arch/ive/ief (2000 - 2005)

Tandis que « Bruxelles salue les martyrs de Jénine », Polbru se comporte comme Tsahal

Ce sont plus de 1000 personnes qui, ce dimanche 12 mai, ont manifesté en solidarité avec le peuple palestinien au départ de l'Université Libre de Bruxelles. Cette manifestation voulait également dénoncer l'attitude des régimes arabes dans la question palestinienne.

Dyab, responsable de la manifestation (Arab-European League) : « Nous voulons envoyer un message vers les régimes arabes. Nous les accusons, par leur attitude, de préserver le pouvoir israélien dans la région. Ces régimes oppriment leur propre peuple et empêchent toute évolution démocratique dans leur propre pays car ils servent avant tout, les intérêts américains. ».
Il n'y a pas que les pays arabes qui étaient visés. L'Union Européenne et l'ONU en ont pris pour leur grade. A l'image des Va Nu Pieds, un groupe d'étudiants qui a organisé, au début de la manifestation, une petite pièce de théâtre. Un match de boxe opposait Israël à la Palestine. Le ring était supporté à ses quatre coins par : le marché des armes, le marché du pétrole, le marché de la drogue, le marché des images. Sous les huées, les participants ont ainsi appris que la fabrique belge d'armes, la FN, venait de décrocher un important contrat d'armes pour la garde rapprochée de Georges Bush. L'arbitre ? L'ONU. Les paris allaient bon train. Les parieurs ? Les plus grandes multinationales européennes : Bayer, Vivendi… Un coup porté par le Palestinien fait chanceler l'Israélien qui peut compter sur toute l'aide des multinationales, de l'ONU et des Etats-Unis pour se relever.
Par manque de temps, la représentation n'a pas pu être menée à son terme, mais d'emblée le ton était donné : Bush, Sharon, Assassins, Europe, ONU, complices.

Le cortège se met en branle. Les femmes en tête. Ce sont elles les héroïnes du jour. Leur combativité entraîne tous les autres participants, principalement des jeunes de Schaerbeek, Moolenbeek, St-Josse… L'avenue Franklin Roosevelt résonne sous les slogans : « Bush Sharon, terroristes » ; « En Palestine, et à Gaza et en Cisjordanie, et à Jénine et en Irak, qui sème la misère, récolte la colère » ; « Gloire, gloire, aux enfants palestiniens qui avec leurs pierres chassent les colons ». Le cortège passe devant la plupart des ambassades des pays arabes : Egypte, Arabie Saoudite, Koweit. Devant chacune d'entre elles, la tension monte, insultes et sifflets volent : « Nous sommes tous des Palestiniens » lancent les manifestants d'une seule voix.
Nadia nous confie: « Nous voulons la justice d'abord, la paix ensuite. Les régimes arabes sont responsables. Ils ne nous représentent pas, ce sont des régimes archaïques et dictatoriaux ».
Pour Imane, 20 ans, le message est clair : « On s'adresse à Bush et à ceux qui soutiennent l'impérialisme. Soutenir l'injustice, c'est se mettre les peuples du monde à dos. Il faut que l'on se mobilise contre toute l'injustice dans le monde »
Enfin Rafik conclut: « Nous ne sommes pas contre les juifs, mais contre le sionisme. Les pays arabes ne font rien, ils signent des traités pour ne plus agir par la suite. Si Israël veut la paix, il faut qu'il évacue les territoires. L'Europe fait l'hypocrite car les enjeux sont avant tout économique. »
Toute la manifestation s'est déroulée dans une ambiance très combative, mais bon enfant pour se disloquer rue d'Uruguay devant le siège de la Ligue Arabe.

PolBru se croit en territoire occupé et arrête 13 jeunes dont des enfants.

Et c'est là que la police a ouvertement commencé à provoquer les manifestants. Au terme de la manifestation, les gens ont commencé à rentré paisiblement chez eux. Nous étions, près de 200 à remonter à pied l'avenue Franklin Roosevelt vers l'ULB. Parmi nous, une trentaine de jeunes étaient particulièrement nerveux et marchaient sur l'avenue. La police s'est mise en barrage devant nous. En voyant cela, cette trentaine de jeunes a décidé de prendre la poudre d'escampette dans les rues adjacentes à l'avenue Franklin Roosevelt. Le reste du groupe, paisible, a continué son chemin. Nous avons traversé sans encombre le barrage. Mais un peu plus loin, la police s'est à nouveau mis en barrage à travers toute l'avenue Franklin Roosevelt. Nous marchions paisiblement sur le trottoir. Mais la police est intervenue en force et a arrêté sans ménagement 13 jeunes, dont l'un d'entre eux avait à peine 13 ans. Visiblement la police cherchait la provocation car le ton est vite monté entre des femmes qui tentaient de protéger les jeunes et la police : « Laissez-les, laissez-les, ce sont tous nos enfants, ce sont tous des enfants de la Palestine ».
Tout de suite, la résistance s'organise. Rendez-vous est fixé à la Bourse pour se rendre devant le commissariat de police et exigé la libération des jeunes. Ils seront libérés aux alentours de 20h. Trois d'entre eux nous disent avoir reçu des coups, tous ont des blessures aux poignets infligées par les menottes. L'un d'eux a du se déshabiller. Tous ont eu a subir des insultes racistes.
Il s'agit clairement d'une tactique visant à criminaliser la solidarité avec la Palestine. La police a pris comme prétexte une trentaine d'excités qui n'ont commis aucun dégât pour se ruer sur 13 jeunes innocents. Il s'agit clairement de présenter la communauté arabe comme des casseurs et des voyous. Malgré toutes ces intimidations, des dizaines de jeunes filles, de jeunes garçons se sont inscrits pour aller manifester contre la venue de Bush en France. La résistance continue.

Manifestation contre la venue de Bush à Caen (Normandie) : départ en bus à 6h du matin, dimanche 26 mai, depuis Bruxelles, devant le Centre International, 171, Bd Lemonnier; départ 6h30 à la gare de Mons. Prix : 26 euros.
Inscriptions : ptb@ptb.be

Tout de suite après la manif on est parti parce qu' on avait encore quelques courses a faire. On ne s' inquietait pas du tout que la manifestation, qui avait quand même une ambiance très bon enfant, aurais pu se terminer de cette façon, surtout puisqu'on était beaucoup de femmes et d'enfants. Je ne vois aucun lien logique entre le déroulement de la mainfestation, le comportement des jeunes et les incidents qui ont suivis.

Ce qu'on avait bien remarqué, déja en arrviant pendant qu' chercahis où se stationner. Qu' il y avait beaucoup de policiers dans les rues aux allentours de l' Avenue Roosevelt.

Une seule conclusion: la provocation (insistée)