arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le 1er août 2002, Kofi Annan a présenté un rapport sur les attaques israéliennes dans le camp de Jénine et d'autres villes de Cisjordanie en avril 2002 ( http://www.un.org/peace/jenin/index.html )
« Le rapport ne nous avance pas dans l'établissement de la vérité » admet l'association pro-américaine « Human Rights Watch ». Un rapport ne s'appuie sur aucune information de première main , reprenant des coupures de presse et tronquant les rapports des organisations non gouvernementales (ONG). Le rapport ne dénonce pas Israël qui a refusé l'envoi d'une commission d'enquête de l'ONU, décidé pourtant par le Conseil de Sécurité. Encore moins qu'Israël a empêché la venue sur place d'observateurs dans le camp même de Jénine, plusieurs jours après la fin des combats.
Selon LAW, organisation palestinienne de défense des droits de l'homme (http://www.lawsociety.org), le rapport offre une « fausse légitimité aux allégations israéliennes en affirmant que les actions militaires n'étaient que des actes d' ‘auto-défense', pour se débarrasser de la ‘structure de terreur palestinienne' ». Il est clair aujourd'hui que la politique annexionniste d'Israël continue comme le montre la réoccupation de la Cisjordanie et de Gaza.
Le rapport, malgré les nombreuses preuves apportées par des organisations internationales, y compris Amnesty International, ne conclut pas qu'Israël a commis des crimes de guerre à Jénine et ailleurs.
LAW conteste un certain nombre de faits du rapport présenté. Ainsi, le rapport se réfère aux attaques contre l'infrastructure civile de l'Autorité palestinienne et des « cibles militaires » mais ignore complètement les attaques systématiques contre des civils hors des zones de combat, des bureaux des ONG, des centres de presse, la destruction massive des infrastructures civiles comme l'eau, l'électricité et le téléphone.
Sur le massacre de Jénine même, le rapport reprend les affirmations israéliennes que les 11000 habitants du camp de Jénine ont été autorisés à partir quand Tsahal a encerclé pour la première fois le camp le 2-3avril. Pourtant Kofi Annan sait parfaitement le fait suivant que l'armée israélienne a admis elle-même (voir décision réponse à la Cour suprême d'Israël (HC 3114/02, 3115/02, 3116/02) : « jusque dans la soirée du 7 avril, aucun habitant n'a quitté le camp et lors de cette soirée, une centaine le firent ». Donc, l'immense majorité des habitants est resté dans le camp de Jénine pendant l'offensive aérienne et au sol.
De plus, le rapport reprend les accusations israéliennes, non confirmés par aucune autre source, que les groupes de résistance palestinienne avaient miné les maisons de civils (http://www.alternativenews.org/)
Le rapport se réfère à la mort de civils, sans examiner aucunement les circonstances de leur mort. Il ne fait pas mention des preuves que nombreux ont été sauvagement tués comme, par exemple, Jamal
Fayid, un homme de 37 ans complètement paralysé qui a été écrasé dans les ruines de sa maison après que les militaires de l'armée israélienne aient refusé à sa famille qu'il soit évacué alors qu'un bulldozer détruisait le bâtiment. Le rapport de l'ONU affirme encore que des missiles ont été tirés de temps en temps, minimisant les preuves qu'ils ont été employés de manière intense et indiscriminé , particulièrement le 6 avril, touchant de nombreux habitants en train de dormir. (Voir aussi le rapport de HRW, « Jenin: IDF Military operations » : http://hrw.org/reports/2002/israel3/ ) Aucune preuve n'est non plus avancé d'ailleurs sur le nombre minimaliste de 52 victimes palestiniennes, qui reprend les chiffres diffusés par Tsahal.

Tout ceci démontre que ce rapport de l'ONU est un vaste mensonge, qui cadre entièrement dans la stratégie américaine contre le peuple palestinienne et le monde arabe. La comparaison est frappante avec l'Irak : là, les inspecteurs de l'ONU ont pu visiter pendant 7 ans l'Irak et affirmer qu'à 98%, les armes de destruction massive avaient été détruite. Or, aujourd'hui, les Etats-Unis mais aussi l'Europe pourraient à nouveau bombarder l'Irak sous le prétexte du refus irakien de l'envoi d'inspecteurs de l'ONU aux conditions US.

Une commission d'enquête sur les crimes de guerre d'Israël

Comme l'ONU a démontré quel a choisi son camp, la coalition anti-guerre américaine ANSWER lance, quant à elle, une commission d'enquête sur le soutien US aux crimes de guerre d'Israël en Palestine, intitulé « L'Autre Apartheid » : «Peu de gens aux Etats-Unis se rendent compte que l'occupation israélienne soutenue par les USA viole des dizaines de lois internationales. Beaucoup ignorent la longue histoire de la résistance palestinienne à cette occupation » affirme Answer.
La première session de cette commission d'enquête se tiendra à New York le 5 octobre. D'autres sessions seront organisées à San Franscisco et Los Angeles et dans des villes partout dans le monde.
Cette commission d'enquête se fera à charge de l'Etat d'Israël et des Etats-Unis pour crimes de guerre. Un jury composé d'experts et de représentants d'associations, délivrera un verdict. Cet été, des activistes récoltent déjà les éléments à charge : des témoignages des délégations en Palestine ainsi que des vidéos sont recueillis.
Voir aussi :
http://www.internationalanswer.org/campaigns/COI/index.html
email : dc@internationalanswer.org

Voila une initiative intéressante.

Il est treès étrange que ceux qui s'insurgent contre les "actes terroristes" des palestiniens ne réagissent sur les actes réellement terroristes de l'Etat d'Israël, notamment à Jénine et sur la manipulation médiatique qui a présenté le soi-disant rapport de l'ONU, qui n'était en fait que celui de Kofi Annan.

David, si personne ne réagit c'est peut-être que tout le monde est d'accord. Une fois n'est pas coutume, tu as emporté l'adhésion générale! Pour ma part, je pense également que le rapport de l'ONU sur Jénine est tronqué de tous les côtés. Il me paraît impossible de faire un rapport sérieux sans envoyer une commission d'enquête sur place. le refus par Israël de cette commission ne laisse planer aucun doute sur le fait que les pertes civiles ont été bien plus nombreuses que ce qu'Israël et désormais l'ONU l'admettent. Je n'ai aucun problème pour qualifier les agissements de Tsahal à Jénine de terrorisme d'état. Mais cela n'épuise pas le débat sur le terrorisme palestinien, David. Tu places entre guillemets "les actes terroristes" palestiniens que tu opposes aux actes "réellement" (mis entre guillemets par moi) terroristes de l'Etat d'Israël. Or tu n'as toujours pas répondu aux arguments que je développe dans un mail précédent contre les attentats-suicides, sur la distinction entre un acte terroriste et un acte légitime d'auto-défense ou de résistance. Mais je te vois déjà bondir sur ton clavier pour me répondre...