arch/ive/ief (2000 - 2005)

Vous, qui le 5 mai 2002, voterez Chirac la rage au cœur, allez aux urnes avec des gants. Gants Mappa, gants de chirurgien, moufles, gants de cuisine ou de ski. Que, sur toutes les images des élections qui seront tournées en France ce jour-là, soient visibles ces gants, symboles de refus, de dégoût, de rejet de cette élection tronquée. Que ces gants soient, pour les médias étrangers, pour les archives télévisées, pour les enfants qui, dans dix ans, nous demanderont où nous étions en 2002, pour les apprentis sorciers qui ont voté le Pen, le signe que nous n'étions pas tous complices.

Relayez cette idée autour de vous, le plus possible.

Parlez-en à vos amis, à ceux qui, comme vous, se sentent écœurés. Le 5 mai 2002, nous voterons avec des gants, parce que nous ne voulons pas nous salir les mains.

Le bulletin de Le Pen dans la boîte aux lettres de Chirac

Lorsque vous voterez au deuxième tour, prenez les deux bulletins. Mettez celui de Chirac dans l'enveloppe et dans l'urne, parce qu'il le faut bien... ; et envoyez l'autre à «M.
Jacques Chirac, Président de la République, Palais de l'Elysée» (il est inutile d'affranchir l'enveloppe). Pour qu'il n'oublie pas. Et qu'il sache bien que nous non plus, on n'oubliera pas comment il est arrivé là.

Faites passer ce message.

Et les gands de boxe, ça va aussi?
De toute façon, ce ne sont pas des gands qui réussiront à vous garder les mains propres!
On ne sait pas bien viser où on vote avec des gands de boxe, mais ça n'a pas d'importance!
L'ascension de l'entrême-droite ou sa retombée ne dépend pas de nous. Elle dépend de la volonté des partis éligibles de réaliser une société où personne n'est de trop. Et cela, les partis "démocratiques" ne sont pas près de le comprendre. Alors, élimination pour élimination et darwinisme social pour darwinisme social, comme disait Orwell, à la fin de l'histoire, on ne sait plus qui sont les cochons et qui sont les hommes!
Claude Lelouch a dit à la radio qu'il fallait voter pour Chirac, et qu'il le ferait parce qu'il y allait de la vie de ses enfants. Et les précaires d'aujourd'hui, pour qui vont-ils voter pour défendre leur vie et celle de leurs enfants? Que leur promettent des Chirac et des Jospin, sinon un destin de sous-hommes?
Je crains que cela ne vaille pas le détour par les urnes!