arch/ive/ief (2000 - 2005)

Ces élections constituent d'abord une défaite écrasante pour le gouvernement dit de "gauche plurielle". Le gouvernement Jospin récolte là les fruits de sa politique néolibérale et antisociale. Au cours de ces dernières années, ce gouvernement a ainsi plus privatisé que le précédent gouvernement de droite dirigé par Juppé.

La plupart des candidats traditionnels à la campagne présidentielle n'offraient aucune alternative réelle, aucune rupture avec la politique néolibérale responsable de l'approfondissement des inégalités sociales et de la dégradation du quotidien pour des millions de travailleurs, de jeunes, de femmes et d'immigrés. Ils n'ont eu en outre de cesse que d'alimenter et de flatter le discours populiste, raciste et sécuritaire cher à une extrême-droite qui n'a eu qu'à s'engouffrer dans la brèche ainsi ouverte.

C'est à une crise historique de la démocratie bourgeoise que l'on assiste aujourd'hui et cette crise se traduit par une polarisation électorale grandissante. Il faut souligner le fait que si le fasciste Jean-Marie Le Pen, pour qui les chambres à gaz nazies n'étaient qu'un "détail historique", a atteint le score terrible de 17%, les listes de la gauche radicale obtiennent ensemble plus de 10% des voix, constituant ainsi la seule bonne nouvelle de ces élections. Car si les voix pour Le Pen expriment la peur, le repli nationaliste et l'intolérance, celles qui se sont portées sur la gauche radicale traduisent quant à elles le réveil des luttes ouvrières et sociales porteuses de solidarité, d'égalité, d'internationalisme et de soif de justice sociale.

Le POS tient particulièrement à souligner et à saluer le score de notre jeune camarade Olivier Besancenot, 28 ans, facteur et candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (notre organisation-soeur en France). Le fait qu'Olivier Besancenot, inconnu il y a peu, obtient 4,5%, soit plus que le candidat du Parti Communiste Français Robert Hue et presqu'autant que le candidat écologiste Noël Mamère est un événement de grande importance.

Il n'y a pas là, selon nous, de "mystère": Olivier Besancenot a mené une campagne clairement anticapitaliste, en phase avec les espoirs et les revendications issues des luttes contre la mondialisation capitaliste, le travail précaire et flexible, le racisme, les licenciements boursiers, etc.

Le score de l'extrême-droite fasciste et celui de la gauche radicale donnent à cette dernière une énorme responsabilité. Les résultats de la gauche radicale sont en effet un point d'appui pour une véritable refondation – urgente – d'une gauche authentique. Ils sont un point d'appui aussi pour une mobilisation antifasciste unitaire qui doit se faire avant tout dans la rue, dans la lutte pour une autre politique, plutôt que dans un front républicain autour de Chirac. La lutte contre le fascisme, fruit des politiques antisociales du capitalisme néolibéral, est prioritaire. La LCR appelle ainsi à combattre Le Pen au second tour mais surtout à se mobiliser massivement et unitairement dans la rue, dans les quartiers et dans les entreprises, contre le péril brun.

Le POS est convaincu que ces élections présidentielles françaises auront un impact important en Europe. Dans un contexte international également dominé par une polarisation entre la montée des forces fascistes, populistes ou réactionnaires (en Hollande, au Danemark, en Hongrie, au Portugal, mais aussi avec Bush, Sharon ou Berlusconi) et la remontée des luttes populaires et internationalistes depuis Seattle jusqu'à Barcelone en passant par Porto Alegre, l'urgence est à la construction d'une alternative politique anticapitaliste radicale et unitaire.

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