arch/ive/ief (2000 - 2005)

Myriam et Jafar toujours en prison
by Comité de soutien Monday July 15, 2002 at 12:20 PM

Myriam et Jafar sont en prison, parce qu'ils connaissent une personne (en fuite). La chambre du conseil a décidé leur libération, mais le parquet a fait appel. Résultat: encore 15 jours de taule pour deux innocents.

Depuis plus d'un mois, Myriam et Jafar, sont maintenus en détention préventive. Bien que le 9 juillet, la Chambre du Conseil ait décidé leur libération, la décision du Parquet de faire appel reporte à nouveau celle-ci.
Nous ne contestons évidemment ni la légitimité, ni la nécessité d'une instruction en profondeur, seule voie pour rétablir leur honneur.
Les éléments dont nous avons connaissance, nous renforcent pourtant dans notre conviction de l'innocence de Myriam et Jafar.
Nous n'avons eu écho d'aucun indice convaincant de la participation de Myriam et Jafar à des actes illégaux.
Leur maintien en détention repose uniquement sur le fait d'avoir été en contact professionnel et personnel fréquent avec une troisième personne, suspecte principale de l'affaire, qui est actuellement en fuite.
Nous nous étonnons donc du recours du Parquet qui prolonge une détention extrêmement éprouvante et, selon nous, injustifiée.
Ajoutons de plus que Myriam, active depuis près de 15 ans dans le secteur de l'aide aux réfugiés et aux étrangers, bénéficie de manière constante de la confiance de très nombreux acteurs tant dans les associations et dans les services publics que dans le milieu politique. Des dizaines de personnes, parmi lesquelles des parlementaires et des hauts fonctionnaires, se sont proposées au juge comme témoins de sa moralité.
Au delà du cas de Myriam et Jafar, c'est la question de la sécurité juridique des travailleurs de tous les secteurs (social, scolaire, juridique, médical,…) actifs dans le domaine de l'aide aux étrangers qui se pose.
Nous pensons que celle-ci est terriblement affaiblie par le climat de plus en plus sécuritaire et criminalisant autour des questions liées aux migrations.
Assistants sociaux, avocats, médecins, enseignants, psychologues, éducateurs,… nous sommes tous en contact avec ces étrangers que l'Europe pousse dans la dépendance des réseaux par sa politique restrictive de contrôle des frontières.
Nous sommes donc tous susceptibles de nous trouver un jour dans la situation de Myriam et Jafar.
Nos missions sont d'une utilité sociale incontestable : l'abandon total d'une partie de la population à elle-même est inconcevable, tant du point de vue humain que social et sanitaire.
Il est indispensable de maintenir l'équilibre entre la nécessaire répression de la criminalité internationale et la protection juridique de tous ceux qui aident des étrangers en situation précaire.
Nous demandons donc la libération immédiate de Myriam et Jafar.
Nous appelons au démarrage d'une réflexion en profondeur, impliquant tous les acteurs concernés, sur la sécurité juridique des personnes travaillant avec des étrangers en situation difficile.
Contacts pour le Comité de soutien : Monique Blancke : 02/466.49.41.
0498/70.82.34.