nié précédemment qu'elle avait effectivement
analysé la bande. L'Air Force avait aussi nié l'analyse
de la bande et avait prétendu que Walker était un
officier de l'Air Force. Des officiers de la CIA, sous couverture,
contactèrent Davidson à Chicago et lui promirent
d'obtenir la traduction du code et l'identification du transmetteur,
dans la mesure du possible.
(58) Lors d'une autre tentative pour calmer Davidson, un officier
de la CIA, toujours sous couverture, et portant son uniforme de
l'Air Force, contacta Davidson à New-York City. L'officier
de la CIA expliqua qu'il n'y avait pas de super-agence impliquée,
et que la politique de l'Air Force n'était pas de divulguer
qui faisait quoi. Tandis qu'il semblait accepter cet argument,
Davidson insista néanmoins pour la divulgation du message
de l'enregistrement, ainsi que de la source. L'officier consentit
à voir ce qu'il pouvait faire.
(59) Après s'en être assuré auprès
du Siège, l'officier de la CIA téléphona
à Davidson pour lui dire qu'une recherche consciencieuse
avait été faite et, comme le signal était
d'une origine américaine connue, la bande et les notes
prises à l'époque avaient été détruites
pour ménager de la place pour le classement. (60) Saisi d'une vive colère contre ce qu'il percevait comme
une volte-face, Davidson dit à l'officier de la CIA que
"lui et son agence, quelle qu'elle soit, agissaient comme
Jimmy Hoffa et la Teamster Union en détruisant des preuves
qui pouvaient les accuser".
(61) Persuadée que tout nouveau contact avec Davidson
ne ferait qu'encourager la spéculation, la Division de
Contact se lava les mains de la question en rapportant au DCI
et à l'ATIC qu'elle ne répondrait plus à
Davidson ni n'essaierait plus de le contacter. (62) Ainsi, un incident mineur plutôt
bizarre, mal géré par la CIA et l'Air Force, s'est
transformé en un événement majeur, qui renforça
le mystère croissant entourant les OVNI et le rôle
de la CIA dans leur étude. Un autre événement mineur, quelques mois plus
tard, s'ajouta aux questions en constante augmentation sur le
rôle réel de l'Agence concernant les soucoupes volantes.
L'anxiété de la CIA à propos du secret ne
fit, une nouvelle fois, qu'empirer les choses. En 1958, le Major
Keyhoe accusa l'Agence de demander délibérément
à des témoins oculaires d'OVNI de ne pas rendre
publiques leurs observations.
(63) L'événement naquit d'une demande de l'OSI de
novembre 1957 à la Division de Contact (CD) pour obtenir
de Ralph C. Mayher, un photographe de KYW-TV à Cleveland,
Ohio, certaines photos qu'il avait prises en 1952 d'un objet volant
non identifié. Harry Real, un officier de la CD, contacta
Mayher et obtint des copies des photos pour analyse. Le 12 décembre
1957, John Hazen, un autre officier de la CD, rendit les cinq
photos de l'OVNI présumé à Mayher sans commentaire.
Mayher demanda à Hazen l'évaluation des photos faite
par l'Agence, expliquant qu'il essayait d'organiser une émission
TV pour informer le public sur les OVNI. Il voulait mentionner
dans l'émission qu'une organisation américaine de
renseignement avait examiné les photographies et les avait
trouvées intéressantes. Bien qu'il ait conseillé
à Mayher de renoncer à cette idée, Hazen
déclara que Mayher était un citoyen américain,
et qu'il devait prendre lui-même la décision de ce
qu'il convenait de faire.
(64) Plus tard, Keyhoe contacta Mayher qui lui raconta son histoire
de la CIA et des photographies. Keyhoe demanda alors à
l'Agence de confirmer par écrit l'emploi de Hazen, tentant
de mettre au jour le rôle de la CIA dans les enquêtes
sur les OVNI. L'Agence s'y opposa, en dépit du fait que
les représentants de la CD travaillaient normalement à
découvert et qu'ils avaient des justificatifs identifiant
leur association avec l'Agence. L'assistant du DCI Dulles, John
S. Earman, envoya simplement à Keyhoe une lettre diplomatique
notant que, du fait que les OVNI étaient d'un intérêt
essentiel pour le Département de l'Air Force, l'Agence
avait transmis sa lettre à l'Air Force pour une réponse
appropriée. Comme pour la réponse à Davidson,
la réponse de l'Agence à Keyhoe n'a fait qu'alimenter
la spéculation selon laquelle l'Agence était impliquée
profondément dans les observations d'OVNI. La pression
pour la publication des informations de la CIA sur les OVNI continuait
de croÓtre. (65) Bien que l'intérêt de la CIA pour les cas d'OVNI
diminu,t, elle continua de contrôler les observations d'OVNI.
Les officiels de l'Agence ressentaient le besoin de se tenir informés
sur les OVNI, ne fût-ce que pour alerter le DCI sur les
rapports et événements les plus sensationnels concernant
les OVNI. (66) Au début des années 60, Keyhoe, Davidson, et
d'autres ufologues, maintinrent leurs attaques contre l'Agence
pour la publication d'informations sur les OVNI. Davidson déclarait
alors que la CIA "était l'unique responsable de la
création de la folie des Soucoupes Volantes comme arme
psychologique dans la guerre froide depuis 1951." En dépit
des appels pour des auditions au Congrès et de la publication
de tous les documents relatifs aux OVNI, peu de choses changèrent. (67) En 1964 cependant, à la suite de discussions à
haut niveau à la Maison-Blanche sur la question de savoir
ce qu'il fallait faire si une intelligence étrangère
était découverte dans l'espace, et après
une nouvelle éruption de rapports et d'observations d'OVNI,
le DCI John McCone demanda une mise à jour de l'évaluation
des OVNI par la CIA. En réponse à la demande de
McCone, l'OSI demanda à la CD d'obtenir du NICAP des échantillons
récents divers et des rapports d'observations d'OVNI. Avec
Keyhoe, l'un des fondateurs, qui n'était plus actif dans
l'organisation, les officiers de la CIA rencontrèrent Richard
H. Hall, le directeur suppléant. Hall donna aux officiers
des échantillons de la base de données du NICAP
sur les observations les plus récentes. (68) Après que les officiers de l'OSI eurent examiné
ce matériel, Donald F. Chamberlain, Directeur Auxiliaire
de l'OSI, assura à McCone que peu de choses avaient changé
depuis le début des années 1950. Il n'y avait toujours
pas de preuve que les OVNI fussent une menace pour la sécurité
des Etats-Unis, ou qu'ils fussent "d'origine étrangère".
Chamberlain dit à McCone que l'OSI contrôlait toujours
les rapports d'OVNI, y compris l'enquête officielle de l'Air
Force, le Projet BLUE BOOK.
(69) En même temps que la CIA menait cette dernière
étude interne sur les OVNI, la pression publique contraignit
l'Air Force à établir un comité spécial
ad-hoc pour examiner BLUE BOOK. Présidé par le Dr
Brian O'Brien, membre du Comité Consultatif Scientifique
de l'Air Force, le jury comprenait Carl Sagan, le célèbre
astronome de Cornell University. Son rapport n'apporta rien de
nouveau. Il déclara que les OVNI ne menaçaient pas
la sécurité nationale, et qu'il ne put trouver "aucun
cas d'OVNI qui représent,t une avance technologique ou
scientifique au-delà d'une conception terrestre."
Le comité recommandait que les OVNI soient étudiés
intensivement avec une grande université pour diriger la
coordination du projet, afin d'apporter une conclusion décisive
à la question.
(70) Le House Armed Service Committee tint également de brèves
auditions sur les OVNI en 1966, qui produisirent des résultats
semblables. Le Secrétaire de l'Air Force Harold Brown assura
au comité que la plupart des observations s'expliquaient
facilement et qu'il n'y avait pas de preuves que des "étrangers
d'outre-espace" eussent visité la Terre. Il dit aux
membres du comité, cependant, que l'Air Force garderait
un esprit ouvert et continuerait à enquêter sur tous
les rapports d'OVNI.
(71) A la suite du rapport de son comité O'Brien, des auditions
du House sur les OVNI, et de la révélation du Dr
Robertson dans une émission de CBS Reports, disant
que la CIA avait bien été impliquée dans
l'analyse des OVNI, l'Air Force approcha à nouveau l'Agence
en juillet 1966 pour la déclassification de l'intégralité
du rapport du jury Robertson de 1953, et de l'intégralité
du rapport Durant sur les délibérations et conclusions
du jury Robertson. L'Agence, à nouveau, refusa de bouger.
Karl H. Weber, Directeur Adjoint de l'OSI, écrivit à
l'Air Force que "nous sommes très inquiets qu'une
publicité future ne soit donnée à l'information
selon laquelle le jury avait été soutenu par la
CIA." Weber remarquait qu'il y avait déjà une
version aseptisée disponible pour le public. (72) La réponse de Weber était
plutôt à courte vue et irréfléchie.
Elle n'a fait qu'attirer davantage l'attention sur le rapport
du jury Robertson vieux de 13 ans, et sur le rôle de la
CIA dans les enquêtes sur les OVNI. Le rédacteur
scientifique de The Saturday Review attira l'attention
de tout le pays sur le rôle de la CIA dans l'investigation
des OVNI quand il publia un article critiquant la "version
aseptisée" du rapport du jury Robertson de 1953, et
lança un appel pour la publication de l'intégralité
du document. (73) Inconnu des responsables de la CIA, le Dr James McDonald, un
physicien de l'atmosphère renommé de l'Université
d'Arizona, avait déjà vu le rapport Durant sur les
débats du jury Robertson à Wright-Patterson le 6
juin 1966. Quand McDonald retourna à Wright-Patterson le
30 juin pour copier le rapport, cependant, l'Air Force refusa
de le laisser le voir encore une fois, affirmant que c'était
un document classé par la CIA. Devenu une autorité
en matière d'OVNI, McDonald déclara publiquement
que la CIA était derrière la politique de secret
et de dissimulation de l'Air Force. Il exigea la publication de
l'intégralité du rapport du jury Robertson et du
rapport Durant. (74) Sous la pression publique, et selon la recommandation de son
Comité O'Brien, l'Air Force annonça en août
1966 qu'elle cherchait à conclure un contrat avec une université
pour entreprendre un programme d'investigations intensives sur
les observations d'OVNI. Le nouveau programme était conçu
pour désamorcer les attaques continues selon lesquelles
le Gouvernement américain avait dissimulé ce qu'il
savait sur les OVNI. Le 7 octobre, l'Université du Colorado
accepta un contrat de $325.000 avec l'Air Force pour une étude
de 18 mois sur les soucoupes volantes. Le Dr Edward U. Condon,
un physicien de Colorado et ancien directeur du Bureau National
des Standards, accepta de conduire le programme. Se déclarant
lui-même "agnostique" sur le sujet des OVNI, Condon
fit remarquer qu'il avait un esprit ouvert sur la question et
pensait que de possibles origines extraterritoriales étaient
"improbables, mais pas impossibles." (75) Le Général de Brigade
Edward Giller, USAF, et le Dr Thomas Ratchford, du Bureau de Recherche
et de Développement de l'Air Force, devinrent les coordinateurs
de l'Air Force pour le projet. En février 1967, Giller contacta Arthur C. Lundahl,
Directeur du Centre National d'Interprétation Photographique
de la CIA (NPIC), et proposa une liaison informelle entre le NPIC
et le Comité Condon pour fournir des conseils techniques
et des services dans l'examen des photographies d'OVNI présumés.
Lundahl et le DDI R. Jack Smith approuvèrent l'arrangement
comme un moyen de "garder une fenêtre" sur la
nouvelle étude. Ils voulaient que la CIA et le NPIC gardent
un profil bas, cependant, et ne participent en aucun cas à
l'écriture de conclusions pour le comité. Aucun
travail fait pour le comité par le NPIC ne devait être
reconnu officiellement.
(76) Ratchford demanda ensuite que Condon et son comité soient
autorisés à visiter le NPIC pour discuter des aspects
techniques du problème et pour voir le matériel
spécial dont le NPIC disposait pour les analyses de photos.
Le 20 février 1967, Condon et quatre membres de son comité
visitèrent le NPIC. Lundahl souligna auprès du groupe
qu'aucun travail du NPIC pour aider le comité ne devait
être identifié comme un travail de la CIA. De plus,
le travail exécuté par le NPIC serait d'une nature
strictement technique. Après avoir reçu ces directives,
le groupe bénéficia d'une série d'instructions
sur les services et l'équipement, introuvable ailleurs,
que la CIA avait utilisé dans son analyse de quelques photographies
d'OVNI fournies par Ratchford. Condon et son comité furent
impressionnés.
(77) Condon et le même groupe se rencontrèrent encore
en mai 1967 au NPIC pour prendre connaissance d'une analyse de
photographies d'OVNI prises à Zanesville, Ohio. L'analyse
démonta cette observation. Le comité fut une fois
encore impressionné par le travail technique effectué,
et Condon remarqua que pour la première fois, l'analyse
scientifique d'un OVNI confortait l'enquête. (78) Le groupe discuta aussi du projet
du comité de lancer un appel aux citoyens américains
pour obtenir d'autres photographies, et de publier des directives
pour prendre des photographies d'OVNI qui puissent être
utiles. De plus, les officiels de la CIA consentirent à
ce que le comité Condon publie le rapport Durant dans son
intégralité, sauf quelques suppressions mineures. En avril 1969, Condon et son comité publièrent
leur rapport sur les OVNI. Le rapport concluait que peu de choses,
sinon rien, n'était sorti de l'étude des OVNI dans
les 21 dernières années, et que la poursuite d'une
étude plus intensive des observations d'OVNI n'était
pas souhaitable. Il recommandait aussi que l'unité spéciale
de l'Air Force, le Projet BLUE BOOK, soit dissoute. Il ne mentionnait
pas la participation de la CIA dans l'enquête du comité
Condon. (79) Un jury
spécial nommé par l'Académie Nationale des
Sciences examina le rapport Condon et se joignit à sa conclusion
qu'"aucune priorité urgente dans les enquêtes
sur les OVNI n'était justifiée à la vue des
données des deux dernières décennies."
Il conclut sa révision en déclarant, "Sur la
base des connaissances actuelles, l'explication la moins vraisemblable
des OVNI est l'hypothèse de visites extraterrestres par
des êtres intelligents." Suivant les recommandations
du comité Condon et de l'Académie Nationale des
Sciences, le Secrétaire de l'Air Force, Robert C. Seamans,
Jr., annonça le 17 décembre 1969 la clôture
de BLUE BOOK. (80) Le rapport Condon laissa beaucoup d'ufologues insatisfaits,
qui l'ont considéré comme une dissimulation des
activités de la CIA dans la recherche sur les OVNI. De
nouvelles observations au début des années 1970
ont alimenté des croyances selon lesquelles la CIA était
impliquée d'une certaine façon dans une vaste conspiration.
Le 7 juin 1975, William Spaulding, chef d'un petit groupe OVNI,
le Ground Saucer Watch (GSW), écrivit à la CIA pour
une copie du rapport du jury Robertson et tous les documents relatifs
aux OVNI. (81) Spaulding
était convaincu que l'Agence retenait des dossiers importants
sur les OVNI. Les officiels de l'Agence fournirent à Spaulding
une copie du rapport du jury Robertson et du rapport Durant. (82) Le 14 juillet 1975, Spaulding écrivit à nouveau
à l'Agence en mettant en doute l'authenticité des
rapports qu'il avait reçus et prétendant que la
CIA dissimulait son activité à propos des OVNI.
Gene Wilson, le Coordinateur du Secret et de l'Information de
la CIA, tenta de répondre de manière satisfaisante
à Spaulding, "A aucun moment avant la formation du
jury Robertson et subséquemment à l'émission
du rapport du jury, la CIA n'a été engagée
dans l'étude du phénomène OVNI." Le
rapport du jury Robertson, d'après Wilson, était
"la somme de l'intérêt de l'Agence et de sa
participation dans le domaine des OVNI." Wilson en déduisait
également qu'il n'y avait pas de documents supplémentaires
relatifs aux OVNI en possession de la CIA. Wilson était
mal informé. (83) En septembre 1977, Spaulding et le GSW, non convaincus par
la réponse de Wilson, intentèrent un procès
contre l'Agence au nom du Freedom of Information Act, demandant
spécifiquement tous les documents sur les OVNI en possession
de la CIA. Submergée de demandes similaires du FOIA pour
l'information de l'Agence sur les OVNI, les officiels de la CIA
consentirent, après de longues manoeuvres légales,
à mener une "recherche raisonnable" dans les
dossiers de la CIA pour des documents sur les OVNI. (84) En dépit d'une attitude antipathique
de l'ensemble de l'Agence envers la requête, les responsables
de l'Agence, menés par Launie Ziebell, du Bureau de Conseil
Général, ont mené une recherche consciencieuse
des documents liés aux OVNI. Insistant, exigeant, et parfois
même menaçant, Ziebell et son groupe ont récuré
l'Agence. Ils sont même parvenus à trouver un vieux
dossier OVNI sous le bureau d'une secrétaire. La recherche
produisit finalement 355 documents représentant approximativement
900 pages. Le 14 décembre 1978, l'Agence les remit tous,
sauf 57 documents (environ 100 pages), au GSW. Ces 57 documents
furent retenus pour des motifs de sécurité nationale
et de protection des sources et des méthodes. (85) Bien que les documents publiés n'aient pas produit de
révélations sensationnelles et n'aient révélé
qu'un intérêt mineur de l'Agence pour le phénomène
OVNI après le rapport du jury Robertson de 1953, la presse
traita cette publication de manière sensationnelle. Le
New-York Times, par exemple, déclara que les documents
déclassifiés confirmaient un vif intérêt
du gouvernement pour les OVNI et l'implication secrète
de l'Agence dans la surveillance des OVNI. (86) Le GSW intenta alors un procès
pour la publication des documents retenus, déclarant que
l'Agence détenait encore des informations clefs. (87) C'était tout à fait
semblable à l'affaire des documents sur l'assassinat de
Kennedy. Qu'importe le nombre de documents que l'Agence a rendus
publics, et qu'importe le manque d'intérêt et l'insignifiance
de l'information, les gens continuaient à croire dans une
dissimulation et une conspiration de l'Agence. Le DCI Stansfield Turner fut si bouleversé quand il
lut l'article du New-York Times qu'il demanda à
ses officiers supérieurs, "Nous occupons-nous d'OVNI
?" Après avoir examiné les registres, Don Wortman,
Directeur Adjoint pour l'Administration, rapporta à Turner
qu'il n'y avait "pas d'effort organisé de l'Agence
pour faire des recherches à propos du phénomène
OVNI, ni d'effort organisé pour collecter des renseignements
sur les OVNI depuis les années 1950." Wortman assura
à Turner que les registres de l'Agence ne contenaient que
des enregistrements "sporadiques de correspondance traitant
du sujet", y compris différentes sortes de rapports
d'observations d'OVNI. Il n'y avait pas de programme de l'Agence
pour rassembler activement l'information sur les OVNI, et les
documents remis au GSW contenaient peu de suppressions. (88)Ainsi rassuré, Turner avait
l'appui du Conseil Général pour un jugement sommaire
contre le nouveau procès introduit par le GSW. En mai 1980,
les cours ont écarté le procès, trouvant
que l'Agence avait conduit de bonne foi une recherche consciencieuse
et adéquate. (89) Pendant la fin des années 1970 et les années
1980, l'Agence maintint son faible intérêt pour les
OVNI et les observations d'OVNI. Comme la plupart des scientifiques
écartaient maintenant les rapports de soucoupes volantes
en les considérant comme une bizarrerie des années
1950 et 1960, quelques personnes au sein de l'Agence et dans la
Communauté du Renseignement portèrent leur intérêt
sur l'étude de la parapsychologie et des phénomènes
psychiques associés aux observations d'OVNI. Les officiels
de la CIA se penchèrent également sur le problème
OVNI pour déterminer quelles observations d'OVNI pouvaient
les instruire sur les progrès soviétiques dans le
domaine des fusées et des missiles, et reconsidérèrent
ses aspects de contre-espionnage. Les analystes de l'Agence, de
la Division de la Science de la Vie de l'OSI et l'OSWR consacrèrent
officiellement une petite partie de leur temps aux questions relatives
aux OVNI. Celles-ci comprenaient les soupçons du contre-espionnage
selon lesquels les Soviétiques et le KGB utilisaient des
citoyens américains et des groupes OVNI pour obtenir des
informations sur les programmes sensibles de développement
d'armement américains (tels que l'avion Stealth), la vulnérabilité
du réseau de défense aérienne américain
à la pénétration par des missiles étrangers
imitant les OVNI, et les signes d'une technologie soviétique
avancée associée à des observations d'OVNI. La CIA a maintenu aussi la coordination de la Communauté
du Renseignement avec d'autres agences concernant leur travail
dans les domaines de la parapsychologie, des phénomènes
psychiques et des expériences de "vision à
distance". En général, l'Agence s'en tint à
une vue scientifique et conservatrice de ces questions scientifiques
non conventionnelles. Il n'y avait pas de projet OVNI formel ou
officiel au sein de l'Agence dans les années 1980, et les
officiels de l'Agence ont gardé à dessein des dossiers
OVNI réduits au minimum pour éviter de créer
des enregistrements qui auraient pu égarer le public s'ils
avaient été publiés. (90) Les années 1980 ont également produit des accusations
renouvelées selon lesquelles l'Agence détenait encore
des documents relatifs à l'incident de Roswell en 1947,
durant lequel une soucoupe volante s'était soit-disant
écrasée au Nouveau-Mexique, et l'émergence
de documents qui auraient révélé l'existence
d'une opération de renseignement américaine top-secret,
n'ayant à répondre qu'au Président, de recherche
et de développement sur les OVNI, à la fin des années
1940 et au début des années 1950. Les ufologues
ont longtemps argué que suite au crash d'une soucoupe volante
au Nouveau-Mexique en 1947, le gouvernement récupéra
non seulement les débris de la soucoupe écrasée,
mais aussi quatre ou cinq corps d'Aliens. D'après certains
ufologues, le gouvernement resserra la sécurité
autour du projet et refusa de divulguer les résultats de
son enquête et de ses recherches depuis lors. (91) En septembre 1994, l'armée
de l'air américaine publia un nouveau rapport sur l'incident
de Roswell, qui concluait que les débris trouvés
au Nouveau-Mexique en 1947 provenaient probablement d'une opération
de ballons, top-secret à l'époque, le Projet MOGUL,
conçu pour surveiller l'atmosphère en cherchant
à déceler des tests nucléaires soviétiques. (92) Vers 1984, une série de documents sont remontés
à la surface, dont certains ufologues dirent qu'ils prouvaient
que le Président Truman avait créé un comité
top-secret en 1947, le Majestic-12, pour sécuriser la récupération
de l'épave d'OVNI de Roswell et de tout autre OVNI qui
se serait écrasé en vue d'une étude scientifique,
et pour examiner tous les corps d'Aliens retrouvés sur
de tels sites. La plupart, pour ne pas dire tous ces documents,
se sont révélés être des fabrications.
Cependant, la controverse persiste.
(93) Comme les théories sur la conspiration autour de l'assasinat
de JFK, les OVNI ne sont probablement pas près de disparaÓtre,
quoi que l'Agence fasse ou dise. La croyance selon laquelle nous
ne sommes pas seuls dans l'univers est trop attirante émotionnellement,
et la méfiance envers notre gouvernement est trop envahissante
pour que la question puisse être amenée sur le terrain
des études scientifiques traditionnelles, des explications
rationnelles et des preuves. (1) Voir les résultats du
sondage d'opinion Gallup de 1973, parus dans le New York Times,
29 novembre 1973, p. 45, et Philip J. Klass, UFOs : The Public
Deceived (New York : Prometheus Books, 1983), p.3. (2) Voir Klass,
UFOs, p.3 ; James S. Gordon, "The UFO Experience,"
Atlantic Monthly (août 1991), pages 82-92 ; David
Michael Jacobs, The UFO Controversy in America (Bloomington
: Indiana University Press, 1975) ; Howard Blum, Out There
: The Governement's Secret Quest for Extraterrestrials (New
York : Simon et Schuster, 1990) ; Timothy Good, Above Top
Secret : The Worldwide UFO Cover-Up (New York : William Morrow,
1987) ; et Whitley Strieber, Communion: The True Story
(New York : Morrow, 1987.) (3) En septembre
1993, John Peterson, une connaissance de Woolsey, a approché
au départ le DCI avec un paquet de documents lourdement
censurés de la CIA sur les OVNIs donnés à
l'ufologue Stanton T. Friedman. Peterson et Friedman ont voulu
savoir les raisons de ces rédactions. Woolsey a consenti
à étudier la question. Voir Richard J. Warshaw,
Assistant Exécutif, note à l'auteur, 1er novembre
1994 ; Warshaw, note à John H. Wright, Coordinateur du
Secret et de l'Information, 31 janvier 1994 ; et Wright, note
au Secrétariat Exécutif, 2 mars 1994. (Excepté
si notées, toutes les citations des documents de la CIA
dans cet article sont les documents collectés durant la
fouille de 1994 de l'ensemble de l'Agence dirigée par l'Assistant
Exécutif du DCI.) (4) Voir Hector
Quintanilla, Jr., "The Investigation of UFOs," Vol.
10, No. 4, Studies in Intelligence (automne 1966): pp.95-110
et CIA, note sans signature, "Soucoupes Volantes," 14
août 1952. Voir aussi Good, Above Top Secret, p.
253. Pendant la seconde guerre mondiale, les pilotes américains
ont rapporté des "foo fighters" (lumières
claires suivant les avions américains.) Craignant qu'elles
ne soient peut être des armes secrètes japonaises
ou allemandes, l'OSS enquêta mais ne put trouver de preuves
concrètes d'armes de l'ennemi et classa souvent de tels
rapports dans la catégorie "fariboles". L'OSS
a aussi enquêté sur des observations possibles de
fusées V-1 et V-2 allemandes avant leur utilisation opérationnelle
pendant la guerre. Voir Jacobs, UFO Controversy, p. 33.
Le Central Intelligence Group, le prédécesseur de
la CIA, a également contrôlé des rapports
de " fusées fantômes" en Suède en
1946. Voir CIG, Intelligence Report, 9 avril 1947. (5) Jacobs, The
UFO Controversy, p. 156, et Quintanilla, "The Investigation
of UFOs," p.97. (6) Voir US Air
Force, Air Material Command, "Unidentified Aerial Objects:
Project SIGN, no. F-TR 2274, IA, février 1949, Records
of the US Air Force Commands, Activities and Organizations, Record
Group 341, National Archives, Washington, DC. (7) Voir US Air
Force, Projects GRUDGE and BLUEBOOK Reports 1 - 12 (Washington,
DC; National Investigations Committee on Aerial Phenomena, 1968),
et Jacobs, The UFO Controversy, pp. 50-54. (8) Voir Cabell,
memorandum au Commanding Generals Major Air Commands, "Reporting
of Information on Unconventional Aircraft," 8 septembre 1950,
et Jacobs, The UFO Controversy, p. 65. (9) S Voir Air
Force, Projets GRUDGE et BLUE BOOK et Jacobs, The
UFO Controversy, p. 67. (10) Voir Edward
Tauss, memorandum pour Deputy Assistant Director, SI, "Flying
Saucers," 1 août 1952. Voir également United
Kingdom, Report by the "Flying Saucer" Working Party,
"Unidentified Flying Objects," pas de date (approximativement
1950). (11) Voir Dr.
Stone, OSI, memorandum au Dr. Willard Machle, OSI, 15 mars 1949,
et Ralph L. Clark, Acting Assistant Director, OSI, memorandum
pour DDI, "Recent Sightings of Unexplained Objects,"
29 juillet 1952. (12) Stone,
memorandum à Machle. Voir également Clark, memorandum
for DDI, 29 juillet 1952. (13) Voir Klass,
UFOs, p. 15. Pour une bref aperçu des observations de Washington
voir Good, Above Top Secret, pp. 269-271. (14) Voir Ralph
L. Clark, Acting Assistant Director, OSI, memorandum au DDI Robert
Amory, Jr., 29 juillet 1952. OSI et OCI étaient dans le
conseil de direction du Renseignement. tabli en 1948, l'OSI a
servi comme point focal de la CIA pour l'analyse des développements
technologiques et scientifiques étrangers. En 1980 l'OSI
a été fondu dans le Office of Science and Weapons
Research. L' Office of Current Intelligence (OCI), créé
le 15 janvier 1951, avait pour t,che de fournir des renseignements
courants de toute source au Président et au Conseil National
de Sécurité. (15) Tauss,
memorandum pour Deputy Assistant Director, SI (Philip Strong),
1er août1952. (16) Le 2 janvier
1952, le DCI Walter Bedell Smith a créé un Deputy
Directorate for Intelligence (DDI) composé de six organisations
dépendante de la CIA OSI, OCI, Office of Collection
and Dissemination, Office National Estimates, Office of Research
and Reports, et l'Office of Intelligence Coordination pour
produire l'analyse des renseignements pour les politiciens américains. (17) Voir les
procès-verbaux de la réunion des Chefs de Branches,
11 août 1952. (18) Smith a
exprimé ses opinions dans une réunion dans la salle
de conférence du DCI face à ses officiers supérieurs.
Voir Deputy Chief, Requirements Staff, FI, memorandum for Deputy
Director, Plans, "Flying Saucers," 20 août 1952,
Directorate of Operations Records, Information Management Staff,
Job 86-00538R, Box 1. (19) Voir CIA
memorandum, non signé, "Flying Saucers," 11 août
1952. (20) Voir CIA,
memorandum, non signé, "Flying Saucers," 14 août
1952. (21) Voir CIA,
memorandum, non signé, "Flying Saucers," 19 août
1952. (22) Voir Chadwell,
memorandum pour Smith, 17 septembre 1952 et 24 septembre 1952,
"Flying Saucers." Voir également Chadwell, memorandum
pour DCI Smith, 2 octobre 1952 et Klass, UFOs, pp. 23-26. (23) Chadwell,
memorandum pour DCI avec annexes, 2 décembre 1952. Voir
également Klass, UFOs, pp. 26-27 et Chadwell,
memorandum, 25 novembre 1952. (24) Voir Chadwell,
memorandum, 25 novembre 1952 et Chadwell, memorandum, "Approval
in Principle - External Research Project Concerned with Unidentified
Flying Objects," pas de date. Voir également Philip
G. Strong, OSI, memorandum pour enregistrement, "Meeting
with Dr. Julius A. Stratton, Executive Vice President and Provost,
MIT and Dr. Max Millikan, Director of CENIS." Strong croyait
que pour entreprendre une telle une révision, ils auraient
besoin de l'appui entier et du soutien du DCI Smith. (25) Voir Chadwell,
memorandum pour DCI, "Unidentified Flying Objects,"
2 décembre 1952. Voir également Chadwell, memorandum
for Amory, DDI, "Approval in Principle - External Research
Project Concerned with Unidentified Flying Objects," pas
de date. (26) L'IAC a
été créé en 1947 pour servir d'organe
de coordination dans l'établissement des demandes de renseignement.
Présidé par le DCI, l'IAC comprenait des représentants
du Département d'tat, de l'Armée, de l'Air Force,
des Chefs Communs de Personnel, du FBI, et de l'AEC. (28) Voir Richard
D. Drain, Acting Secretary, IAC, "Minutes of Meeting held
in Director's Conference Room, Administration Building, CIA,"
4 décembre 1952. (29) Voir Chadwell,
memorandum pour enregistrement, "British Activity in the
Field of UFOs," 18 décembre 1952. (30) Voir Chadwell,
memorandum pour DCI, "Consultants for Advisory Panel on Unidentified
Flying Objects," 9 janvier 1953; Curtis Peebles, Watch
the Skies! A Chronicle of the Flying Saucer Myth (Washington,
DC: Smithsonian Institution Press, 1994). pp. 73-90; et Jacobs,
The UFO Controversy, pp. 91-92. (31) Voir Fred
C. Durant III, Report on the Robertson Panel Meeting, janvier
1953. Durant, sous contrat avec l'OSI et ancien président
de l'American Rocket Society, a assisté aux réunions
du Jury Robertson et a écrit un résumé des
débats. (32) Voir Report
of the Scientific Panel on Unidentified Flying Objects (the Robertson
Report), 17 janvier 1953, et le rapport de Durant sur les discussions
au sein du jury. (33) Voir Robertson
Report et Durant Report. Voir aussi Good, Above Top Secret,
pp. 337-38, Jacobs, The UFO Controversy, p. 95, et Klass,
UFOs, pp. 28-29. (34) Voir Reber,
memorandum au IAC, 18 février 1953. (35) Voir Chadwell,
memorandum pour DDI, "Unidentified Flying Objects,"
10 février 1953; Chadwell, lettre à Robertson, 28
janvier 1953; et Reber, memorandum for IAC, "Unidentified
Flying Objects," 18 février 1953. Pour l'information
du Bureau, Voir Durant, memorandum pour enregistrement, "Briefing
of ONE Board on Unidentified Flying Objects," 30 janvier
1953, et CIA Summary disseminated to the field, "Unidentified
Flying Objects," 6 février 1953. (36) Voir Chadwell,
lettre à Julius A. Stratton, Provost MIT, 27 janvier 1953. (37) Voir Chadwell,
memorandum pour Chief, Physics and Electronics Division/OSI (Todos
M. Odarenko), "Unidentified Flying Objects," 27 mai
1953. (38) Voir Odarenko,
memorandum à Chadwell, "Unidentified Flying Objects,"
3 juillet 1953. Voir également Odarenko, memorandum to
Chadwell, "Current Status of Unidentified Flying Objects
(UFOB) Project," 17 décembre 1953. (39) Voir Odarenko,
memorandum, "Unidentified Flying Objects," 8 août
1955. (40) Voir FBIS,
report, "Military Unconventional Aircraft," 18 août
1953 et des rapports variés, "Military-Air, Unconventional
Aircraft," 1953, 1954, 1955. (41) Développé
par la filiale canadienne de Britain's Ltd, le Projet Y a produit
un modèle réduit qui planait à quelques pieds
au-dessus du sol. Voir Odarenko, note à Chadwell, "Flying
Saucer Type of Planes" 25 mai 1954; Frederic C.E. Oder, note
à Odarenko, "USAF Project Y," 21 mai 1954 ; et
Odarenko, T. M. Nordbeck, Ops/ SI, et Sidney Graybeal, ASD/ SI,
note pour le dossier, "Intelligence Responsibilities for
Non-Conventional Types of Air Vehicles," 14 juin 1954. (42) Voir Reuben
Efron, memorandum, "Observation of Flying Object Near Baku,"
13 octobre 1955; Scoville, memorandum pour enregistrement, "Interview
with Senator Richard B. Russell," 27 octobre 1955; et Wilton
E. Lexow, memorandum pour information, "Reported Sighting
of Unconventional Aircraft," 19 octobre 1955. (43) Voir Lexow,
memorandum pour information, "Reported Sighting of Unconventional
Aircraft," 19 octobre 1955. Voir également Frank C.
Bolser, memorandum pour George C. Miller, Deputy Chief, SAD/SI,
"Possible Soviet Flying Saucers, Check On;" Lexow, memorandum,
"Possible Soviet Flying Saucers, Follow Up On," 17 décembre
1954; Lexow, memorandum, "Possible Soviet Flying Saucers,"
1 décembre 1954; et A. H. Sullivan, Jr., memorandum, "Possible
Soviet Flying Saucers," 24 novembre 1954. (44) Voir Gregory
W. Pedlow and Donald E. Welzenbach, The Central Intelligence
Agency and Overhead Reconnaissance: The U-2 and OXCART Programs,
1954-1974 (Washington, DC: CIA History Staff, 1992), pp.
72-73. (45) Voir Pedlow
and Welzenbach, Overhead Reconnaissance, pp. 72-73. Ceci
a également été confirmé dans une
interview téléphonique entre l'auteur et John Parongosky,
le 26 juillet 1994. Parongosky surveillait au jour le jour le
programme OXCART. (46) Voir Jacobs,
The UFO Controversy, p.135. (47) Voir Peebles,
Watch the Skies, pp. 128-146; Ruppelt, The Report
on Unidentified Flying Objects (New York: Doubleday, 1956);
Keyhoe, The Flying Saucer Conspiracy (New York: Holt,
1955); et Jacobs, The UFO Controversy, pp. 347-49. (48) Voir Strong,
lettre à Lloyd W. Berkner; Strong, lettre à Thorton
Page; Strong, lettre à Robertson; Strong, lettre à
Samuel Goudsmit; Strong, lettre à Luis Alvarez, 20 décembre
1957; et Strong, memorandum pour le Major James F. Byrne, Assistant
Chief of Staff, Intelligence Department of the Air Force, "Declassification
of the 'Report of the Scientific Panel on Unidentified Flying
Objects'," 20 décembre 1957. Voir également
Berkner, lettre à Strong, 20 novembre 1957 et Page, lettre
à Strong, 4 décembre 1957. Les membres du jury étaient
aussi peu disposés à voir leur association avec
l'Agence révélée. (49) Voir Wilton
E. Lexow, memorandum pour enregistrement, "Comments on Letters
Dealing with Unidentified Flying Objects," 4 avril 1958;
J. S. Earman, lettre au Major Lawrence J. Tacker, Office of the
Secretary of the Air Force, Information Service, 4 avril 1958;
Davidson, lettre à Berkner, 8 avril 1958; Berkner, lettre
à Davidson, 18 avril 1958; Berkner, lettre à Strong,
21 avril 1958; Davidson, lettre à Tacker, 27 avril 1958;
Davidson, lettre à Allen Dulles, 27 avril 1958; Ruppelt,
lettre à Davidson, 7 mai 1958; Strong, lettre à
Berkner, 8 mai 1958; Davidson, lettre à Berkner, 8 mai
1958; Davidson, lettre à Earman, 16 mai 1958; Davidson,
lettre à Goudsmit, 18 mai 1958; Davidson, lettre à
Page, 18 mai 1958; et Tacker, lettre à Davidson, 20 mai
1958. (50) Voir Lexow,
memorandum pour Chapin, 28 juillet 1958. (51) Voir Good,
Above Top Secret, pp. 346-47; Lexow, memorandum pour
enregistrement, "Meeting with the Air Force Personnel Concerning
Scientific Advisory Panel Report on Unidentified Flying Objects,
dated 17 January 1953 (S)," 16 mai 1958. Voir également
La Rae L. Teel, Deputy Division Chief, ASD, memorandum pour enregistrement,
"Meeting with Mr. Chapin on Replying to Leon Davidson's UFO
Letter and Subsequent Telephone Conversation with Major Thacker,
[sic]" 22 mai 1958. (52) Voir Edwin
M. Ashcraft, Chief, Contact Division (Scientific), memorandum
to Chief, Chicago Office, "Radio Code Recording," 4
mars 1955 and Ashcraft, memorandum to Chief, Support Branch, OSI,
17 mars 1955. (53) La Division
de Contact a été créée pour recueillir
de l'information de renseignement étranger par des sources à l'intérieur
des tats-Unis. Voir Directorate of Intelligence Historical Series,
The Origin and Development of Contact Division, 11 juillet
1946-1 juillet 1965 (Washington, DC ; CIA Historical Staff,
juin 1969.) (54) Voir George
O. Forrest, Chief, Chicago Office, memorandum to Chief, Contact
Division for Science, 11 mars 1955. (55) Voir Support
Division (Connell), memorandum à Dewelt E. Walker, 25 avril
1957. (56) Voir J.
Arnold Shaw, Assistant to the Director, lettre à Davidson,
10 mai 1957. (57) Voir Support
(Connell) memorandum to Lt. Col. V. Skakich, 27 août 1957
et Lamountain, memorandum to Support (Connell), 20 décembre
1957. (58) Voir Lamountain,
cable to Support (Connell), 31 juillet 1958. (59) Voir Support
(Connell) cable to Skakich, 3 octobre 1957 et Skakich, cable to
Connell, 9 octobre 1957. (60) Voir Skakich,
cable to Connell, 9 octobre 1957. (61) Voir R.
P. B. Lohmann, memorandum for Chief, Contact Division, DO, 9 janvier
1958. (62) Voir Support,
cable to Skakich, 20 février 1958 et Connell (Support)
cable to Lamountain, 19 décembre 1957. (63)Voir Edwin
M. Ashcraft, Chief, Contact Division, Office of Operations, memorandum
for Austin Bricker, Jr., Assistant to the Director, "Inquiry
by Major Donald E. Keyhoe on John Hazen's Association with the
Agency," 22 janvier 1959. (64) Voir John
T. Hazen, memorandum to Chief, Contact Division, 12 décembre
1957. Voir également Ashcraft, memorandum to Cleveland
Resident Agent, "Ralph E. Mayher," 20 décembre
1957. D'après ce memorandum, les photographies ont été
vues à " haut niveau et nous ont été
retournées sans commentaire." L'Air Force possède
les négatifs originaux. Les documents de la CIA ont été
probablement détruits. (65) La question
refera surface dans les années 1970 avec l'action en justice
du GSW dans le cadre du FOIA. (66) Voir Robert
Amory, Jr., DDI, memorandum for Assistant Director/Scientific
Intelligence, "Flying Saucers," 26 mars 1956. Voir également
Wallace R. Lamphire, Office of the Director, Planning and Coordination
Staff, memorandum for Richard M. Bissell, Jr., "Unidentified
Flying Saucers (UFO)," 11 juin 1957; Philip Strong, memorandum
for the Director, NPIC, "Reported Photography of Unidentified
Flying Objects," 27 octobre 1958; Scoville, memorandum to
Lawrence Houston, Legislative Counsel, "Reply to Honorable
Joseph E. Garth," 12 juillet 1961; et Houston, lettre à
Garth, 13 juillet 1961. (67) Voir, par
exemple, Davidson, lettre au membre du Congrès Joseph Garth,
26 juin 1961 et Carl Vinson, Chairman, House Committee on Armed
Services, lettre à Rep. Robert A. Everett, 2 septembre
1964. (68) Voir Maxwell
W. Hunter, staff member, National Aeronautics and Space Council,
Executive Office of the President, memorandum for Robert F. Parkard,
Office of International Scientific Affairs, Department of State,
"Thoughts on the Space Alien Race Question," 18 juillet
1963, File SP 16, Records of the Department of State, Record Group
59, National Archives. Voir également F. J. Sheridan, Chief,
Washington Office, memorandum to Chief, Contact Division, "National
Investigation Committee on Aerial Phenomena (NICAP)," 25
janvier 1965. (69) Chamberlain,
memorandum for DCI, "Evaluation of UFOs," 26 janvier
1965. (70) Voir Jacobs,
The UFO Controversy, p. 199 et US Air Force, Scientific
Advisory Board, Ad Hoc Committee (O'Brien Committee) to Review
Project BLUE BOOK, Special Report (Washington, DC: 1966).
Voir également The New York Times, 14 août
1966, p. 70. (71) Voir "Congress
Reassured on Space Visits," The New York Times, 6 avril 1966. (72) Weber,
lettre au Col. Gerald E. Jorgensen, Chief, Community Relations
Division, Office of Information, US Air Force, 15 août 1966.
Le rapport Durant était un résumé détaillé
des procédures du jury Robertson. (73) Voir John
Lear, "The Disputed CIA Document on UFOs," Saturday
Review (3 septembre 1966), p. 45. L'article de Lear était
par ailleurs défavorable aux les observations d'OVNIs et
à la possibilité que des extraterrestres aient été
impliqués. L'Air Force s'était empressée
de fournir à Lear le rapport entier. Voir Walter L. Mackey,
Executive Officer, memorandum for DCI, "Air Force Request
to Declassify CIA Material on Unidentified Flying Objects (UFO),"
1 septembre 1966. (74) Voir Klass,
UFOs, p. 40, Jacobs, The UFO Controversy, p. 214 et Everet
Clark, "Physicist Scores 'Saucer Status,'" The New
York Times, 21 octobre 1966. Voir également James
E. McDonald, "Statement on Unidentified Flying Objects,"
soumis au House Committee on Science and Astronautics, 29 juillet
1968. (75) Condon
est cité dans Walter Sullivan, "3 Aides Selected in
Saucer Inquiry," The New York Times, 8 octobre 1966.
Voir également "An Outspoken Scientist, Edward Uhler
Condon," The New York Times, 8 octobre 1966. Condon,
un scientifique extraverti, bourru, s'est de bonne heure embrouillé
dans une controverse avec le House Unamerican Activities Committee
qui a demandé si Condon était "un des plus
faibles liens dans notre sécurité atomique."
Voir également Peebles, Watch the Skies, pp. 169-195. (76) Voir Lundahl,
memorandum for DDI, 7 février 1967. (77) Voir memorandum
pour enregistrement, "Visit of Dr. Condon to NPIC, 20 February
1967," 23 février 1967. Voir également l'analyse
des photographies dans memorandum for Lundahl, "Photo Analysis
of UFO Photography," 17 février 1967. (78) Voir memorandum
pour enregistrement, "UFO Briefing for Dr. Edward Condon,
5 May 1967," 8 mai 1967 et "Guidelines to UFO Photographers
and UFO Photographic Information Sheet" qui lui sont associés.
Voir également Condon Committee, Press Release, 1er mai
1967 et Klass, UFOs, p. 41. Les photographies de Zanesville
se sont révélées être un canular. (79) Voir Edward
U. Condon, Scientific Study of Unidentified Flying Objects (New
York: Bantam Books, 1969) and Klass, UFOs, p. 41. Le rapport contenait
le rapport Durant sauf quelques suppressions mineures. (80) Voir Office
of Assistant Secretary of Defense, News Release, "Air Force
to Terminate Project BLUEBOOK," 17 décembre 1969.
L'Air Force a transféré les documents de BLUEBOOK
aux archives de l'US Air Force à Maxwell Air Force Base
en Alabama. En 1976 l'Air Force a remis tous les dossiers de BLUEBOOK
à la National Archives and Record Administration, qui les
a rendu disponibles au public sans restrictions majeures. Quelques
noms ont été enlevés des documents. Voir
Klass, UFOs, p. 6. (81) Le GSW
était un petit groupe d'amateurs d'OVNIs basé à
Phoenix, Arizona, et dirigé par William H. Spaulding. (83) Voir Wilson,
lettre à Spaulding, 26 mars 1976 et GSW v. CIA Civil Action
Case 78-859. (84) GSW v.
CIA Civil Action Case 78-859, p. 2. (85) Interview
de l'auteur avec Launie Ziebell, 23 juin 1994 et interview de
l'auteur avec l'analyste de l'OSI, 21 juillet 1994. Voir également
affidavits of George Owens, CIA Information and Privacy Act Coordinator;
Karl H. Weber, OSI; Sidney D. Stembridge, Office of Security;
et Rutledge P. Hazzard, DS&T; GSW v. CIA Civil Action Case
78-859 et Sayre Stevens, Deputy Director for National Foreign
Assessment, memorandum for Thomas H. White, Assistant for Information,
Information Review Committee, "FOIA Litigation Ground Saucer
Watch," sans date. (86) Voir "CIA
Papers Detail UFO Surveillance," The New York Times,
13 janvier 1979; Patrick Huyghe, "UFO Files: The Untold Story,"
The New York Times Magazine, 14 octobre 1979, p. 106;
et Jerome Clark, "UFO Update," UFO Report,
août 1979. (87) Jerome
Clark, "Latest UFO News Briefs From Around the World,"
UFO Update, août 1979 et GSW v. CIA Civil Action
No. 78-859. (88) Voir Wortman,
memorandum for DCI Turner, "Your Question, 'Are we in UFOs
?' Annotated to The New York Times News Release Article,"
18 janvier 1979. (89) Voir GSW
v. CIA Civil Action 78-859. Voir également Klass, UFOs,
pp. 10-12. (90) Voir John
Brennan, note pour Richard Warshaw, Executive Assistant, DCI,
"Requested Information on UFOs," 30 septembre 1993 ;
Interviews de l'auteur avec l'analyste de l'OSWR, 14 juin 1994
et l'analyste de l'OSI, 21 juillet 1994. Cet auteur n'a trouvé
pratiquement aucune documentation sur l'engagement de l'Agence
dans les OVNIs dans les années 1980. Il y a un Centre Psychique de la DIA et la NSA étudie
la parapsychologie, cette branche de la psychologie qui traite
de l'étude des phénomènes psychiques comme
la voyance, la perception extrasensorielle et la télépathie.
La CIA serait aussi membre d'un Incident Response Team chargé
d'enquêter sur les atterrissage d'OVNIs, si cela devait
se produire. Cette équipe ne s'est jamais rencontrée.
Le manque de documentation solide de la CIA sur les activités
de l'Agence liées aux OVNIs dans les années 1980
laissent la question entière quelque peu obscure pour cette
période. Beaucoup de littérature OVNI se centre pour l'instant
sur les contactés et les abductés. Voir John Mack,
Abduction, Human Encounters with Aliens (New York: Charles
Scribner's Sons, 1994) et Howard Blum, Out There (New
York: Simon and Schuster, 1990). (91) Voir Charles
Berlitz et William L. Moore, The Roswell Incident (New
York: Berkeley Books, 1988); Moore, "The Roswell Incident:
New Evidence in the Search for a Crashed UFO," (Burbank,
California: Fair Witness Project, 1982), Publication Number 1201;
et Klass, UFOs, pp. 280-281. En 1994 le membre du congrès
Steven H. Schiff (R-NM) a lancé un appel pour une étude
officielle de l'incident de Roswell. Le GAO conduit une enquête
séparée sur l'incident. La CIA n'est pas impliquée
dans l'enquête. Voyez Klass, UFOs, pp. 279-281;
John H. Wright, Information and Privacy Coordinator, lettre à
Derek Skreen, 20 septembre; et l'interview avec l'analyste de
l'OSWR. Voir également le film fait pour la télévision,
Roswell, qui est passé sur le c,ble le 31 juillet
1994 et Peebles, Watch the Skies, pp. 245-251. (92) Voir John
Diamond, "Air Force Probes 1947 UFO Claim Findings Are Down
to Earth," 9 septembre 1994, Associated Press release; William
J. Broad, "Wreckage of a `Spaceship': Of This Earth (and
U.S.)," The New York Times, 18 septembre 1994, p.
1; et USAF Col. Richard L. Weaver et 1st Lt. James McAndrew, The
Roswell Report, Fact Versus Fiction in New Mexico Desert (Washington,
DC: GPO, 1995). (93) Voir Good,
Above Top Secret; Moore and S. T. Friedman, "Philip
Klass and MJ-12: What are the Facts," (Burbank California:
Fair-Witness Project, 1988), Publication Number 1290; Klass, "New
Evidence of MJ-12 Hoax," Skeptical Inquirer, vol.
14 (hiver 1990); et Moore et Jaime H. Shandera, The MJ-12
Documents: An Analytical Report (Burbank, California: Fair-Witness
Project, 1990), Publication Number 1500. Walter Bedell Smith a
soit-disant remplacé Forrestal le 1er août 1950 suite
à la mort de Forrestal. Tous les membres inscrits étaient
décédés quand les " documents "
MJ-12 sont parus en 1984. Voir Peebles, Watch the Skies,
pp. 258-268. Le Dr. Larry Bland, éditeur de The George C. Marshall
Papers, a découvert que les documents appelés
Majestic-12 étaient une fraude complète. Ils utilisaient
exactement les mêmes termes contenus dans une lettre de
Marshall au candidat à la présidence Thomas Dewey
concernant les interceptions " Magic " en 1944. Les
dates et noms avaient été changés et "Magic"
avait été changé en "Majic." De
plus, c'était une photocopie, pas un original. Aucun document
original du MJ-12 n'a jamais fait surface. Conversation téléphonique
entre l'auteur et Bland, 29 août 1994.
Le Rôle de la C.I.A. dans l'Etude des OVNI
Background
Premiers intérêts de la CIA, 1947 - 52
& Minneapolis, Minnesota, 20 octobre 1960Le Jury Robertson, 1952 - 53
Les années 1950: Diminution de l'intérêt
de la CIA pour les OVNI
L'U-2 et l'OXCART de la CIA en tant qu'OVNI
Les années 1960: l'engagement de la CIA diminue et
la controverse augmente
Les années 1970 et 1980: La question des OVNI refuse
de mourir
Notes
Hihihiaaaargh! by Ignace Friday August 16, 2002 at 04:43 PM |
Je ne sais pas sur les OVNI mais je crois bien qu'ici on peut rencontrer de temps en temps un OENI, Olibrius Ecrivant Non Identifié.
Enfin, si l'épilogue de l'histoire était que toute la CIA prenait un aller simple pour la planête Sprountchombar VI bis (troisième à droite à la sortie de notre galaxie, pour ceux qui ne savent pas encore), ça pourrait devenir intéressant.
Après quelques années, nos astronomes verraient une étoile exploser.
mais encore... by Ignace Friday August 16, 2002 at 07:30 PM |
"Le Groupe d'Etude de la CIA fouilla aussi la presse soviétique à la recherche de rapports d'OVNI, mais il n'en trouva point, ce qui amena le Groupe à conclure que l'absence de rapports devait être due à une politique délibérée du gouvernement soviétique."
Autre hypothèse: le communisme ne favorise pas le développement de l'imagination.
De là à dire qu'il fallait être un peu pété des neurones pour gagner la guerre froide...