arch/ive/ief (2000 - 2005)

Schaerbeek: 500 personnes réclament une enquête sur le comportement de la police
by selma benkhelifa Friday May 10, 2002 at 10:09 AM

Meurtre raciste: 500 Schaerbeekois réclament une enquête sur le comportement de la police. Le 7 mai, un partisan du fasciste Demol, a assassiné les parents d'une famille marocaine de Schaerbeek. Deux enfants de la famille sont blessés et restent dans un état grave.

Meurtre raciste: 500 Schaerbeekois réclament une enquête sur le comportement de la police

Le 7 mai, un partisan du fasciste Demol, a assassiné les parents d'une famille marocaine de Schaerbeek. Deux enfants de la famille sont blessés et restent dans un état grave.

La police n'a rien fait pour prévenir ce drame et sauver des vies humaines. Ce sont les voisins qui ont mis en sécurité trois des enfants et leur ont sauvé la vie alors que le forcené tirait. Et la police n'a rien fait et a même empêché les pompiers de s'approcher de plus près.

Mercredi, le bourgmestre Clerfayt invitait la population en colère. Pas de drapeau en berne, pas de registre à signer à la commune, aucun conseiller communal ne porte un ruban noir. Le Vlaams Blok Demol, qui fréquenatit l'assassin, siège au Conseil Communal avec deux autres conseillers facsistes. Ce double meurtre raciste pèse visiblement moins que le meurtre du politicien d'extrême-droite Pim Fortuyn.

Mercredi le 8 mai, l'anniversaire de la victoire sur le fascisme, Clerfayt promettait de diaologuer avec la population et "chercher ensemble les réponses aux nombreuses questions".

La population était là en masse: 500 personnes. Mais toute l'assemblée démontrait le mépris des autorités: pas de micros, aucune réponse aux questions demandées.. Des dizaines de gens sont partis fachés "Nous aurions dû le savoir, nous ne sommes quand même que des immigrés".

Récit de Selma Benkhelifa

Mercredi 8 mai, 20h, réunion à la Maison Communale de Schaerbeek. Les autorités communales, de police, judiciaires vont nous donner des réponses aux questions posées par le meurtre raciste du 7 mai. Les gens sont venus nombreux, très nombreux.

La salle du conseil communal est trop petite. Le bourgmestre est très mal à l'aise, nerveux, … peut-être n'aime-t-il pas la foule ? Finalement, il décide de faire la séance de questions-réponses dehors sur la Place Collignon.

Nous sortons tous. Le bourgmestre commence. Il n'a pas de micro. Les gens n'entendent pas et le crient. On lui donne enfin un mégaphone.

Il se dit « ému par le drame terrible qui nous est arrivé » et il réclame une minute de silence… qu'il ne respecte pas. Quelqu'un dans la foule lui crie : « C'est pour vous aussi la minute ! ».

Ensuite, le bourgmestre nous explique que « notre présence est une démarche d'ouverture et que nous avons besoin de garder confiance en nos institutions. » Les gens rient. Un membre de la famille des défunts prend la parole et l'atmosphère devient recueillie.

Le bourgmestre nous présente aussi les intervenants. « Mesdames les substituts du Procureur ». Aucun applaudissement. Un jeune dans le public leur demande une enquête sur la police et sur les sympathisants de Demol. Tonnerre d'applaudissements !

« Monsieur le chef de la police ». Hué par la foule qui réclamera sa démission.

Des habitants de la Rue Vanderlinden, voisins des victimes, s'expriment. Leurs exigences sont claires, leurs questions précises :

Aucune réponse ne sera apportée à ces questions. Le chef de la police, pourtant très sollicité, ne prendra même pas la parole. Tout à coup le mégaphone ne fonctionne plus. Le substitut du procureur veut expliquer qu'une enquête est en cours. Personne ne semble à même de trouver un autre micro… ou des piles !

« La police fonctionne comme le micro »

« La police fonctionne comme le micro », entend-on dans la foule. Tout le monde rit.

Les interventions se succèdent mais ce sont toujours les mêmes questions et toujours la même absence de réponse.

Un jeune homme me demande si « Le Ministre de l'Injustice, Marc Verwilghen, pourrait poser un acte civique, avoir un geste, nous considérer enfin comme des citoyens ».

La question est omniprésente. Si c'était un immigré qui avait abattu une famille de Belges, les réactions du monde politique auraient été toute autres. Nous n'avons pas les mêmes droits et nous n'avons que des devoirs. Le devoir de rester calmes, de rester dignes, de pleurer en silence et surtout de respecter les institutions. Sur le racisme, sur l'extrême-droite, sur l'insécurité que nous vivons, pas un mot, pas un regret. Rien.

A suivre…

Pour les allochtones, la Proximité ne compte pas
by raf Friday May 10, 2002 at 11:43 AM
raf.custers@euronet.be

Le plus souvent, les médias appliquent de manière cynique la soi-disante loi de proximité. Cela veut dire : mil morts à mil kilomètres ont moins de valeur qu'une personne morte "chez nous".

Et bien, malheureusement (ou bien : comme on pouvait s'y attendre), pour deux personnes assasinés par un LePeniste (DeMoliste), les médias ôublient leur propre loi et publient des pages entières sur un fasco assassiné en Hollande et peu, beaucoup trop peu, sur deux Schaarbeekois assassinés. Pourquoi ? parce qu'ils sont des gens inconnus et ordinaires ? ou parce'ils sont Maroccains ? De la colère et des incidents qui ont suivis l'assassinat, ils parlent évidemment davantage.

Dans cet optique, il est extrêmement important que des comptes rendus indépendants - comme celui de Selma Benkhelifa soient publiés sur IndyMedia, qui en même temps devient le lieu pour rendre hommage aux victimes de cet état (d'institutions, de police et de medias) ou règne un racisme toujours plus prononcé.

Loi Mamouth
by Naima Wednesday May 15, 2002 at 10:47 AM
naima@casablanco.be

Bonjour,

Suite à cet article,je tiens à préciser que depuis 3 mois une nouvelle loi dîte Mamouth, nous a prouvée ses dérives.
Ce n'est pas compliqué, le service de police est remplacé par un autre service qui, généralement vient soit de la Flandre ou de la Wallonie.
Bien sûr ces "malheureux" ne connaissent soit pas très bien la langue ou ne connaissent pas du tout le terrain auquel ils ont affaire.
Cette nouvelle loi nous l'a très bien prouvée : la police qui se trouvait sur les lieux du double meurtre ont tout simplement PANIQUES.
Donc, si pétition a lieu, il faudrait la diriger vers :

- Le Ministre de l'Intérieur : Mr. Antoine Duquesne
- Sénatrice du PS : Mme Anne Marie Lizin
- Le bourgmestre d'Anderlecht : Mr. J.Simonet
et demander de mettre des policiers expérimentés, connaissant le terrain et non pas des "stagiaires".

Bientôt,nous serons amenés à nous défendre par notre propre moyen, nous devons surtout agir pour la nouvelle génération à venir, et c'est pourquoi je propose de nous mobiliser tous et toutes ensembles de façon à faire modifier cette loi et surtout à ce que nous, citoyens belges ou étrangers soient protégés par les forces de l'ordre!

Mes coordonées : 0488/288 103
Naima

FOR THE CHILDRENS
by DOMINIQUE NUNJA BOEL Monday May 20, 2002 at 05:49 PM

From: Dominique Boël
To: naima@casablanco.be
Sent: Wednesday, May 15, 2002 5:46 PM
Subject: Re: Fw: exprimez votre solidaritй !!!


Bonjour, les enfants.

Mon nom est Dominique Nunja. J'ai 46 ans. Je suis belge, ma mère est française, mon père belge.

J'ai été très choquée et très honteuse quand j'ai appris ce qui vous est arrivé.

J'aurais voulu être là, au parc Josaphat, avec vous, pour prier.

Je n'y étais pas, ainsi va la vie, parfois.

Que puis-je vous dire? C'est déjà plus facile, écrire, que parler sans pleurer...

Quand je pense à ma propre ma propre mère, que je serai seule un jour sans elle, j'essaie d'imaginer votre douleur, vous encore si jeunes...

J'espère de tout mon coeur, de toute mon âme que votre chemin sera semé de coeurs plein d'amour, de paroles d'aide, de gestes de douceur, d'un peu de tendresse humaine, aussi longtemps que vous en aurez besoin.

Inchah Allah!

Je vous embrasse de loin, prenez soin les uns des autres et que Dieu vous rende la vie un peu moins lourde à porter chaque jour...

Nunja