Chronique de la résistance contre l'armée israélienne

récit de la manifestation de Bethléem, du 10/08/2002
Départ de Jérusalem vers 10h30, à destination de Bethléem pour une manifestation à l'initiative de Ta'ayouch (organisation israélienne dont le nom arabe signifie partenaire) et de différentes représentations palestiniennes (Fatah, Gouverneur de Bethlehem, civils, etc.).
L'enjeu est de taille, préparée depuis de longs mois, il s'agit de faire entendre un mot d'ordre commun fort : « il existe des interlocuteurs avec qui négocier et ils sont de l'autre coté du check point ». Cela fait plusieurs années qu'israéliens et palestiniens n'ont pu se rencontrer à Bethléem.
Les contacts pris entre les différentes organisations des deux cotés ne laissent planer aucun doute : il s'agit de se rejoindre Bethléem, pour une manifestation commune, afin de démontrer qu'il existe encore, malgré les pressions de l'armée israélienne, une volonté forte de paix commune.
Nous rejoignons donc les militants de Ta'ayouch sur un parking près du check point. Un dernier point sur la situation et la stratégie adoptée y est fait... C'est assez simple, des « éclaireurs » font état d'un dispositif militaire et policier tel, que nous aurons certainement peu chance de passer « facilement ». Une attitude pacifique est donc doublement requise : d'abord par conviction, ensuite pour la sécurité de tous...
Nous sommes plus de 400 personnes à nous retrouver groupés à 200 mètres du check point. La manif avance groupée avec calme et détermination dans un couloir vers le check point (à droite des grillages, à gauche un fossé surmonté d'un talus d'environ 5 mètres de haut).
Nous nous retrouvons face aux « forces de l'ordre »...
Apres quelques tentatives pour passer le cordon sécuritaire, la réponse à notre pacifisme est cinglante : nous essuyons les tirs d'un canon à eau puis des militaires à cheval nous chargent. Certains se font piétiner (un blessé et une arrestation). Malgré cela, personne ne recule et après une deuxième charge, un sit-in s'installe. Les slogans reprennent en hébreu : « Paix oui, occupation non », "vous êtes des menteurs, nous avons un partenaire" (il y a quelqu'un avec qui parler).
A ce moment nous apprenons qu'un individu se faisant passer comme membre de Ta'ayouch a déclaré à la télévision israélienne que Ta'ayouch envisageait d'assassiner certains dirigeants israéliens.
Devant l'inflexibilité de l'armée israélienne, Ta' ayouch annonce que la manifestation essaiera de passer à un autre check point (assez proche).
Arrivés là, même topo sécuritaire : no way !
S'organise alors ce qui était prévu dans ce cas : une prise de parole israélienne et palestinienne a l'aide de portables et de mégaphones. Les palestiniens reçoivent les messages de paix et de solidarité de Ta'ayouch.
Si on nous refuse le droit de nous voir, nous nous parlons quand même. Les échanges préalables à la manifestation ont mis en évidence qu'il existait plus de points communs entre israéliens et palestiniens que ce qu'ils escomptaient. Du coté palestinien, à Bethléem sur la place de la Nativité, 700 personnes ont attendu. Parmi elles, beaucoup avaient perdu un membre de leur famille ou vu leur maison détruite. Malgré cela, ils envoient un message d'espoir, de paix et de solidarité. Les palestiniens soulignent l'importance de cette rencontre qui fut en ce jour « spirituelle » (par l'esprit).
La dispersion se fait dans le calme. Les manifestants sont un peu déçus mais aussi émus et persuadés que ce n'est que partie remise.
Aujourd'hui (le 11/08/2002), Nasser El'Ahan (journaliste palestinien spécialiste de la presse israélienne) nous apprend que cette manifestation a eu un grand écho dans la presse israélienne. Pour lui, c'est plus important que les discussions à l'ONU.
Yann, Ghislaine et Celia pour la 27eme mission

Source/auteur : 27ème Mission Civile en Palestine
http://hns.samizdat.net/

La manifestation Judéo-Arabe de Ta'Ayush violement attaquée par l'armée à Bethléem. 700 manifestaants Juifs et Arabes d'Israël empéchés de rejoindre 700 autres manifestants Palestiniens. De chaque côté de la frontière ainsi créee par l'armée, les manifestants ont crié "il y a quelqu'un à qui parler" à l'aide de haut-parleurs.

Autres récits :
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/34935.html
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/display.php3?article_id=34965
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/34927.html
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/35166.html

Photos de la violente répression de la manifestation par l'armée et la police :
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/35040.html
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/34934.html
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/display.php3?article_id=34956
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/display.php3?article_id=34979

* Sharon a demandé au procureur général de l'Etat Israélien de poursuivre en justice le Gush Shalom (le bloc de la paix). Cette ordre de Sharon est une réaction aux lettres envoyées par Gush Shalom (le bloc de le paix) à des officiers de l'armée israélienne pour les avertir que leurs actions dans les territoires occupés constituent des crimes de guerre.
http://www.indymedia.org.il/imc/israel/webcast/display.php3?article_id=34753

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