4 activistes devant le juge (mardi 30 avril 2002, Gand, Belgique) by kengred Thursday May 09, 2002 at 07:27 PM |
Dans la nuit du 11 au 12 décembre 2001, quelques jours avant le sommet européen de Bruxelles, 4 activistes sont montés sur le beffroi de Gand pour y peindre des slogans contre la répression et contre les nouvelles lois anti-terroristes sur des toiles enveloppant la tour (qui était en restauration). Ils ont été surpris en flagrant délit, arrêtés et mis en examen selon une loi datant de 1945. De plus la somme fixée pour les dommages-intérêts est de 340.000FB (8500 euro) !
4 ACTIVISTES DEVANT LE JUGE
(mardi 30 avril 2002, Gand, Belgique)
Dans la nuit du 11 au 12 décembre 2001, quelques jours avant le sommet européen de Bruxelles, 4 activistes sont montés sur le beffroi de Gand pour y peindre des slogans contre la répression et contre les nouvelles lois anti-terroristes sur des toiles enveloppant la tour (qui était en restauration). Ils ont été surpris en flagrant délit, arrêtés et mis en examen selon une loi datant de 1945. De plus la somme fixée pour les dommages-intérêts est de 340.000FB (8500 euro) !
Il s'agit ici clairement d'un procès POLITIQUE : la liberté d'expression est plus importante que quelques toiles bombées, et si l'Etat décide de les enlever parce que les slogans ne lui plaisent pas c'est à lui de se charger des frais de nettoyage ! Les 4 activistes demandent donc l'acquittement pur et simple.
La liberté d'expression est un droit fondamental ET doit aussi valoir pour ceux et celles qui n'ont pas les moyens d'utiliser le « quatrième pouvoir » (presse, media), qui est de plus en plus devenu la voix esclave du pouvoir en place. Pour cela : action directe, la rue nous appartient, lutter pour les espaces publics….
L'article de loi utilisé contre nous n'est rien de moins que « l'article 1 et 2 du décret de loi du 29 décembre 1945 concernant l'interdiction d'apporter des inscription sur la voie publique ». Il s'agit en effet d'un article datant de la période d'après guerre, quand nous vivions ici dans une période d'exception….
Vivons nous de nouveau une telle période ?
Peut-être bien.
Etant donné le nombre de mesures qui ont été prises depuis peu de temps, on pourrait bien en tirer cette conclusion. Les lois anti-terroristes sont un pas de plus en direction d'un véritable Etat policier.
Il s'agit d'une série de lois qui ont été approuvées par l'Union Européenne (profitant du climat après le 11 septembre, mais ces lois pour lesquelles surtout l'Italie et l'Espagne ont insisté, étaient déjà prévues depuis un moment) et qui sont une attaque de plus sur des droits et des libertés fondamentales.
Mais parlons plus largement de la croisade mondiale contre le « terrorisme » qui est utilisé pour légitimer les guerres impérialistes (les Etats-Unis contre l'Afghanistan, la Colombie, etc., Israël en Palestine,…) et pour étouffer toute protestation radicale au ‘nouvel ordre mondial'.
En tant qu'anarchistes nous partons du principe que le monde est assez beau et riche pour satisfaire les besoins de tous et toutes et que les richesses de la terre appartiennent à tout le monde. Nous nous plaçons dans une longue tradition de lutte contre le Capital et l'Etat, ces institutions qui pensent pouvoir affirmer que ces richesses (humains inclus) leur appartiennent.
Pour une véritable démocratie directe décentralisée ou tout le monde peut s'exprimer et prendre part aux décisions . Pour un monde sans contraintes.
La lutte continue, malgré tout…
L'ACTION DIRECTE C'EST L'ARME DES PAUVRES
HALTE A LA REPRESSION – LIBERTE POUR TOU(TE)S
Le procès contre les 4 activistes à Gand a été repoussé au 28 mai. Le délai a été demandé par la défense car un des prévenus était hospitalisé pour cause d'appendicite, et ne pouvait donc pas être présent. Par contre, une compagnie de flics bien armées était eux bien sur place…
Pendant que devant le palais de justice une vingtaine de manifestants déroulait une banderole, le juge a ouvert l'audience par un avertissement sévère ; on lui avait fait savoir que des personnes présentes comptaient perturber l'ordre et il n'hésiterait pas, conformément a la loi bien sur, de faire évacuer ou de faire enfermer pour 24 heures le premier qui oserait se manifester…
L'avocat à fait la demande de délai et après une courte identification des 3 activistes présents, le juge a finalement accepté celle-ci.
Il est étonnant que la somme fixée pour les dommages-intérêts a été maintenu. Cela renforce nos soupçons comme quoi celle-ci a vue le jour sous pression de la police (si nous pouvons parler de dégâts, ceux-ci sont la conséquence de la demande du parquet de faire retirer les toiles), avec le but de ‘frapper financièrement' les 4 activistes et avec eux, le mouvement radical.
En tout cas, le ton a été donné : le juge, la présence policière, l'ambiance dans la salle du palais de justice,…montre bien qu'il s'agit d'une nouvelle tentative de criminaliser ceux qui résistent contre les injustices et qui luttent pour un monde meilleur.
Nous vous appelons tous et toutes d'être nombreux pour le prochain jour du procès, Mardi 28 mai.