Israël érige un mur anti-kamikazes

Cette clôture est dénoncée pour des raisons opposées par l'extrême droite en Israël et les Palestiniens.

EPA
Israël a lancé dimanche les travaux d'une clôture controversée avec la Cisjordanie, censée faire échec aux infiltrations de kamikazes palestiniens. «La menace terroriste qui plane sur Israël nous oblige à ériger un obstacle continu pour stopper les infiltrations de terroristes dans notre territoire», a dit le ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer à l'inauguration des travaux. «Il s'agit seulement d'une clôture défensive qui ne constitue pas une frontière entre des Etats souverains», a-t-il assuré.

Le premier tronçon de la clôture doit s'étendre sur 120 km, du nord au sud, du village arabe israélien de Kfar Salem jusqu'à la localité de Kfar Kassem à une vingtaine de km à l'est de Tel-Aviv.

La clôture comportera des instruments de surveillance électronique et sera renforcée par des obstacles pour empêcher le passage de voitures.

Les travaux, dont le coût est estimé de 400 à 600 millions de shekels (de 80 à 120 M USD), doivent durer six mois et couper le territoire israélien des villes palestiniennes de Jénine, Tulkarem et Kalkiliya en Cisjordanie. Ils ont commencé dans un secteur particulièrement vulnérable d'où des porteurs de bombes palestiniens se sont infiltrés en Israël ces derniers mois pour perpétrer des opérations suicide.

POURQUOI ILS N'EN VEULENT PAS

Le lancement de la première tranche des travaux a fait l'objet d'un débat houleux lors de la réunion hebdomadaire du cabinet israélien, des ministres d'extrême droite s'y opposant. L'extrême droite redoute en effet que la clôture de sécurité devienne la frontière officielle entre Israël et un futur Etat palestinien dont elle s'oppose à la création. Elle craint en outre que les colonies juives dans les territoires palestiniens soient moins protégées.

Les Palestiniens, de leur côté, ont d'ores et déjà condamné cette construction qui selon eux pourrait s'inscrire dans un projet de «séparation unilatérale», Israël fixant arbitrairement sa future frontière avec la Cisjordanie. Le ministre des Collectivités locales Saëb Erakat a déclaré à l'AFP que la clôture était «un instrument destiné à perpétuer l'occupation» et a accusé Israël de tenter de saboter les efforts internationaux d'une relance du processus de paix.

arch/ive/ief (2000 - 2005)