arch/ive/ief (2000 - 2005)

Un nouveau médicament anti-sida présenté à Barcelone
by véronique Saturday July 13, 2002 at 02:48 PM
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Un espoir dans la lutte contre le sida. Un nouvel antiviral qui attaque le virus de manière différente a été présenté lundi à la 14e conférence internationale sur la maladie, qui se tient à Barcelone jusqu'à vendredi. Il pourrait aider les patients atteints d'infections devenues résistantes aux traitements actuels.

Un nouveau médicament anti-sida présenté à Barcelone

BARCELONE :

 - Un espoir dans la lutte contre le sida. Un nouvel antiviral qui attaque le virus de manière différente a été présenté lundi à la 14e conférence internationale sur la maladie, qui se tient à Barcelone jusqu'à vendredi. Il pourrait aider les patients atteints d'infections devenues résistantes aux traitements actuels.

Des recherches montrent que le nouveau médicament, baptisé T-20 ou enfurtivide, est deux fois plus susceptible de faire baisser la charge virale en dessous des niveaux de détection chez ces patients.

Les experts estiment que le nouvel antiviral, dont ils anticipent la mise sur le marché pour l'année prochaine, pourrait sauver la vie de ceux pour qui les traitements actuels ne sont plus efficaces. "Nous avons beaucoup de patients qui meurent à cause de virus résistants à de multiples traitements", a souligné le Dr Robert Siliciano, professeur à l'université Johns Hopkins.

On estime qu'environ 15% des porteurs du VIH sous traitement ont des souches de virus résistantes aux médicaments actuels. James Locke, un Londonien homosexuel de 50 ans, est un de ceux-là. Il a contracté le virus en 1984 et celui-ci a commencé à devenir résistant au milieu des années 90. En 2000, les effets secondaires de ses traitements étaient si lourds qu'il a dû cesser de les prendre, et il est tombé gravement malade.

En avril il s'est inscrit à l'étude sur le T-20. "C'est très remarquable. En trois mois ma charge virale a baissé jusqu'à être presque indétectable", souligne-t-il.

Les traitements actuels empêchent le virus de se reproduire quand il est déjà présent dans les cellules du système immunitaire (CD4). Le T-20 est le médicament expérimental le plus avancé d'une nouvelle classe de traitements anti-sida, appelés les "inhibiteurs de la fusion", qui empêche le virus d'entrer dans ces cellules. Il est mis au point par Trimeris, un petite société de biotechnologie de Caroline du Nord, et par le groupe pharmaceutique suisse Roche.

Le Dr Anthony Fauci, chef des maladies infectieuses aux Instituts nationaux américains de la santé (NIH), estime que les résultats des études sur le T-20 sont impressionnants et porteurs d'espoir pour les patients atteints de virus résistants.

"Apporter une nouvelle classe de médicaments peut donner espoir à ces personnes. De tels médicaments aideront à ramener le virus à un niveau où une personne peut mener une vie en bonne santé, sans être malade", observe le Dr Fauci, qui n'est pas lié aux recherches sur le T-20.

Les études ont impliqué un total de 1.000 patients dans le monde pour qui les traitements actuels n'étaient plus efficaces. Les "cobayes" ont continué à prendre leur cocktail de médicaments habituel mais les deux tiers ont également reçu une injection de T-20 deux fois par jour.

Après 24 semaines la quantité de virus dans le sang avait baissé sous les niveaux de détection chez 37% de ceux qui ont bénéficié du nouveau traitement, contre 16% pour les autres.

Avant l'étude, les patients avaient environ 80 cellules CD4 par millimètre cube de sang. Un nombre inférieur à 100 est considéré comme dangereux. Après six mois, le nombre moyen des cellules a augmenté de 76 par millimètre cube dans le groupe T-20, contre une hausse de seulement 32 pour les autres.

Reste une autre étude moins réjouissante annoncée lundi. Le Dr Siliciano a présenté des travaux indiquant qu'il apparaît désormais moins probable d'éliminer un jour le VIH de l'organisme. "Il semblerait qu'il ne sera jamais possible d'éradiquer ce réservoir avec la thérapie antirétrovirale seule. Une autre approche serait nécessaire." Mais il devrait être très difficile de créer un médicament pour éliminer les cellules dormantes infectées, prévient le Dr Siliciano.