arch/ive/ief (2000 - 2005)

Construire la route Hô Chi Minh à travers les montagnes (RK2)
by red kitten Monday August 05, 2002 at 02:54 PM
redkitten@indymedia.be

(15-07-2002) Nous supportions déjà difficilement la chaleur Vietnâmienne dans des situations normales, mais le travail sur la piste Hô Chi Minh, dans les montagnes est certainement une des chose les plus dûres que nous ayons jamais faites. Mais travailler pour contribuer au dévellopement d'un pays du Tier-Monde, qui à été agressé pendant des décennies par des puissances coloniales, et qui a maintenu une voie indépendante est vraiment le geste le plus concrets (même si limité) que nous pouvons faire pour exprimer notre solidarité.

Construire la route ...
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* En voiture! *

Nous sommes des petit/e/s veinard/e/s: temps magnifique pour notre première (demi) journée de travail sur la route: le ciel est couvert! On s'habille et s'équipe en conséquence, et on part en hâte. Un bus de campagne usé, très haut et trappu passe nous prendre. L'enthousiasme est complet et l'on chante des chants révolutionnaires, antifascistes, voire parfois plutôt pop ("I will survive" devient la chanson de circonstance). Mais dans l'empressement nous avons oublié quelques personnes ... pas de bol. Certe on est enthousiastes, mais on se demande un peu à quelle sauce on va être mangé/e/s et si nous allons pouvoir assurer, la chaleur ne jouant pas en notre avantage.

* Au boulot! *

Nous nous sortons du village de Thanh My (distrit de Nazm Giang, massif montagneux de Truong Son), et tout au long les passants et les travailleurs de la route nous regardent avec étonnement ou nous font signe. A la sortie du village nous passons un pont puis montons sur une route de montagne sinueuse en train d'être transformée en large route. Notre brigade de travail (une trentaine de personnes) a été divisée en deux et un premier groupe descend pour travailler sur une section de la route (le lendemain, les postes sont échangés). Le second groupe monte quelques kilomètre plus haut et s'arrête à hauteur d'un groupe de cabanes. C'est le QG local. Là on nous donne instructions et outils et on se met à la tâche.

* C'est tout simple *

Le travail que l'on nous confie est assez simple: il s'agit de creuser une tranchée d'un côté de la route existante. Partout nous avions constaté que c'était la première chose qui était faite: la réalisation de part et d'autre de la chaussée de large collecteurs en béton armé, qui évacueront les eaux de pluie, nous creuserons le fossé qui en accueillera les soius-bassements. La route existante sera ensuite refaite et élargie. Nous nous équipons de pelles, pioches, houes (*) et brouettes et nous répartissons en petits groupes encadrés par des travailleurs Vietnâmiens. Notre guide, Tran, traduit les instruction, on nous montre un cadre en bois qui montre la forme que doit avoir la tranchée.

* Chaud! *

On commence avec enthousiasme et énergie, style "On va leur montrer ce que l'on a dans le ventre", mais après seulement quelques minutes nous sommes en sueur et nous avons soif, et nous abandonnons bien vite les masques anti-poussière et les chapeaux. Sous un pareil climat, et quand l'on n'en a pas l'habitude, il faut mieux travailler de manière plus lente et raisonnée. Une première équipe désherbe ou retire les grosse pierres, une seconde creuse avec les pioches, une troisième charge les brouettes avec la terre, et on fini en égalisant les bord pour obtenir la forme demandée. Après une demi heure nous sommes mieux organisé/e/s et plus éfficaces, le travail avance, mais tout parait aller si lentement!

* Pause et discussions *

Quand l'on annonce une pause de 15 minutes, nous déposons les outils et allons nous assoir sur des bancs en bois, sous l'auvent d'un des bâtiments. Nous buvons les litres d'eau que nous avons transpiré. C'est l'occasion de parler d'avantage avec les ouvriers locaux qui pour la plupart ne parlent pas anglais ni français. La plupart sont des hommes, membres du corps des volontaires, le TNXP (#), dont il portent la chemise ou l'insigne. Celà signifie qu'ils se sont porté volontaire pour se travail et qu'il sont payé un petit peu plus qu'ils le seraient pour le même travail dans la plaine, car les conditions sont plus dure ici. Ils vivent dans des cabanes de bonne taille, construitent pour eux, et dispose d'une télévision dans tout les campement, pour les longues soirées. Quelques femmes et enfant vivent aussi dans le camps.

* "Pour mon père et mon grand père" *

Un des ouvrier vient de la même ville que notre guide (et compagnon de travail, par la force des choses). Quand nous lui demandons pourquoi il a voulu venir ici, il nous répond que son père et son grand père étaient des activistes communistes, qu'ils ont été très actif dans l'organisation du peuple Vietnamiens contre les forces impérialistes, et qu'il voulait continuer leur oeuvre. Il a y travaillé un an ici, puis est retourné à Hué pour se marier. Lui et sa femme compte rester sur le chantier jusqu'à ce que la route soit terminée (encore deux années, sans doute) et ce n'est qu'une fois cette tâche accomplie qu'ils retournerons en ville et aurons de enfants. Nous sommes assez impressionnés par cette determination. Pour leur part ils sont aussi étonnée de voir ces jeunes européen/ne/s, étudiant/e/s pour la plupart, faire le voyage jusqu'au Viet Nâm pour creuser avec eux. Quand elle apprend que certaine/e/s d'entre nous ont fait des emprunts pour pouvoir venir ici, Ân, l'infirmière Vietnamienne qui accompagne notre groupe, est tellement touchée qu'elle se met à pleurer en nous remerciant...

* Historique *

La piste Hô Chi Minh a été créee pour ravitailler en nouriture, armes et munitions les combattants Viet Minh du Sud Viet Nâm depuis le Nord, la route Nr.1, longeant la côte, étant tenues par l'armée US. Tout y était acheminé à vélo, sur le dos, parfois aussi par camions. L'aviations US n'a eu cesse de bombarder la piste, qui c'est changée en un large réseau de piste parallèles communiquant entre elles. Des milliers de Vietnâmien/ne/s ont travaillé à établir ces pistes (carossables sur certaines sections) et à les remettre en état après chaque bombardement. On dit que l'espérance de vie était de six mois pour les travailleur/euse/s de la piste, soumise à des attaques incéssantes: son rôle était determiant pour la guerre de libération.

* L'avenir ... *

Aujourd'hui la route Nr.1 n'est plus au main des USA, mais les inondations qu'elle subi la rende régulièrement impraticable. D'où la décision de transformer la piste Hô Chi Minh en une route Hô Chi Minh, large, solide et durable, avec pour effet d'améliorer le commerce, les communications, mais aussi d'apporter plus de facilités aux populations isolées (en particulier les minorités ethniques des montagnes) et de briser leur isolement. La construction de la route à été décidée une date symbôlique: le 25ème anniversaire de la victoire sur les USA. Et malgré la retenue et le langage diplomatique des Vietnâmiens, certains n'hésite pas à affirmer "On n'a battu les USA avec cette piste une fois déjà, on va maintenant les battre une seconde fois". Le ton est donné.

* On reprend *

A la fin de la pause, on se relève, un peu courbaturé/e/s, mais une fois que l'on se remet au travail on avance bien: on a trouvé le rythme, les geste, la technique. Mais on n'a l'impression d'avancer lentement, lentement ... Nous pensons au 1700 km de route qui devrons être réalisées ... On se sens tout/e/s petit/e/s, mais faisant partie d'un grand mouvement, d'une grande réalisation. Même si nous n'avons avancé que de quelques mètres aujourd'hui, nous sommes des milliers à travailler et la route sera terminée dans quelques années (NB: je vous rassure tout de suite: à de nombreux endroit et dans les zones moins difficiles, les travaux sont d'avantage mécanisés!).

* Double effet *

Nous sommes aussi content/e/s que l'on nous aie confié un vrai travail: dans pas mal d'endroit les volontaire se voient confier des tâche parfois symbôliques, on prend bien soin qu'ils ne se fatiguent pas trop. Ici pas!). Plus tard on nous dira qu'une des choses les plus importantes que nous ayons fait en travaillant sur la route est d'apporter un véritable soutien au milliers de travailleur/euse/s qui ont vu à la télévision ou dans le journal que des jeunes du monde entier étaient venus jusqu'au Viet Nâm pour travailler à leurs côtés sur ce projet.

* Repos! *

Vers 5 heures on nous annonce la fin du travail. Nous retournons nous assoir avec les ouvriers et discutons un peu. Même si la langue reste une barrière, on se comprend par des signes et des expressions, et l'ambiance est excellente. Avant de partir, on procède évidemment à la traditionelle photo de famille avec toutes les personnes présentes sur le chantier. Notre bus de campagne arrive, nous re descendons vers le village et récupérons au passage le premier groupe. On chante encore tout au long du voyage, au grand étonnement des autres passagers, mais nos vois ont déjà un peu baissé! Et pour déjà se donner du coeur pour la journée du lendamain nous détournons la chanson "We shale not be moved" (‘On ne pourra pas nous bouger') en "We shall not give up, we'll work together to build the Hô Chi Minh road, etc" (‘Nous n'abandonnerons pas, nous travaillerons ensemble à la construction de la route Hô Chi Minh).

* Nous sommes à bonne école *

Nous retournons à notre "camp de base": nous sommes installé/e/s dans une école primaire, deux classe nous servant de dortoirs. Nous y avons tendu des cordes, de manière à soutenir nos moustiquaires: nous devons nous protéger au maximum des moustiques, vecteurs de la malaria ... La salle des profs devient notre foyer, et nous profitons de l'électrification (malgré quelques coupures) pour pouvoir travailler. Apparement tout les environs ont l'électricité et la plupart des maison l'eau courante.

* "I speak English" *

Bien que se soit les vacances d'été, ils y a pas mal d'activité dans l'école: les professeurs de la région sont ici pour se familiariser avec une nouvelle méthode d'enseignement de l'anglais. Ils sont des dizaines à venir chaque jour, ou à loger sur place, pour se perfectionner et être capable d'apprendre la "langue internationale" au enfants des écoles primaires de la région. Nous constatons que la plupart des enfants du village d'une dizaine d'années ont des bases d'anglais. Pas de quoi tenir une conversation, plutôt des phrases type, mais nous sommes impressionnée/e/s par l'attention portée à cette matière, même dans une région reculée d'un pays du Tier-Monde.

* Soirée culturelle: musique militaire? *

De retour à l'école, passons le portail auquel pend une bannière souhaitant la bienvenue aux "volontaires ionternationaux" et nous nous ruons vers la salle de bain, couleur locale: en plein air, nous nous lavons avec des bassines et des seaux d'eau. Un vrai bonheur. Le repas préparé dans la cantine de l'école par le personnel secondé de quelques volontaires de notre groupe est un délice. Nous partons ensuite en groupe vers le ‘stade' du village pour un concert de la section culturelle de l'Armée de la 5ème zone. Nous sommes assez curieux de ce que ça peu donné. Le concert est en fait organisé par le Corps des Volontaires, responsable de la sectionde 51km sur laquelle nous travaillons, pour divertir les travailleur/euse/s et les habitants du coin. En lieu et place de musique martiale, c'est à un show populaire et varié auquel nous avons droit. Une troupe d'une vingtaine de musiciens, chanteur/euse/s et danseu/euse/s très professionnels enchaîne performances inspirées des cultures traditionnelles, chanson pop façon ‘Eurovision' et mimes, il y en aura pour tout le monde. D'après notre guide, environ un tier des chansons sont des romances, un autre traite de sujets divers, et le dernier traite de l'histoire et de sujet pédagogique, comme cette chanson qui promeut le travail volontaire.

* Le clou du spectacle? Nous! *

En plein milieu du show nous sommes invité/e/s à monter sur scène. Les Vietnâmiens présents perdent alors leur légendaire réserve (qui nous avait d'ailleurs surpris: nous étions quasi les seul/e/s à applaudir) pour nous faire un triomphe. Nous ne risquerons pas à pousser la chansonette, mais nous nous présentons devant tout le village et les habitants des environs. Dans cette région reculée, la plupart des gens n'ont jamais vu d'Occidentaux en chair et en os, et nous voyait d'un drôle d'oeil passer dans le village. Après qu'il ait été expliqué qui nous étions et pourquoi nous étions là, l'hatitude des gens du coin est devenue au contraire très chaleureuse et amusée: après le spectacle, quand nous quittons le ‘stade' les enfants se groupent autour de nous, et particulièrement autour des géants de notre groupe, qui les amusent beaucoup et braquent leur lampes de poches sur leurs jambes ‘anormallement' velues!

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(*) Outil avec un long manche en bois avec à sont bour une ‘lame' assez étroite, légérement recourbée, placée perpendiculairement au manche. Sert à égaliser le sol, creuser ou désherber.

(#) TNXP: Thanh Nièn Xung Phong = Jeunes (ou jeunesses) Volontaires. Pendant la guerre c'est le corps qui s'occupait de la piste Hô Chi Minh (voir ci-dessus). Symbôle assez fort, le même nom a été repris pour le dévellopement de la route en temps de paix.

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Lien ci-dessous:
Vietnam: premières impressions ... exotiques. (RK1)
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Et allez
by Philippe Monday August 05, 2002 at 05:38 PM

Vive le culte de la personnalité... Il ne lui manquait plus qu'une qualité pour pêtre pareil à un dieu: être immortel.
Il manque peut-être une info qui éclaire cet article: ça fait partie d'un gros diossier du PTP sur ce sujet, c'est le PTB qui organisait ce séjour.
Est-il normal qu'un membre d'Indymedia utilise une adresse électronique ou figure clairement indymedia pour toujours poster des textes du PTB?

Allez!
by red kitten Monday August 05, 2002 at 05:47 PM
redkitten@indymedia.be

Un membre d'Indymedia à le droit d'avoir ces opinions politiques et de se rendre au Viet Nâm avec qui il/elle veut ...

A moins que tu ne fasse partie de la police de cerveaux, bien sûr, et que tu sois ici bas pour t'assurer que tout le monde pense bien droit ...

Et pour ta gouverne: les textes signés 'red kitten' sont écrits par 'red kitten', point.

Différentes personnes participants activement au projet Indymedia.be ont des adresses e-mail 'indymedia.be' ou 'indymedia.org' et ces personnes ont des opinions politiques variés et divers ... (mais ça ne plait pas toujours aux acharné de la pensée unique, quelle qu'elle soit)

chEErz

=^_^=

Viet Nam et les droits politiques
by Kronstadt Monday August 05, 2002 at 06:01 PM

Observations soumises au Bureau par la Confédération
internationale des syndicats libres (CISL)

La relation entre la Confédération générale vietnamienne du travail (CGVT) et le parti au pouvoir est reflétée dans la législation et dans les statuts de la CGVT.

Tous les syndicats doivent appartenir à la CGVT. La section locale de la CGVT doit approuver tout syndicat créé par les travailleurs eux-mêmes. Il n'existe pas de syndicats indépendants.

La législation exige, pour la mise en place des syndicats, qu'ils aient obtenu préalablement l'autorisation des autorités. Le Code du travail de 1995 du Viet Nam donnait six mois aux sections régionales de la CGVT pour établir des syndicats dans toutes les nouvelles entreprises et dans les entreprises n'ayant pas de syndicat.

Le Code assure la reconnaissance syndicale et la négociation collective et interdit les actes de discrimination antisyndicale. Si certaines conventions collectives ont été signées, leur portée et leur contenu sont néanmoins limités.

Le Code confère aux travailleurs un droit de grève limité. Auparavant, les grèves étaient interdites bien que la croissance du secteur privé au cours des dernières années ait conduit des industries à tolérer des grèves pacifiques dans les entreprises à capital étranger. Des grèves peuvent avoir lieu mais uniquement après plusieurs étapes de procédures interminables. La CGVT ne lance pas de grèves, mais elle intervient souvent pour essayer d'y mettre fin.

La majorité, voire la totalité, des grèves est illégale. La non-application du Code entraîne de nombreuses grèves sauvages, en particulier dans le secteur du textile et de la chaussure. Des conflits éclatent également à propos de retards dans le paiement des salaires ou du non-paiement des salaires, de revendications salariales, de rupture de contrat, de piètres conditions de travail, de licenciements abusifs, de longues heures de travail ou encore d'exploitation et d'humiliation des travailleurs par des superviseurs étrangers. En 1998, l'augmentation du nombre de licenciements en raison de la crise économique régionale a mené à des grèves pour obtenir des indemnités.

(...)
Les grèves sont interdites dans les entreprises que le gouvernement définit comme des entreprises de service public et dans les entreprises essentielles pour l'économie, la sécurité ou la défense nationale. En 1996, les grèves étaient interdites dans 54 secteurs "clés". Ces secteurs incluent l'eau, la production d'électricité, les postes et les télécommunications, les transports publics, l'industrie gazière et pétrolière, ainsi que la défense et la sécurité nationales.

Le Premier ministre peut suspendre ou mettre un terme à une grève s'il estime qu'elle représente une menace pour l'économie ou la sécurité publique.
(...)
http://www.ilo.org/public/french/standards/relm/gb/docs/gb277/3-2/coll/v1.htm#b

LA REALISATION DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS
[31 juillet 1998]

1. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et le Comité Vietnam pour la défense des droits de l'homme sont préoccupés du non-respect, dans le monde, par nombre d'Etats parties, du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) qui menace le développement durable et la démocratie.(...)

2. République socialiste du Viet Nam (RSV), qui a accédé, en 1982, au PIDESC et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), les droits économiques fondamentaux sont garantis par la Constitution de 1992. Toutefois, les explosions sociales, particulièrement dans les régions rurales, indiquent que les sérieuses violations de ces droits, exacerbées par l'absence de garanties légales et la suppression des droits politiques, continuent sur une large échelle.

3. Dans les provinces rurales de Thai Binh (au nord) et de Dong Nai (au sud), des dizaines de milliers de paysans ont manifesté, durant toute l'année 1997, contre les abus des droits fonciers, la corruption des fonctionnaires, les taxes iniques et les corvées. Bien que les autorités aient reconnu la légitimité des doléances paysannes et promis de prendre des mesures, plus de 100 paysans de Dong Nai, femmes et enfants compris, auraient été arrêtés, et les services de sécurité de Thai Binh, avec matraques électriques, grenades lacrymogènes et canons à eau, ont écrasé les protestations, arrêtant plus de 100 manifestants. Du 2 au 7 juillet 1998, le tribunal de Thai Binh a condamné 40 villageois de Quynh Hoa à de lourdes peines, allant jusqu'à 11 ans et demi d'emprisonnement, pour "avoir profité de la lutte contre la corruption et abusé des droits démocratiques pour semer le trouble public".

(...)
12. Les troubles de Thai Binh (province traditionnellement considérée comme le berceau du communisme et un modèle du développement rural) ne sont pas un cas isolé. En 1988, des centaines de paysans du Delta du Mékong ont fait des marches pendant trois mois pour dénoncer les abus fonciers et les "potentats rouges". Ce mécontentement grandissant met en lumière l'échec des politiques de libéralisation économique exclusivement tournées vers les villes et les disparités croissantes entre villes et campagnes. La population rurale, dont 57 % vit en dessous du seuil de pauvreté, représente 80 % des 77 millions de Vietnamiens.
(...)
http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/099553eb93b98efc80256688003dd86e?Opendocument

si c'est ça l'indépendance
by Philippe Monday August 05, 2002 at 06:09 PM

C'est précisément parce que le PTB défend le principe du parti unique et donc de la pensée unique que je m'étonne qu'il soit permis de squatter le réseau indymedia qui est plutôt dans son princpe favorable aux dissidences et aux libertés d'expression.

Il y a un Indymedia Vietnam? Un Indymedia Chine? Un Indymedia Tibet? Tu ne te demandes pas pourquoi?

D'un autre côté tout le monde est libre d'aller où il veut et quand il veut, mais quand on veut faire des articles objectifs on apprend l'objectivité. C'est facile d'entendre parler de médiamensonges ici (il y en a en effet beaucoup et il faut les dénoncer) mais si c'est pour propager de la propagande pure, c'est pas préférable.

Phillipe et "Kronstadt"
by red kitten Monday August 05, 2002 at 06:30 PM
redkitten@indymedia.be

Pour moi, le travail que je fait avec Indymedia.be est le suivant: je me rend à un endroit, je raconte ce que j'y vois et je répercute les témoignages que j'y recueille.

L'objectivité est un mythe et un mensonge. C'est là même le principe d'Indymedia: permettre à des points de vues différents de se confronter, mais surtout de permettre l'expression de points de vue engagés, pas prétenduments neutres (et donc auto-censurés). Et si pas mal de gens du PTB soutiennent et/ou participent à Indymedia, c'est que ces principes leurs plaisent. Si ce n'est pas votre cas, tant pis, dommage ...

Si vous voulez discuter sur ce que j'ai écrit et remettre en cause les faits que je décris, allez-y.

Des rapports d'ONGs des droits de l'homme occidentaux, etc, ça se trouve, c'est même pas la peine de les copier/coller ici: ils ont déjà beaucoup d'espace dans les médias capitalistes, et ils se répètent souvent. (et si ils sont aussi ridicules et grossiers que ceux de HRW, c'est vraiment pas la peine ...)

Si ça vous amuse vous pouvez aussi allez chercher les rapport de l'ONU qui félicite le VietNâm et le cite comme un exemple en matière de lutte contre la pauvreté ...

Pour le reste, il n'y a pas non plus d'Indymedia Japon, pas d'Indymedia Corée du Sud, Pakistan, taiwan, etc, etc ...

I LOVE THE SMELL OF NAPALM IN THE MORNING
by BOSVOS Monday August 05, 2002 at 06:37 PM

I LOVE THE SMELL OF NAPALM IN THE MORNING

If I read the comments of those crazy people here one might possible think those people would have want the US to have killed all those commie bastards.
"Why the hell did those US marines not bomb all those RED BASTARDS to hell??"

Thx Cronstadt & Phillipe for setting out so clearly why the the contribution of Red Kitten is so great.

They are shocked because they read something on this site you can read no were else. Some people over here do nat want to take part in de crusade against Communism, Islam, ....

THX Kitten for doing this, and keep on chocking those ugly bastards.

More Napalm
by Nah Monday August 05, 2002 at 06:54 PM

History is there not to forget ...

Would be nice if people like Philip and the idiot that calls himselve Kronstadt would take back their history books and check on what grounds the US started its war against Vietnam.

Thanks for the report of this part of the world.

Greets
Nah

Les dimanches communistes
by himalove Monday August 05, 2002 at 06:59 PM

Ces colonies de travail, boy-scout, me font penser aux dimanches communistes, organisées, dans les années 70, par le PCMLF (parti communiste marxiste-léniniste francais), en Albanie sous le règne du sympathique Enver Hoxha. Tout y est: l´ambiance, les manches retroussées, la fraternité avec les travailleurs-soldats, les drapeaux rouges qui claquent, les hauts-parleurs dans les camps et les tables avec une bonne tambouille; à ce propos, il serait intéressant de savoir combien paye le génie militaire vietnamien, les pauvres bougres qu´elle embauche pour ce travail de galériens sur la route Ho Chi Min? Parce qu´on dirait bien que la main-d´oeuvre locale semble rebelle à cette besogne? Que le génie vietnamien rencontre un problème de recrutement, pour avoir besoin de red kitten et de ses gentils camarades?
Sur un plan strictement productif, cette manne marxiste-léniniste belge, c´est plutôt nul! Je ne crois pas, que sous de tels climats (je connais un peu la région, aussi), Red Kitten et ses éclaireurs de Belgique, soient capables de construire 50 centimètres de piste... Gare aux serpents!
Je vois plutôt une opération de propagande de l´armée de libération vietnamienne et de certains cadres du parti, qui ont du être ravis de recevoir des esclaves, européens, volontaires, prêts à donner de leur personne, voire à verser du dollar, pour vanter les mérites du régime, lors de belles photos et de mises en scène... Red Kitten n´a vu que du rouge.
Red Kitten, ou plus précisément une allemande mariée à un vietnamien, qui se livre à un travail humanitaire, avait évoqué le Doi Moi, rapidement, le capitalisme vietnamien, dans un article précédent, j´aimerais assez que Red Kitten nous en fasse un descriptif.
On sortirait ainsi de l´image d´Epinal, des villages "Potemkine", pour entrer dans la réalité et la complexité vietnamiennes.
Au fait, Red Kitten, sais-tu que la construction des routes, au Laos comme au Nord-Vietnam, servent à fixer les populations montagnardes (on reconstruit les villages le long de la route) et à contrôler militairement la région?
Sais-tu que le revenu moyen d´un vietnamien est d´une vingtaine de dollars par mois?
Sais-tu qu´en 1989, date de mon premier séjour, au Vietnam, il y avait quatre tarifs´institués: l´un pour les locaux, l´un pour les Vietkhieus (ceux du Sud qui revenaient au pays), l´un pour les lixos (russes en vietnamien) et un pour les occidentaux?
Qu´en est-il aujourd´hui?

En bref ...
by red kitten Monday August 05, 2002 at 07:24 PM
redkitten@indymedia.be

Himalove:
une partie de tes infos datent un peu, une autre est toallement fausse (je ne suis malheureusement pas une Allemande marié avec un Vietnâmien, tu confond probablement avec Ursula Nguyen ...)

Mais je comprend mieux ton mode de pensée: l'arrogance. Etre sure que les autres sont des imbéciles, des naifs, des têtes pleines d'eaux facilement manipulables ...

Rassure toi, nous avons fait bien plus que 50cm (et pas vu l'ombre d'un serpent, merci). Tu as sans doute un gros problème avec l'idée même qu'un pays du Tier-Monde puisse se dévellopper ... Les minorités ethniques s'opposent à la route? Bien sûr, d'ailleurs elles refusent toutes les aides économiques, l'electricité, les écoles et les soins de santé, elles veulent rester isolées! Qui croirait ça?

"Contrôler militairement la région" Tes infos datent vraiment.
En bref, Himalove, tu peux continuer à délirer autant que tu veux, je crois que je ne vais pas perdre mon temps à te répondre: je ne pense pas que nous parlons de la même chose.

Peut-être Bosvos a-t-il/elle raison: il y aurait parmi nous des nostalgiques du napalm, de ces gens qui ont toujours raison et qui utiliseront tout les moyens non pour le prouver, mais pour l'imposer...

L´ombre de la grande tragédie
by himalove Monday August 05, 2002 at 07:44 PM

Il est indéniable que le Vietnam d´aujourd´hui vit encore à l´ombre de cette grande tragédie que fut l´intervention de l´armée américaine en Indochine; les cicatrices sont à jamais béantes (forêts nalpamées, défoliées par l´agent orange, corps mutilés et traumatisés, générations d´orphelins); les suites de la guerre n´ont guère étaient plus heureuses: boat people, "poussières de vie", internements, rééducation par le travail, des vietnamiens du sud, qui avaient collaboré avec l´occupant américain. Les peuples vietnamiens du nord et du sud, les minorités méos, giaos, akas, se remettent à peine de cette tragédie. Et nous voilà jetant la pierre au régime de Hanoi... Je ne souhaite pas le défendre "aveuglément"; je suis le premier à le critiquer... Mais quand même, n´oublions jamais, les critiques émanant de nos belles âmes occidentale (Amnesty international, Ong sans peur ni reproche, etc.), que font-elles lorsque se met en branle l´effroyable machine américaine, quelque part dans le monde, elles suivent comme l´intendance. Une intendance certes critique mais une intendance, tout de même.

A Red Kitten
by Kronstadt Monday August 05, 2002 at 09:23 PM

Les infos que j'ai transmises proviennent de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et du Comité Vietnam pour la défense des droits de l'homme. Il s'agit de liberté d'association, de droits syndicaux et de liberté de manifester.

Red Kitten, au lieu d'insulter sans preuve les espris critiques (RK : "il y aurait parmi nous nostalgiques du napalm") qui ne sont peut-être pas toujours irréprochables, mais ça ne suffit pas à réfuter leurs infos.

Plutôt que de procéder exactement de la façon que tu condamnes (RK : "de ces gens qui ont toujours raison et qui utiliseront tout les moyens non pour le prouver, mais pour l'imposer")...

Tu ferais mieux de vérifier par toi-même ces infos.

Au lieu de nous accabler avec tes cartes postales insipides de tour organisé, pourquoi n'enquêterais-tu pas sur ces questions ?

Puisque tu es sur place, ne pourrais-tu pas poser à tes Gentils Organisateurs de camps scout les questions suivantes:
- Qu'en est-il du droit d'association ?
- Comment se sont passé les dernières grèves ?
- Que deviennent les grèvistes arrêtés ?
- Combien y'a t-il de prisonniers politiques dans les prisons et comment sont-il traités ?

Pourquoi n'irais-tu pas aussi rencontrer les minorités ethniques, quelques dissidents ou quelques grèvistes emprisonnés ?

Comme ça on pourrait avoir un son de cloche un peu différent, et savoir si ce sont de dangereux contre-révolutionnaires...

"Kronstadt": apprend à lire ...
by red kitten Monday August 05, 2002 at 11:00 PM
redkitten@indymedia.be

... les passages que tu cite ne te sont pas adressés, et tu n'as pas même lu mon article: j'y précise que j'ai séjourné une semaine dans une région habitée par une minorité ethnique.

Je ne vais pas continuer ce débat stérile ici, ça me parait vain.

Red Kitten, apprend à penser par toi-même
by Kronstadt Tuesday August 06, 2002 at 12:20 AM

Un peu facile ton esquive, Red Kitten...

Tout d'abord, avant de donner des leçons de lecture aux autres, appliques-les. IL y a une grande différence entre "séjourner une semaine dans une région habitée par une minorité ethnique." et "rencontrer les minorités ethniques", c'est à dire, parler avec ces personnes, comprendre leur façon de penser, leurs problèmes...

A part ça, à propos du droit d'association, du traitement des grèvistes et des dissidents politiques, je serais vraiment ravi que tu enquêtes sur le terrain.

Que dit la loi viet-namienne? Quelles sont les pratiques? Comment cela evolue-t-il?

A moins que tu ne considères que ces préoccupations n'ont pas d'importance...

Ces cocos tout de même..
by sasa Tuesday August 06, 2002 at 08:22 AM

C'est vrai t'as raison Krounchtat
j'ai même entendu dire qu'ils bouffaient les enfants.

Dialoguer avec red Kitten
by himalove Tuesday August 06, 2002 at 09:54 AM


Il fut un temps où les staliniens, habiles dans l´art de la dialectique et fort bien documentés, avaient réponse à tout dans la discussion. Je leur enviais même leurs à-propos.
Aujourd´hui, les staliniens genre Red Kitten semblent un peu à court d´éducation, et sont incapables de répondre à de misérables questions émanant de sales révisionnistes (au sens maoiste du terme, SVP!), de petits bourgeois anarchistes et de laquets de l´impérialisme.
C´est dire que les maîtres instructeurs vietnamiens paraissent plus préoccupés par la praxis du Doi Moi, le capitalisme vietnamien, que par l´enrichissement du corpus marxisme-léninisme.
Aussi Red Kitten, devant une telle incurie théorique, use du mépris: pff! La question des prisonniers politiques, dans les geôles vietnamienne; pff! La question ouvrière; pff! la question de la peine de mort et de la torture.
Non, Red Kitten, je ne te confonds pas avec Ursula N´Guyen, communiste chevronné, marié avec un capitaliste vietnamien, qui déclare, non sans malice, dans l´interview que tu nous a soumise: "Je dépense pour les pauvres l´argent volé par mon mari aux travailleurs."
Je te prends simplement pour une sorte de Bécassine, piètre journaliste, qui n´a pas saisi la critique sous le sourire d´Ursula.

Etre anarchiste chez les staliniens a toujours été mission impossible; et l´humour n´a jamais été vraiment une de leur priorité.

pour peu...
by blob 0012 Tuesday August 06, 2002 at 10:18 AM

On se serait cru à Porto Alegre??

Merci Red Kitten
by Germain Tuesday August 06, 2002 at 05:49 PM
germainm@swing.be

Salut,

Je suis content d'avoir lu ton journal de bord. Comme je faisais partie de l'autre sous-groupe, ça m'a appris des chose sur la manière dont vous avez vécu les évènements durant cette semaine de travail.
Avec notre groupe, nous avons plutôt vécu dans un chantier. Les ouvriers vietnamiens y avaient installés des baraquements pour nous. C'était en pleine montagne et en pleine jungle mais c'était d'un confort plus que suffisant. Après ton descriptif, je commence à croire que la semaine de travail était effectivement plus dure pour votre groupe. Nous avons eût de la chance car, l'altitude aidant, la température était tenable.
Il y a eût beaucoup de réactions à ton mot. Certaines sont intéressantes et d'autres moins.
Nous avons appris pas mal de choses sur les minorités ethniques lorsque nous étions au Vietnam. Parmi les travailleurs du camp, un certain nombre faisaient partie de la minorité ethnique de la région. Nous avons même organisé une soirée d'échange avec eux. Ces travailleurs étaient pour la construction de la route car cela permet de désenclaver leur village. Certains village disposent de très peu de ressources autonomes du fait de leur isolement. Ils dépendent de l'Etat pour leur survie alors qu'il y a des fruits et des légumes qui poussent facilement autour d'eux. Le problème est que sans cette route, ils ne peuvent transporter ces denrées jusqu'à une ville pour les vendre.

on est pas sorti de l'auberge
by alain Tuesday August 06, 2002 at 06:23 PM

Entre ces staliniens donneurs de leçons qui vont montrer leurs jambes velues à ces pauvres petits vietnamiens; et ces autres donneurs de leçons qui jouent finalement le même jeu que les stals mais avec d'autres références style rapport des droits de l'homme et compagnie...

Halala c'est pas avec des gens comme ça que j'ai envie d'imaginer l'avenir... Un peu de maturité merde! La situation viêtnamienne n'est ni rouge ni noire en fin de compte....

Allez je vous laisse à vos bêtises les gosses.

Et demain se construira sans vous, et même peut-être contre vous...

je ne comprends pas...
by Benjamin Wednesday August 07, 2002 at 04:50 PM
bpestieau@swing.be

Je ne comprends pas les personnes qui attaquent de manière si arrogante Redkitten. Son message ne prétendait en aucun cas donner une vision globale du Vietnam, ni répondre à toutes les questions sur le Vietnam qui ne se limite pas à celle poser par Kronmachin et les autres, mais bien à être un récit d'une expérience vécue.

J'ai fait partie du voyage et l'expérience que Redkitten relate (très bien) est un des aspects de notre voyage racontée à la manière d'un journal de bord. Ni plus, ni moins.

Juste un mot sur les minorités ethniques. Le système électorale vietnamien est un de ceux qui se préoccupe le plus de la représentation législative de ses minorités. Le pays compte un peu plus de 50 minorités ethniques dont plus de 30 sont représentés au parlement vietnamiens. Certains députés représentent des minorités de moins de 1000 personnes !

Benjamin

NB1: le Vietnam compte près de 80 millions d'habitants

NB2: les sessions du parlement vietnamien sont retransmises en directe sur la télévision nationale.

NB3: Les dernières élections législatives au Vietnam ont eu lieu le 19 mai passé. Il y a eu un taux de participation de 99%.

NB4: Sur la question du Parti unique et encore de nombreuses autres questions sur le Vietnam, je conseille de lire le compte-rendu de la conférence que Tran Dac Loi, vice-président de la fédération des jeunes du Vietnam, a donné à Hanoi ce 7 juillet... Le lien de cette article est:

sur le travail volontaire et les communistes
by david Thursday August 08, 2002 at 11:38 AM

en réponse à himalove sur les "dimanches communistes":

un tel mépris pour des jeunes qui s'engagent de manière désintéressé, cela montre comment l'anticommunisme est aveuglant.
voilà justement des jeunes qui s'engagent, qui font ce qu'ils disent (ce que beaucoup de bavards ne font pas). ces jeunes sont un exemple de l'esprit communiste, dont Che Guevara parlait quand il parlait de l'homme nouveau.
voilà pourquoi les docteurs de Médecine pour le Peuple sont aussi appréciés: ils agissent en fonction de leurs convictions, ils ne bavardent pas.

pour tous ceux qui travaillent à construire un autre monde, voilà bien des jeunes qui ont eu une expérience intéressante.
ce ne sont pas des esclaves mais des esprits vraiment libres justement, qui connaissent la différence entre l'exploitation capitaliste et le travail pour la collectivité.