arch/ive/ief (2000 - 2005)

La singularité des génocides
by Boniface Mongo-Mboussa Friday August 09, 2002 at 07:22 PM

Entretien avec Catherine Coquio, Présidente de l'AIRCRIGE.

Propos recueillis par Boniface Mongo-Mboussa.

A : Peux-tu résumer ton itinéraire intellectuel et expliquer comment tu en es venue à travailler sur ces questions ?

C.C : Je ne suis ni rescapée, ni "héritière" d'aucun génocide. L'expérience indirecte que j'ai pu avoir de ces drames est passée par des croisements d'histoires individuelles et par des lectures et des recherches qui, d'abord littéraires et théoriques, ont eu vite à se confronter à des réalités très concrètes, à la fois politiques et institutionnelles, en même temps qu'à la face cachée de ces histoires : à l'expérience vivante des proches qui m'en parlaient. Lorsqu'on aborde ainsi ces questions de "l'extérieur" - bien que cette expression soit vouée ici à perdre un peu de son sens initial, malgré l'abîme qu'il y aura toujours entre le vécu d'un rescapé et celui d'un non rescapé - on est toujours au croisement d'une histoire collective qui nous dépasse, mais où on peut se situer, et d'une histoire intime qui nous dépasse aussi, et dont il est plus difficile de parler. Pour moi, le croisement entre ces histoires a eu lieu en 1994 : lorsque j'observais à la télévision, hallucinée, se dérouler un génocide dans un pays dont je ne connaissais rien, tandis que j'avais sur ma table de chevet les livres des rescapés des camps nazis et soviétiques : Paul Celan, Robert Antelme, Jean Améry, Primo Lévi, Varlam Chalamov... Puis il y a eu Srebrenica après quatre ans d'"épuration ethnique" et les camps de viol serbes ; et les massacres déclenchés en Algérie par le coup d'Etat de 1992 qui continuaient de plus belle. Tout cela se banalisant, sur fond d'inertie ou de complicité des puissances onusiennes, avec une palme pour la France au Rwanda. Il y a eu dans cette décennie une espèce de condensation cauchemardesque, alors qu'on n'avait jamais autant étudié l'histoire ni organisé la mémoire des camps nazis.

Il y avait pour moi quelque chose de désespérant dans le fait de voir cette littérature de témoignage, bientôt consacrée, se révéler, dans sa lucidité et son humanité, complètement impuissante devant la répétition de tels crimes, et donc menacée d'être récupérée à son tour dans le cycle du marché culturel. C'est cela, à la fois l'horreur de voir se répéter les pires choses sur le plan politique, et le souci de redonner à la pensée des témoins sa portée critique, sa violence anticulturelle, et parfois poétique, qui m'a fait désirer mettre ces textes à l'épreuve de l'actualité politique et de la répétition génocidaire. J'ai éprouvé le besoin de formuler ce que cette coïncidence choquante pouvait signifier, ce qu'elleentraînait dans chaque domaine de l'existence, de la vie politique, de la culture, et bien sûr dans mon travail de chercheur et d'enseignant. Jusque-là, mon travail était consacré à l'évolution du nihilisme et de l'utopie, avec des auteurs comme Baudelaire, Robert Musil, Walter Benjamin, Theodor Adorno... Cela m'a amenée à lire les idéologues nazis et les oeuvres de l'après Auschwitz et Kolyma qui à la fois prenaient acte de la ruine des utopies collectives et répliquaient à la radicalisation du nihilisme à l'oeuvre dans les politiques d'extermination. J'ai alors essayé de mener de front une réflexion sur ces textes de témoignages, une recherche d'informations, et un travail d'assimilation des langages et des connaissances disponibles sur chacun des événements concernés, jusqu'aujourd'hui.

A : Comment en es-tu venue à créer l'Association Internationale de Recherche sur les Crimes contre l'Humanité et les Génocides ?

C.C : Cette recherche supposait de manier des instruments critiques hétéroclites, à commencer par ceux de l'historiographie et du droit, qui ne relevaient pas de ma formation initiale, la littérature comparée et la théorie critique, même si celles-ci conduisent aux recherches transdisciplinaires. Le besoin d'un travail théorique nouveau, collectif et transversal, s'est fait sentir dès lors que ce qu'il fallait penser était la violence génocidaire, son histoire et sa double actualité, politique et culturelle, qui supposait de mener de front une critique de l'Etat et une critique des discours, à la fois idéologiques et littéraires. D'autre part, la nécessité de travailler à plusieurs s'imposait devant la diversité des vécus et des imaginaires historiques, qui créent d'immenses angles morts dans la conscience que chacun peut avoir de ces drames historiques. Il semblait désespérant en particulier que la gravité enfin reconnue du crime commis envers les Juifs pendant la deuxième guerre mondiale conduise souvent à minorer ou déréaliser les autres crimes - qu'ils aient eu lieu avant, ou après, ou simplement loin, ils se déréalisent à l'ombre de la Shoah, ce qui, comme l'a dit Marek Edelmann, est la "plus grande victoire posthume d'Hitler".

C'est pour essayer de poser publiquement ces questions que j'ai organisé, en 1997, un colloque international de trois jours à la Sorbonne, qui rassemblait des historiens, des philosophes, des juristes, des psychanalystes, des poéticiens, des témoins, pour réfléchir aux moyens de parler de ces événements, et de créer un possible espace commun de réflexion. Cette rencontre a abouti dans le volume collectif publié récemment chez Albin-Michel, Parler des camps, penser les génocides. C'est pour soutenir cette entreprise qu'a été fondée l'Association Internationale de Recherche sur les Crimes contre l'Humanité et les Génocides (AIRCRIGE), qui a poursuivi son travail et consacré des séminaires et d'autres colloques aux thèmes suivants : Littératures et savoirs à l'épreuve des camps ; Terreurs d'Etat et politiques d'extermination ; Crimes contre l'humanité et démocraties ; L'Ethnie, entre sciences humaines et crimes contre l'humanité ; Politiques françaises et crimes contre l'humanité 1990-2000 (Actes à paraître).

A : Peux-tu en dire plus sur les objectifs de l'association ?

C.C : Etant sans cesse amenée à rencontrer des personnes issues de différentes communautés atteintes, et dont certains tentaient de faire une forme de pensée, j'ai été frappée par l'analogie de leurs expériences, et par le fait que ces personnes communiquent peu entre elles, voire qu'elles ne veuillent pas s'entendre. Cela faisait partie à mes yeux de la destruction accomplie, et devenait un obstacle à la compréhension de ses effets destructeurs sur les individus et les groupes humains, mais aussi, en amont, au déchiffrage des logiques d'extermination planifiées, et de leurs parentés précises, inscrites dans une modernité politique et culturelle à saisir en sa part de continuité d'un point du globe à un autre, d'un Etat-nation à un autre, d'une culture politique à une autre. Il m'a semblé aussi qu'il fallait des tiers, sans doute, pour qu'une telle communication soit amorcée, et qu'elle ne pouvait avoir lieu si les témoins n'étaient pas écoutés. Pas seulement à la manière des historiens ni des juristes, pour établir la preuve du crime, mais pour accéder à une compréhension interne de ces destructions, transmissible dans le registre de l'intimité en même temps que de la connaissance des faits. Cela explique que j'en sois venue aux questions théoriques et politiques par la littérature de témoignage. Il m'a semblé que tout cela, sans reste, devait être recueilli et réfléchi, que l'intime et le politique, le subjectif et l'objectif devaient être articulés si l'on voulait vraiment pénétrer le sens et couvrir la portée de ces catastrophes, mais aussi leur faire face : pour affronter ces dislocations répétées du genre humain, il fallait qu'un travail de liaison se fasse entre les types d'analyses, mais aussi entre les individus et entre les communautés. J'ai essayé de saisir la particularité de leur point de vue interne, et, convaincue de ce qu'il ajoutait d'essentiel aux connaissances historiques et d'irréductible à une lamentation ou à une revendication, de faire circuler ces points de vue d'une communauté à une autre et au-delà d'elles, et j'ai cherché s'il pouvait exister une traduction théorique, un langage, une sensibilité critique, une sorte d'intellectualité commune capable de traverser tous ces fractionnements, sans songer à les annuler. L'universel n'existe que par l'infiniment particulier. C'est cette dynamique, au départ intuitive, qui a donné lieu à la création de l'association.

Parallèlement, j'ai continué de travailler sur le témoignage littéraire, en tentant de l'intégrer à l'histoire du nihilisme et de l'utopie critique en Occident. Tout est lié, car cette expérience associative a un aspect utopique revendiqué : le parti-pris est de créer, dans un champ fracturé par les dénis et les luttes de reconnaissance, les monopoles institutionnels et les polémiques d'opinion, un espace à la fois intercommunautaire et transdisciplinaire, où l'on tente d'articuler sans amalgame les approches cognitives, le savoir des témoins, l'approche normative du droit et les analyses qui relèvent de l'anthropologie des discours. Tenter de penser et d'agir, face à de telles catastrophes, relève à la fois de l'acte vital et de l'utopie. C'est encore plus vrai si l'on tente de le faire à plusieurs, là où tout porte à la déchirure et à la déliaison. Une recherche suppose un travail solitaire et une communauté. Mais la communauté scientifique n'est pas plus à même, a priori, de réfléchir ses pratiques sur le plan éthique que n'entend le faire la communauté internationale... Toutes les méthodes de recherche ici restent à trouver, puisque le sens et la portée de ces événements ne font jamais consensus, tandis qu'ils ébranlent l'édifice entier des héritages culturels et cognitifs hérités : aussi bien la tradition humaniste chrétienne, dont Clastres disait qu'elle était la "spiritualité de l'ethnocide", que sa décomposition dans le nihilisme, qui, devenu instrument de domination et fleuron du cynisme gouvernemental, peut être considéré comme la spiritualité du génocide, si cette formule a un sens.

A : L'introduction que tu as rédigée dans ton livre : Parler des camps, penser les génocides, s'intitule : "Du malentendu". Pourquoi ?

C.C : Au moment où il s'est déroulé, en 1997, le colloque qui a donné lieu à ce livre, a déclenché des polémiques sans le vouloir. En particulier, on y a vu une attaque contre l'unicité de la Shoah. A mes yeux, cette thèse résultait plutôt d'un malentendu cultivé à partir d'un problème mal posé, lequel devait être analysé en tant que tel - comme le fait E. Traverso dans le livre - mais qui en tant que dogme ne devait être ni défendu ni attaqué, mais contourné : le faux problème de l'incomparabilité devrait se résorber dans l'évidence d'une répétition et d'une singularité des génocides, quelle que soit l'évidente radicalité spécifique du génocide des Juifs. Mais en 1997 il n'était pas rare d'entendre que la mise au pluriel du mot génocide conduisait au révisionnisme - ce qui peut d'ailleurs être vrai, tant ce champ miné par la folie peut conduire à la perversion de la pensée.

Au moment de publier ce livre, j'ai tenté de comprendre ce champ et de réfléchir sur cette réception en accompagnant ce travail collectif d'une grosse introduction où je présente cette violence des discours comme faisant intégralement partie du problème : je fais la critique d'une "culture du malentendu" polémique, qui, sous les sigles vagues du "devoir de mémoire" ou de "l'indicible", fabrique de l'oubli et de la surdité à la manière d'une activité mythique : une parole bruyante et passionnelle recouvre le sens et le non-sens de ces destructions, leur morbidité propre, vertigineuse, et refoule ainsi la violence de la destruction accomplie tout en héritant, dans la dispute, de la violence du déni qui inflige un certain mutisme aux victimes. Dans le dernier texte du livre, je tente de faire entendre ce mutisme au coeur du chaos, enprésentant la figure d'"Hurbinek le sans-nom", un petit garçon né à Auschwitz, et qui est mort sans avoir pas pu apprendre à parler, dont Primo Lévi parle dans La Trêve. Cet enfant muet est à la fois, dans son incapacité de parler, la figure de la destruction accomplie, et, dans son constant effort pour parler, la figure de l'humain dont le rescapé témoigne : celle d'une possible transmission humaine de l'expérience inhumaine.

A : Quelle est la particularité du génocide rwandais par rapport à celui des Arméniens et des Juifs ?

C.C : Parvenir à saisir la logique à l'oeuvre dans un génocide, et à comprendre ses effets, ce serait réunir tous les traits de singularité de l'événement qu'il constitue. La comparaison ne peut être qu'une aide, une béquille, un moment, pour saisir la singularité par différenciation. Mais il faut se plonger dans les détails les plus précis et concrets d'un tel événement pour le comprendre réellement. Les particularités du génocide des Tutsi du Rwanda sont donc innombrables, mais certaines ont un caractère plus intense et significatif que d'autres. D'abord, ce génocide s'est déroulé après tous les autres, y compris le génocide ukrainien de 1932-1933, et le génocide cambodgien. Ensuite, il s'est dérouléen Afrique, et il vient en quelque sorte boucler le cycle des exterminations coloniales avec un événement d'une toute autre nature, voué à modifier le regard que l'Afrique porte sur son histoire, en même temps qu'il a - relativement - fait mesurer à l'Occident, et en particulier à la France, sa responsabilité dans le désastre politique africain. Enfin, ce génocide s'est déroulé à ciel ouvert, au vu et su du monde entier. Ces trois singularités sont accablantes et elles sont sans doute fonctionnelles.

A : Quel rapport peut-on établir entre le génocide rwandais et L'Impérialisme de Hannah Arendt ?`

C.C : L'analyse que fait Arendt du développement parallèle du racisme et de la bureaucratie au XIXe siècle, et de leur utilisation dans la logique impérialiste, particulièrement lors de la "mêlée africaine", peut aider à comprendre ce qui s'est passé au Rwanda pendant l'ère coloniale. Mais les mobiles économiques ne jouent qu'un rôle secondaire dans la colonisation ici. D'autre part, le racisme entre Tutsi et Hutu qui a donné lieu au génocide ne peut pas être analysé seulement comme une projection de l'idéologie coloniale. Ou plutôt, la violence exterminatrice ne peut pas s'"expliquer" en termes de causalité idéologique uniquement, ni d'ailleurs en termes de "système totalitaire", pour reprendre un autre volume des Origines du totalitarisme. L'extermination n'est pas la domination totale. Le génocide réalise la destruction de toute politique, y compris celle de domination. Il faudrait une anthropologie serrée, à la fois du Rwanda et des formes de la violence étatique dans le monde moderne, et particulièrement en Afrique, pour comprendre les formes délirantes qu'ont pris les actes de cruauté et les modes de destruction en 1994. En revanche, les premières pages de L'Impérialisme, consacrées aux idéologies préracistes contemporaines de la Révolution française, qui identifient le "peuple" français à une classe ou une caste, et les dernières, qui analysent les contradictions à l'oeuvre dans la logique des Droits de l'homme, et disent l'imminence d'un monde où l'extermination pourra se décider sous la bannière des démocraties, me semblent donner prise pour une part à ce qui s'est passé au Rwanda.

A : Dans sa dernière conférence, Paul Ricoeur réagissant contre l'importance prise par le "Devoir de mémoire" au détriment de l'histoire propose de substituer à cette notion le travail de mémoire.

C.C : Je me suis un peu expliquée là-dessus dans ce même texte "Du Malentendu", et aussi en m'occupant d'une table-ronde sur le thème "Passé-présent", lors du cycle Le Travail de mémoire organisé par la Villette au printemps 1998. La mémoire est un mot vague et abstrait, qui risque de devenir un mythe, surtout si on en fait une injonction, qui plus est officielle ou étatique. Quant aux écrivains, s'ils avaient un jour écrit par "devoir", cela se saurait.

A : Quelle est la place de la littérature de témoignage dans l'effort de connaissance ?

C.C : Le témoignage, lorsqu'il ne répond pas à une demande de preuve, peut devenir le seul accès humain à l'inhumain, c'est-à-dire à la fois un mode de connaissance et un vecteur de transmission essentiels. Les auteurs de témoignages semblent un peu les dépositaires d'un fragile principe espérance, parce qu'ils ont affronté intérieurement le pire : la destruction de toute valeur de la vie et de la mort humaines. Et ils l'ont fait dans un langage toujours désireux de vie, et créateur à chaque fois d'une forme de vie humaine. Si, comme l'avaient dit Hannah Arendt et David Rousset, la maxime du nihilisme totalitaire est que "tout est possible", et si la fabrication du cadavre en série est toujours et encore possible, quel autre possible reste-t-il à l'humain pour se croire ou se vouloir tel ? Dans quel langage le peut-il ? La littérature peut-elle le créer ? Ces textes expérimentent ce possible-là par une lucidité autocritique précieuse, qui révoque à la fois les formes héritées de l'idéalisme et du pessimisme ; ils sont donc voués à marquer profondément l'histoire de la civilisation occidentale, en assumant la péremption de ses valeurs les plus compromises et en en cherchant d'autres à tâtons, pour tenter d'assurer malgré tout une transmission humaine, alors que les formes de cette transmission et le contenu de cette humanité s'étaient perdus. L'art et l'histoire étant des formes de transmission complémentaires, leur transformation ici ne peut que bouleverser le devenir de la création artistique et de l'effort de connaissance, leur rapport à la réalité, celle-ci ayant dépassé là les frontières de l'imagination, en particulier appliquée à la figure humaine, et à ce qui a trait au semblable, à la filiation, à l'intimité, à l'origine.

En ce qui concerne l'initiative de Fest'Africa, elle me semble précieuse à cause des textes qui en sont issus, et qui constituent un événement culturel et un apport littéraire de la réflexion sur le génocide des Tutsi. Il a manqué à mon sens, lors des rencontres consacrées à ces livres, une confrontation réelle entre ces écrivains, non Rwandais, auteurs de fictions, et les témoins rwandais du génocide, qui ont un réel désir de s'exprimer - contrairement à ce qu'on entend souvent dire après chaque génocide. Les questions qu'on peut se poser sont : comment cette littérature est-elle reçue au Rwanda ? Y a-t-il aujourd'hui une littérature de témoignage possible au Rwanda ? Car ces textes-ci n'en sont pas. Cela n'enlève rien à leur importance, mais cela fait réfléchir sur les moyens de transmission culturelle efficace dans un pays où la langue française écrite reste celle de l'ancien colonisateur, et où la mémoire est appelée à s'exprimer aussi sous une forme orale, alors que le génocide a mis à mal aussi la sagesse et les modes d'expression traditionnels. On y retrouve, et cela est frappant, les mêmes enjeux d'écriture que dans la production littéraire consacrée aux autres catastrophes génocidaires : comment rythmer le récit d'un tel événement historique vécu à l'échelle de quelques individus ? Faut-il une voix intérieure unique ou une polyphonie ? Comment choisir son personnage principal ? Comment faire parler le criminel ? Comment représenter la violence crue, en particulier sexuelle ? Par quels artifices accéder à la réalité inimaginable ? Faut-il utiliser des procédés de narration continue ou décomposer le récit ? Comment rendre compte du mutisme et de l'explosion du langage d'une manière poétique... ? J'ai été impressionnée par l'inventivité poétique et par la précision de pensée du livre de Koulsy Lamko, La Phalène des collines, qui m'a rappelé certaines pages du roman méconnu de Piotr Rawicz, rescapé d'Auschwitz, Le Sang du ciel. La profondeur "mimétique" de l'écriture très savante et forte du récit de Tierno Monenembo, L'Aîné des orphelins, où le choix du personnage principal, et l'exploration interne de son langage propre, permettent de rendre compte de ce que Primo Lévi appelait la "zone grise" dans Les Naufragés et les rescapés : le lieu où les frontières éthiques semblent se brouiller, au sein de personnages ambigus. Et aussi par la force des dernières pages du livre de Boris Diop, Murambi, qui est plus démonstratif, mais qui dit des choses essentielles sur la crise de l'écriture et de la transmission. Il y a dans les deux livres un travail de condensation finale efficace, qui semble faire tout comprendre, in extremis.

A : Lors de notre séjour à Kigali, certains romanciers africains, Boris Diop et Koulsy Lamko, ont dit que dans leur démarche littéraire, il y a avant le Rwanda et après le Rwanda. Personnellement, quelle leçon tires-tu de ton séjour au Rwanda ?

C.C : J'ai trouvé très précieux de découvrir le Rwanda à travers le regard que portaient sur le génocide des écrivains africains non-Rwandais. Cela a été pour moi une double découverte, que je n'ai pas encore assimilée, certainement. Le Rwanda m'a fait l'effet d'un pays très étrange, très attachant aussi. La douceur et la beauté qu'il y a là-bas semblent une surprise de chaque instant. Mais je pense n'avoir eu accès qu'à une infime partie des réalités de ce pays. Une des choses les plus importantes qui me sont apparues clairement, c'est le sens que peut prendre l'expérience rwandaise pour les autres pays d'Afrique aujourd'hui, en particulier francophone. Le pays est politiquement descendu si bas, et le rôle de la France y a été si abject, que le Rwanda est devenu un des rares pays en Afrique où s'exprime une vigoureuse liberté de parole contre la politique africaine de la France, et où la construction d'un avenir politique passe par une réflexion et une confrontation claire avec l'histoire récente. Il faut souhaiter que ce potentiel critique ne se dissolve pas dans les divers opportunismes et violences à l'oeuvre dans ce pays et autour de lui.

A : Quels sont les projets de l'association AIRCRIGE ?

C.C : En 2000-2001, deux rencontres auront lieu sur le Rwanda. AIRCRIGE s'associe à la manifestation qui aura lieu, en novembre à la Villette, autour des écrivains africains réunis par Fest'Africa, en prolongeant leurs interventions d'une réflexion sur les enjeux de la mémoire, et en suscitant un échange entre les écrivains et certains témoins rescapés du génocide. Un colloque ultérieur plus important tentera de faire un état présent de l'historiographie, du travail de la justice et de la mémoire. Plusieurs séances de séminaires, parallèlement à un travail de recherche collectif sur les "formes du déni", seront consacrées à l'Afrique : sur l'esclavage aujourd'hui, le sud-Soudan, l'extermination des Hereros au début du siècle. On veut à la fois approfondir des points d'analyse et faire émerger des événements rendus invisibles par une mémoire sélective ou une presse déficiente - comme à propos du Soudan, où un lent génocide silencieux continue de s'accomplir, sur fond d'esclavage chronique des populations du Sud.

Questions ordinaire et extraordinaire...
by himalove Friday August 09, 2002 at 09:10 PM

Je poserais deux questions à madame Coquiot.

Question ordinaire: le libéralisme économique, qui considère l´homme comme une marchandise, n´est-il pas la forme suprême du nihilisme?

Question extraordinaire: Selon un ex-ministre de la justice américaine, Ramsey Clark, les Etats-Unis, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, seraient les plus grands génocidaires de la planète? Partagez-vous cet avis?

Question subsidiaire: que pensez-vous du génocide du peuple palestinien, pratiqué par l´Etat colonial, raciste, israélien, depuis sa création en 1947?

Merci de me répondre.

Himalove

Merci Himalove
by Dominique Friday August 09, 2002 at 10:26 PM
dominique_pifpaf@hotmail.com

La lecture de ce texte m'avait laissé plus de questions que de réponses, je me demandais même si vous compreniez ce que vous avez écrit. J'étais en train de faire autre chose quand j'ai repensé à ce texte et à la solution finale de Sharon et j'allais y répondre mais quand je vois ton commentaire et ses questions, je ne peux que m'y associer.

J'en rajouterai même une.

Question subsidiaire bis: Que pensez vous des mouvements fondamentalistes chrétiens, aussi présent en Afrique, et qui font la même lecture littérale de l'ancien testament que les sionistes juifs, et de leur influence dans bien des gouvernements à commencer dans celui des USA?

Merci de nous répondre,

Dominique

Survivante
by R.B. Saturday August 10, 2002 at 09:23 AM

La survivante que je suis, s'interroge depuis bien des années sur ce "devoir de mémoire" : il est certain que Primo Levi, de qui vient l'expression, n'entendait pas "ressassement" - ce qui se passe aujourd'hui pour certain - ni "fonds de commerce" pour d'autres.
J'ai toujours pensé, et je continue, que si notre malheur ne nous ouvrait pas au malheur des autres, alors nous n'étions que des imbéciles. Pire, des criminels.
La littérature qui couvre l'Extermination, est abondante, plus qu'abondante : sur quoi débouche-t-elle ? M. Edelman, ghetto de Varsovie, vient d'adressesr une lettre ouverte aux Palestiniens pour qu'ils renoncent au terrorisme. Curieusement, il n'a semble-t-il envoyé de lttre à personne quand, il y quelques mois, un haut responsable de l'armée israélienne déclarait que dans le combat contre les palestiniens on peut s'inspirer des méthodes de nos ennemis passés "et même des méthodes employées par les nazsi dans le ghetto de Varsovie". Le vrai problème il est là : pour trop de juifs et de nons juifs, seule compte la tragédie juive. Le reste est sans importance. Personnellement, j'aimerais qu'on me lâche un peu les baskets et qu'on travaille à ce qui se passe aujourd'hui, à empêcher la famine ici, l'épuration ethnique en Palestine, l'action des va-t-en guerre américains, etc.
Pour conclure, je ne vois pas que qu'apporte à la morale, à l'action, une énième association consacrée au "génocide".

génocide et palestinne un mensonge bien commode
by manro Saturday August 10, 2002 at 11:27 AM


Bon et revoilà la rengaine sur la palestine. Soyons clair, il n'y a pas de génocide en palestinne et ceux qui disent le contraire font affront à l'ensemble de l'humanité et en particulier à l'ensemble des morts arméniens, juif, Tziganes et rwandais.

La définition du génocide est claire. Au cas où vous ne l'auriez pas encore lue (ce qui serait grave pour des gens qui ont que ce terme à la bouche!!!) je vous renvoie à la décision 260A du 9/12/1948 des nations unies. En résumer le génocide signifie la destruction d'une nation ou d'un groupe ethnique et il implique un plan coordonné ayant pour but l'extermination. Les actions de ce plan sont dirigées contre des individus, NON PAS EN TANT QUE TELS, mais comme membres d'un groupe national.

Si accuser Israël de crime de guerre est encore discutable, l'accuser de génocide est un mensonge total et un dénis intellectuel.

En effet, les représentants israélien n'ont jamais annoncé qu'ils désiraient éliminer physiquement à cour ou long terme l'ensemble des palestiniens vivant dans les territoires occupés et en Israël. L'état n'a jamais vu de problèmes à la naissance de bébés palestiniens. Je vous rappel, par exemple, que lors du génocide rwandais les milices Hutus avait comme ordre de tuer les bébés pour éliminer définitivement les cancrelats de la surface de la terre (rassure toi RB je ne te soumettrais pas encore à une infâme propagande sur le génocide juif). Israël n'a jamais vu de problème dans les arabes israéliens et dans les palestiniens qui ne participent pas à des actions violentes contre Israel. Il n'a jamais mis en place de plannification pour les détruire physiquement, les éliminer de la surface de la terre. Contrairement aux turc, allemands et hutus pour les arméniens, les juifs et tziganes, les Tutsis. Les partis politiques arabes existent en Israël et sont représenté au parlement.

L'état d'Israël a mis en place une politique d'élimination ciblée des responsables des organisations terroristes palestiniennes. Ces personnes sont visées pour les actes qu'elles ont réalisés. Si on peut réprouver cette politique, la comparer à des actes génocidaires est une folie.

Bref, s'il y a une situation de guerre, il n'y a jamais eu d'acte de génocide sauf dans la tête de certain.


Quant à l'idée que les usa soit un état génocidaires outre mon profond scepticisme devant la réalité de la référence de himalove ou de sa bonne interprétation par himalove, cette idée est ubuesque et tellement ridicule que cela ne vaut pas la peine d'user mon clavier pour la contre-carré. Himalove, tu me fais penser aux témoins de Jéhovah qui porte inlassablement la même "bonne parole" et les mêmes mensonges ou vérités déformées.

Quant à R.B. D'abord un petit commentaire sur ton incohérence. Tu reproche au monde de s'intéresser au génocide juif, Tzigane et arménien qui sont trop vieux, tu voudrais que l'on s'occupe de ce qui se passe aujourd'hui. Pourtant l'ensemble de tes messages se préoccupe d'un problème qui a débuté en 1948 (soit 3 ans après la fin de deux génocides trop anciens!!!!).
Quant à l'affirmation que les juifs se préoccupent uniquement de leur génocide, quelle belle connerie. Israël aide actuellement l'état rwandais. Il y a des juifs (qui ne viennent pas uniquement en tant qu'individus mais en tant que représentants ou membres d'organisme juifs ) à toutes les manifestations contre les violations des droits de l'homme, qui manifestent contre la politique d'Israël, etc. Soit dit en passant j'attends toujours que des palestiniens manifestent contre les exécutions clandestines de palestiniens par l'autorité palestinienne et contre le meurtre de civils innocents juifs et arabes lors des attentats sucides.
Quant à l'affirmation de l'exploitation des morts passés. RB tu dévoile ton vrai visage celui d'un petit Garaudy.

Enfin, c'est assez ironique que des personnes qui reprochent de tout ramener au génocide juif, lient toutes les problématiques du monde à Israël et au USA (le grand et petit Satan).


Sur la définition de génocide donnée par Manro ci-dessus:
by red kitten Saturday August 10, 2002 at 12:54 PM
redkitten@indymedia.be

Il défini un génocide comme "la destruction d'une nation ou d'un groupe ethnique et il implique un plan coordonné ayant pour but l'extermination." Cette définition en devient abstraite: alors il n'y a pas eu de génocide des Juifs, des Arméniens ou des Tziganes, puisque ces groupes n'ont pas été détruits ... En restant réaliste cette définition devriendrait "L'action ayant pour but la destruction, etc, etc "

Il est vrai que le terme de 'génocide' a été souvent utilisé de manière incorrecte (de même que celui de 'camps de concentration'). Mais de fait il désigne maintenant quelque chose d'un peu plus large que son sens original, c'est à dire qu'il est utilisé pour tout massacre de grande ampleur à l'égard d'une population donnée.

De toute manière, Manro se discalifie complètement et définitivement d'une seule phrase: "Si accuser Israël de crime de guerre est encore discutable [...]". Remettre en cause les années d'actions criminelles et barbares de l'armée Israelienne, menées sans disctinction contre une population complète, (ne prennons pour exemple les plus flagrants les massacres de Sabra et Shatila, ou les emprisonnements massifs de Palestiniens, y compris des enfants, et les tortures qui les accompagnaient ...) c'est pratiquer une forme de révisionisme et c'est comme il le dis si bien "un mensonge total et un dénis intellectuel."

La politique d'Israël est-elle génocidaire? Peut-être pas au sens propre, mais elle s'y apparente pas de nombreux aspects: l'apartheid complet et violent, le rejet et l'oppression d'un peuple sans distinction, des déplacements de populations en masse (camps de réfugiés). La politique d'Israël et délibérément raciste et criminelle. Son but n'est peut-être pas l'extermination complète des Palestinien, mais la manière dont ils sont traités est totallement inhumaine et inqualifiable.

On se rappelle qu'il y a quelques années des informations à propos de recherches génétiques menées par l'armée Israëlienne avaient percé dans les médias dominants. Elles faisait part de recherches d'armes génétiques qui ne tuerait que les Palestiniens, en se basant sur le fait que les Juifs devaient avoir une souche génétique commune. Pour autant que je me rappelle, l'armée Israëlienne à alors affirmé qu'elle allait abandonner ces recherches ... et je crois toujours les déclarations de l'armée Israëlienne! =^_^=

[ NB: si quelqu'un/e à des infos plus conséquentes et fiables que ma pauvre mémoire, elles sont bienvenues! ]

En bref: quand un état mène une politique raciste, et que les moyens de cette politique sont la violence et la guerre, l'idée de génocide n'est pas tellement loin ...

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PS: Le génocide du Rwanda, quoi qu'on puisse en dire, demeure dans un silence assourdissant ... Comme le dis si bien un ami: "Pour les médias dominants, un mort dans ton jardin prend bien plus d'importance que 3.500.000 de Congolais morts dans une guerre atroce."
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La pauvre mémoire de Red Kitten
by Titi Saturday August 10, 2002 at 02:00 PM

Ce sont les phalanges libanaises qui sont les responsables des massacres de Sabra et Shatila".

1500 Palestiniens assassinés par les milices chrétiennes libanaises avec la bénédiction de Tsahal (Ariel Sharon) qui les laissa cyniquement passer et perpétrer les massacres.

PS
Il n'y a donc pas de prémisse de génocide des Palestiniens (par Israël) à Sabra et Chatila.

pour red kitten
by Manro Saturday August 10, 2002 at 02:18 PM

red kitten quand je dis que " qu'accuser Israël de crime de guerre est encore discutable" je ne prends pas parti. Le débat n'est pas là, ce texte parlait du fait que l'état d'Israël ne commet pas des actes de génocide et pas de savoir s'il est coupable ou non de crimes de guerre (ce qui est un autre débat.

Quant à dire que "quand un état mène une politique raciste, et que les moyens de cette politique sont la violence et la guerre, l'idée de génocide n'est pas tellement loin... " c'est totalement faux.

Des tas d'états ont des politiques racistes (soit envers les minorités, soit envers les femmes) et utilisent la violence sans qu'il y ait une tentative génocidaires. La majeure partie des dictatures de l'Irak à la Birmanie pratique la terreur et ont des politiques racistes. Il est d'ailleurs piquant, qu'une partie des états qui condamne israel pour sa politique raciste sont des dictatures qui ne s'embarrassent pas de scrupules pour opprimé les minorités ou une partie de leurs populations.

Ainsi, par exemple le gazage des Kurdes organisé par Saddam Hussein n'est pas un acte de génocide malgré sa cruauté c'est un crime de guerre.


C'est pour cela que les juristes ont défini le crime de génocide car son intention est différente (celle de détruire une nation ou d'un groupe ethnique ce qui implique un plan coordonné ayant pour but l'extermination).Son but classe ses concepteurs en dehors de la sphère humaine.

Faire passer des massacres pour des génocides est grave car il banalise les génocides passés et amenuise les fautes des concepteurs de ces génocides et diminue le caractère singulier des peuples ayant subit ces génocides. Mais n'est-ce pas la volonté d'une partie des personnes qui font ces amalgames?.

Si on galvaude ce terme, et que l'on l'utilise "pour tout massacre de grande ampleur à l'égard d'une population donnée" alors on peut dire qu'à cause des attentats sucides les israeliens subissent un génocide de la part des palestiniens. En effet, à partir de combien de mort peut-on dire qu'il y a génocide (il y a plus de 1.500 morts israeliens c'est beaucoup). Qui plus est les mouvements palestiniens ont soigneusement planifié ces attentats. Cette idée est bien sur ridicule, mais elle équivaut à celle qui est de faire passer l'état d'Israel pour génocidaires.

Enfin, en ce qui concerne la politique d'apartheid de l'état d'israel, je rappel que les territoires occupés ne font pas partie d'israel et que les lois qui s'y applique ne sont pas les mêmes qu'en israel.

Si dans ces territoires il y a des lois opprimantes pour les habitants, il me semble que les arabes vivant en israel sont protégés par le même arsenal juridique que les autres israelien et ont les mêmes droits : ils peuvent se déplacer dans l'état d'israel, s'installer où ils veulent dans cet état, fréquenté toutes les écoles et accéder à la justice comme les autres israeliens. Ils ne doivent, cependant, pas faire leur service militaire.

Bien entendu, les lois ne reflètent pas la mentalité des personnes et il est vrai, étant donné le conflit, que les arabes israelien sont considérés avec méfiances et sont soumis à des brimades et des contrôles abusifs.

Mais la particularité du système d'apartheid était que les lois du pays institutionnalisaient une ségrégation et une oppression d'une partie de la population. Ce qui n'est pas le cas en israel.

Quant aux expériences mennées par l'armée israelienne j'ai quant même dur à y croire, il faut être vachement antisémite pour croire que les juifs ont une source génétique commune.
Peux-tu me donner des références sérieuses où est-ce encore un "bruit en l'air", une information non vérifiable destinée à démoniser israel et à justifier tout les actes commit contre ce pays. Cette pratique de diffuser des infos fausses ou non vérifiables est malheureusement très répandue dans certains milieux nauséabonds d'extrême droite et gauche. Non seulement, elle fait du tort aux camps de la paix des deux cotés mais elle prend les lecteurs pour des crétins ce que je trouve insultant.


PS:
Si dès que l'on parle de Palestine il faut commencer faire une confession d'orthodoxie je le fais avec grand plaisir: oui, je suis pour une cessation des occupations, pour l'instauration d'un état palestinien à coté d'un état israelien.
Oui, je désapprouve les violations des droits de l'homme effectuées dans les deux parties (israel et palestine).

Désolé pour les fautes d'orthographes

Phalaonges
by R.B. Saturday August 10, 2002 at 08:44 PM

Certes ce sont les Phalanges libanaises qui ont opéré les massacres de Sabra et Shatila. Mais ce qui est important à savoir et qu'il ne sert à rien dea cacher, c'est que les Phalanges obéissaient aux ordres d'Israël, donnés en l'occurence par Sharon.
Par ailleurs, les massacres ont eu lieu sous les yeux des soldates israéliens qui n'ont pas bougé. Peut-être regardaient-ils ailleurs ?
La commission Kahan - qui n'était pas un tribunal, et qui n'était qu'israélienne - n'a pu faire autrement que de parler de la responsabilité "indirete" (!) de sharon lequel a DU démissionner à l'époque.