La victoire de Ceux de Clabecq

Après 5 longues et lourdes années de procédure judiciaires, c'est le soulagement pour ceux de Clabecq. 5 années durant lesquelles une épée de damoclès pendait au dessus de la tête des délègués. L'issue du verdict était sans aucun doute incertaine pour beaucoup et ceux de Clabecq craignaient le pire, à savoir une condamnation qui aurait put aller jusqu'a dix ans de prison pour Roberto D'Orazio. Aujourd'hui, l'euphorie atteignit son comble quand, point par point, le juge Collin prononçait les attendus : seuls trois chefs d'inculpations sont retenus contre Roberto D'Orazio, a savoir, les menaces contre Alain Zenner et le commissaire Carett lors d'une manifestation a Tubize et l'agression d'un automobiliste a l'avenue
Louise. Parmi les autres délègués, seuls ont ete prononcés coupable Orlando,Fontaine et Benatou pour rébellion en bande sans circonstances agravantes. les 9 autres délègués ont ete acquités. De plus, le juge a declaré une suspension de
prononcé, c'est a dire que les délègués sont prononcés coupables pour les faits ci-dessus mais que aucune peine n'est prononcée. De plus, la condamnation n'est effective que durant trois ans, et donc, pendant cette période, les délègués sont en sursis de condamnation et qu'après ce labs de temps celle-ci est annulée et le casier judiciaire des prévenus restera vide. Certains émmetent quelques réserves face a ce jugement et se posent la question :

Est-ce une victoire?

Il est certain que cela en est une.
D'une part, c'est une victoire politique dans le sens ou aucune condamnation n'a étée prononcée quand a la responsabilité des treizes délègués, et donc l'article 66§4 a ete rejeté par la cour. Cet article était la moelle épinière de l'accusation et le procureur général a axé toutes les preventions autour de celui-ci. Le
fait que l'utilisation de cet article a été rejeté par la cour est sans aucun doute la victoire centrale de ce procès. Cependant, un bemol est a ajouter car la cour a implicitememt reconnu que cet article pourra être utilisé dans de futurs conflits collectifs. De plus, les nouvelles lois anti terroristes en préparation en Belgique et dans le monde laissent envisager le pire au niveau de la répression judiciaire des luttes a venir.
D'autre part, c'est une victoire sociale car la lutte et la mobilisation menée avant, pendant (et bientot apres) le procès à porté ses fruits dans le sens ou elle a demontré que en se mettant debout, il etait possible d'arriver a des resultats et non des moindres : l'acquittement quasi total des délègués.
Pour les avocats de la defense, c'est aussi une victoire juridique. Par un travail de colosse à la constitution d'une argumentation sans faille, ils ont obtenus victoire sur nombre de leurs developpement, par exemple, en fouillant le dossier, ils ont cassé le dossier constitué par les forces de l'ordre. Le juge dira a ce propos que la gendarmerie a constitué un dossier insuffisant en preuves. De plus, les avocats ont mis l'accent sur le contexte social dans lequel se sont deroulés les faits et à force de persévérance, le juge a bien été obligé d'admettre que les faits sont imputable à un drame social qu'a été la fermeture des Forges de Clabecq.
En general, c'est donc une victoire pour les délègués. Jo cottenier, camarade et ami de ceux de Clabecq depuis le début du conflit a declaré que le verdict n'aurait pût être meilleur.
La victoire de ceux de Clabecq est surtout dûe au fait de leur attitude irréprochable au tribunal. En effet, ils ont toujours porté la lutte de Clabecq comme une fierté et un accomplissement alors que le procureur voulait en faire des criminels.

Perspectives d'avenir pour les délègués

Tous chantaient aujourd'hui : "ce n'est qu'un début, continuons le combat". En effet, la prochaine bataille que comptent mener les délègués se situe au niveau syndical. Roberto D'Orazio soulevait la question : " Si la justice bourgeoise nous acquitte pour les faits relatifs à la lutte de Clabecq, il est impensable que l'organisation syndicale continue de nous exclure". En effet, a l'heure actuelle, les délègués sont toujours exclus de la FGTB et c'est de cette discrimination que "Les 13 de Clabecq" feront leur prochain cheval de bataille.

arch/ive/ief (2000 - 2005)