arch/ive/ief (2000 - 2005)

SNCB: un cheminot candidat administrateur-délégué
by David Pestieau Tuesday May 14, 2002 at 04:21 PM

Paul De Rammelaere, 54 ans, prépensionné, accompagnateur de train pendant 20 ans, a posé sa candidature à la fonction d'administrateur-délégué de la SNCB. Lors de son audition comme candidat, il soumettra le «plan des travailleurs» élaboré par les cheminots du PTB.

Le 24 mai, le gouvernement désignera le nouvel administrateur-délégué de la SNCB, après la démission instantanée de Heinzmann. «En proposant ma candidature, je voudrais faire tout pour éviter que la SNCB ne devienne une deuxième Sabena, affirme Paul De Rammelaere. Il ne faudrait pas qu'on en arrive à des situations comme en Angleterre ou aux Pays-Bas, où les voyageurs ne savent plus quand leur train partira ou arrivera à destination, où les accidents graves se multiplient. Comme on l'a vu encore avec l'accident du 10 mai en Angleterre qui a fait 7 morts et plus de 70 blessés.»

Paul De Rammelaere a été pendant vingt ans accompagnateur de train et délégué syndical au dépôt de Liège-Guillemins. La SNCB, il la connaît de l'intérieur. «Constatant l'échec de la libéralisation et de la privatisation en Angleterre et aux Pays-Bas, je suis de ceux qui sont convaincus qu'un chemin de fer public peut être de loin plus efficace et plus performant que le privé», écrit-il dans sa lettre de candidature envoyée à la ministre des Transports, Durant.

«Dans le plan que j'ai conçu avec mes amis du PTB et que je voudrais vous soumettre lors des auditions des candidats, note-t-il, j'apporte la preuve qu'un chemin de fer public, assurant la ponctualité des trains et la sécurité du personnel comme des voyageurs, est tout à fait possible, y compris en ce qui concerne son financement.»

Le cheminot liégeois rejette ainsi le plan actuel de financement sur 12 ans, dit des «680 milliards de francs», car celui-ci laisserait la SNCB, criblée de dettes: «Dès 1927, lors de sa création, la SNCB a reçu un capital de départ dérisoire, qui l'a contraint à souscrire des emprunts successifs. Elle a signé des contrats, notamment avec les monopoles de l'électricité, à des prix exorbitants. Depuis la fin des années 80, on veut la diviser et rendre «rentable» certaines parties afin de les revendre au privé pour un franc symbolique. C'est inacceptable.»

«Je suis prêt à prendre cette responsabilité pour le montant
de ma prépension»

De Rammelaere propose, avec le PTB, le refinancement des services publics par un impôt sur les grandes fortunes et la taxation des bénéfices des entreprises à un taux effectif de 40%. Cette candidature tranche évidemment avec celles des managers privés chères au gouvernement arc-en-ciel.

Pour ce qui est de ses exigences financières, le candidat PTB indique dans sa lettre de candidature qu'il est «prêt à prendre cette responsabilité pour le montant actuel de ma prépension qui s'élève à 1.152 euros par mois.» Quant à la question de la politisation des nominations, De Rammelaere remarque que «le caractère apolitique d'une nomination est un mensonge. Car il n'y a que deux politiques possibles aux chemins de fer, soit la politique de la commission européenne de privatisation et de libéralisation, soit une politique de défense des services publics. Je choisis la deuxième. En s'appuyant sur l'expérience et la compétence des cheminots, on peut la mettre en uvre. »

* Réactions et encouragements: paul.de_rammelaere@teledisnet.be

bien !
by arty Tuesday May 14, 2002 at 08:38 PM

bein oui au fait (;p), un travailleur, même s'il n'a pas les diplômes qu'il faut pour être un big boss, est quand même capable de s'entourer des conseilléEs dont il a besoin

y a plein de gens sans diplômes qui ont réussi dans les affaires

ok, la grosse majorité d'entre eux avait déjà du pognon ou des relations avant de commencer ...

mais Paul a déjà des conseillers, et s'il était nommé, il aurait également la responsabilité d'une quantité de pognon suffisante pour faire ce qu'il faut faire dans l'intérêt de touTEs plutôt que de quelques-uns ...

et lui il connaît le métier sur le bout des doigts

et comme les chefs d'entreprises qui ont réussi disent toujours que pour réussir il faut savoir de quoi l'on parle ...

bein ouais,une bonne candidature çà !

et que les frileux se rassurent : ça serait pas encore la révolution, quand même ... ;p

et puis, m'est avis que ça va pas être fastoche d'avoir le poste ;p