arch/ive/ief (2000 - 2005)

Se méfier des médias
by Christophe R. Monday July 22, 2002 at 11:01 AM

Une famille de Jénine "ressuscite" après le passage des journalistes. Quand il est utile de vérifier l'info avant de la diffuser...

Le 19 Juillet 2002 Haaretz


A Jénine, la famille d'Abou Ali Abouès est ressuscitée mais le « Nouvel Observateur » ne publiera aucun rectificatif sur ce « massacre »

Ada Oushpiz revient sur l'un des personnages clés de la bataille médiatique de Jénine, en avril dernier, durant l'opération « Rempart ». A la faveur d'une levée partielle du couvre-feu imposé par Tsahal depuis le début de l'opération « Voie ferme », Oushpiz est retournée, il y a quelques jours, à Jénine. La journaliste du « Haaretz » s'est rendue devant la maison détruite d'Abou Ali Abouès. Elle rappelle que dans un reportage qu'elle qualifie de « négligeant » du « Nouvel Observateur », Abou Ali s'était lamenté sur sa femme et ses enfants « enterrés sous les décombres de sa maison, au cœur du camp de Jénine ». Oushpiz cite même un extrait du reportage du journaliste Benjamin Barthe. Abou Ali Abouès y déclare : « Ça sent la mort ici. Je suis certain que les corps de ma femme et de mes enfants se trouvent sous les décombres. Revenez dans une semaine et vous pourrez voir les corps » dit-il au journaliste du « Nouvel Obs ».
Mais, précise Ada Oushpiz, l'envoyé spécial du journal n'a pas pris la peine de revenir. S'il l'avait fait, il aurait pu constater qu'Abouès avait retrouvé sa femme et ses neuf enfants dans un village voisin, tous sains et saufs : « Quinze jours après la réunification de la famille Abouès, le "Nouvel Obs" a publié le reportage sur la mort des neuf enfants d'Abou Ali. Et la presse internationale s'est emparée du drame. La journaliste du « Haaretz » affirme que Tsahal ne s'est pas contenté d'un démenti et accuse Abouès d'avoir mis en scène cette situation afin de prouver que les Israéliens s'étaient livrés à des massacres dans Jénine.
Oushpiz relate, en détail, l'histoire d'Abou Ali : le jour de l'entrée des forces israéliennes dans le camp de Jénine, Abou Ali se trouvait à l'extérieur et n'avait pu rejoindre son domicile à temps pour rester aux côtés de sa nombreuse famille. Abou Ali était par contre resté en contact téléphonique avec son épouse. Un matin, alors que sa femme le prévenait de l'entrée imminente des soldats israéliens dans leur maison, la conversation téléphonique a été coupée. Il est resté 12 jours sans nouvelles d'elle. Quelques jours plus tard, lorsqu'il a pu entrer dans le camp, il a découvert sa maison détruite, mais sa femme et ses enfants avaient disparu. Il s'est mis donc mis à pleurer devant le journaliste du « Nouvel Obs ». Quelques jours plus tard, il s'est avéré que sa femme et ses enfants étaient sains et saufs. Ils avaient simplement été contraints, par Tsahal, de quitter leur maison et s'étaient réfugiés dans un abri de fortune…
Le grand reporter francophone du « Haaretz », Daniel Bensimon a sollicité la réaction de René Backman, rédacteur en chef de la rubrique internationale du « Nouvel Obs ». En voici la traduction intégrale :
« J'ai tenté de pénétrer à Jénine avant que le reportage de Benjamin Barthe ne soit publié mais je n'y suis pas parvenu… Je suis rentré à Jérusalem mais notre journaliste est resté à Salameh (près de Jénine). Lorsque l'armée a enfin ouvert le camp, il est entré avec plusieurs journalistes et je lui ai demandé d'interroger les Palestiniens blessés et de les photographier… Je n'avais pas travaillé auparavant avec Bart. C'est un pigiste et il semblait être un type sérieux. Les interviewés lui ont parlé de la destruction du camp et des maisons détruites. Pendant ce temps, moi, j'ai recueilli les témoignages de Palestiniens qui étaient restés hors du camp ou qui l'avaient fui. Le témoignage d'Abou Ali coïncidait avec ces récits. A ce moment-là, les Palestiniens restaient devant les décombres de leurs maisons et ne savaient pas si leurs proches y étaient ensevelis ou pas. Après un certain temps, j'ai lu le discours que le rédacteur en chef du « Haaretz », Hanoch Marmari, a prononcé devant des rédacteurs en chef à Bruges, et j'ai compris que les enfants d'Abou Ali étaient vivants. J'ai eu la joie de constater que les appréhensions d'Abou Ali, telles qu'elles avaient été recueillies par notre journaliste, étaient infondées. Les journalistes sont des êtres humains et peuvent se tromper. Il en est de même pour les interviewés. Abou Ali a raconté que ses enfants étaient morts parce qu'il le croyait réellement. Notre rôle était de publier. Il n'est pas nécessaire de publier de rectificatif ou de démenti. Peut-être allons-nous envoyer notre journaliste interviewer Abou Ali ainsi que des gens qui n'ont pas retrouvé leurs enfants. Tout cela ne se serait pas produit si l'armée nous avait autorisés à pénétrer dans le camp afin que nous puissions faire notre métier. Lorsqu'il n'y a rien à cacher, on ne ferme pas un camp ! Cela signifie qu'il y avait et qu'il y a encore quelque chose à cacher !… Certains commentateurs israéliens se sont plaints des journalistes étrangers qui avaient fait usage du terme "massacre" à propos de ce qui s'est passé à Jénine. Dans notre journal, nous n'avons jamais utilisé ce terme mais plutôt des termes plus nuancés comme actes (ou attaques) de vengeance. »


tu l'as dit ...
by arty Monday July 22, 2002 at 12:06 PM

qu'il y ait des erreurs de reporting et des mensonges, c'est une évidence

que des erreurs et mensonges existent AUSSI du côté palestinien est une autre évidence

mais le fait de ne dénoncer que les erreurs et mensonges commis par, ou "en faveur" du camp palestinien est un procédé malhonnête

c'est d'autant plus révoltant que ce parti pris est fait au détriment du plus faible, de l'opprimé

permettez-moi de prendre le parti des opprimés, même si ceux-ci ne se comportent pas toujours "comme il faut"

ce n'est que dans les films hollywoodiens que tout est simple et facile ... pas dans la réalité

lire -->
http://www.ARTivisme.net/focus.htm

Jenine
by R.B. Monday July 22, 2002 at 12:39 PM

Ce papier publié sur le site sioniste de Guysen fait état de cette tragique méprise d'un père croyant (pourquoi, au fait ?) que ses enfants ont tous disparu dans les destructions que la glorieuse armée israélienne a commises à Jenin. Est-ce que cette méprise gomme ce qui s'est passé ?
On peut lire le rapport de Hylan +Right Watch, vol. XX N°X (en anglais 80 pages).
On peut encore se reporter au témoignage de cette brute épaisse, soldat de la glorieuse armée israélienne, expliquant comment sur son buldozer il a tout détruit, maisons habitées ou non, ne laissant au milieu du camp, qu'un "terrain de football".
question : pourquoi Israêl a-t-il empêché les organisations internationales d'enquêter ?
On toruvera sur le site de Gush Shalom un témoignage israélien des crimes de guerre qui ont eu lieu à Jénine et que l'on doit à la toujours glorieuses armée israélienne.
Informez-vous :
http://www.solidarite-palestine.org - http://www.paix-en-palestine.org - http://www.france-palestine.org
http://www.protection-palestine.org - http://www.paixjusteauproche-orient.com
http://www.paixjusteauproche-orient.com/main.php

Tout le monde dans le même panier
by Christophe R. Monday July 22, 2002 at 12:48 PM


Les erreurs, mensonges et manipulations doivent être condamnées des deux côtés.

Comme un autre participant a justement relevé la dure réalité du 'calme relatif' de ces trois dernières semaines au proche-orient, je me permets de relayer cette info... aussi pour montrer que "le massacre de Djénine" apparaît de plus en plus comme une manipulation de l'opinion.
Méfions-nous des témoignages (d'où qu'ils viennent), méfions-nous des infos "Canada dry" (ça ressemble à de l'info, ça a le goût de l'info, ça a la couleur de l'info.... mais ce n'est pas de l'info).
Pensons à prendre du recul, à recouper nos sources, et à ne pas prendre pour argent comptant une info qui va dans le sens que l'on attend.

Arty,
Si ton credo est de "prendre le parti pris des opprimés" avant tout, c'est toi qui te joues un scénario hollywoodien.
Je crois pour ma part qu'on peut combattre l'injustice sans pour cela accepter d'être aveugle. Mettre une étiquette immuables aux acteurs, a priori, c'est tout, sauf se battre pour la justice et le respect des droits de chacun.
Il y a des criminels des deux côtés, il y a des salauds des deux côtés, il y a des menteurs des deux côtés. C'est des deux côtés qu'il faut exclure et condamner ces gens-là et leurs méthodes.

Toujours vérifier l'info
by K Monday July 22, 2002 at 12:56 PM

Effectivement. Comme l'a dit Himalove récement, en période de guerre, la plupart des infos offocielles sont fausses. Et ce des deux côtés. Mais ça n'est justifié dans aucun des cas (ni du côté opprimé, ni du côté oppresseur).

Je me souviens avoir lu dans le Figaro, il y a quelques mois (malheur à moi!) que les réservistes Israéliens qui refusent de servir dans les territoires occupés sont plus rares que jamais, et "se comptent sur les doigts d'une main".

Alors, que précisément, jamais ils n'ont été aussi nombreux, le nombre de refusniks emprisonnés en témoigne !

à R.B.
by Christophe R. Monday July 22, 2002 at 01:12 PM

Faux. Cette info vient du Haaretz, traduite par le site proche-orient.info.

R.B., la question est justement de savoir CE QUI S'EST REELLEMENT PASSE A DJENINE.
Permets-moi d'avoir des doutes sur la véracité d'un "massacre du siècle"
- quand on voit la partie palestinienne, tout d'abord crier au massacre de masse en parlant de 500 civils massacrés puis reconnaitre du bout des lèvres qu'il n'y aurait eu qu'une 50aine de tués.
- quand on entend des responsables d'ong, comme amnesty international et human right watch confirmer l'absence de massacres et reconnaitre la difficulté d'enquêter et de faire la part des responsabilités des deux camps.

Je crois savoir aussi que l'onu n'a pas oublié Jénine ni classé verticalement le dossier d'enquête. Attendons donc de voir la suite des événements avant d'insinuer que, "si Israel a refusé une mission d'enquête, c'est forcément qu'il est coupable de massacres" cqfd.

P.S. : tes sources d'infos ont autant de valeurs en terme d'objectivité que les sites sionistes. L'éternelle histoire de la poutre et de la paille surement...

Témoignage
by Christophe R. Monday July 22, 2002 at 02:00 PM


Ce témoignage vient de Betselem, ong israélienne pour les droits des palestiniens, leurs rapports à eux sont sérieux et non-susceptibles de subjectivité manipulatrice.

Fares a-Sa'adi, age 12, Buried under the ruins of his Home and Died of Wounds, June 20, 2002

On the night of June 20, the a-Sa'adi family of Jenin heard a loud explosion. The room where the family had been sitting caved in on them, when IDF forces were bombing an adjacent home. The family was buried under the rubble. Hussam a-Sa'adi, the fahter, manged to come out of the rubble and rescued the rest of the family.

12-year-old Fares a-Sa'adi, was found badly hurt under the rubble. An ambulance evacuated him to Jenin hospital, but was detained for about an hour and a half. Fares a-Sa'adi eventually reached the hospital. He had died.

Hussam a-Sa'adi said that the soldiers who had ruined his house left the place without offering assistance to those injured.

Nouvel obs
by eri c Monday July 22, 2002 at 09:12 PM

tout cela prouve encore le "sérieuxé de ce torche cul de nouvel observateur

Scoop ! dernière minute
by Lazarre Tuesday July 23, 2002 at 10:27 AM

Ce matin, à Gaza, une famille palestinienne ressuscite après l´explosion d´un missile, tiré cette nuit, contre un immeuble d´habitation.