arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'« antisémitisme » : une hostilité contre les Juifs
by Polux Monday July 22, 2002 at 12:30 PM

Genèse du terme et signification commune

Très régulièrement surgit sous la plume de certains antisémites, le plus souvent à l'occasion de critiques " antisionistes " (1) camouflant une charge antisémite, l'argument comme quoi ils ne sont pas antisémites, parce qu'ils ne sont pas hostiles aux Arabes et que les Arabes sont des sémites. Les déclinaisons de cette protestation de " non antisémitisme " sont multiples. On a vu également des Arabes antisémites protester de ce qu'ils ne pouvaient pas être antisémites puisqu'ils seraient " sémites ". On verra d'autres personnes nier simplement qu'un " sentiment " ou une attitude portant le nom d'" antisémitisme " puisse exister (2).
Nous considérons le mot " antisémitisme " dans son acceptation courante, c'est-à-dire dans son sens commun d'hostilité aux Juifs parce que juifs. Nous ne nous préoccupons pas des distinctions entre " antisémitisme " et " anti-judaïsme ". En effet, nous ne discutons pas ici des modalités de cette hostilité, mais du fait que l'objet de cette hostilité antisémite ce sont les Juifs et personne d'autre.
" Antisémitisme " signifie, dans son acceptation commune, et pour reprendre l'Encyclopédie Universalis:
" une attitude d'hostilité à l'égard des minorités juives, quel que soit, d'ailleurs, le motif de cette hostilité ".
Tous les dictionnaires, toutes les encyclopédies que l'on pourra consulter rediront la même chose avec des formulations différentes. On ne trouvera nulle part une définition qui ne relève pas d'une hostilité aux Juifs, et seulement aux Juifs.
Hélas, si l'on peut dire, l'étymologie du mot est défectueuse à deux titres. La paternité du mot est généralement attribuée à Wilhelm Marr, publiciste allemand de la seconde moitié du XIXe siècle, auteur d'un pamphlet anti-juif en 1879, La victoire du judaisme sur la germanité considérée d'un point de vue non confessionnel (3), vite devenu un gros succès. Marr souhaitait nommer un nouveau type d'hostilité contre les Juifs : une hostilité raciale, raciste (4). Pour marquer le caractère plus exclusivement religieux, Marr utilisa le mot " antisémitisme " à partir de l'automne 1879. Il commettait une double erreur. D'abord Marr considérait que les Juifs étaient de " race sémite ". Cette première erreur ne saurait surprendre dans le contexte culturel et " savant " de l'époque. Bien que l'adjectif " sémite " ne saurait désigner qu'une famille de langues (à laquelle appartient l'hébreu) et certainement pas une " race ", dans la seconde moitié du XIXe siècle, une distinction spécifiquement raciale entre " aryens " et " sémites " s'était imposée même parmi les intellectuels, notamment chez un savant comme Renan, teintée d'un fort dénigrement envers la " race sémite " (5). La seconde erreur étymologique de Marr, qu'on peut à la rigueur interpréter dans son contexte européen, consistait en une réduction absurde du terme " sémite " aux seuls Juifs. En effet, la famille des langues sémites comprend bien d'autres langues que l'hébreu (l'arabe, l'araméen, le babylonien, l'assyrien, l'éthiopien). L'abus de langage de Marr, et bientôt de bien d'autres, ramenait l'hostilité raciste envers les " sémites " contre les seuls Juifs (6). En tout état de cause, dès le début des années 1880 le terme " antisémitisme " et ses déclinaisons se répandent en Europe (7).
Nonosbstant cette étymologie défectueuse, le terme mal formé d'" antisémitisme ", n'a jamais signifié, à partir de la fin des années 1870, la haine des " Sémites " en général (dans son acceptation ethnicisante erronée), Arabes compris, mais uniquement la haine des Juifs. Il est entré dans l'usage commun pour recouvrir toutes les formes d'hostilité à l'endroit des Juifs et du judaïsme à travers les siècles, sans jamais viser ni d'autres populations ni d'autres cultures.
Rappelons quelques points de chronologie autour de l'émergence du mot " antisémitisme "

Préexistence de formes de judéophobies non raciales, dont, mais pas seulement, un antijudaïsme religieux " traditionnel ".

Constitution progressive d'une doctrine judéophobe héritant des formes précédantes, mais caractérisée par le fait que le mal absolu attribué aux Juifs n'est plus une caractéristique religieuse ou culturelle, mais une caractéristique raciale. Cette nouvelle judéophobie est de nature " scientifique ", et s'inspire largement, entre autres d'un Darwinisme mal compris, tout en puisant chez les philologues racistes comme Max Müller en Allemagne, ou Ernest Renan en France.

Wilhelm Marr prend conscience de cette évolution et de la nature inédite (8) de cette judéophobie " scientifique ". Wilhelm Marr et son entourage utilisent et popularisent le terme " antisémitisme ", au début des années 1880, pour décrire ce racisme dirigé -- uniquement -- contre les Juifs.

Entrée du mot " antisémitisme " dans l'usage courant pour désigner toute forme d'hostilité aux Juifs, la connotation racialiste s'estompant progressivement.
L'antisémitisme ne vise pas les " sémites ", pour la double raison du caractère impropre de ce terme pour désigner une population, et de la cible, limitée aux Juifs, de cette hostilité, contrairement à ce qu'un intervenant du groupe de discussion fr.soc.histoire persistait à écrire en 2001 (9). L'étymologie défaillante du terme ne saurait être invoquée pour travestir sa signification réelle.
Nous concluerons sur les tentatives de présentation frauduleuse de la signification du mot " antisémitisme ", en laissant la parole à deux auteurs exemplaires. Maxime Rodinson écrit:
" Naturellement, je prends "antisémite" au sens habituel de haine des Juifs, en eux-mêmes considérés comme dotés d'une essence néfaste. Il est contraire à l'étymologie, mais l'étymologie n'a jamais servi de règle à l'usage sémantique d'un mot. D'où la vanité de l'argument de certains Arabes : nous ne pouvons être antisémites puisque nous sommes des Sémites aussi. " (10)
Et Bernard Lewis écrit:
" On prétend parfois qu'étant eux-mêmes des sémites, les Arabes ne sauraient être antisémites. Une telle affirmation est absurde pour deux raisons. En effet, appliqué à des groupes humains aussi hétérogènes que les Arabes ou les Juifs, le terme de "sémite" n'a aucun sens, et l'on peut même gager que son emploi est en soi un signe sinon de racisme, du moins d'ignorance ou de mauvaise foi. D'autre part, l'antisémitisme a toujours eu pour unique cible les Juifs; tous les autres peuples, y compris les Arabes, sont donc libres de s'en réclamer. " (11)


Notes.
1) L'auteur du présent article considère que la critique d'Israël ne relève pas consubstantiellement de l'antisémitisme, mais qu'il ne faut pas refuser de voir l'antisémitisme lorsqu'il se déguise sous les oripeaux de " l'antisionisme ". Par exemple, le négationniste Serge Thion est avant tout un antisémite. Sur ces questions, on renverra notamment à l'ouvrage de Bernard Lewis, Sémites et antisémites, Presse Pocket, 1991, p. 146 -- 1ère édition Fayard, 1987. Nous considérons également qu'un antisionisme radical qui se donne pour but la destruction de l'état d'Israël relève le plus souvent aujourd'hui de l'antisémitisme.

2). Il n'est pas inintéressant de noter que le guru posthume des négationnistes, l'imposteur Paul Rassinier, a lui-même usé de cette rhétorique: " Luther n'était pas un anti-sémite, mais un anti-juif, ce qui est bien différent... Les historiens considèrent, en effet, qu'il y eut huit peuples sémitiques (Assyriens, Chaldéens, Phéniciens, Hébreux, Samaritains, Syriaques, Arabes et Ethiopiens) dont trois au moins existent encore aujourd'hui (Arabes, Hébreux ou juifs et Éthiopiens) et ce n'est qu'aux juifs que le catholicisme moyenâgeux et Luther en avaient ". (Paul Rassinier, Le Drame des Juifs Européens, Les Sept Couleurs, 1964, p. 28). Rassinier se contredit quelques lignes plus bas en écrivant que le " National-Socialisme était antisémite ", et entretenait d'excellentes relations avec les Arabes. Remarquons que dans un cas, Rassinier utilise un tiret et pas dans l'autre (voir fin de la note 4).

3) Der Sieg des Judenthums über das Germanenthum vom nicht confessionnellen Standpunkt aus betrachtet, von W. Marr., Berne, Rudolph Costenoble, 1879. Ce libelle de 50 pages porte le sous-titre " vae victis! ". Il arrive très fréquemment qu'on donne pour date de publication de cet ouvrage l'année 1873. Il s'agit d'une erreur qui a pour corollaire encore plus fréquent de dater l'apparition " officielle " du terme " antisémitisme " de l'année 1873 alors même que le pamphlet ne contient pas encore le terme. La date de publication, vérifiée par l'auteur sur un exemplaire original, est confirmée par les réactions à cette publication dans le Allgemeine Zeitung des Judenthums du 18 mars 1879 (Jacob Katz, From Prejudice to Destruction. Anti-Semitism [sic], 1700-1933, Harvard University Press, 1994 -- 1ère éd. 1980 --, p. 363). L'originalité de Marr consiste moins dans le contenu raciste de son pamphlet que dans le fait qu'il isole l'argumentaire judéophobe de tout contexte politique et social et rend sa critique des Juifs, autonome (Jacob Katz, ibid., p. 260). #

4) Voir Léon Poliakov, Histoire de l'antisémitisme, 2. L'âge de la science, Seuil, 1991, p. 273 et suiv. Contrairement à ce qui est souvent avancé Wilhelm Marr n'est pas l'inventeur du terme " antisémitisme ", mais l'un de ses premiers et principaux propagateurs, dans son sens d'hostilité aux Juifs. Sur la première occurence du terme " antisémite ", en 1860, dans un autre sens que celui qu'il a acquis avec Marr, voir note 6. En 1865, on peut relever le terme " antisemitische " dans le sens de " non-sémite ", dans le Staatslexikon de Rotteck et Weckler, à l'article " Semitische Völker " (voir Reinhard Rürup, Emanzipation und Antisemitismus: Studien zur "Judenfrage" der bürgerlichen Gesellschaft, Göttingen, 1975, p. 95 et 174. Le chapitre IV de l'ouvrage de Rürup qui étudie l'émergence du terme " antisémitisme ", intitulé " Antisemitismus -- Entsehung, Funktion und Geschichte eines Begriffs ", co-rédigé avec Thomas Nipperdey, demeure une lecture incontournable sur les conditions de l'émergence du terme et des réalités qu'il recouvre). Le 2 septembre 1879, le principal journal juif d'Allemagne rapporte avoir reçu des informations anonymes de Hambourg selon lesquelles Wilhelm Marr " a trouvé des amis grâce auxquels l'hebdomadaire antisémite pourra être créé " (er habe Freunde gefunden und durch diese werde das "antisemitische Wochenblatt" zu Stande kommen) (Allgemeine Zeitung des Judenthums, 2 septembre 1879, p. 564, cité par David Engel, " The Concept of Antisemitism in the Historical Scholarship of Amos Funkenstein ", Jewish Social Studies vol. 6, no 1, automne 1999, note 2. Je remercie vivement Nicolas Bernard qui, le premier, a attiré mon attention sur cet article). Peu après, Marr annonce dans son journal nouvellement fondé, le Deutsche Woche, la prochaine fondation d'une " association antijuive " (Antijüdischer Verein) (Jacob Katz, From Prejudice to Detruction. Anti-Semitism, 1700-1933, op. cit., p. 261). En ces premiers jours d'octobre 1879, c'est finalement à la fondation d'une " ligue antisémite " (Antisemiten-Liga) que Wilhelm Marr participe (Moshe Zimmermann, Wilhelm Marr: The Patriarch of Antisemitism, New York, 1986, p. 91-92, cité par David Engel, ibid.. Jacob Katz, op. cit., p. 261). Plusieurs autres associations utilisant les mots " antisemitisch " ou " Antisemit " apparaîssent dans les mois qui suivent; dès novembre 1879, Heinrich von Treitschke mentionne l'existence d'" associations antisémites " (Antisemitenvereine) destinées à combattre la possibilité " que des millénaires de bonnes lignées allemandes soient suivies d'un âge de culture mixte judéo-allemande " (" Unsere Aussichten ", in Der Berliner Antisemitismusstreit, Walter Boehlich (ed), Frankfurt am Main, 1965, p. 9-10, cité par David Engel, ibid.). Pour David Engel, l'utilisation du terme " antisémitisme " dans son acception d'hostilité aux Juifs, se cristalise à l'occasion de l'intense activité électorale de cette période: c'est le moment d'organiser le combat énoncé par Treitschke et d'en formuler les enjeux sous formes de propositions électorales. L'utilisation du terme ne se généralise cependant qu'à partir de 1881 (Reinhard Rürup, Emanzipation und Antisemitismus: Studien zur "Judenfrage" der bürgerlichen Gesellschaft, Göttingen, 1975, p. 102-3, cité par David Engel, ibid.). Sur l'environnement socio-politique et culturel de cette période, voir également Saul Friedländer, L'antisémitisme nazi. Histoire d'une psychose collective, Seuil, 1971, chapitre 2. Insistons sur le fait que Marr n'inventait évidemment pas l'antisémitisme racial; il ne faisait qu'identifier formellement un type d'hostilité qui avait commencé à apparaître au milieu du siècle. D'autre part, le terme original allemand ne comporte pas de tiret entre " anti " et " semit "; l'usage, plutôt anglo-saxon, qui consiste à insérer un tiret est à la fois impropre en ce qu'il accentue l'erreur étymologique originelle et parce qu'il n'est pas conforme à l'original allemand qui, au moins, ne commettait pas cette section sur-, et mal, signifiante. Bon nombre de tenants francophones d'un " antisémitisme " non dirigé contre les seuls Juifs écrivent " anti-sémitisme ". Malheureusement, presque toute l'historiographie anglo-saxonne (y compris George Mosse et Jacob Katz, mais pas Gavin Langmuir) commet le même abus. Sur ce sujet, voir Shmuel Almog, " What's in a Hyphen? ", SICSA Report: Newsletter of the Vidal Sassoon International Center for the Study of Antisemitism, été 1989.

5) Le terme " aryen " quant à lui désignait initialement un groupe de langues (sanskrit et langues proches, védique, sanskrit classique, prakrits, pali, hindi, hindoustani, bengali, gujarati, marathi, cinghalais, etc.) parlées par des peuples qui ont envahi l'Inde à l'époque préhistorique. Faut-il rappeler que les Allemands, les Germains ou les Scandinaces n'ont jamais parlé de langue " aryenne "? Quelques trop rares anthropologues au XIXe siècle soulignèrent l'ineptie de l'amalgame langue-race, fruit de ce que Léon Poliakov appelle " la tyrannie des linguistes " (Léon Poliakov, Le mythe aryen, Pocket, 1994, p. 327). Le grand précurseur d'une anthropologie culturelle que fut Edward B. Tylor (1832-1917) écrivait: " La langue d'un homme n'est pas une preuve sûre et certaine de sa filiation. L'anthropologie a beaucoup péché en traitant les langues et les races comme si elle coïncidaient toujours et avec exactitude. " (E. B. Tylor, Anthropology, An introduction to the study of man..., Londres, 1881, p. 152, cité par Léon Poliakov, op. cit., p. 330). Max Müller et Ernest Renan portent une très lourde responsabilité dans la vulgarisation de l'amalgame langue-race. Si lourde qu'après 1871 ils se rétractèrent tous deux, rétractations qui passèrent évidemment inaperçues. Citons cependant Müller: " Parler d'un crâne aryen est aussi ridicule que de parler d'une grammaire dolichocéphale. Il existe des langues aryennes et sémitiques, mais il est antiscientifique de parler, à moins de se rendre compte de la licence qu'on se donne de la race aryenne du sang, ou de crânes aryens " (Cité par Léon Poliakov, Le racisme, Seghers, 1976, p. 73. Voir aussi Léon Poliakov, Le mythe aryen, op. cit., p. 260). Sur la genèse de l'opposition Ayrens-Sémites et de son extension du domaine linguistique au domaine culturel, et dans une moindre mesure " racial ", voir Maurice Olender, Les langues du Paradis. Aryens et Sémites : un couple providentiel, Seuil, coll. Points Essais, 1989. Notons que Renan demeurerait un raciste ordinaire convaincu jusqu'à la fin de sa vie puisqu'il écrivait encore en 1890 que " l'inégalité des races [était] constatée " (cité par Léon Poliakov, Le mythe aryen, op. cit., p. 351). Nous ne nous apesantirons pas ici sur ses justifications de la domination des blancs sur les noirs, dont il faut toutefois rappeler qu'elles n'étaient que le produit d'un racisme largement répandu dans les mentalités de l'époque...

6) Renan, cependant ne commettait pas, dans les années 1850-1860, une telle erreur. Son cas vaut qu'on s'y attarde. Il est le fondateur d'un antisémitisme savant et racialiste, en France (Pierre-André Taguieff, " Quand on pensait le monde en termes de races ", entretien, L'Histoire, n° 214, octobre 1997. Voir aussi Léon PoliakovLe mythe aryen, op. cit., p. 260-263). Renan pensait qu'il existait un " sémitisme ", sorte d'agrégat des tendances naturelles, instinctives, de la " race sémitique ". Et Renan montrait un certain mépris envers ce " sémitisme ", hostilité essentialisante, raciste, visant tous ceux qu'il tenait comme appartenant à la race " sémitique ", les Hébreux évidemment, mais aussi les Arabes, et tous les peuples habituellement considérés comme " sémites ". Aux " sémites ", secs, fanatiques, incapables de science, Renan oppose systématiquement les " Aryens ", ou les " Indo-européens " artistes, créatifs, politiques, philosophes, humanisantla stricte religiosité " sémitique " en un universel christianisme. Dans plusieurs textes majeurs de 1855 à 1862, Renan martèle sa conviction de l'infériorité raciale des " sémites ". Il s'agit notamment de son Histoire générale et système comparé des langues sémitiques, 1855 (repris dans Oeuvres complètes, Calmann-Lévy, 1947, t. VIII); des " Nouvelles considérations sur les peuples sémitiques et en particulier sur leur tendance au monothéisme ", Journal Asiatique, Cinquième série, tome XIII, février-mars 1859; et de son " Discours d'ouverture du cours de langue hébraïque , chaldaïque et syriaque au Collège de France ", De la part des peuples sémitiques dans l'histoire de la civilisation, Michel Lévy Frères, 1862. Renan écrivait en 1855 que la race sémitique " représente réellement une combinaison inférieure de la nature humaine " et " se reconnaît presque uniquement à des caractères négatifs " (Histoire générale et système comparé des langues sémitiques, citée dans L'Histoire, n° 214, octobre 1997, p. 37). On pourrait multiplier les citations racistes de Renan contre les " sémites " et contre le " sémitisme ", cette fiction inventée par Renan qui désigne par là une mentalité véritablement raciale des sémites. Renan devient le fondateur en France d'un " anti-sémitisme ", au sens strict, plus que, bien qu'il le contienne, d'un " antisémitisme " seulement hostile aux Juifs. Le philosophe et philologue allemand Heymann Steinthal identifie dès 1860 ce préjugé contre le " sémitisme ". Il publie une longue critique de l'article de Renan, " Nouvelles considérations sur les peuples sémitiques et en particulier sur leur tendance au monothéisme ", paru en 1859 dans le Journal Asiatique. L'article de Steinthal, " Zur Charakteristik der Semitischen Völker " paraît en 1860 dans le numéro 4 de la revue qu'il dirige, Zeitschrift fur Völkerpsychologie und Sprachwissenschaft. Steinthal critique le jugement négatif de Renan sur le monothéisme et surtout le fait que Renan fasse de la religion un instinct, c'est-à-dire un " instinct racial " des " sémites ", et non un processus culturel. La même année, Moritz Steinchneider fait un compterendu de l'article de Steinthal dans lequel il fustige les " antisemitischen Vorurtheile " (les préjugés antisémites) de Renan (Moritz Steinchneider, Hebraëische Bibliographie; Blätter für neuere und ältere Literatur des Judenthums, vol. III, A. Asher & Comp., Berlin, 1860, p. 16). C'est sans doute la toute première fois que le mot " antisémite " est utilisé. Mais il l'est dans un sens -- l'hostilité de Renan au " sémitisme " ne vise pas, très loin de là, les seuls Juifs -- qui ne sera pas celui imposé par Marr vingt ans plus tard, dont l'hostilité ne visait que les Juifs. La première apparition du terme dont il est question ici n'a donc pas essaimé et ne saurait remettre en cause la signification prise par le terme " antisémitisme " à partir de 1879. Rappelons enfin que Jules Soury et Drumont, qui ont lu Renan avec attention, reprendront contre les seuls Juifs les reproches que Renan adressait aux " sémites " en général. Comme tous les antisémites qui les suivront. L'" anti-sémitisme " pseudo-savant, et raciste, de Renan fournit, en France, une caution " scientifique " à l'antisémitisme de la seconde moitié du XIXème siècle et de la première moitié du XXème.

7) Il faut noter cependant que ceux qui se désignaient eux-mêmes commes " antisémites " au début des années 1880 étaient loin de représenter le même type d'hostilité aux Juifs. Tous ne se réclamaient pas d'un racialisme aussi radical que celui de Marr et nombreux puisaient encore dans des argumentaires à base religieuse. Voir David Engel, " The Concept of Antisemitism in the Historical Scholarship of Amos Funkenstein ", op. cit., note 40. Voir aussi Reinhard Rürup, op. cit.. De fait, dès les années 1880, le nombre d'associations et journaux utilisant le terme " antisémite " ne présentent pas l'uniformité idéologique dont on a voulu investir ce terme en se basant sur les conditions de son émergence: le terme " antisémitisme " échappe rapidement à la stricte dimension racialiste à laquelle Marr et son entourage l'associait et prend un sens plus général. Helmut Berding peut écrire: " Si cette notion [d'antisémitisme] totalement inutilisable d'un point de vue analytique connut un tel succès, c'était grâce à l'imprécision de son contenu. Elle devint ainsi un concept fourre-tout, dans lequel on pouvait rassembler tous les courants, même si leurs mobiles et leurs objectifs étaient différents. Ce nouveau concept se transforma en slogan et donna un contenu émotionnel et politique aux positions antijuives qui existaient déjà à l'état latent. Avec son caractère pseudo-scientifique, le terme d'"antisémitisme" donnait l'impression que l'on pouvait justifier rationnellement les accusations portées contre les juifs. " (Helmut Berding, Histoire de l'antisémitisme en Allemagne, Editions de la Maison des sciences de l'homme Paris, 1991, p. 77-78). Les protestations contemporaines, visant à re-confiner le terme à une hostilité judéophobe raciste ne tiennent pas compte de son histoire même. Il s'agit d'ailleurs d'une caricature de la distinction par Hannah Arendt d'une hostilité religieuse/laïque (voir sa préface, dans Sur l'antisémitisme, Seuil, 1984 -- 1ère édition 1973). Encore cette distinction doit-elle être revue à la lumière des travaux de Gavin I. Langmuir (Toward a definition of antisemitism, University of California Press, 1990 et History, religion and antisemitism, University of California Press, 1990). L'utilisation générique du terme " antisémitisme " pour désigner toute forme d'hostilité aux Juifs n'est plus en tous cas, à l'examen même de la genèse du terme et de ses premières utilisations, un abus aussi grave qu'on a pu le dire...

8) Une judéophobie biologisante, proto-raciste, était cependant déjà apparue en Espagne, avec les décrets sur la Limpieza de Sangre. Voir Yosef Hayim Yerushalmi, " L'antisémitisme racial est-il apparu au XXe siècle? De la limpieza de sangre espagnole au nazisme: continuités et ruptures ", Esprit, n#o# 190, mars-avril 1993. D'autre part il convient de souligner que la judéophobie de Marr a évolué entre 1860 et la fin des années 1870. Il s'agissait au départ d'une hostilité à la communauté juive constituée religieusement (l'ouvrage qu'il publie en 1862, Judenspiegel, est dirigé contre la communauté juive orthodoxe et le judaïsme) qui lui fait conclure par un appel à l'assimilation des Juifs. Il n'en était pas encore à dénoncer des caractéristiques raciales, immuables, rendant les Juifs inassimilables... (Jacob Katz, From Prejudice to Detruction. Anti-Semitism [sic], 1700-1933, Harvard University Press, 1994 -- 1ère éd. 1980 --, p. 207-208). Il n'y a évidemment pas rupture brutale dans les attitudes judéophobes de ceux qui se nomment eux-mêmes " antisémites ", quant aux causes de l'infériorité morale (entre autres) des Juifs. Les mêmes voient leur attitude évoluer ou mêlent plusieurs types d'explications (religieuses, raciales). Voir Jacob Katz, ibid., p. 268-271. En fait, le motif principal de l'évolution allemande d'une judéophobie religieuse assimilationniste à une judéophobie d'alibi racial semble être l'émancipation officielle des Juifs en Allemagne, qui se produit au milieu du siècle. C'est le rejet de l'émancipation des Juifs qui fonderait " l'antisémitisme " (David Engel, " The Concept of Antisemitism in the Historical Scholarship of Amos Funkenstein ", op. cit., p. 118-119).

9) Dans une critique de la législation actuelle interdisant les discours antisémites, Gaëtan Moreau écrivait le 15 août 2001: " vous prenez donc les sémites pour des gens à l'intellect tellement limité qu'ils ont besoin d'être assimilé [sic] à des enfants pour être défendu [re-sic] et donc avoir des lois spécifiques ? Intéressant... " (Gaëtan Moreau <gemini@bonbon.net>, fr.soc.histoire, 15 août 2001, Message-ID: <1hnjntctn5a5gmkum0ik2s4l3ojps8flm8@club.chanzy.org>). L'auteur du présent article lui ayant demandé ce qu'il entendait par " sémites ", la réponse suivante lui fut faite: " Quand [re-sic] aux sémites, ce n'est jamais que ce [re-sic] qui sont visé [re-sic] par les antisémites " (Gaëtan Moreau <gemini@bonbon.net>, " Re: 133 mois d'infamie ", fr.soc.histoire, 17 août 2001, Message-ID: <tu3pnt0ttms5388lfu6jnusm4kg2oel7m5@club.chanzy.org>). Est-il besoin de souligner le caractère erroné de l'utilisation du terme " sémites " dans ce contexte? On remarquera le retournement tautologique des définitions sémites/antisémites. Il est ici impossible de ne pas renvoyer à Roland Barthes sur la tautologie, " Racine est Racine ", dans Mythologies, Seuil, 1994, 1ère éd. 1957. Barthes écrit: " Il est bien vrai que la tautologie est toujours agressive : elle signifie une rupture rageuse entre l'intelligence et son objet, la menace arrogante d'un ordre où l'on ne penserait pas. [...] le tautologue coupe avec rage tout ce qui pousse autour de lui, et qui pourrait l'étouffer. [...] la tautologie dispense d'avoir des idées, mais en même temps s'enfle à faire de cette licence une dure loi morale; d'où son succès : la paresse est promue au rang de rigueur. " (Roland Barthes, op. cit., p. 97-98).

10) Maxime Rodinson, Peuple juif ou problème juif?, Librairie François Maspero, 1981, p. 351, note 14.

11) Bernard Lewis, Sémites et antisémites, Presse Pocket, 1991, p. 146 -- 1ère édition Fayard, 1987.

ça a le mérite d'être clair
by Christophe R. Monday July 22, 2002 at 12:55 PM


Clair et bien documenté.
Certains ignorants ou de mauvaise foi ne pourront plus jouer avec les mots.
Merci Polux.

Wilhelm Marr venait de la gauche
by Peter Zegers Monday July 22, 2002 at 11:26 PM
peter_zegers@runbox.no

Un détail piquant dans tout cela c'est que Wilhelm Marr était de gauche au début (au moins d'après Max Nettlau, "Geschichte der Anarchie. Band I: Der Vorfrühling der Anarchie" (Duisburg, 1993; pp. 161-162) en français: "Histoire de l'anarchie" (Editions du cercle, 1971; p. 71).

Hitler en herbes
by Dominique Tuesday July 23, 2002 at 01:41 AM
dominique_pifpaf@hotmail.com

C'est étonnant le nombre de Hitler en herbe que l'on rencontre sur Indy.

Alors que les juifs eux-mêmes nous démontrent qu'il est faux d'assimiler l'antisionisme à de l'antisémitisme, ils n'ont pas peur du ridicule et persiste à jouer les dictateurs en herbe de la pensée unique en présentant des infos intéressantes et en les détournant pour faire un procés d'intention contre la majorité des intervenants qui osent dire un mot contre le sionisme.

En effet, avant-guerre, l'hostilité face au sionisme s'est développée avant tout parmi le plus grand nombre des rabbins et ce pendant que l'Europe et les américains favorisaient la montée au pouvoir d'Hitler pour contrer le bolchévisme. Cette mentalité existait encore aprés la guerre, à tel point qu'aprés la fin de celle-ci, Churchill s'écriat: "Nous n'avons pas tué le bon cochon.".

Ces rabbins antisionistes furent massacré par les nazis tandis que ces mêmes nazis favorisaient les sionistes, c'est à dire les juifs désireux de quitter l'Allemagne et l'Europe pour s'installer en Palestine.
Il y a peu, les rabbins de l'état de New-York ont rapellé que l'antisionisme est aussi l'affaire des juifs par un vibrant appel:
Q - Pourquoi s'agit-il, en l'occurrence, d'un problème urgent ?
R - Aujourd'hui, le sionisme apparaît nu devant le peuple juif et aussi devant l'ensemble de l'humanité : c'est une entreprise qui a échoué. Les fondateurs du sionisme (tous des Juifs qui avaient rejeté leur foi ancestrale) proclamaient que le sionisme allait résoudre le problème de l'exil et de la souffrance des Juifs. Il allait offrir un abri sûr à tous les Juifs du monde. Plus d'un siècle après, il a apporté la démonstration qu'il était incapable de mener à bien ne serait-ce que la tâche considérablement moins grandiose qui consisterait à protéger les Juifs qui vivent d'ores et déjà en Terre Sainte.

Q - Mais l'Etat a survécu, non ?
R - C'est faire preuve d'humour noir que de voir dans un gouvernement qui a fait subir à ses citoyens cinq guerres et d'incessantes souffrances une "survie" désirable. Combien encore de sang devra-t-il être versé avant que les Juifs se débarrassent, enfin, des chaînes de la domination sioniste du monde et commencent à remettre en cause les prétendues racines de cette idéologie ?

Q - A quelles racines prétendues faites-vous allusion ?
R - Le noyau de la pensée sioniste est le dogme, vieux d'au moins un siècle, selon lequel l'exil des Juifs résulte d'une action humaine, en l'occurrence, (prétendument) de la supériorité militaire de l'armée romaine, qui a détruit le Temple (de Jérusalem, 70 après J.C., ndt) et que, de ce fait, on peut mettre fin à cette diaspora par l'action militaire et politique. Cette lecture erronée et réductionniste de l'histoire juive a représenté un schisme d'avec deux mille ans de croyance biblique et de tradition. Les Juifs ont toujours vu dans leur exil une punition Divine. Il pensaient que le seul moyen de leur délivrance était de se repentir et de faire de bonnes actions. En procédant à une projection du drame de l'histoire juive en ces termes matérialistes et séculiers, le sionisme s'attaquait à l'essence-même de l'odyssée spirituelle du peuple de la Torah. Cette entreprise était vouée à l'échec.

Q - Pourquoi était-elle condamnée ?
R - Parce que le Talmud et le Midrash nous mettent en garde depuis toujours contre toute tentative de mettre fin à l'exil des Juifs, car de cela ne pourraient résulter que des massacres incessants et horribles. Et aussi parce qu'il est tout simplement impossible, du point de vue métaphysique, que ce qui n'est qu'un rejet du judaïsme, conduit par des gens qui renient la Torah, puisse prétendre diriger et représenter le peuple juif avec une quelconque chance de succès.

Q - Alors, dans ce cas, comment se fait-il que le sionisme soit si populaire ?
R - Après les terribles destructions de la seconde guerre mondiale, les Juifs européens avaient perdu la plupart de leurs grands dirigeants communautaires. De plus, il y avait une confusion générale qui finit par s'emparer de l'esprit de nombre de survivants. Le monde non-juif était anxieux de s'amender de sa passivité durant l'Holocauste. De là, le succès du sionisme, en 1948. Toutefois, une lecture dépassionnée de l'histoire juive amène à la conclusion que, dès son apparition, le sionisme a été rejeté par l'immense majorité des Juifs croyants et observant les préceptes de la Torah.

Q - Cette opposition était-elle motivée par la seule philosophie du sionisme ?
R - Non. En réalité, ce qui horrifiait ces Juifs pieux, c'étaient les agissements des sionistes, tant avant qu'ils accèdent au pouvoir qu'après la création de l'Etat, car ces agissements étaient révélateurs de la véritable nature de ce mouvement. L'Etat israélien a depuis fort longtemps combattu la pratique juive. Il a violé des sépultures juives afin d'effectuer des fouilles archéologiques, désacralisé des corps en procédant à des autopsies à la chaîne, persisté à maintenir la décadence des moeurs que représentent des régiments mixtes... la liste serait interminable...

Q - Mais vous admettez sûrement, aujourd'hui, que l'Etat est un fait, et qu'il ne pourrait disparaître qu'au prix d'énormes pertes en vies de Juifs ?
R - Ce qui est sûr, c'est qu'il ne survit qu'au prix d'énormes pertes en vies de Juifs ! Nous savons ce que l'existence de l'état a coûté en matière de sang versé et de souffrances. Le prix à payer pour le démanteler est une inconnue. Toutefois, nous sommes convaincus que si le peuple juif se débarrassait sincèrement de l'idéologie sioniste, des moyens pacifiques seraient trouvés permettant d'en démanteler l'appareil de son pouvoir.

Q - Quel est l'objectif général de la manifestation de ce jour ?
R - Au-delà du but immédiat - la libération du rabbin Biton - nous nous sommes engagés à porter à la connaissance du monde entier que des non-croyants, même s'ils s'affublent du nom d'"Israël", exhibent l'étoile de David et installent force ménorahs (chandeliers à sept branches, ndt), n'ont aucun droit à parler au nom des Juifs du monde entier. Comme l'a dit Rav Saadya Gaon (882 - 942), un dirigeant babylonien du peuple juif post-talmudique, "nous ne sommes une nation qu'en vertu de la Torah". Toute formulation du judaïsme qui rejetterait la révélation au Mont Sinaï constitue une déformation de la (vraie) foi qui nous a été dictée (au Mont Sinaï), voilà plus de quatre mille ans.
Ceux qui ne professent pas les enseignements du Sinaï, bien que Juifs (probablement victimes eux-mêmes de l'époque d'hérésie généralisée dans laquelle nous vivons) ne sauraient être considérés représentatifs du Judaïsme.

Q - Avez-vous quelque espoir que votre message soit entendu ?
R - Aujourd'hui, plus que jamais auparavant, l'échec total de la folie sioniste est évident. Les plans de paix ont échoué. Le plus "grand" ténor de la droite, Ariel Sharon, a apporté lui-même la démonstration qu'il était totalement incapable de résoudre quoi que ce soit. Chaque jour, le nombre de morts augmente. Toutes les alternatives à l'intérieur des présupposés sionistes ont été essayées. Les gens sont désireux de dépasser les vieux clichés sépia et nourrissent de nouvelles solutions - qui sont, en réalité, éprouvées et traditionnelles. Le coût qu'entraîne le retard à remettre le sionisme en question s'alourdit de jour en jour.

Q - Si ce n'est plus Israël, qu'est-ce qui deviendra le centre d'intérêt des Juifs en Amérique et ailleurs dans le monde ?
R - Le foyer central de l'intérêt des Juifs à travers les siècles a toujours été le service du Tout Puissant à travers le respect de la Torah et les mitzvoth (les bonnes actions). C'était là le seul ordre du jour, pour le peuple juif, et il reste valable aujourd'hui. En s'efforçant d'observer le devoir de ne pas déroger à une droiture accompagnée de dignité sereine, avec l'aide du Créateur, nous pouvons nous rendre dignes d'inspirer et d'élever tous les hommes vers la paix dans le monde et le service de D...u.

Q - Le sionisme est-il contradictoire avec ce devoir (religieux) ?
R - Oui. Le sionisme entraîne les Juifs dans d'interminables conflits avec d'autres peuples. Il nous oblige à nous engager de manière agressive dans les guerres, les manoeuvres politiques et les pressions les plus diverses. Il ne s'agit là, en aucun cas, de valeurs juives. En exil, nous devons accepter notre statut et servir le Créateur, tout en cultivant la bonne volonté, l'honnêteté et des relations amicales envers tout notre entourage. Les rodomontades hautaines et le militarisme propres à l'Etat israélien ne sauraient en rien représenter des réponses appropriées à l'exil, ni à l'observance minimale d'un peuple tourné vers D...u, sincère et fraternel.

Q - Ainsi, votre programme... ?
R - C'est de prier pour un démantèlement pacifique de l'Etat d'Israël, afin d'encourager les Juifs, de par le monde, à couper les liens avec cet Etat et à proclamer devant l'humanité que le Judaïsme ne saurait en même temps accepter d'être représenté par des hérétiques et aspirer à de bonnes relations avec tous les hommes et toutes les nations.

Fin de citation

Nous ne sommes plus au XIXème sciècle mais au 21ème est force est de constater que les problèmes fondamentaux du monde n'ont fait qu'empirer au cours du sciècle passé. Si cela continue, le jugement dernier est pour dans pas longtemps et il sera l'oeuvre d'aucun Dieu mais bel et bien des hommes.

À la place de faire mousser des convictions personnelles qui ne font que masquer les problèmes, parlez nous de choses fondamentales, commes les 45 millions de personnes qui meurent de faim par année au nom d'un certain Darwinisme qui ne s'est jamais aussi bien porté que maintenant.
Parlez-nous de tous ces individus qui se font stérilisés chaque année (45% des femmes en âge de féconder dans certains pays, cela s'appelle le développement parait-il) au nom de l'eugénisme qui ne s'est jamais aussi bien porté qu'actuellement, même Hitler ne l'avait pas utilisé à une aussi grande échelle, il n'en avait pas les moyens mais d'autres actuellement ne se gènent pas.
Parlez-nous de ces millions de réfugiés et de sans emploi qui n'ont pas d'autre choix que d'assister impuissant à leur propre fin ou d'essayer de venir grossir les statistiques de chomage en émigrant dans les pays riches.

Tout le monde est bien d'accord de dire que l'antisémitisme comme tous les autres racismes est un scandale et doit être condamné et combattu. Alors arrétez de nous faire perdre notre temps et parlez nous de ce qu'il faut faire pour résoudre tous les problèmes qui frappent à notre porte et qui s'étalent sous nos yeux!

Racisme
by R.B. Tuesday July 23, 2002 at 09:32 AM

Le racisme ? Une hostilité contre desraces (présumées inférieures)
en France en 2001, les actes et les manifestations antimagrhégbines sont arrivées en premier dans le triste catalogue des actes racistes.
Et redire qu'être hostile à ce sionisme-là (celui qui prévaut depuis Herzl, qui l'avait imaginé en s'inspirant du colonialisme allemand, quand d'autres imaginaient tout autre chose) ce n'est pas être antisémite. Et c'est même un devoir quand on est juif. Je le suis.
Israël a trahi ses valeurs propres, les valeurs des droits de l'homme et toutes les valeurs démocratiques ; ce n'est pas la tuerie d'aujourd'hui à Gaza - 8 enfants tués - qui peut démentir ce fait.
Israêl aujourd'hui est clairement un état fasciste ; ça va dans le droit-fil de la pensée - si tant est qu'il pense vraiment - de Bush Jr.

Dominique démasqué !
by K Tuesday July 23, 2002 at 05:48 PM

Ca faisait longtemps qu'il tournait autour du pot, mais maitenant c'est officiel : Dominique est antisémite.

Lorsque Dominique-pifpaf dit : "Alors que les juifs eux-mêmes nous démontrent qu'il est faux d'assimiler l'antisionisme à de l'antisémitisme, ils n'ont pas peur du ridicule et persiste à jouer les dictateurs en herbe de la pensée unique en présentant des infos intéressantes et en les détournant pour faire un procés d'intention contre la majorité des intervenants qui osent dire un mot contre le sionisme." ; c'est un énoncé RACISTE au sens le plus littéral :

Il suppose que toute critique de l'antisémitisme provient des Juifs.
Il prétend que les Juifs dans leur ensemble sont des "dictateurs en herbe" qui défendent la politique d'Israël.

CQFD


RB, si tu es vraiment un anti-raciste, une phrase comme celle de Dominique-pifpaf devrait provoquer une potestation de ta part. Mais je n'en vois pas. D'ailleurs, tu n'as toujors pas répondu à ma question précédente. Alors je te la pose à nouveau :
Penses-tu que l'ensemble du peuple juif soit responsable des crimes de l'Etat d'israël ?

Pour plus de précisions, à propos des actes racistes anti-arabes ET anti-juifs en France, voici ce que dit le dernier rapport officiel de la CNCDH :

"Comment caractériser l'année 2001 ? pour ce faire, il est indispensable de rappeler que l'année 2000 avait été marquée par une très forte augmentation des violences et menaces racistes par rapport à l'année 1999 et aux quatre années précédentes :
progression déjà importante des actes racistes autres qu'antisémites, mais progression d'une ampleur tout à fait exceptionnelle des actes antisémites (multiplication par 13 des violences antisémites, et multiplication par plus de 10 des menaces antisémites, de 1999 à 2000, l'essentiel de cet accroissement se produisant dans le cours du dernier trimestre de l'année 2000, en corrélation évidente avec la deuxième Intifada au Proche-Orient).

Par rapport à ce pic vertigineux de l'année 2000, les données de l'année 2001 sont globalement en recul : 67 "actions violentes" au lieu de 149 et 334 "menaces" au lieu de 753. Si on analyse les chiffres d'un peu plus près, on constate que la décrue ne concerne pas les actes racistes autres qu'antisémites, qui continuent à augmenter en 2001 (+ 26 % environ) et qui affectent surtout les maghrébins (violence d'origine d'extrême droite, incidence certaine des évènements du 11 septembre en fin d'année) ; en revanche, la diminution des actes antisémites en 2001 est nette : 29 "actions violentes" au lieu de 119, 171 "menaces" au lieu de 624.

Mais il faut souligner que s'il est en baisse par rapport à l'année 2000, le nombre global d'actes antisémites reste beaucoup plus élevé que ce qu'il avait été pendant les cinq années précédentes, de 1995 à 1999."
http://www.commission-droits-homme.fr/binInfoGeneFr/affichageDepeche.cfm?iIdDepeche=59