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Derrière l'hideuse extrème-droite se cache un plus gros monstre encore, l'Europe
by Topsy Thursday April 25, 2002 at 12:07 PM

Il ne faut pas se focaliser sur Le Pen, car derrière, se cache une réalité, peut-être aussi monstrueuse mais certainement plus trompeuse, celle d'une Europe fasciste qui se construit sans les citoyens, sans même le monde politique et les parlementaires, et qui au nom du profit de grandes sociétés va répandre le désespoir et la haine autour de nous.

Juste un petit mot sur Jean-Marie avec des petits extraits de textes disponibles sur cet excellent site et une petite réflexion sur le danger qu'il y a d'occulter l'Europe fascisante qui se construit sans l'aide de l'extrème droite. Il ne faut pas se focaliser sur Le Pen, car derrière, se cache une réalité, peut-être aussi monstrueuse mais certainement plus trompeuse, celle d'une Europe fasciste qui se construit sans les citoyens, sans même le monde politique et les parlementaires, et qui au nom du profit de grandes sociétés va répandre le désespoir et la haine autour de nous.

"Personne n'a retenu la leçon : le racisme et le fascisme ne viennent pas de nulle part, ils ne deviennent des options politiques possibles que si un certain climat idéologique le leur permet - un climat créé et entretenu en grande partie par le discours des élus, des grands médias et des intellectuels. La quasi-totalité des responsables politiques a préféré suivre le FN sur le terrain des "problèmes d'immigration", espérant "couper l'herbe sous le pied" de l'extrême droite, alors qu'on ne faisait ainsi que banaliser et légitimer les thèses de cette extrême droite, et finalement assurer leur succès."

"Les électeurs, comme Le Pen lui même l'annonçait, ont préféré l'original à la copie."

"Le fasciste autrichien Haider avait déjà déclaré: "Si vous comparez notre programme à celui du gouvernement de Tony Blair, vous découvrirez beaucoup de ressemblances"

"Quelle différence fondamentale y-a-t-il entre un Le Pen qui se dit "socialement à gauche, économiquement à droite", un Jospin qui privatisait plus vite que son ombre sous couvert d'Europe sociale et un Chirac qui dénonçait "la fracture sociale" en 1995 avant d'imposer le plan Juppé? "

 

Le malheur c'est que des gens comme Berlusconi, Haider ou Le Pen, sont d'accord avec les nouvelles mesures européennes, privatisation de l'énergie dans 3 ans, des services postaux, des transports, flexibilité et compétition accrue dans le travail, augmentation drastique du système intérimaire, contrôle de l'immigration, création d'une armée, ...

Toutes ces décisions qui sont prises lors des sommets européens sans l'avis des parlementaires (autrement dit sans l'avis du peuple (Lire un très bon article du monde diplomatique de ce mois ci "Est-il encore utile de voter après le sommet de Barcelone?"), l'ont été comme le fait un dictateur et ne vont engendrer que misère).

Nos frontières sont de plus en plus hermétiques aux étrangers et les expulsions de plus en plus nombreuses. Il doit être d'accord avec ca, à mon avis, Le Pen.

Alors prenons garde ne pas voir qu'un seul bout du monstre hideux, car derrière Le Pen, se cache une réalité, peut-être aussi monstrueuse mais certainement plus trompeuse, celle d'une Europe qui se construit sans les citoyens, sans même le monde politique et les parlementaires, et qui au nom du profit de grandes sociétés va répandre le désespoir et la haine autour de nous.

Les socialistes comme les libéraux n'ont plus de pouvoir actuellement sur la construction de l'Europe. Ce n'est pas une grande nation qui se crée, c'est une nouvelle composante d'un empire économique qui a pour seul but de gagner plus d'argent et de ne pas le redistribuer équitablement (en fait le terme économie n'a même plus son sens dans la dictature financière actuelle) . C'est l'OMC qui nous dirige, nos politiques ne sont que ses instruments. Voyez ce que nos politiques arrivent à faire concrètement pour améliorer la santé, l'éducation et la justice de leur peuple, pour défendre des peules assassinés. Réfléchissez, mais vous me direz, il n'y a pas assez d'argent! Pour la guerre et l'armée, apparemment, des milliards sont débloqués sans problème, pour le TGV, totalement inutile en regard de ce qu'on l'a payé, l'argent continue à couler, ...

Le droit au revenu minimum vital est supprimé, et l'on instaure à la place le travail forcé pour 500 euros par mois. Les chômeurs sont virés après deux ans de chômage, le forem ne va plus du tout assurer une recherche d'emploi correcte, dorénavant il passera exclusivement par des agences d'intérim qui correspondent à ce que veulent les patrons, de la flexibilité, des coûts très bas, plus de protection sociale, des travailleurs faisant office de yo-yo. Les socialistes veulent rendrent certaines grèves illégales, empêcher les grèves de solidarité, comme Berlusconi, qui veut supprimer l'article obligeant l'employeur à fournir un motif valable pour le licenciement, mais il ne fait que suivre les directives européennes en matière d'accroissement de la flexibilité du travail et de modération salariale (voir conclusion du sommet de Barcelone).

L'ombre fasciste, c'est l'Europe actuelle qui l'a crée, pas l'extrème-droite. D'ailleurs nos ministres ne veulent même pas entendre parler du droit de vote pour les immigrés.

Ne nous voilons pas la face, Jospin et Chirac imposent eux aussi des lois fascistes et racistes, comme le font les gouvernements des pays européens et américains. La solidarité devra renaître, pour lutter contre cet égoïsme, ce fatalisme et cette individualité, prônés par nos sociétés, qui fait le lit de l'extrème droite. Espérons seulement que les citoyens réagirons avant que la plupart de l'Europe soit dirigée par des vrais nazis, et que ses contestataires soient mis en prison.

C'est le système entier qu'il faut combattre et pas seulement les partis d'extrème droite!

Topsy.

 

 

 

Un ennemi.
by red kitten Thursday April 25, 2002 at 12:18 PM
redkitten@indymedia.be

(merci Topsy pour ta contribution)

Nous avons un ennemi: le capitalisme.
Le capitalisme a deux visage: la sociale démocratie et le fascisme.

Il n'y a pas a en discuter, le fascisme est pire. Mais on passe progressivement de la sociale-démocratie au fascisme. Et ce ne sont pas toujours les partis clairement fascistes qui effectuent cette fascisation, suivez mon regard...

On a raison de lutter contre le Pen est le fascisme. Mais ne le faisons pas pour sauver la """démocratie""" actuelle (tendance 'votons Chirac'), mais faisons-le en pointant le vrai ennemi: le capital.

Profitons de ce mouvement pour ouvri les yeux de celles et ceux qui se mobilisent contre Le Pen, mais qui ont encore confiance en la sociale démocratie.

réflexion perso
by Ptit Pierre Thursday April 25, 2002 at 01:47 PM
p_eyben@hotmail.com

Je partage ton avis!

Petite réflexion personelle:

En 1999 les parlementaires belges ont appris que la Belgique avait pratiqué des expulsions collectives, ils ont également appris que les personnes expulsées avaient été marquées (pour les identifier comme le faisaient les nazis!). Ils ont quand même voté la "confiance" au gouvernement et au ministre de l'intérieur [majorité (-4 voix dont Decroly) contre opposition]. Nos "représentants" ne s'émeuvent pas plus chaque jour des expulsions violentes ou de l'existence des centres-fermés.

Certains parleront de réalisme, d'autres de faiblesse de "nos" élus. Moi, il me semble que la vérité est que la barrière entre démocrates et fascistes n'est plus aujourd'hui qu'un argument électoral. Comme il n'existe plus de différences idéologiques entre gauche et droite (tout le monde fait de néo-libéralisme tendance dure), on se rend une petite virginité de circonstance et on ressort un nouveau clivage: "Nous les démocrates". Aujourd'hui, plus besoin d'être de gauche, être démocrate suffit.

Le pire est que même pour ce simple clivage, il est déjà trop tard. Il n'y a plus de démocrates, les idées fascistes sont déjà dans le parlement!

Pierre.

NB: Quelques articles sur "le thème Le Pen" sur http://www.jcc.be.tf