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Spectre de la faim et pillages de supermarchés en Uruguay
by Fédération Anarchiste d'Uruguay Sunday August 11, 2002 at 02:24 AM
radowisky1@yahoo.com

Rapport sur la situation en Uruguay, les pillages et les poursuites contre les radios communautaires.

LE SPECTRE DE LA FAIM ET LES PILLAGES DE SUPERMARCHES
CREER ET GAGNER EN EXPERENCE
Federacion Anarquista Uruguaya (FAU)

La politique du gouvernement d'Uruguay ne fait pas exception. Il adhère
entièrement aux buts du néolibéralisme, qui s'étendaient par une grande
partie du monde. Durant plus de deux décennies, il a suivi les indications
provenant des institutions internationales comme le FMI, la banque mondiale,
l'OMC, la Banque de Développement Interaméricaine. Comme on le sait, le plan
général de cette politique est esquissé dans les principaux centres de
puissance comme le G7 (ou G7+1). Ils ont renflouées les banques en faillite.
L'Etat les a sauvées et plus tard, ils ont été liquidées de nouveau par les
capitalistes transnationaux qui les avaient rachetées. La même chose est
arrivée il y a années, par exemple, avec Banco Comercial. Et, plus
récemment, l'histoire s'est répétée. La corruption était visible pour le
public. Un ex-ministre de l'Économie a été envoyé en prison : pendant une
courte période, bien sûr, et dans le plus grand confort. Des personnes
proches du gouvernement ont été mises en examen, y compris l'ex-président
Lacalle, qui fut sérieusement inquiété, mais qui parvient à s'arranger pour
rester en liberté. D'autres, liés au parti Colorado comme Ganduglia sont
partis avec plusieurs millions de dollars dans une impunité totale.

Dans ce contexte, le gouvernement de Jorge Batlle a accéléré la politique
néoliberale, avec des privatisations plus fréquentes et plus rapides. L'
ALENA a préférée au MERCOSUR, lequel est pris au piège des multiples
difficultés et des intérêts divergents, et dispose d'un degré très limité
d'indépendance vis-à-vis des desseins impérialistes. En même temps, les
sociétés transnationales dominent, jour après jour, plus de secteurs
économiques et jouissent d'une importance politique croissante.

Le secteur financier a reçu des privilèges spéciaux et des importations ont
acquis
une diversité et des dimension qui étaient presque absurdes. La production
en général, et particulièrement les PME, ont été punies. Seules quelques
grandes sociétés transnationales ont échappé cette situation. Les choses
sont devenues si mauvaises que le dimanche 14, la Chambre d'Industrie
elle-même a retirer sa confiance à la direction économique du pays. De plus
en plus d'usines et d'entreprises de service ont été fermées ; la politique
sociale se réduit en miettes ; les budgets de la santé et de l'éducation
diminuent.

Le chômage s'est encore accru, mêmes des petits boulots précaires avec des
salaires de misère sont devenus difficiles de trouver. Des chiffres
alarmants ont été atteints : la moitié des Uruguayens sont au chômage ou ont
des problèmes avec leurs emploi ; presque le tiers du pays n'a pas d'accès à
une alimentation de base ; la moitié des enfants vivent dans la pauvreté.
Pour le dire clairement, la misère a décimé les gens. Les enseignants et les
familles ont dénoncé le fait qu'il y ait des enfants qui survivent sur d'
herbe et de plantes, ce qui était autrefois donné aux animaux est aujourd'
hui consommé et représente l'alimentation de milliers de familles. La faim,
les conflits, le désespoir, la fatigue des discours cyniques et des
mensonges a donné naissance à une nouvelle forme de culture.

ET ENSUITE LES SUPERMARCHÉS ONT ÉTÉ PILLÉS

Tandis que cette misère s'est accrue, les banquiers ont reçu des millions et
millions de dollars. Une importance extrême a été donnée au sauvetage du
système financier. Et l'argent s'est enfui comme une inondation. Les
banquiers ont volé « à quatre mains », les réserves nationales, qui ont
baissées en quelques mois de 3.100.000 millions à 655 millions de dollars.
Il est vrai que le capital étranger (surtout argentin) s'était retiré
auparavant, mais après cela, les familles Peirano et Ron ont continué à
retirer des sommes élevées.

Les tarifs des services essentiels [l'eau, l'électricité, etc.] ont été
relevés, les supermarchés ont augmenté scandaleusement les prix. Une
augmentation qui n'était pas même reliée à la hausse importante en dollar.
Des articles de base ont doublé leur prix en peu de temps. Les salaires sont
restés les mêmes et il n'y a désormais quasiment plus de petits boulots
disponibles. Tout simplement, la faim s'este emparée des pauvres. De
nombreuses familles n'ont rien pour manger, les perspectives pour les jours
suivants laissent peu de place pour l'espoir. Où pourrons nous obtenir
quelque chose demain ? ? ? C'était comme une terre pillée par en haut, selon
les caprices d'un petit groupe de pouvoir politique et économique. Et il y
avait la répétition. Des slogans qui n'ont dit rien à l'opprimé : « nous
devons sauver notre style de vie », « la chose principale est de préserver
notre démocratie », « le sauvetage du système financier sauve le pays ».

Les polices ont couvert la ville : « pour empêcher de possibles crimes »
selon le Ministère de l'Intérieur. Mercredi, environ cinquante personnes ont
pillé un supermarché. Le jour suivant, les habitants de « carenciado »
différents du des voisinages « manquants » (un euphémisme courant pour
décrire ceux qui vivent dans la misère extrême) ont pris la rue. Des
centaines de personnes ont « pillé » des supermarché dans différents
secteurs. Des enfants, des femmes, des personnes âgées, des familles
entières sont entrées et ont pris ce qu'ils pouvaient : sucre, riz,
nouilles, farine, huile, etc. Dans certains endroits, cependant, les
déodorants ont été pris également et les mass-médias ont protesté largement.
Il est bien connu que le pauvre n'a pas de droit à l'hygiène et que s'ils
tombent dans la misère, ils ne doivent pas se laver.

Les chiffres de pillages diffèrent, mais montrent qu'environ seize ont été
couronné de succès et quatorze autres ont échoué. « Ils sont organisés! » a
crié le ministre et toutes les mauvaises langues des mass-médias le
répercutent en chour. « Ils ont agi sous la coordination et presque
simultanément », ont-ils ajouté. « Ils veulent détruire notre style de
vie », mettant l'accent sur le fait que c'est « l'anarchie ». « Nous
feronsrechercher les puissances se cachant à l'arrière-plan, les coupables
réels », ont déclaré divers politiciens. La majorité du Frente Amplio a
rapidement défini les responsabilités. Ils ont manifestés leur opposition et
n'ont vu aucun avenir dans les événements. Il y avait un élément commun
partagé par la coalition du gouvernement et la majorité de la gauche
électorale : les gens n'ont pas tout seuls le capacité pour organiser leur
propre défense et prendre leurs propres initiatives. La consternation était
également un mot commun à tous.

LES PARTIS COUPABLES SONT DÉCOUVERT
La première page du journal de droite, « El Observador » du 3 Août dit : «
les instigateurs du pillage ont été identifiés », en ajoutant que le
Ministre de l'Intérieur, Guillermo Stirling, avait dit que les instigateurs
avaient gêné la Police avec de fausses alertes. Les services secrets
revendiquent avoir identifié les partis responsables et examinent plusieurs
radios communautaires du quartier [prolétarien] « Teja et Cera » dirigées
par les groupes de la gauche radicale, pas nécessairement intégrées dans
"Encuentro Progresista"
(Rencontre Progressiste).

Dans les pages intérieures, le journal « El Observador » insiste : « les
sources officielles
ont informé que plusieurs radios communautaires de El Cerro et Teja font l'
objet d'enquêtes comme vraisemblablement responsables d'avoir incité au
pillage. Un rapport des services secrets a indiqué qu'une de ces radios,
localisée dans El Cerro, a incité à piller un centre commercial du
voisinage ». Ils préparent le terrain pour forcer ces radios, qui sont la
voix de soucis de la population à disparaître. Cela a été un désir du
gouvernement depuis des années et ils veulent profiter de l'occasion.

Un autre jour, le dimanche 4, le journal pro-gouvernemental, « El-Pais » s'
est donné pour tâche de criminaliser ceux qui avaient une attitude logique
de soutien et de participation à ces luttes populaires. Son titre déclare :
« le Ministre de l'Intérieur [blâme] 'l'Anarchisme' du pillage... Ceux-ci
sont les gens qui veulent détruire notre style de vie. Ils ont une
conception anarchiste, un concept qui dissout la société... ».

Immédiatement, des activités de surveillance ont été notées et ils ont
commencé à s'attaquer aux radios communautaires. « El-Quijote » a été la
première, ensuite ils ont essayé la même chose avec une autre radio dans le
district de Colon, mais il y avait beaucoup de gens qui les ont empêchés de
le faire. Maintenant, ils parlent d'une liste qui inclut pas moins de 6
stations de radio, y compris ceux qui sont déjà ouvertement criminalisées.
La chasse aux sorcières a commencé. Les agents du génocide, les affameurs de
notre peuple, ceux qui ont activement pillé le pays, ceux qui viennent de
signer un « accord » avec le FMI qui signifie s'agenouiller et livrer le peu
qui nous reste, ceux qui, par leurs affaires, ont assuré la plus misère
grande pour notre peuple, ce sont eux les innocents.

Comme récemment en Argentine, la Bolivie ou le Paraguay (et tant d'autres),
notre
peule a commencé à marcher. Ils sont dans un processus de recherche, ils ont
découvert qu'il y a les choses qui n'ont pas aucun rapport avec leur
intérêts. Ils ne veulent pas se résigner à mourir de faim, ni à continuer à
écouter le mensonge, ni à observer comment les voleurs-banquiers volent des
millions avec la complicité des autorités constituées. Ils cherchent des
manières de s'organiser, ils reformuleront les luttes qui sont dans notre
imagination de classe. Ils ne croiront pas en des avant-gardes illuminées,
ils sauront créer des voies adéquates pour améliorer les conditions
actuelles, des structures jamais vues surgiront et ainsi ils poserons la
pierre angulaire de formes sociales futures construites sur la justice et la
solidarité. Nous essayerons d'être, ou de suivre, de l'intérieur, cette
nouvelle réalité.

Le 7 août 2002 : Federaci Anarquista Uruguaya (FAU)

Nouvel email : radowisky1@yahoo.com

NOUVELLE DIGNE D'INTÉRÊT :

Le 8 août, la FAU informe qu'ils travaillent ensemble avec d'autres
mouvements sociaux et syndicaux, dénonçant les abus, se battant contre pour
liberté de parole et pour la libertaion immédiate de ceux qui ont été
arrêtés pour leur désir de manger. Ils dénoncent une campagne claire pour
fermer tous les stations de radios communautaires (dont beaucoup sont
organisées par la FAU et d'autres organisations libertaires). Les
mass-médias continuent à blâmer le
mouvement anarchiste pour « projeter » les pillages.

Traduit d'après la traduction anglaise de Red Libertaria Apoyo Mutuo
Nico, pour le Cercle social
http://www.geocities.com/demainlemonde/

Sur la situation en Argentine, voir la Brochure L'ARGENTINE, DE LA
PAUPERISATION A LA REVOLTE. Une avancée vers l'autonomie.
http://www.geocities.com/echangesetmouvement/argentine.htm