Manifestation internationale de solidarité avec les réfugiés et sans papiers by NoBorder Monday July 22, 2002 at 02:07 PM |
http://www.noborder.org |
En solidarité avec les réfugiés et les sans papiers, manifestation internationale pour la libre circulation devant la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg le lundi 22 Juillet à 11 heures.
Manifestation internationale de solidarité avec les réfugiés et sans papiers
En solidarité avec les réfugiés et les sans papiers, manifestation
internationale pour la libre circulation devant la Cour européenne
des droits de l'Homme à Strasbourg le lundi 22 Juillet à 11 heures.
Cette manifestation vise à protester contre le « residenzpflicht »,
une loi inhumaine de restriction du droit de circulation pour les
réfugié(e)s en l'Allemagne et en Europe. Le « residenzpflicht » est
une loi qui instaure l'obligation de résidence pour les réfugié(e)s
et les immigré(e)s, qui les isole, pratique la ségrégation et la
discrimination, et les criminalise en les privant de toute liberté de
circulation dans le pays. Elle limite également les possibilité de
développement personnel des réfugiés.
Le « residenzpflicht » existe en Allemagne depuis environ 20 ans ,et
a été mis en application en 1982, l'Allemagne incite à ce que ce
texte soit intégré aux lois européennes sur le droit d'asile à partir
de 2004.
Les réfugiés ont relevé ce défi en lançant un appel à la
désobéissance civile contre l'obligation de résidence. C'était après
le congrès international « Karawane Refugee » pour les droits des
réfugiés et des immigrés en mai 2000 à Iéna en Allemagne, où leur
participation fut limitée par les risques d'expulsion. Ce congrès
était organisé par The VOICE Forum des réfugiés contre l'exclusion et
la déportation sociales.
Les sans-papiers, dont le collectif de Belge, la Caravane pour les
droites des réfugiés et des migrants/The VOICE Forum des réfugiés, se
battent pour la libre circulation pour en finir avec la forteresse
Europe :
- Nous exigeons l'abolition de la politique européenne
d'illégalisation, et de toutes les restrictions à la libre
circulation.
- Nous dénonçons la ségrégation pratiquée entre réfugiés et
Européens, et entre réfugiés eux-mêmes.
- Nous réclamons l'abolition du « residenzpflicht » inhumain en
Allemagne et demandons son interdiction dans le reste de l'Europe.
- Nous nous opposons à toute forme de menace de déportation, et
demandons l'abolition des camps de rétention et des prisons pour
immigrés.
Nous faisons le choix de nous unir aux réfugié(e)s et aux
sans-papiers de toutes les nations, cultures et langues et de
combattre pour nos droits ici et pour nos pays. Nous nous battons
pour la liberté dans la libre circulation parce qu'elle est le monde
combat de tous et toutes : we are here and it is right !
Viva la Strassburg no border camp !
The Caravan for the rights of migrants and refugees :
The Voice Refugee Forum, Germany
Collectif Sans papiers, Belgique
Initiative committee of noborder camp in Strasburg
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En Belgique aussi by Cecily Monday July 22, 2002 at 05:31 PM |
cecilyfalla@wanadoo.be |
En Belgique, on cherche autant que possible à enfermer les demandeurs d'asile dans des centres ouverts: tous ceux qui arrivent en Belgique sans ressources, le Ministère de l'Intérieur leur dit: vous voulez l'aide sociale? Vous l'aurez en nature au centre d'accueil de Hout si Plout et nulle part ailleurs! Même s'ils ont de la famille ou des gens qu'ils connaissent en Belgique, ils sont obligés d'aller s'enterrer quelques mois dans ces ghettos.
Et s'ils ne veulent pas, s'ils veulent vivre où ils veulent: "très bien mais vous n'avez pas l'aide sociale!"
Cool, les autorités belges y gagnent sur tous les plans.
Et puis, quand leur demande d'asile a été rejetée par le commissariat Général aux réfugiés, ils sont d'office transférés dans trois ou quatre centre ouverts spéciaux: Florennes, Kapelle, Bevingen et peut-être un autre. Là, ils sont parfois arrêtés par la police à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et rapatriés d'autorité, même s'ils ont formé un recours au Conseil d'Etat contre la décision de rejet du Com. Gén aux réf. En principe, c'est contraire aux art. 3 et 13 de la Convention européenne des droits de l'homme d'expulser un dem. d'az. alors que son recours au conseil d'Etat est en examen; mais il y a peu de recours là-contre devant la CEDH de Strasbourg, puisque par hypothèse, si l'étranger hors UE a été expulsé, les relations avec l'UE sont rompues. C'est bien cool pour les autorités, ça!
Mais même indépendamment des expulsions forcées à partir des trois ou quatre centres ouverts pré-cités, c'est peu humain et d'ailleurs contraire aux droits de l'homme de limiter le lieu de résidence des candidats réfugiés. C'est contraire à un article du protocole n°4 de la Convention pré-citée qui dit que toute personne en séjour légal dans un pays signataire de la Convention, a le droit de circuler et d'habiter où elle veut dans ce pays. Le demandeur d'asile est en séjour légal (même si c'est un séjour précaire) jusqu'à ce qu'il soit débouté. Des recours au Conseil d'Etat ont été introduits contre des décisions du Ministre de l'Intérieur d'inscription obligatoire en centre ouvert, mais il faut attendre les décisions, et en attendant, le Ministre de l'Intérieur multiplie ce genre de décisions.
J'ai entendu à la radio récemment que le gouvernement belge voulait faire appliquer plus fermement un certain "plan de répartition" des demandeurs d'asile dans les différentes communes de Belgique, qui est déjà inscrit dans l'art. 54 de la loi du 15 décembre 80 sur les étrangers. Actuellement, on ne demande pas aux demandeurs d'asile de résider effectivement dans leur "lieu obligatoire d'inscription" si celui-ci est une commune et non un centre ouvert. Il y a ainsi beaucoup d'étrangers qui vivent à Bruxelles et qui reçoivent l'aide sociale du CPAS d'Hout Si Plout. Eh bien, le gouvernement belge voudrait que cela cesse. Ca le dérange que les demandeurs d'asile préfèrent presque tous habiter dans les grandes villes. Il veut les répartir d'autorité, et mieux savoir à tout moment où ils habitent vraiment.
Il y a tout lieu de penser que l'assignation des demandeurs d'asile dans des zones et des lieux déterminés est une idée européenne et pas seulement allemande; une idée que les différents pays d'Europe sont invités à appliquer chacun à leur manière, et une idée qui pourrait venir perturber la vie déjà précaire des dem. d'az. en Belgique
En manifestant contre la loi allemande, on manifeste aussi contre la loi belge et contre d'autres lois ou projets de loi en Europe. Et la lutte s'internationalise!