arch/ive/ief (2000 - 2005)

Sommet de la faim: business as usual
by yannindy Thursday June 13, 2002 at 12:42 PM
yannindy@yahoo.fr

Pour la délégation internationale d'Oxfam présente au Sommet Alimentaire Mondial (World Food Summit, WFS) à Rome, la première journée du WFS s'est achevée sur deux faits révélateurs: l'absence de dirigeants occidentaux de haut niveau et le fossé entre la déclaration officielle et la plupart des discours faits par les dirigeants des etats du sud.

Déclaration d'OXFAM en direct de Rome

Sommet de la FAO: "les affaires continuent " est la seule réponse des gouvernements à l"échec des engagements pris il y a cinq ans.

Pour la délégation internationale d'Oxfam présente au Sommet Alimentaire Mondial (World Food Summit, WFS) à Rome, la première journée du WFS s'est achevée sur deux faits révélateurs: l'absence de dirigeants occidentaux de haut niveau et le fossé entre la déclaration officielle et la plupart des discours faits par les dirigeants des etats du sud.

Dans leur déclaration les chefs d'Etat réaffirment le droit pour que chacun ait accès à des aliments sains et nutritifs. Mais dans un monde d'abondance, cet droit est refusé à une personne sur sept. Réaffirmant l'engagement à réduire la faim de moitié en 2015, ils proposent les mêmes remèdes qu'il y a cinq ans et ne sont pas allé plus loin. Cette fois cependant, avec une volonté politique imposée.

L'appel à une volonté politique n'a cependant rien de neuf. Depuis 1963 à la Conférence Alimentaire Mondiale et au Sommet Alimentaire Mondial, l'engagement à la volonté politique était présent. Aujourd'hui le sommet demande la volonté politique pour les engagements d'il y a 5 ans. Mais la déclaration ne demande pas de vrais changements politiques en dépit de l'appel urgent des dirigeants du sud pour s'attaquer aux causes de la faim.

Entre autres, le vice-président du Guatemala a dénoncé l'hypocrisie des pays industrialisés qui continuent à protéger la capacité concurrentielle de leur agriculture avec les ressources financières énormes, mais imposent la libéralisation aux pays en voie de développement. Cette politique a un impact dramatique sur leur sécurité alimentaire. Aucune mention n'a été faite dans la déclaration pour changer ces politiques qui conduisent au dumping et provoquent d'énormes dégâts pour les victimes de la faim dans les pays en voie de développement.

Oxfam note que l'absence de dirigeants de haut niveau représentant les pays développés est une preuve que bien des dirigeants internationaux n'ont pas encore saisit l'importance du problème humain le plus urgent et le plus contraire à l'éthique : plus de 820 millions de personnes souffrent de la la faim. Leur absence remet en cause leur engagement pris lors de la déclaration de millénium des Nations Unies.

Notant que plus que 70% des personnes souffrant de la faim dépendent de l'agriculture pour vivre, Oxfam considère que la déclaration officielle devrait couvrir convenablement les aspects les plus critiques et les plus sensibles de la faim dans le monde, qui sont:

La crise actuelle qui affecte plus de dix millions de personnes en Afrique australe, est un exemple particulièrement clair du fossé existant entre les mots et les actes. De nos jours le Malawi n'est pas en mesure de nourrir sa propre population. Sous la pression du FMI pendant les dernières années, l'agriculture a été libéralisée et abandonnée aux forces du marché. Comme il s'avère maintenant, la vie de millions de personnes est menacée, et le marché ne répond pas à cette crise humanitaire.

voir aussi le Rapport "Deux poids deux mesures":
http://www.maketradefair.com/stylesheet.asp?file=01012001180605

L'article du Monde de ce jour:
http://www.lemonde.fr/recherche_articleweb/1,9687,279802,00.html?
extrait: Un forum sur ce thème, parallèlement au sommet de la FAO, est organisé à Rome où il réunit 600 délégations d'ONG, 20 % venant du Nord, 80 % du Sud. Leur objectif est d'affirmer que le marché ne peut être le seul cadre pour garantir la sécurité de la nourriture pour tous ainsi que l'importance du commerce local par rapport au commerce global. En 1996, la déclaration de Rome au sommet de la FAO proclamait le droit de chacun à une nourriture "saine et nutritive". Il est plus que temps de mettre en œuvre une véritable coalition mondiale contre la faim et de faire de la sécurité alimentaire une vraie priorité politique.