arch/ive/ief (2000 - 2005)

Mission Locale d'Anderlecht - le radeau de la Méduse
by Les travaileurs licenciés ou en dépression Monday April 29, 2002 at 06:32 PM
briserlemurdusilence@swing.be 02/523 05 31 ou 0476/78 52 69. Pierre PUFFET, ancien coordinateur et délégué syndical, Rue de Veeweyde 156 à 1070 Bruxelles

La conférence s'est tenue ce matin en présence de plusieurs anciens travailleurs ainsi qu'en présence d'une travaileuse en maladie et qui n'en peut plus, qui ont tous pris la parole pour exposer la réalité des griefs. Merci à la délégation syndicale de la Mission locale de Molenbeek pour leur solidarité et leur message de soutien. Nous regrettons l'absence de mandataires Ecolo, de la commune et de la Mission locale et signalons que tous renseignements peuvent être transmis au sujet de ce qui suit sur demande.

Mission Locale d'And...
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OBJECTIFS DE NOTRE CONFERENCE DE PRESSE
Depuis notre départ, six autres travailleurs ont été licenciés. Nous constatons que la gestion de la Mission Locale et de ses ressources humaines se poursuit, puisqu'un grand nombre de personnes avaient déjà perdu leur place avant nous.
Nos démarches auprès de mandataires Ecolo il y a quelques semaines ont avorté devant la négation ou la minimisation cynique des faits par la directrice Pascale Kempinaire (Ecolo) et le président André Drouart (Ecolo).
Cette conférence de presse est, en l'absence d'une possibilité de recourir à une loi contre le harcèlement moral, notre dernier recours pour sensibiliser les acteurs concernés à une situation qui ne pourra que nuire, si elle perdure, aux travailleurs ainsi qu'à la commune d'Anderlecht.

QUE SE PASSE-T-IL A LA MISSION LOCALE D'ANDERLECHT
Une situation de mobbing organisée par la directrice P. Kempinaire, qui se traduit par des brimades et remarques désobligeantes, des humiliations et infantilisations
- L'insécurité de l'emploi
- L'absence de Règlement de Travail
- L'absence de dialogue avec la direction et l'interdiction de tout contact
avec son Conseil d'Administration
- Des objectifs professionnels volontairement flous, incertains, variables
- Des relations tendues au sein de l'institution
- Une direction qui se présente comme agissant en tant que membre du parti Ecolo mais dont l'action ne s'inspire pas du code moral de ce parti

LA NOUVELLE GESTION DE LA MISSION LOCALE
De nombreux problèmes préexistaient à l'arrivée de la directrice. Cependant peu trouveront des solutions par la suite, si ce n'est de circonstance ou d'apparence.
Le harcèlement moral, la déstabilisation des travailleurs, viseront ceux qu'on ne peut convaincre de partir d'eux-mêmes et à qui on ne peut adresser directement de reproche professionnel justifiant un licenciement.
Le harcèlement consistera essentiellement en une mise sous pression du travailleur qui amènera celui-ci
- soit à l'impossibilité de faire face à ses responsabilités
professionnelles ce qui justifiera un licenciement pour "incompétence" ;
- soit à une rupture de sa résistance entraînant un absentéisme qui amènera un licenciement pour maladie de longue durée ;
- soit à la faute grave, réelle ou putative, de manière à désolidariser les autres travailleurs et à contourner ou amoindrir la portée de la législation sociale relative aux indemnités de licenciement.
Les accusations les plus diverses sont portées. En l'absence de dialogue direct, il est rare qu'un travailleur en soit informé autrement que par la rumeur publique ou par courrier, et jamais un travailleur n'aura accès à son dossier, jamais il ne pourra se défendre, jamais il ne sera entendu.
Le harcèlement ne vise pas que des personnes dont on veut se séparer, il est aussi un mode de relation interpersonnel qui repose sur l'isolement du travailleur.

LA SUITE DONNEE A LA PLAINTE POUR HARCELEMENT MORAL CONTRE LA DIRECTRICE PASCALE KEMPINAIRE
Après la réception de 7 avertissements et courriers d'intimidation, et 4 mois d'absence pour dépression, Pierre Puffet reprend le travail à la mi-août 2001. Une semaine plus tard la directrice l'informe d'une diminution majeure de ses responsabilités, sous prétexte qu'une plainte pour harcèlement moral a été déposée contre lui.
Il n'a pas accès à ce dossier, ne peut savoir ce qu'on lui reproche ni se défendre, et dépose plainte à son tour auprès du Ministère de l'Emploi et du Travail contre la directrice Pascale Kempinaire.
Il ne sera pas entendu, recevra de nouveaux courriers de diminution de responsabilités et d'intimidation et sera en butte à de nouvelles accusations de la part du Président.
Finalement, sous pression constante et acculé à la faute grave par des provocations continues, il acceptera une solution négociée qui se traduit par un an de rémunération, pour solde de tout compte.

QUELLES SONT LES POSSIBILITES DE DIALOGUE AVEC LA DIRECTION ET LE POUVOIR COMMUNAL
La délégation syndicale est fragilisée : il reste un mandat sur les trois d'origine et son titulaire a aussi fait l'objet de plusieurs courriers d'intimidation.
Il n'y a pas de représentation des travailleurs auprès du Conseil d'Administration ou du Bureau. Le personnel n'est pas informé des dates et ordre du jour des réunions, ni desdécisions prises.
Toute tentative de contact avec le Président ou un administrateur entraîne des conflits avec la directrice.

QUE FAIT LE PRESIDENT ANDRE DROUART ECHEVIN DE LA PARTICIPATION?
Ses motivations sont nous inconnues, cependant, nous constatons qu'il soutient aveuglément la directrice, Mme Kempinaire engagée en juin 2000 sans expérience ni du secteur, ni de la fonction.
P. Kempinaire quant à elle se revendique publiquement d'être militante Ecolo et dit devoir son poste à son compagnon, Claude Adriaen, Secrétaire Politique Ecolo pour la Région de Bruxelles. Nous joignons en annexe un document démontrant que son engagement s'est en effet produit de façon anormale et la question se pose de savoir pourquoi. Cela pose la question de savoir si elle bénéficie depuis lors d'une protection politique ou non.

ANALYSE DES COUTS
**Coût humain pour les travailleurs
13 travailleurs tomberont en maladie et totaliseront 44 mois complets d'absence.
A titre indicatif, en 21 mois, seuls 65% des prestations ne relèveront pas de périodes de préavis, indemnités de rupture ou maladie.
Sur les 22 travailleurs fixes présents à l'arrivée de Mme P. Kempinaire, 3 ont fait le choix de partir et 15 ont été licenciés, dont 8 sans préavis et certains sans indemnités.
Ce turn-over tranche avec le passé puisqu'à l'arrivée de la directrice, l'ancienneté moyenne dépassait les deux ans.
**Coût social : second perdant, les Anderlechtois
Perte de subventions, actions différées ou "suspendues", le second grand perdant dans cette affaire après le personnel, c'est le public défavorisé d'Anderlecht qui ne peut plus compter sur les services de la Mission Locale dans des quartiers parfois très démunis.
Le quartier de la place Bara, où se trouve la Mission locale d'Anderlecht, avait connu des émeutes il y a quelques années et il avait été admis pas tous qu'il fallait réinvestir ce quartier, or c'est le contraire qui se produit ici. Avec sa nouvelle direction, et la politique de licenciement et d'embauche différée, la Mission Locale doit tout reprendre à zéro. Ce fait explique pourquoi aucun projet novateur n'a vu le jour depuis 2 ans.
Heureusement, la direction peut encore profiter de l'usufruit de son héritage en tirant parti de l'aboutissement de projets antérieurs à son arrivée : fin des travaux au Curo-Sport ou (ré)ouverture de la Maison de Quartier de La Roue, par exemple.
**Coût financier
Pertes directes non subsidiées : 9.570.000 fr dont 25% pour les licenciements et le solde pour des salaires. Ce montant est directement à charge des finances communales.
Les pertes indirectes, subsidiées sans productivité, sont les versements pour 16 mois de Salaire Mensuel Garanti et les préavis subsidiés pour un montant total de 2.765.000 fr.
Le total des pertes financières dépasse donc 12.000.000 fr.
Si l'on ajoute 3.330.000 fr de budgets inutilisés qui sont une perte de services rendus aux Anderlechtois et 990.000 fr d'indemnités pour maladie, nous obtenons un coût total d'un minimum de 15.000.000 fr.

CE QUE NOUS DEMANDONS
Nous demandons qu'il soit immédiatement mis fin à la situation. Suffisamment de personnes ont souffert et ont perdu leur emploi, voire leur équilibre moral sans jamais être entendus.
Nous espérons que celles et ceux qui ont autorité sur la directrice, aussi bien Ecolo, que la commune d'Anderlecht et les membres du Conseil d'Administration de la Mission locale, prennent conscience de la gravité des faits que nous portons à leur connaissance.
Le fait est simple: la Mission locale est peu efficace et son mode de gestion du personnel donne lieu à un grand nombre de chômeurs et de dépressifs. En tant que hiérarchie ils ont une responsabilité certes morale, mais aussi légale s'ils tolèrent la poursuite d'un tel fonctionnement.
Peut-être l'un ou l'autre pouvoir subsidiant pourrait-il prendre l'initiative de faire procéder à un audit par une organisation indépendante, qui portera tant sur la gestion des projets que sur le management.


Predrag Grcic et Pierre Puffet (tous deux anciens ravailleurs et témoignant de la situation de harcèlement moral)

29/04/02