arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le spot d'Oxfam interdit à la RTBF
by Aurore Monday June 24, 2002 at 12:31 AM

Le spot Nike de Oxfam interdit. La RTBF a refusé de le diffuser même si le spot était payé au tarif normal!!!

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Voici le spot de Oxfam qui ne passera pas à la RTBF...

LA FIFA TOLERE DES VIOLATIONS MASSIVES DES DR
by OXFAM [posted by red kitten] Monday June 24, 2002 at 12:54 AM
[ redkitten@indymedia.be ]

La Campagne Vêtements Propres et la Marche Mondiale contre le Travail des Enfants demandent à la FIFA et à l'industrie du vêtement et de la chaussure de sport de respecter leurs engagements et d'assumer leurs responsabilités vis-à-vis des droits fondamentaux de ceux et celles qui produisent les équipements sportifs. La FIFA et l'industrie doivent garantir de meilleures conditions de travail aux travailleurs, ne plus avoir recours au travail des enfants et donner l'occasion à ceux-ci d'aller à l'école.


Nous sommes extrêmement préoccupés par les mauvaises conditions de travail des ouvriers et par le recours au travail des enfants dans l'industrie des articles de sports. Certains produits fabriqués par des sponsors et des détenteurs de licence, qui utilisent les logos de la FIFA et/ou de la Coupe du Monde 2002, violent les droits fondamentaux des travailleurs.

Au cours de ces derniers mois, de nouvelles études ont été menées sur les conditions de travail dans la production de vêtements de sport et de ballons de football en Chine, en Inde, en Indonésie et au Pakistan. Les résultats sont choquants. Les derniers rapports publiés démontrent clairement que les conditions de travail sont inhumaines : répression de la liberté d'association et du droit à la négociation collective, obligation de prester des heures supplémentaires, discriminations à l'encontre des travailleuses, recours au travail des enfants, et paiement de salaires inférieurs au minimum légal ou de salaires qui ne permettent pas de subvenir aux besoins fondamentaux des travailleurs et de leur famille.

La Campagne Vêtements Propres et la Marche Mondiale contre le Travail des Enfants ont été particulièrement étonnées de l'attitude de la FIFA qui a déclaré dans une lettre envoyée le 16 avril 2002 à la Campagne Vêtements Propres "ne pas pouvoir être tenue responsable des conditions de travail dans les usines". Cette déclaration est en totale contradiction avec les normes établies par la FIFA elle-même concernant les droits des travailleurs employés dans les filières de production de ses détenteurs de licence. De plus, cette déclaration nie le dialogue que la FIFA entretenait jusqu'il y a peu avec des organisations de la société civile et des organismes internationaux, tout particulièrement avec la Marche Mondiale depuis le lancement de la Campagne 'Coupe du Monde 2002'. Cette attitude dénote encore avec l'engagement pris par la FIFA dès 1996 ; année au cours de laquelle elle entreprenait de rédiger son propre code de conduite en partenariat avec les fédérations syndicales internationales. Dans la foulée, la FIFA avait également accepté d'inclure les droits fondamentaux des travailleurs définis par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et le Modèle de Code rédigé par la Fédération Mondiale de l'Industrie des Equipements de Sport (WFSGI) dans les conditions d'octroi des contrats de licence aux sociétés désireuses d'utiliser les logos de la FIFA et de la Coupe du Monde sur leurs vêtements de sport, ballons de football et autres équipements.

L'actuelle déclaration de la FIFA et son manque de volonté de maintenir un dialogue ouvert avec les organisations de la société civile avivent notre inquiétude vis-à-vis du respect effectif des obligations légales et sociales de la FIFA envers les travailleurs qui fabriquent les produits sous licence de la FIFA et d'autres équipements de sport. Bien que ses intérêts commerciaux dans les contrats qu'elle a conclu, par le biais de la FIFA Marketing AG, avec des entreprises utilisant son logo puissent se chiffrer en millions voire en miliards d'Euros (plus de 25 millions d'Euros pour la seule part d'Adidas), elle semble vouloir se débarasser à bon compte de sa responsabilité vis-à-vis du comportement social de ces entreprises.

Les violations des obligations légales et sociales de la FIFA et de l'industrie du vêtement et de la chaussure de sport envers les travailleurs et les enfants doivent cesser. C'est pourquoi, nous demandons instamment à la FIFA :

d'assumer pleinement ses responsabilités vis-à-vis des conditions de travail dans l'ensemble des usines où sont fabriqués des produits bénéficiant d'une licence de la FIFA ;


de garantir qu'aucun enfant n'est employé dans la production de vêtements de sport et de ballons de football bénéficiant d'une licence de la FIFA, et de faire également en sorte que tous les enfants travailleurs bénéficient d'un programme d'éducation et d'une scolarisation ;


de signer et d'appliquer son code de conduite (FIFA Code of Labour Practice) conclu en 1996 avec la CISL, l'ITGLWF et la FIET (aujourd'hui l'UNI) et de rendre ce code contraignant pour tout contrat signé avec les sponsors et les détenteurs d'une licence de la FIFA ;


d'accepter un système de contrôle et de vérification de la production qui soit transparent, crédible et indépendant tel qu'il est proposé dans le code de conduite de la Campagne Vêtements Propres.
La FIFA, l'OIT, l'UNICEF, les syndicats et les organisations de la société civile ont fait un pas dans la bonne direction en établissant des projets de protection sociale et un système de contrôle visant à empêcher et à éradiquer le travail des enfants en Inde et au Pakistan. Ils constituent la preuve qu'un changement est possible. Mais ces projets doivent être mis en œuvre plus rapidement, sur une échelle plus large et plus globale.

Polarisant ses efforts de mise en oeuvre de son code de conduite sur le seul travail des enfants, la FIFA a rendu plus précaire encore le respect des droits des travailleurs en général. De nombreuses recherches montrent en effet que les enfants sont forcés de travailler parce que leurs parents n'ont aucune garantie de gagner suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins de toute la famille. Il a été montré à maintes reprises que la création d'écoles informelles, le versement d'allocations permettant de scolariser les enfants ne suffisent pas pour éliminer le travail des enfants. Le travail des enfants ne sera éradiqué que lorsque tous les travailleurs adultes pourront pleinement jouir de leurs droits, à savoir: la liberté d'association et le droit à la négociation collective, des salaires permettant de vivre décemment, et un environnement de travail sûr et sain.

Nous espérons dès lors que la FIFA mette enfin en place un système de contrôle s'appuyant sur l'ensemble des normes de travail fixées dans ses propres accords d'octroi de licences ou / et dans le Modèle de Code de la WFSGI.

Ce serait une atteinte grave aux principes du FAIR-P(L)AY si la FIFA continuait à nier toute responsabilité et ne remettait pas en cause ses accords avec des sponsors et des détenteurs de licence qui violent les droits de leurs travailleurs. La FIFA doit en effet veiller à ce que tous les acteurs impliqués dans la production d'équipements de football soient traités avec respect, en tant qu'êtres humains. Comment les consommateurs, les supporters et les footballeurs peuvent-ils apprécier porter un vêtement ou shooter dans un ballon frappé du logo de la FIFA si celui-ci est synonyme d'exploitation ?

Les logos apposés sur les ballons de football et les produits sous licence de la FIFA seront-ils bientôt le signe de la victoire de tous les travailleurs impliqués dans la production d'équipements de football?

La Campagne Vêtements Propres et la Marche Mondiale contre le Travail des Enfants suivront de près la FIFA et l'industrie des articles de sport au cours des semaines et des mois qui viennent. Nous informerons le public des progrès réalisés, mais aussi des lacunes ou des faux-pas constatés. Nous espérons que la Coupe du Monde 2002 de la FIFA constituera un tournant dans la pleine réalisation des revendications de la Campagne 'Coupe du Monde 2002'. Nous espérons que la FIFA, l'OIT, l'UNICEF, le réseau international des syndicats et les organisations de la société civile parviendront rapidement à reprendre un dialogue ouvert en vue d'établir ensemble un code de conduite fiable et un système de contrôle transparent et efficace permettant de mettre fin au travail des enfants et de garantir des conditions de travail équitables à tous les travailleurs.


Signé conjointement par :
La Marche Mondiale contre le Travail des Enfants
La Campagne Vêtements Propres

Pour obtenir une copie des rapports complets, vous pouvez consulter:
Globalmarch ou Cleanclothes