arch/ive/ief (2000 - 2005)

De plus en plus d'opposition à une guerre contre l'Irak
by Herwig Lerouge Wednesday August 14, 2002 at 05:12 PM

Le gouvernement Bush poursuit inlassablement ses préparatifs de guerre contre l'Irak. Toutefois, les va-t-en guerre semblent de plus en plus isolés. Même leurs alliés de la «guerre contre le terrorisme» expriment des réserves. Mais ne nous faisons aucune illusion: aucun gouvernement occidental ne se dressera contre Bush s'il déclanche l'attaque.


Le gouvernement Bush poursuit inlassablement ses préparatifs de guerre contre l'Irak. Toutefois, les va-t-en guerre semblent de plus en plus isolés. Même leurs alliés de la «guerre contre le terrorisme» expriment des réserves. Mais ne nous faisons aucune illusion: aucun gouvernement occidental ne se dressera contre Bush s'il déclanche l'attaque.


14-08-2002

On entend de plus en plus fort les bruits de bottes à Washington. Les fuites en provenance du Pentagone se succèdent dans la presse. Et toutes vont dans le même sens: nous sommes prêts à la guerre. Les chefs d'état major de l'armée américaine auraient abandonné leur scepticisme et le commandant des troupes américaines dans le Golfe aurait soumis un plan d'intervention militaire prévoyant l'engagement de 50.000 à 80.000 hommes soutenus par l'armée de l'air.

Le 2 août, le ministère des Affaires étrangères a convoqué, à Washington, les représentants de l'opposition irakienne en exil. Objet de la discussion: la création du gouvernement qui succédera à Saddam Hussein.

Dans la région du Golfe, tout se met en place. En se rendant à Washington, Talabani, le dirigeant du parti kurde PUK, est passé par la Turquie et dit avoir vu de grands mouvements de troupes turques vers le Nord de l'Irak. Le journal turc Özgur Politika rapporte que 1.000 soldats turcs ont déjà traversé la frontière et occupent la route de Kani Masi près de la frontière irako-iranienne. L'armée turque aurait aussi pris position sur l'aéroport Bamerna, où se trouvent aussi des soldats américains.1


La situation au Moyen-Orient inquiète l'administration Bush

Au Moyen-Orient, le peuple a deux fois plus de raisons d'être en colère contre Bush. Alors qu'il menace l'Irak, Bush continue à financer la guerre d'Israël contre les Palestinien à raison de 15 millions d'euros par jour. Au sommet de Beyrouth, en mars, les 22 gouvernements arabes ont décidé, sous la pression populaire, d'améliorer leurs relations avec l'Irak. Même les gouvernements pro-américains d'Arabie saoudite et du Koweit ont exigé l'arrêt du conflit.

L'Arabie saoudite a déjà refusé aux Américains l'utilisation des bases militaires pour une attaque contre l'Irak. L'opposition anti-américaine y a pris des proportions telles que certains dirigeants américains demandent qu'on range désormais ce pays parmi les ennemis des Etats-Unis. Le mois dernier s'est tenu un briefing devant un organe consultatif du Pentagone2 où siègent les anciens ministres de la Défense Schlesinger et Brown et l'ancien ministre des Affaires étrangères Kissinger. Un analyste de la Rand Corporation y a décrit l'Arabie saoudite comme le moteur du terrorisme intégriste dans le monde. Il a rappelé que 15 des 19 pirates de l'air du 11 septembre étaient saoudiens. «Il faudrait leur envoyer un ultimatum en les menaçant de saisir leurs champs pétroliers et leurs avoirs financiers aux Etats-Unis», a-t-il dit. Et d'ajouter: «Nous avions besoin du pétrole irakien pour pouvoir être plus ferme avec les dirigeants saoudiens. Maintenant, nous dépendons de leur pétrole».

Cette vision n'est pas encore majoritaire dans l'administration Bush, mais elle gagne du terrain. Elle démontre en tous cas que les dirigeants américains se font beaucoup de soucis à propos de la situation dans la région.

L'Europe contre la guerre? Question de timing, pas d'objectifs

En Europe aussi la résistance s'organise, notamment dans le pays de Blair, le plus fidèle allié de Bush. La semaine passée, neuf secrétaires de centrales syndicales ont signé une lettre rédigée par Bill Morris, le dirigeant du syndicat du Transport3. Elle rejette la guerre de Bush et la déclare contraire aux lois internationales et dangereuse pour la stabilité dans la région. La lettre sera soumise au congrès national des syndicats en septembre. Les syndicats veulent également soumettre une motion au congrès du Parti travailliste le mois prochain. Le journal The Times craint que cette fois, la direction du parti de Blair ne puisse empêcher une discussion sur le sujet.

A l'initiative de Pax Christi, 3.000 intellectuels, dont l'archevêque de Canterbury, la plus haute autorité religieuse du pays, ont signé une déclaration qui rejette «l'utilisation de la guerre comme un instrument légitime de la politique étrangère». Les sondages révèlent que plus de la moitié des Britanniques rejettent une participation de leur armée à une nouvelle guerre. En Allemagne, ce pourcentage varie même de 73 à 91% si bien que le chancelier Schroeder, en campagne électorale, a dû prendre ses distances avec Bush. «L'Allemagne ne fournira ni troupes ni argent pour la guerre contre l'Irak», a-t-il dit. Mais les opposants à la guerre se méfient. «Il est en campagne électorale», explique Kristian Golla, du réseau des Coopératives pour la Paix de Bonn. «Il parlait différemment il y a quelques mois et nous savons qu'il est capable de changer d'opinion très vite.»

De toute façon, les réticences des alliés allemands et français ne concernent pas les objectifs des Américains, mais le timing (la guerre en Afghanistan n'est pas complètement terminée et la situation est explosive en Palestine) et la crainte que les peuples du Moyen Orient ne renversent les régimes pro-occidentaux dans la région. Les activistes antiguerre allemands ne sont pas naïfs: «Dans les semaines qui viennent, ainsi que le 1er septembre, journée contre la guerre, des actions auront lieu à divers endroits», déclare Kristian Golla. «Cinq cents personnes se sont déjà engagées à organiser des actions de résistance en cas d'attaque contre l'Irak. Il est prévu notamment d'organiser des blocus d'installations militaires. Le nombre de participants augmentera certainement dans les semaines à venir.»

Vers un nouvel Axe du mal?

Au fur et à mesure qu'augmente l'agressivité de l'impérialisme, la résistance croît. L'opinion publique mondiale, le mouvement syndical commencent à se mobiliser contre la guerre. Les peuples arabes sont en colère. Le Washington Times commence même à parler d'un nouvel axe du mal en Amérique latine. «Il inclut Cuba, le Vénézuela de Chavez et le candidat du Parti des Travailleurs aux élections présidentielles brésiliennes da Silva, qui récolte 40% des intentions de suffrages. Tous trois sont liés à l'Iran et à l'Irak.» Si da Silva remportait les élections, cela ferait 300 millions de personnes dans six pays. «Allons-nous perdre l'Amérique latine?», s'interroge le Washington Post4.

La lutte contre la guerre est de plus en plus liée à la lutte contre le système impérialiste, qui devient insupportable pour la plus grande partie de l'humanité.

1 Junge Welt, 9/8/2002 (http://www.jungewelt.de) · 2 Washington Post, 6/8/2002 (http://www.MiddleEast.org) · 3 www. · 4 Washington Post 7/8/2002


Irak & nucléaire
by R.B. Thursday August 15, 2002 at 12:12 PM

en cas de guerre contre l'Irak et si l'Irak attaquait Israël, et avec l'accord des Etats-Unis, Israël utiliserait l'arme nucléaire contre l'Irak
a méditer. (cf Ha'aretz de ce jour)