06/05/02 Arrachage d'un site de colza Terminator à Herzele (Fl. orientale) by Les Restaurateurs de fertilité Tuesday May 07, 2002 at 05:33 PM |
Dans la nuit du 5 au 6 mai 2002, un site de colza génétiquement altéré,implanté dans la commune de Herzele (localité de Borsbeke) en Flandre orientale, a été assaini par une délicate intervention manuelle.
"Il n'y a pas de meilleur témoignage du formidable pouvoir idéologique de notre société et de la soumission de la biologie appliquée à l'économie politique que l'empressement avec lequel depuis cent cinquante ans, les scientifiques de toutes obédiences (généticiens, agronomes, historiens, économistes et sociologues) ont ignoré ce dont tout homme d'affaires "semencier" se rendait compte à la première seconde : tant que le grain que récolte le paysan est aussi la semence de l'année suivante, lui vendre des "semences" est impossible !"
Jean-Pierre Berlan, Directeur de Recherche à l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique, France)
Cette initiative visait tout d'abord à corriger en partie les lacunes des mesures d'interdiction de cultures d'OGM récemment adoptées par le ministère belge de la Santé publique et de l'Environnement. Comment comprendre en effet que les pouvoirs publics affirment se soucier d'appliquer le principe de précaution envers les disséminations volontaires de colza transgénique dans l'environnement... mais ne refusent dans les faits pas même 10% des sites de pollution existants (4 sur les 43 en cours) ? Une telle incohérence méritait bien un coup de main bénévole de notre part.
Nous tenons aussi à dissiper la fausse alternative entre "essais en plein champ" et "essais confinés".
L'opération intellectuelle qui bannit les cultures OGM en milieu ouvert pour accorder les bénéfices du doute aux manipulations in vitro est non seulement illusoire sur les plans technique (l'étanchéité absolue est impossible) et épistémologique (le laboratoire exclut les phénomènes étudiés du monde réel, il ne les prépare pas à y faire irruption, même assortis d'une "biovigilance" de tous les instants...).
Cette revendication tend aussi et surtout à occulter les objectifs des semenciers et des agrochimistes, objectifs indépendants des protocoles employés.
La dissémination interrompue cette nuit par exemple, comme 38 autres sur le territoire belge, était destinée à la production efficace de semences apparentées au type "Terminator". Les plantes hybrides qu'elle permet d'obtenir, tant vantées aux agriculteurs depuis près d'un siècle, ont la propriété fantastique de s'auto-détruire dans leur champ, les graines de ces végétaux une fois récoltées n'ayant pas de pouvoir germinatif ou étant dégénérées. La sauvegarde des semences d'une année sur l'autre, pratique fondamentale de l'agriculture et gage d'une autosuffisance alimentaire à ancrage local, succombe ainsi peu à peu au projet des "biotechnologies", plus correctement qualifiées de nécrotechnologies.
Par l'introduction d'un gêne de stérilité mâle dans les lignées mères "hybrides" de colza, les transgénistes de PGS-Aventis-Bayer, financés au départ par la Région flamande, assurent à cette firme une prise en otage du vivant et des ressources agricoles sans précédent dans l'histoire de l'humanité.
La résistance à cette entreprise mortifère ne peut se contenter de suivre le rythme d'un "débat de société" improbable et foncièrement cynique, organisé 16 ans après le début en Belgique des cultures expérimentales de végétaux génétiquement modifiés.
Les localités suivantes accueillent encore aujourd'hui sur leur sol un avant-poste du Meilleur des mondes transgéniques, de quelques dizaines de m² à plusieurs ha : Mienlen-Boven-Aalst, Nazareth, Velzeke, Bavegem, Lede, Wetteren, Zottegem, Vlierzele, Herzele, Estaimpuis, Deinze, Chimay, Saint-Aubin, Wortegem-Petegem, Maldegem, Kaprijke, Bassevelde, Salles, Orroir, Russeignies, Flobecq, Maffle, Ellezelles, Saint Sauveur, Vaudignies, Olsene, Dentergem, Oostrozebeke.