arch/ive/ief (2000 - 2005)

Au nom de la liberté affective
by Fricatrices (posted by alison) Thursday May 02, 2002 at 10:10 PM

Le mouvement gai et lesbien devrait jouer un rôle novateur et émancipateur dans le domaine de la vie amoureuse - une prise de position sur le mariage et la cohabitation légale, de la part de Lesbiennes Féministes militantes.

Au nom de la liberté affective - rejettons l'hétéronormativité.

Le Mariage, la Cohabitation, la Reconnaissance Juridique du couple…
sont des créations du Patriarcat : ce sont des instruments d'Oppression.

Finissons-en ! Pour une société sans discrimination en fonction de l'Etat Civil.

Une société qui établit une différenciation entre ses citoyennes et citoyens
sur base de leur Etat Civil, légalise une discrimination.

Les gais et les lesbiennes s'insurgent contre les discriminations dont ils/elles sont victimes.
Malgré cela, on construit de nouvelles injustices et on en renforce d'anciennes.


Nous sommes Libertaires et Romantiques :

Nous considérons que la famille nucléaire ne représente pas un modèle à suivre.
Les nouvelles familles sont à géométries variables. Que leurs amours puissent l'être aussi !

Nous voulons vivre nos amours sans référence aux
Patrimoines et successions
Pensions et assurance-vie.


Nous sommes Féministes et Lesbiennes :

Nous considérons que l'Etat et l'Eglise sont les institutions patriarcales par excellence.

Leurs lois portent préjudice à toutes les femmes indépendantes, leurs règles étouffent notre sexualité.

Nous souhaitons développer nos relations affectives dans l'égalité et l'harmonie, hors du domaine de l'Etat. Pour toutes ces raisons, nous exigeons : la Neutralité de l'Etat par rapport aux différentes formes de vie commune.


Au nom de la Justice Sociale

Nous exigeons que l'Etat abolisse les Discriminations et les Injustices.
Ses édits concernant le mariage et la cohabitation sont autant de lois Iniques.
La Société évolue, la Famille évolue. L'Administration et la Législation traînent loin derrière…
Les conséquences : la création d'inégalités, dysfonctionnnements, inefficacités
procédures bureaucratiques lourdes et coûteuses.

Les bénéfices que tirent certain(e)s du mariage et du concubinage sont financées par
ceux et -surtout- par celles qui refusent de se plier au modèle de la Femme au Foyer.

Le mariage, le Pacs et les lois gouvernant le concubinage établissent un régime de faveur dans les domaines économiques et juridiques. Certain-e-s bénéficieront d'avantages en matière de contributions (sécu, fiscalité), droits (acquisition de la nationalité du partenaire), pensions, successions,… N'oublions pas que ces droits supplémentaires équivalent à une discrimination à l'égard des non-mariées ou les non-pacsées ! Le mariage - sous toutes ses formes - sera toujours source de discriminations ! Quand l'Etat accorde des avantages en fonction du partenaire sexuel ou en fonction de la forme de vie commune, il pousse à opter en faveur d'un modèle spécifique - en l'occurrence, le mariage.

La famille "traditionnnelle" a déjà largement eu le temps de montrer ses imperfections. Institution patriarcale par excellence, la famille nucléaire est irrémédiablement anti-féministe: parfois lieu de violences et souvent incapable de combler les attentes qu'elle génère (regardez les taux de divorce).

Le mouvement gai et lesbien devrait jouer un rôle novateur et émancipateur dans le domaine de la vie amoureuse. Il faut réinventer les relations amoureuses, avec un souci d'égalité et de liberté pour toutes et tous, pas uniquement pour quelques un-e-s qui auraient opté pour l'un ou l'autre type de Contrat d'Union

Pour l'individualisation des droits sociaux !
Pour l'abolition du statut de cohabitant !

Contre l'intervention de l'Etat dans la vie amoureuse.

tiré de textes distribués par les Fricatrices - groupe Louise Michel lors des Gaies Prides en 2001