arch/ive/ief (2000 - 2005)

Il y avait assez peu de sympathisants ce matin, d'autant plus que l'absence d'un avocat a retardé le prononcé jusqu'à onze heures environ. Les trois jeunes allemands accusés avaient décidé de ne pas se présenter, eu égard aux conditions partiales qu'ils ont eu à subir tout au long de ce procès. La police était néanmoins venue en nombre, elle a passé l'assistance au détecteur de métaux et a fouillé tous les sacs.
Dans la longue liste des attendus, le tribunal a confirmé les pires craintes exprimées déjà tout au long du procès.
Il note comme seule irrégularité le temps écoulé entre l'arrestation et la signification du motif de celle-ci. Il efface donc les nombreuses irrégularités qui avaient entaché l'accusation : les policiers n'auraient utilisé que « la force strictement nécessaire » (rappelons que l'un des trois accusés a nécessité des soins hospitaliers après son interpellation) , l'occupation d'un immeuble privé à des fins d'observation, les irrégularités des PV, le caractère artificiel des preuves avancées et les impossibilités pratiques relevées dans les déclarations divergentes des policiers.
Les manifestants par contre se voient chargés de tous les maux : la présence de masques dans leurs sacs constitue un « matériel de guérilla », ils ont refusé de « regretter leurs actes ».
C'est dans cet esprit que le tribunal a annoncé pour les trois jeunes la peine la plus lourde, à savoir un an de prison, logiquement assortie d'un sursis. Ils sont en outre condamnés à verser 25 euros d'amende, et 50 euros chacun au fonds pour les victimes d'actes intentionnels de violence.
Quelques médias étaient présents et ont filmés ce jugement, en l'occurrence des télévisions du nord du pays (VRT et VTM), il sera donc intéressant de regarder ces JTs.
Il reste que cette affaire constitue un précédent dramatique (un « exemple » comme le réclamait le procureur général) et marque bien la volonté de criminaliser tout un mouvement alors que Bruxelles se prépare à vivre en situation de siège prolongé par la police lors des prochains sommets européens.
Les deux dizaines de policiers ne cachaient d'ailleurs pas leur satisfaction à la sortie des sympathisants écoeurés.
Il sera donc important d'être plus que jamais organisés lors des prochains sommets européens ; nous avons effectivement appris aujourd'hui que l'on peut arrêter, frapper, juger et condamner un manifestant sans preuves concluantes. Rappelons-nous que nous aurions pu être attrapés dans une rafle à leur place, et condamnés pour avoir un masque dans notre sac.
Notons enfin que la décision du juge constitue un nouveau précédent dans l'abolition de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le judiciaire, pilier de la démocratie.

"ll y avait assez peu de sympathisants ce matin".
Voilà tout est dit de la solidarité manifestée par les militants antimondialistes avec leurs camarades emprisonnés. Bon courage à ceux qui sont en prison, ils ne peuvent compter que sur eux, leurs petits camarades les ayant sacrifié à la cause. Il est de bon ton d'aller manifester, mais il est de très mauvais goût de se faire attraper : dans ce cas là, on vous oublie car vous ne représentez rien de valorisant médiatiquement. Bravo!

Si tu n'appelles pas Roberto D'Orazzio, on t'oublies.
Regardes à les gens du ALF.

les sales petites merdes qui ont tabassé des manifestantEs pacifiques lors des manifs de décembre à Bruxelles n'ont eu fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire ni aucune sanction administrative, alors que ces faits ont pourtant été relatés par la presse :
http://dossiers.lesoir.be/UE2001/TousLesArticles/A_01FB4C.asp

Alain,

Je peux accepter ton indignation, mais celle-ci doit être relativisée par plusieurs éléments de compréhension.

Certes il y avait peu de monde au prononcé, mais il faut préciser que les principaux intéressés, eux-même, n'étaient pas présents.

On le comprend d'avantage en revenant sur le déroulement de cette parodie de justice. Tous les témoins présents aux différentes audiences ont pu constater la partialité et la mauvaise foi, tant du ministère public (le procureur) que du juge.

A vrai dire, la dernière audience a constitué un sommet du genre, et plus personne ne se faisait d'illusion sur la suite des événements. Ni les trois jeunes, ni ceux qui les ont soutenus...

Car, quoique que tu en dises, du soutien il y en a eu.
Je rappelerai par exemple la soirée de solidarité qui a été organisée le 10 mai dernier et qui a réuni près de trois cent personnes, et a permis de récolter près de mille euros pour soulager les trois jeunes des frais engendrés.

Je te rappelle aussi que chaque audience, hormis le prononcé, a été suivie par une salle comble venue manifester son intérêt pour le sort des inculpés.

Bref, si ta colère, que nous partageons, est légitime, tu dois aussi pondérer tes propos et surtout, ne pas te tromper de cible. Ce qu'il faut dénoncer, c'est d'abord la logiquue et le fonctionnement judiciaire de ce procès.

D'ailleurs, soit attentif, des réactions ne tarderont pas à venir. A toi de t'y joindre le moment venu...

Salut Camarade,

Lestrake

Als er al wijng volk was had dat er in de eerste plaats mee te maken dat de jongeren zelf wijgerden te komen wegens partijdigheid van het gerecht.

Je kan je afvragen of dat de juiste aanpak was, maar schiet niet op de activisten die gehoor gaven aan de oproep van jongeren zelf.

...

Et voici comment les zorros (ou du moins ceux qui se présentent tels...) de l'altermondialisme deviennent des calimeros: tout le monde leur en veut... oui, vraiment, c'est trop injuste...

J'espère en tout cas -et c'est un voeu qui m'est cher- qu'une si noble cause n'est pas défendue que par de tels zozos (oups - un lapsus révélateur-)...

Allez, au plaisir de vous lire, dans un esprit de respect mutuel, de tolérance et de dialogue...

A bientot