arch/ive/ief (2000 - 2005)

Témoignage des détenus du centre fermé de Merksplas
by VAK Monday August 05, 2002 at 11:15 AM
vak@student.rug.ac.be

Ci-dessous le témoignage qu'on a reçu des détenus du centre fermés de Merksplas:

Ci-dessous le témoignage qu'on a reçu des détenus du centre fermés de Merksplas:


Nous, les détenus du Centre Fermé de Merksplas, témoignons de ce qui ce passe dans ce lieu. De cette manière, nous souhaitons témoigner de notre désarroi et de notre refus face au "règlement interne" qu'on nous impose. Nous souhaitons également vous informer des situations que nous sommes obligés de subir ici, situations qui bafouent les droits de l'homme.

Tout d'abord, parlons de ce règlement intérieur : le matin, nous sommes obligés de nous réveiller à 7h avec trois sonneries d'ALERTE a 15mn d'intervalle. Le dortoir est équipé de 48 lampes néon dont la lumière fait mal aux yeux. Ensuite, nous devons attendre 45 mn avant de prendre le petit déjeuner, qui est toujours le même : tartine-fromage-café. La plupart d'entre nous se force à manger parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement, nous nous plaignons souvent à ce sujet mais rien ne change. A titre d'exemple : un Danone avec une journée de validité – des végétariens qui ne mangent que des tartines parce que tous les autres repas contiennent de la viande… - manque de fruits et de légumes, etc.

Notre dignité d'être humain est touchée : nous sommes comptés à chaque porte, chaque sortie et rentrée, il est interdit de dormir ou de faire une petite sieste, on nous interdit sans explications tout ce qui humain, il ne reste plus qu'à nous mettre des boucles d'oreilles avec des numéros, nous sommes devenus des numéros, plus des êtres humains. Dans la pratique, il y a encore d'autres problèmes de communication entre le personnel travaillant ici et les "prisonniers" : c'est-à-dire qu'il n'y a pas une pédagogie unique pour se comporter avec chaque détenu car nous sommes d'origines différentes et que chacun communique d'une manière différente. La langue néerlandaise est seule présente dans la communication, ce qui pose plusieurs problèmes, par exemple : le matin, ils nous réveillent d'une façon effrayante, ceux qui sont malades et ont besoin d'un peu de repos sont obligés de se réveiller à la même heure sous peine d'être envoyés dans une cellule d'isolement appelée "cachot" privée de matelas et de tout ce qui est nécessaire. Ou alors cette personne sera privée de la visite de sa famille ou devra faire le nettoyage des toilettes. Pour régler ces problèmes, on doit passer par l'assistance sociale, qui devrait servir d'intermédiaire entres les "prisonniers" et la direction. Malheureusement, ils sont toujours du côté de l'administration et ne trouvent aucune solution pour aider les détenus. Au contraire, ce sont les prisonniers eux-mêmes qui cherchent des solutions. Ici on appelle l'assistante sociale Madame Avion, car elle propose à tout le monde le rapatriement dans son pays d'origine. Et si vous souhaitez envoyer une lettre, vous êtes obligé de laisser les lettres ouvertes pour que l'administration en fasse ce qu'elle veut. Par exemple, l'assistante a appelé un détenu qui avait reçu du courrier, elle lui a montré la lettre mais a refusé de la lui donner. Quand il a demandé une explication, la réponse fut : Interdit …

D'autre part, les soins médicaux apportés aux "prisonniers" ne sont pas au point : les infirmières se contentent de donner des calmants aux malade on a peur de prendre ces médicaments car on ne sait pas si ce sont des médicaments ou bien de la drogue pour calmer les détenus. Il y a eu des cas de personnes gravement malades qu'on a refusé de soigner parce qu'il n'y avait pas de médecin présent ou parce qu'il était interdit de fournir des soins ambulatoires au patient. Il y a également le cas d'un "prisonnier" qui suivait un traitement pour son foie et que le médecin du centre a refusé de continuer à soigner malgré le fait que le détenu avait tous les papiers attestant sa maladie.

Malgré tout ce qui se passe dans ce lieu qu'on appelle « centre fermé », tous les "prisonniers" souffrent de ces problèmes et on essaye toujours de trouver un remède avec la directrice ; soit par une demande écrite, soit par le biais des assistantes sociales, mais malheureusement on sait jusqu'à maintenant a une directrice ou un directeur.

Avec ces témoignages, nous essayons de mettre en avant certains problèmes cachés au sein de cet établissement, espérons que cela fera changer les choses.

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Plus d'info:

Vluchtelingen Aktie Komitee (VAK - Gand):
vak@student.rug.ac.be

Collectif de Résistance aux Expulsions et aux Centres Fermés (Bruxelles): collectif.resistance@caramail.com

Plus d'info: vak@student.rug.ac.be
collectif.résistance@caramail.be

je vis en démocratie parlementaire...
by thitho Monday August 05, 2002 at 01:28 PM

Qu'on vienne me le prouver! Je dénie à quelqu'un de me prétendre que nous vivons en démocratie!

Si une personne est contrainte indument dans mon paysà vivre dans un espace clos, je suis prisonnier;
si une personne vit en zone de non-droit, je suis hors-la-loi;
si une personne souffre dans sa condition d'être humain, je ne peux me réclamer de ce droit non plus;
si une personne meurt, souffre, désespère par l'action des autorités, quelles qu'elles soient, tous nos représentants, en tant qu'ils soutiennent, ont soutenu ou/et soutiendront ces autorités sont co-responsables -et le vote ne signifie rien pour moi...

Je ne vis pas en démocratie.

Je ne vis pas en démocratie.

Merde aux rosiers qui éclosent sur des tas de fumier, merde aux visionnaires crypto-christo-verdâtres, merde -surtout- aux pseudo-libéraux de mon cul et à leur chef suprême, Michel et fils...

Ce qui m'agace ...
by Yvos Monday August 05, 2002 at 04:54 PM

C'est qu'il y aura toujours des gens pour prétendre d'y aller "à petit pas", "d'attendre", de dire "c'est pas aussi facile que çà", etc ...

Ceux-là sont des complices de la misère humaine. Point !

Y.

P.S. : Bien le bonjour à toi, Thitho ;)