arch/ive/ief (2000 - 2005)

Affaire A.Faust: Les explications du Setca fédéral
by Setca Fédéral Friday July 12, 2002 at 10:24 PM

A titre d'information, la version du Setca fédéral sur le licenciement d'Albert Faust

La F.G.T.B. est composée de 7 centrales professionnelles, formées elles mêmes d'entités sous-régionales. Le Syndicat des Employés, Techniciens et Cadres est une des centrales de la F.G.T.B., le S.E.T.Ca de Bruxelles-Halle-Vilvorde est une de ses entités sous-régionales.

Chaque entité dispose de ses propres instances et donc d'une certaine autonomie financière et politique, dans le cadre des statuts et des options fondamentales de la F.G.T.B.

Comme les autres entités, le S.E.T.Ca de Bruxelles est l'employeur des personnes et des secrétaires qui y travaillent, dont Albert Faust. Le S.E.T.Ca de Bruxelles perçoit les cotisations de ses membres, à charge pour lui de payer son personnel, de faire face à ses frais de fonctionnement et de verser la quote-part prévue aux diverses composantes de la F.G.T.B. auquel il appartient, dont le S.E.T.Ca fédéral.

Suite aux « affaires » qui ont éclaboussé certaines sections et donné lieu à des procès, en 1996, avec l'accord de ses différentes centrales, la F.G.T.B. a décidé d'instaurer un contrôle renforcé sur les finances des différentes entités, particulièrement en ce qui concerne le respect des obligations sociales et fiscales.

Les premiers problèmes sont détectés en 2000

Dès 2000, ce contrôle fait apparaître l'existence de problèmes financiers au S.E.T.Ca de Bruxelles.

Commence alors un long processus (décrit en détail dans la note jointe) dont l'objectif est d'assurer le redressement de la section et l'apurement de ses dettes. Albert Faust accepte de s'inscrire dans ce processus. Les actes, malheureusement, ne suivent pas.

Tant et si bien qu'en juin 2002, 10 des 14 permanents de son équipe font savoir au S.E.T.Ca fédéral qu'ils ne souhaitent plus travailler avec Albert Faust dont ils mettent en cause la gestion pour le moins hasardeuse. A noter que plusieurs de ces permanents appartiennent à l'aile la plus à gauche de la F.G.T.B.

Mise sous tutelle financière, pas politique

L'Exécutif fédéral du S.E.T.Ca décide alors la mise sous tutelle financière – en aucun cas la mise sous tutelle politique – de la section de Bruxelles.

La mise sous tutelle permet enfin l'accès à la totalité des documents comptables. Ceux-ci, ou du moins ceux qui restent, car beaucoup ont été détruits – confirment malheureusement non seulement l'ampleur des dettes à l'O.N.S.S. (7 millions de FB) et au fisc (12 millions de précompte) mais aussi l'existence de pratiques sociales illégales et de ce qu'il faut bien appeler des détournements.

Un exemple parmi d'autres de pratique sociale illégale (document joint) : les 8 millions versés « en noir » à l'ancien secrétaire, Claude De Blok, en plus d'une prépension « Canada Dry » légale.

Quant aux détournements, ils atteignent plusieurs millions de francs. Albert Faust « sortait » en effet régulièrement des sommes importantes de la caisse syndicale, sans fournir les pièces justifiant les dépenses annoncées. Les « sorties » de 20.000 à 200.000 FB se faisaient généralement le vendredi en fin de journée…

Ainsi, exemple parmi d'autres une fois de plus, 75.000 FB ont été sortis pour des réunions de prépensionnés qui n'ont jamais eu lieu. Mais qui ont servi à l'achat de vin à 3.000 F la bouteille…Décevante pratiques de la part d'un homme se revendiquant d'une culture de gauche. Décevante aussi, pour ne pas dire plus, sa décision, en juin dernier, de s'accorder une augmentation mensuelle de 1000 €

Dans ces conditions, le S.E.T.Ca fédéral n'avait d'autre solution que de licencier Albert Faust. Il l'a fait dès qu'il a été en mesure de le faire, c'est-à-dire dès le moment où il a exercé la tutelle sur la section de Bruxelles. Jusque là en effet Albert Faust était son propre employeur.

Mia De Vits veut étrangler la gauche syndicale
by MAS Monday July 15, 2002 at 11:31 AM
lspmas@skynet.be

Tous ceux qui suivent de près l'actualité syndicale ont pu lire ces derniers jours des informations relatives au " licenciement ", par la direction nationale du SETCa (Syndicat des employés, techniciens et cadres FGTB) d'Albert Faust, secrétaire général du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde (BHV), et la " mise sous tutelle " par la nationale SETCa de la régionale de BHV.
SETCa de Bruxelles:

Mia De Vits veut étrangler la gauche syndicale

Tous ceux qui suivent de près l'actualité syndicale ont pu lire ces derniers jours des informations relatives au " licenciement ", par la direction nationale du SETCa (Syndicat des employés, techniciens et cadres FGTB) d'Albert Faust, secrétaire général du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde (BHV), et la " mise sous tutelle " par la nationale SETCa de la régionale de BHV.

Il s'agit de quelque chose de très grave qui dépasse de loin le SETCa de BHV et qui concerne tous les militants syndicaux de gauche et d'une manière générale tous ceux qui se sentent à gauche. Le MAS-LSP tient à donner toute l'information dont il dispose à ce sujet et à faire connaître sa position.

Qui est Albert Faust?

Le secrétaire général du SETCa de BHV est aussi le président de la FGTB de Bruxelles. C'est un militant de gauche engagé depuis des dizaines d'années. Dans sa jeunesse il a été membre d'organisations communistes et aujourd'hui il se considère toujours comme communiste en précisant qu'il est partisan d'un socialisme démocratique et qu'il a rompu avec le stalinisme depuis des dizaines d'années. C'est sous son impulsion que le SETCa et la FGTB de Bruxelles ont pris des orientations à gauche. Ainsi à chaque 1er Mai la FGTB de Bruxelles organise une grande fête ouverte à tous et où toutes les organisations qui se revendiquent du mouvement ouvrier peuvent tenir un stand et exposer leurs idées. Lors des dernières élections, tous les partis politiques se revendiquant de gauche et qui présentaient des candidats à Bruxelles (PS, SP, Ecolo, Agalev, PTB, Parti communiste) ont été invités à venir débattre devant le Comité exécutif régional du SETCa de BHV (Ce Comité exécutif régional est l'organe souverain du SETCa de BHV entre deux congrès. Il regroupe 144 membres).

Le SETCa de BHV est un syndicat très dynamique, qui mène beaucoup d'actions et qui progresse: il a maintenant plus de 80.000 membres. On pourrait encore ajouter que c'est sous l'impulsion de Faust qu'une Commission FGTB des travailleurs immigrés a été fondée il y a plus de 25 ans, qu'au plus fort de la lutte pour la régularisation des sans papiers des centaines de sans papiers ont été syndiqués au SETCa de BHV, et que récemment Albert Faust a appelé à la solidarité avec les 13 de Clabecq tout en précisant qu'il n'approuvait pas nécessairement pour autant tout ce qui avait été mené lors de la lutte contre la fermeture des Forges de Clabecq. Nous n'allongerons pas la liste des exemples: il ne fait aucun doute qu'Albert Faust est un des responsables syndicaux de gauche les plus en vue dans notre pays. Personne ne peut le contester.

Qui est Mia De Vits?

La nouvelle présidente nationale de la FGTB n'a pas eu quant à elle beaucoup eu l'occasion de militer à la base car elle est passée directement d'un bureau d'études à un poste de responsable nationale. Elle incarne aujourd'hui la droite dans la FGTB et est farouchement en faveur de contacts étroits avec le SP.A et le PS. Quand on voit l'évolution du PS, et surtout du SP.A depuis une dizaine d'années on aura compris que cela signifie un tournant à droite de la FGTB vers un syndicalisme de concertation et de services et l'abandon du syndicalisme de lutte. La démocratie syndicale n'est pas le cadet de ses soucis. Ainsi il y a déjà une bonne année que l'on a annoncé qu'elle "succéderait" (comme dans une monarchie) à Michel Nollet à la tête de la FGTB alors qu'aucune congrès de la FGTB ne s'était encore prononcé sur cette question. Le 1er juin dernier, au congrès national de la FGTB elle a prononcé son premier discours en tant que présidente nationale. Elle s'est notamment violemment attaquée à l'extrême-gauche en la mettant sur le même pied que l'extrême-droite. Quand on sait que la FGTB a pour consigne d'exclure les membres du Vlaams Blok, on imagine ce que mijote Mia De Vits à l'égard de tous les militants de gauche qui ne partagent pas son amour pour la social-démocratie.

Il est important d'expliquer le fond politique de la bataille en cours sans quoi on perd de vue l'essentiel dans ce qui se joue en ce moment entre l'appareil national de la FGTB et le SETCa de BHV. Celui qui douterait du caractère politique de la mise à l'égard d'Albert Faust doivent jeter un coup d'oeil sur De Morgen du 10 juillet: un article rempli de mensonges et de calomnies traite Faust de "reliquat du féodalisme syndical", de partisan des régimes staliniens, etc. La tentative de putsch contre Faust et ses camarades est bien une lutte politique et non une affaire de comptabilité mal tenue.

Rumeurs, mensonges et manipulations

Evidemment comme la FGTB est organisée sur base des centrales Mia De Vits pouvait difficilement déboulonner Faust directement. Elle n'a donc pu agir qu'avec la complicité des dirigeants nationaux du SETCa et de certains secrétaires syndicaux du SETCa de BHV dévorés par l'ambition de prendre la place occupée par Albert Faust. Mia De Vits a demandé à la COFI (une Commission financière mise sur pied par la direction nationale de la FGTB) de faire un rapport sur la comptabilité du SETCa de BHV. Nous savons de source sûre que la COFI n'a pas examiné les comptes du SETCa de BHV et a remis une note le 2 juillet demandant "la mise sous tutelle du SETCa de BHV et l'écartement d'Albert Faust". Ce que proposait la COFI n'entre bien évidemment pas dans ses compétences. Christian Roland, président national du SETCa, a alors convoqué un Comité exécutif national du SETCa le 8 juillet afin de "licencier" Albert Faust et de "mettre sous tutelle" le SETCa de BHV sur base de la note de la COFI. Le Comité national du SETCa ne dispose pas de ces pouvoirs: ses compétences se limitent à l'organisation de la propagande, de l'exécution des décisions prises par le congrès national et le comité national ainsi que l'examen préalable et la direction de toutes les affaires concernant le SETCa national (article 20 des statuts du SETCa national).

La "mise sous tutelle" du SETCA de BHV ainsi que le "licenciement" de Faust, élu par le congrès régional du SETCa de BHV sont tout à fait antistatutaires. D'un point de vue juridique, on ne voit pas non plus comment le Comité national du SETCa pourrait "licencier" (c'est-à-dire rompre le contrat de travail) d'Albert Faust dans la mesure où celui-ci n'a jamais été engagé par le SETCa national. On ne peut pas licencier quelqu'un si préalablement on ne l'a pas engagé. N'importe quel syndicaliste sait cela! L'essentiel des actions menées par Mia De Vits et Christian Roland peut se résumer à ceci: rumeurs de mauvaise gestion (sans avoir examiné les comptes), intimidations, manoeuvres bureaucratiques.

Le "collège" des Bruxellois

Pour tenter de réussir leur coup, Mia De Vits et Christian Roland devaient nécessairement trouver des points d'appui au sein du SETCa de BHV. Christian Roland affirme devant les journalistes que "13 des 14 secrétaires du SETCa de BHV" le soutiennent. Apparemment il ne sait pas compter. Nous savons de source sûre qu'un "collège" autoproclamé de 10 secrétaires du SETCa de BHV appuient Christian Roland: Thierry Nollet (le fils de Michel, secrétaire responsable des secteurs Finances), Eric Van der Smissen (responsable des secteurs Industrie et jusqu'au 21 juin secrétaire général adjoint du SETCa de BHV, date à laquelle il a démissionné de ce poste), Jean-Marie Frissen (secrétaire responsable des secteurs Commerce), Philippe Dierkens (secrétaire, secteur Livre), Anita Van Hoof (secrétaire, secteur Commerce), Diego Couturier (secrétaire, secteur Livre), Henri-Jean Ruttiens (secrétaire adjoint, secteur Industries), Bernadette Mussche (secrétaire, secteur Industries Halle), Hendrik Vermeersch (secrétaire, secteur Industries Vilvorde) et Nathalie Piens (secrétaire adjointe). En tout 10 secrétaires dont 3 responsables de secteur.

Ce collège prétend que la "mise sous tutelle" du SETCa de BHV ne concerne que la comptabilité et que le SETCa de BHV conservera toute son autonomie politique et syndicale. Croire cela est une preuve de évidente mauvaise foi ou de crétinisme profond. Ce qui est en jeu est le laminage de toute opposition à la dérive droitière des instances nationales de la FGTB et du SETCa qui voudraient faire de l'organisation syndicale avant tout un syndicat de concertation et de services.

Nous ne nous étendrons pas sur les ambitions de certains membres de ce "collège" autoproclamé qui prétend "représenter 80% des membres" du SETCa de BHV (sans avoir bien entendu demandé l'avis des membres, des militants, des délégués et du Comité exécutif régional qui est la direction du SETCa de BHV entre deux congrès). Voilà pour l'explication de ce qui s'est passé jusqu'à présent. C'est un peu long à expliquer, mais il est nécessaire de faire la clarté.

La position du MAS-LSP

Nous défendons l'option d'un syndicalisme démocratique et de lutte. Nous sommes donc aux antipodes des conceptions de Mia De Vits et consorts. C'est à la base de décider les orientations et les choix du SETCa de BHV: c'est-à-dire au Comité exécutif régional et au Congrès régional.

Mais l'enjeu dépasse évidemment le SETCa de Bruxelles. Cela concerne toute la FGTB de Bruxelles (dont Faust est président) mais aussi tout le mouvement syndical. Si l'appareil syndical réussit son putsch, demain ce sont les autres secteurs syndicaux combatifs qui seront attaqués.

Nous appelons donc tous les militants syndicaux à s'opposer à de telles manoeuvres bureaucratiques et à agir de façon à ce que la démocratie syndicale puisse s'exercer. Comme l'opinion publique est toujours friande des rumeurs concernant l'opacité des comptabilités et des malversations, les dirigeants nationaux de la FGTB et du SETCa utilisent cela pour jeter le discrédit sur le SETCa de BHV. Nous proposons donc que les dirigeants de la FGTB montrent l'exemple en publiant dans le journal syndical le salaire des dirigeants nationaux, le montant de leurs indemnités, de leurs avantages en nature et de leurs jetons de présence dans les conseils d'administration. Nous sommes en effet d'avis que des responsables syndicaux ne doivent pas gagner plus que le salaire moyen d'un travailleurs qualifié.

http://www.lsp-mas.be