Le Pen écarté, pas son programme by david pestieau Monday May 06, 2002 at 09:10 AM |
dpestieau@wol.be |
18% pour Le Pen, 82% pour Chirac. Comme attendu, le facho Le Pen est écarté mais son programme certainement pas. La crise majeure de toute la classe politique dirigeante de la France ouverte le 21 avril reste entière. Le "sursaut républicain" ne remet en rien en cause le rejet de la classe politique française et sa politique antipopulaire dictée par les multinationales européennes.
18% pour Le Pen, 82% pour Chirac. Comme attendu, le facho Le Pen est écarté mais son programme certainement pas.
La crise majeure de toute la classe politique dirigeante de la France ouverte le 21 avril reste entière. Le "sursaut républicain" ne remet en rien en cause le rejet de la classe politique française et sa politique antipopulaire dictée par les multinationales européennes.
Le sauvetage de "la République" a directement été interprété par Chirac, comme un chèque en blanc pour plus de politique anti-sociale et de fascisation.
Comme ses amis Bush et Blair, Chirac annonce déjà comme premier point de son programme au nom de la "liberté": la sécurité et la lutte contre l'impunité. C'est-à-dire plus de police et de répression contre l'ensemble de la population. Et cache aux travailleurs ces plans de réarmement de 5 milliards d'euros.
Chirac parle de mieux rémunérer le travail en annonçant la baisse des charges sociales … pour les patrons. Et comme convenu en accord avec Jospin à Barcelone, il va généraliser le travail intérimaire pour la jeunesse, reconnaisance du travail s'il en est.
Chirac annonce la "fraternité" pour les retraités. En réalité, répondant aux exigences des multinationales européennes, il a approuvé avec le social-démocrate Schröder, le fasciste Berlusconi et le libéral Verhofstadt; le passage de pensions financés par la sécurité sociale dans un système de capitalisation de ces pensions en Bourse.
La sociale-démocratie appelle déjà à l'unité de la gauche pour continuer la même politique édictée par l'Union européenne et rejetée le 21 avril.
Le dégoût du programme antidémocratique, antisociale et militariste de Le Pen a mobilisé des millions de jeunes. Elle devra dès demain se mobiliser contre les attaques de même nature du gouvernement, qu'il soit chiraquien ou socialiste: plan de police européenne et lois "antiterroristes", notamment contre le mouvement antimondialiste; réarmement des armées européennes; nouvelles vagues de privatisations dans l'énergie, la Poste et les chemins de fer.
Le dégoût des travailleurs contre les politiciens bourgeois à la Chirac, devra pouvoir s'exprimer autrement que dans la politique fasciste de Le Pen.
Le mouvement communiste doit pouvoir transformer ce rejet des partis bourgeois en une lutte contre le capitalisme et l'impérialisme. Car l'insécurité c'est d'abord la menace de guerre, le chômage, la destruction des services publics.
Les vrais communistes devront ainsi montrer l'extrême danger de la soi-disante solution de demander plus de forces armées pour assurer la sécurité. Car c'est précisément parce qu'il y aura de plus en plus d'argent pour la guerre, les armements et les forces armées, extérieurs et intérieures, qu'il y aura de moins en moins d'argent pour l'emploi, pour les services publics, pour la santé, pour l'école, pour la rénovation des quartiers, bref, pour la sécurité du peuple.