Contre l'Original et les Copies... by titom Sunday May 05, 2002 at 12:21 PM |
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Contre l'original et les copies
Aux tenants du discours sécuritaire, qui promettent des solutions répressives sans s'interroger sur les raisons profondes de cette insécurité et du sentiment qu'il fait naître, il est nécessaire d'opposer une autre réflexion, comme réponse à la dérive fasciste qui s'amorce dans toute l'Europe.
Premièrement, il faut noter que dans les médias de masse et les discours politiques on ne parle que de cette insécurité qui nous tabasse pour nous dérober nos portefeuilles ou vider nos villas. Les autre catégories de risque ; social, économique, écologique, alimentaire et sanitaire sont évincées du débat. Pourtant, toutes ont la même origine, la même racine : le libéralisme. Pour ces derniers, cela nous apparaît plus évident ; privilégiant toujours le profit, il impose de fait ces dangers, désagrément mineur comparé aux bénéfices réalisables.
Mais la philosophie libérale porte aussi en elle le germe de l'injustice, des inégalités, appelle l'élimination de tous sentiments collectifs, poussant à l'individualisme, au repli sur soi et exacerbant le besoin de posséder. Le but est double.
1. Détruire le collectif, la solidarité afin d'isoler l'individu, le rendre plus vulnérable pour mieux lui imposer les conditions du système économique mondial (En supprimant les structures collectives telles que les syndicats ou en remplaçant la loi, de portée universelle et égalitaire, par le contrat, négocier au cas par cas et toujours en faveur du dominant).
2. Pousser l'individu à la consommation, présentée comme unique accès au bonheur, afin que le système, basé sur une croissance continue, ne s'écroule pas.
Alors dans un monde où l'homme doit être un loup pour l'homme, où l'argent étouffe toute morale et où l'on existe qu'en fonction de son pouvoir d'achat, il est tentant de chercher à se protéger des plus affamés. De ceux qui, à nos portes, désespéré et n'ayant rien à perdre, chercheraient à nous arracher du bout de leur canif un peu de notre richesse.
Mais l'on ne réglera pas le problème en élevant des forteresses de plus en plus hautes, en plaçant nos économies dans des coffres-forts de plus en plus épais ou en plaçant un, deux puis trois policiers à chaque coin de rue. Parce qu'en face, ils sont de plus en plus nombreux à risquer leur vie pour goûter un peu de nos privilèges.
Ce n'est qu'en combattant le libéralisme, ses inégalités, ses injustices et son mode de pensée, que l'on supprimera de manière significative toute forme d'insécurité, privant ainsi de l'extrême droite de sa plus précieuse alliée.
Mais en attendant des jours moins sombres, nos voisins français vont devoir choisir entre le moindre des deux maux et préférer l'odeur des magouilles au bruit des bottes.