arch/ive/ief (2000 - 2005)

Mensonges et incompétences du roi Albert II
by arty Sunday July 21, 2002 at 01:49 PM

Le discours prononcé par le roi Albert II à l'occasion de la fête nationale est déroutant. Au lecteur à juger si certains des propos tenus par Albert de Saxe-Cobourg-Gotha et Jacques van Ypersele de Strihou (son chef de cabinet, auteur du texte) relèvent du mensonge ou de l'incompétence.

Ainsi, ces deux membres de la noblesse belge déclarent notamment :

« En soulevant le problème de la sécurité des personnes et des biens il ne s'agit évidemment pas de contribuer à la psychose d'insécurité que les extrémistes cherchent à répandre. »

van Ypersele de Strihou et de Saxe Cobourg Gotha font-ils allusion à la presse ? :

« Entre le 7 janvier et le 5 mai 2002, date du 2e tour des présidentielles, la télévision française, toutes chaînes confondues, a consacré 18.766 sujets à la violence. Vous avez bien entendu : près de 20.000 sujets dédiés aux crimes, petits et grands, aux jets de pierre et aux vols de voiture, aux braquages et aux interventions policières. Soit une moyenne de 987 sujets par semaine et une croissance de 126 % de ces matières, et cela alors que les crimes et délits n'ont nullement progressé durent cette période. Ces chiffres proviennent d'une enquête publiée dans Le Monde. La tendance n'est pas nouvelle et n'est pas circonscrite à la France. Aux Etats-Unis, la couverture médiatique des meurtres a augmenté de 700 % en dix ans alors que la criminalité a diminué de 20 % durant le même temps. Aujourd'hui, aucun pays, aucune télévision, service public compris, n'échappe à cette tendance lourde de l'évolution médiatique » (source : RTBF, Hugues Lepaige).

Et après avoir "dénoncé" les extrémistes qui contribuent à la psychose d'insécurité, le roi Albert se met sans complexe à alimenter lui-même cette psychose :

« Mais il ne faut pas cacher non plus les problèmes réels que l'on rencontre dans beaucoup de grandes villes européennes. Je comprends le désarroi de ceux et de celles qui ont subi une agression, et qui en gardent longtemps des séquelles. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire en juillet 1994: "Un des premiers droits du citoyen est de pouvoir vivre en sécurité. Chacun doit pouvoir circuler sans crainte dans nos rues ou nos métros." »

Pourtant l'analyse des scientifiques ne confirme pas les propos paranoïdes du roi Albert II :

« Le débat actuel sur le volume et l’évolution de la délinquance oppose beaucoup d’affirmations assurées des politiques et une extrême prudence des spécialiste et des statisticiens. Actuellement, la seule source d’informations utilisée est constituée par les statistiques de police et l’on n’arrive pas à déterminer si les évolutions qu’elles montrent sont dues à des changements dans les modes d’actions et d’enregistrement policiers, à des modifications des comportement de plainte et/ou à des changements de la délinquance. »
[Source : http://www.sfds.asso.fr/groupes/CESDIP.PDF ]

« Le sentiment d'insécurité n'est pas forcément corrélé avec le fait d'avoir été ou non victime. »
[Source : http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226--264389-,00.html ]

Enfin, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha et Jacques van Ypersele de Strihou étalent leur incompétence lorsqu'ils appellent "prévention" la présence plus "intensive" des forces de l'ordre :

« Par ailleurs, la présence plus visible et plus intensive des forces de l'ordre dans nos rues, sur nos places publiques et dans les transports publics découragera indiscutablement la délinquance. Mais, si la prévention (sic) échoue, la Justice doit être en mesure d'agir efficacement et rapidement. Lorsque des jeunes sont en cause, il faut appliquer des mesures éducatives et répressives appropriées. »

Il faudrait que quelqu'un apprenne à ces deux membres de la noblesse belge les réalités du monde : la présence plus "intensive" de forces de l'ordre sont des mesures de contrôle et non des mesures de prévention :

« La répression n'est rien d'autre qu'un baromètre, une réaction inéluctable qui suit fidèlement les fluctuations du sentiment d'insécurité sans y remédier véritablement ; la fascination pour le principe américain de la tolérance zéro ne vaut que si l'on accepte de gaieté de cœur l'idée de jeter en prison un nombre respectable d'individus comptant parmi les plus déshérités de notre pays. La rééducation est une entreprise périlleuse aux effets aléatoires et peu visibles (…). La prévention alors ? Mais quelle prévention ? »
[Source : http://www.enm.justice.fr/centre_de_ressources/dossiers_reflexions/nouveaux_aspects/bruel.htm ]

« (…) le choix répressif ne répond pas nécessairement aux attentes du public. Parce que les citoyens sont souvent désillusionnés face aux politiques en matière de justice, il est facile d’en conclure qu’ils sont en faveur de mesures plus répressives. Pourtant, plusieurs enquêtes d’opinion publique montrent que, lorsqu’on leur offre le choix, les citoyens soutiennent davantage des dépenses pour la prévention que pour accroître les mesures traditionnelles de contrôle. »
[Source : http://www.crime-prevention-intl.org/francais/prevention/index.html ]

Il faudrait que quelqu'un apprenne à ces deux membres de la noblesse belge que les mesures de prévention consistent à résoudre les causes de fond de la délinquance.

Et à cet égard, il convient de ne pas confondre la délinquance des pauvres avec la délinquance des riches (Chirac, Berlusconi, etc). La première s'explique en grande partie par les conditions souvent précaires et difficiles dans lesquelles les délinquants ont grandi. La seconde s'explique que par la seule volonté de dominer et d'accroître sa richesse au détriment de la société.

Il est frappant de constater que les deux membres de la noblesse belge ne font aucune allusion à la délinquance des riches.

Le coût, pour l'ensemble de la société, de la délinquance des riches (essentiellement la corruption et la grande fraude fiscale) est infiniment plus élevé que le coût de la délinquance des pauvres. En effet, la corruption implique des politiques (économiques, sociales, etc) qui ne sont pas les meilleures pour la société; quant à la grande fraude fiscale, elle réduit de façon substantielle les ressources de l'Etat permettant de financer les dépenses publiques telles que la santé, l'éducation, les transports, ou l'insertion sociale et professionnelle. On peut en déduire que la délinquance des riches génère une grande partie des causes de la délinquance des pauvres.

Addendum
by arty Sunday July 21, 2002 at 04:09 PM

Albert de Saxe-Cobourg-Gotha et Jacques van Ypersele de Strihou ne font également aucune référence aux actes de délinquance violente commis par la police belge, lesquels ont pourtant été relatés par la presse belge :
http://dossiers.lesoir.be/UE2001/TousLesArticles/A_01FB4C.asp

Les "policiers" responsables de ces actes n'ont fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire malgré que ces faits aient été relatés par la presse belge. Pire, les responsables politiques ont été jusqu'à les nier, comme l'atteste cette déclaration du Parti Socialiste dirigé par Elio Di Rupo : « Le PS salue également le travail du Bourgmestre de la ville de Bruxelles, Freddy Thielemans, qui a réussi à garantir la sécurité du Sommet de Laeken tout en favorisant l'expression démocratique des manifestants (sic).»

Rien ne changera vraiment tant que la population ne se révoltera pas contre les abus du pouvoir.

Les marionnettes
by himalove Sunday July 21, 2002 at 06:09 PM

J´ai écouté l´allocution du roi des Belges. On aurait dit une pâle marionnette... Son discours aurait pu être prononcé par n´importe quels des premiers ministres, chancelier, ou président de n´importe quels pays européens. Absolument pas une originalité, pas une spécificité... Absolument atone et sans âme... Comme si tous les pays d´Europe se ressemblaient et que leurs dirigeant partageaient les mêmes fabricants de discours... Les mêmes thémas usés: l´insécurité, le risque des extrêmismes et l´intolérance; les mêmes solutions démagogiques et criminelles: plus de flics, encore plus de flics, toujours plus de flics.
Ce discours sécuritaire se nourrit de lui-même. Il va finir par ne plus avoir besoin de la réalité et de nous.