arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le Monde et le Venezuela
by bendyglu Sunday April 14, 2002 at 10:59 PM

Le Monde journal des putschistes qui ont fait des études

Le Monde et le Vénézuela

Dans un article mis en ligne le 12 avril à 6h56 par Lemonde.fr sous le titre : " Venezuela : la démission d'Hugo Chavez ", on apprend que :

Hugo Chavez a signé sa démission de la présidence du Venezuela vendredi. Jeudi, une manifestation de 500 000 personnes avait exigé la démission du président. Le patron des patrons vénézuéliens, Pedro Carmona, a annoncé, vendredi, qu'il dirigera un nouveau gouvernement de transition. Un général a assuré que le pays était entièrement contrôlé par les forces armées. Le président restera détenu au fort Tiuna, la principale base militaire de Caracas.

Dans l?article il n?est pourtant pas formellement question de " coup d?Etat " mais d?une vieille coutume locale visant à faire respecter la volonté populaire :

Alors que régnait la confusion, et avant l'annonce faite par le général Camacho, un groupe d'une dizaine officiers des différentes armes, dans la vieille tradition hispanique du "pronunciamiento", annonçait qu'il entrait en rébellion contre le régime Chavez

Une volonté populaire exprimée par des grévistes et des manifestants, dont on ne dit pas à ce stade qu?ils "répondent" à l?appel du syndicat du patron des patrons vénézueliens, celui-la même qui vient de se proclamer chef du gouvernement.

A 12h00, on apprend que :

Le président démissionnaire avait quitté à 3 h 50 locales (7 h 50 GMT) le palais présidentiel de Miraflores pour se rendre au fort Tiuna, selon Union Radio. M. Chavez, dont la démission a été annoncée par le général Lucas Rincon, chef des forces armées, avait quitté Miraflores dans une automobile blindée noire, accompagné de personnels de sécurité armés.

En gros le président a démissionné et s?est rendu ensuite en prison :

"Il était sérieux, le regard fixé droit devant lui", a affirmé Globovision, soulignant que M. Chavez "n'a salué personne" en entrant dans un bâtiment du fort, situé dans le sud de Caracas.

 

A 12h43, il n?est toujours pas question de coup d?état mais, nuance, Hugo Chavez, est contraint à la démission, sous la pression des militaires. On en apprend un peu plus sur le " mouvement populaire " qui a obtenu la démission du président au profit du patron des patrons placé au pouvoir par l?armée :

Affichant ses sympathies pour Fidel Castro et son rejet de la "mondialisation néo-libérale", Hugo Chavez a multiplié les affrontements avec les chefs d'entreprise, les principaux médias, l'Eglise catholique et les syndicats, et sa popularité s'est dangereusement effritée au cours des derniers mois.

Le 10 décembre 2001, le Venezuela avait déjà été paralysé par une grève nationale de protestation contre une série de réformes économiques menaçant de conduire le pays à la "collectivisation", selon les détracteurs de M. Chavez.

La nomination d'une nouvelle équipe dirigeante chaviste à la tête de PDVSA, l'une des dix premières entreprises mondiales, a servi de détonateur à la crise actuelle. Les cadres du géant pétrolier se sont rebellés contre cette atteinte à l'autonomie de l'entreprise. L'aggravation du conflit a ralenti les opérations des principales raffineries et a entravé le chargement des tankers, mettant en péril le plus important secteur d'activité du pays, qui apporte plus de la moitié des recettes fiscales et les trois quarts des recettes d'exportation.


À 12h43 toujours Jean Krauze ne parle pas de Washington : La crise mûrissait depuis six mois au moins. Fasciné par son propre verbe, trop sûr de sa force, Hugo Chavez s'était peu à peu mis à dos des secteurs entiers de la société : les syndicats et le patronat, les beaux quartiers mais aussi les classes moyennes, l'Eglise et une bonne partie des milieux libéraux, sans parler de Washington ;

Inutile en effet de parler de Washington, qui n?a jamais eu d?influence directe sur les événements politiques du type " coups d?état en Amérique Latine " et dont la politique étrangère ne s?est jamais intéressée aux états pétroliers. Il est vrai que la ligne de Washington est aussi celle du Monde, depuis que " nous sommes tous américains ", à 20h06 Reuters transmettra le point de vue du département d?Etat :

According to the best information available, at this time [cad la thèse des putschistes reprise avec de fausses pincettes par Le Monde]: Yesterday, hundreds of thousands of Venezuelans gathered peacefully to seek redress of their grievances. The Chavez government attempted to suppress peaceful demonstrations. Chavez supporters, on orders, fired on unarmed, peaceful protesters, resulting in more than 100 wounded or killed. Venezuelan military and police refused orders to fire on peaceful demonstrators and refused to support the government's role in such human rights violations. The government prevented five independent television stations from reporting on events.

The results of these provocations are: Chavez resigned the presidency. Before resigning, he dismissed the vice president and the cabinet. A transition civilian government has promised early elections.

A 13h48, la démocratie a quand même du plomb dans l?aile au Vénézuela, puisque sous le titre Le nouveau président dissout les institutions démocratiques on apprend que :

Tandis que le patron des patrons vénézuéliens, Pedro Carmona, prêtait serment comme nouveau "président intérimaire", plusieurs proches d'Hugo Chavez dénonçaient le "coup d'Etat" dont il a été victime, affirmant qu'il n'avait pas démissionné, contrairement à ce qu'ont annoncé plusieurs hauts gradés


Coup d?Etat a droit aux guillemets, c?est une dénonciation des proches de Chavez, par contre démissionné n?en a toujours pas c?est ce qu'ont annoncé plusieurs hauts gradés, principales sources du Monde.fr depuis 6h56.

Toujours à 13h48 on a le droit sous la plume de Pedro Carmona a un " portait " du nouveau président intérimaire, sans guillemets ici :

 

Pondéré, inconnu du grand public il y a encore quelques mois, il s'est fait connaître le 10 décembre 2001 à l'occasion de la première grève générale des cinquante dernières années au Venezuela. Cette grève fut également la première organisée par des responsables d'entreprises depuis la chute du dictateur Marcos Pérez Jimenez en 1958.

(?)

Malgré son attitude conciliatrice, Hugo Chavez n'a jamais voulu voir en lui qu'un représentant de l'oligarchie et n'a pas cessé de l'accuser de vouloir abattre son gouvernement [à tort ?].

à rapprocher de : En décembre 2001, de puissantes manifestations couplées à une grève massive révélèrent la force et l'étendue de l'opposition (?)L'avertissement fut, semble-t-il, pris au sérieux, et, pendant les semaines et les mois qui suivirent, Hugo Chavez parut même envisager de mettre un peu d'eau dans son vin, d'oublier un peu son langage "de classe" et de se poser en président de tous les Vénézuéliens. Mais ces bonnes intentions firent long feu (?). Hugo Chavez manque d?impartialité, par contre Pedro Carmona n?a rien d?un oligarque, d?ailleurs :

Outre ses fonctions d'entrepreneur, Pedro Carmona est un diplomate de haut niveau qui a occupé différentes fonctions, notamment à Bruxelles. Libéral en économie comme en politique, il reprochait à Hugo Chavez son "manque de consultation et de respect des principes de la participation citoyenne établis par la Constitution et les lois".

Chavez est par contre décrit comme un para putschiste puisqu?il a payé une tentative de coup d?Etat de deux ans de prison par le passé (avant d?être élu deux fois démocratiquement) : à 13h48 c?est d?ailleurs toujours le seul et unique putsch vénézuélien débusqué par Lemonde.fr.

C?est un personnage hors normes qui s'était mis à croire qu'il incarnait à lui tout seul le Venezuela, [un] officier qui après avoir tenté un coup d'Etat militaire en 1992 s'était converti à la démocratie et avait assis son pouvoir sur un soutien populaire d'abord massif, un talent médiatique étonnant et l'appui de l'armée, [qui]est arrivé au bout de ses contradictions

La correspondante du Monde à Vienne a cependant le mérite de rappeler quelques faits essentiels sous le titre : Hugo Chavez, l'homme qui avait ressuscité l'OPEP :

Dès son arrivée au pouvoir, à un moment où l'organisation est en pleine débâcle, marquée par une baisse accélérée des prix, il proclame son intention de "ressusciter l'OPEP", dont nombre d'experts avaient déjà signé l'acte de décès. Pour donner l'exemple, il prend le risque politique de diminuer les exportations de brut, quitte à perdre des parts du marché américain où le Venezuela dépassait même l'Arabie saoudite (?)Ce regain de discipline s'avère payant : en l'espace de dix-huit mois, les prix sont multipliés par trois - au point de susciter, durant l'été 2000, la colère des automobilistes américains et européens. Le sommet de l'OPEP, fin septembre 2000 à Caracas, à l'occasion du 40e anniversaire de l'organisation, consacre le triomphe de la "ligne Chavez". Avec habileté, le président vénézuélien balaie toutes les questions épineuses - dont celle du réchauffement climatique - pour se concentrer sur le seul objectif susceptible de faire l'unanimité : la défense des prix. L'élection de son ministre de l'énergie, Ali Rodriguez, pour succéder au Nigérian Rilwanu Lukman comme secrétaire général du cartel, en janvier 2001, confirme son influence (?) Sa chute brutale fragilise le cartel qui redoute que Caracas ne revienne très vite à sa vieille habitude : ouvrir les vannes sans plus se soucier des quotas. Alors que l'escalade du conflit au Proche-Orient a fait craindre une flambée durable du prix du brut, le renversement de Chavez a instantanément provoqué, vendredi, un accès de faiblesse des cours. L'or noir cédait 1,52 dollar à la clôture à New York, à 23,47 dollars.

Mais c?est là une analyse politique un peu trop matérialiste qui fleure les années 70 qui mérite d?être contre balancée par celle d?un " expert " un peu plus post-moderne qui met en musique le thème Bushien : c?est la faute à Chavez.

 

Ce qui est clairement posé, c'est le problème de la légitimité des gouvernants en Amérique latine(?)

[La chute de] Hugo Chavez et Alberto Fujimori (?) s'explique par l'hiatus entre une forte légitimité initiale, de fortes espérances, et l'absence de changement. Ces deux derniers ont cherché à instaurer un nouveau modèle politique, à la fois populiste et progressiste.

-Alberto Fujimori était un néolibéral, pas Hugo Chavez...

Oui, mais ce qu'il y a de commun entre les deux, c'est le volontarisme politique, c'est-à-dire une définition moderne du populisme, selon laquelle le chef peut tout et vite, parce que le chef est un homme providentiel. Elu avec près de 60 % des voix en 1998, Chavez avait toute la légitimité et toutes les cartes, mais c'est la déception par rapport à l'espoir qu'il avait fait naître qui explique, en partie, sa chute.

Notons : Le volontarisme politique, , c'est-à-dire une définition moderne du populisme? ! ! ! !

En fait victime d?une illusion marxiste, l?existence de classes sociales, alors qu?il n?y a que des " secteurs ":

Il n'a eu aucune méthode, d'où cette manière incantatoire qui l'a conduit à "polariser" des secteurs contre les autres parce que la réalité ne correspondait pas à ses désirs (?)

Il n'avait aucune culture économique. Ses idées économiques soit étaient inexistantes, soit n'étaient pas mises en ?uvre (?)

Il a la force de l'autodidacte, cette boulimie de lecture, cette envie de savoir. Mais le revers du personnage, c'est qu'il est mal structuré, chaotique. Ce qui lui a manqué, c'est un homme de l'ombre méthodique qui, derrière lui, aurait mis en musique ses projets et lui aurait conseillé d'en faire un peu moins sur le plan médiatique et un peu plus dans le concret.

L?expert en question, Jean-Michel Blanquer, directeur de l'Institut des hautes études de l'Amérique latine (IHEAL) est sans doute candidat à un poste de conseiller auprès de son collègue si distingué qui n?a rien d?un vulgaire putschiste autodidacte puisqu?il a fait des études à l?Université Libre Bruxelles et est sans doute assez bien " structuré " pour ne pas confondre l?économie et la politique.

À suivre : Le retour de Chavez !

Le Monde et ses honorables correspondants
by do Sunday April 14, 2002 at 11:32 PM
do@mai68.org

Salut,

Pour savoir quelle confiance on peut faire au journal le Monde, je vous conseille vivement de visiter cette page internet :

http://www.amnistia.net/news/articles/monddgse/monddgse.htm

A+
do
http://mai68.org

la manipulaciòn no es la agresiòn en sì!
by armandobarrios Monday April 15, 2002 at 10:00 AM

Et ce n'est que le debut.
Le design et beaucoup plus large, lourd et classique qu'on pourrait voir aujourd'hui.
Comme dans un premier temps au Chili, il s'agit d'hypnotiser et anestesier les masses et themes comme la liberté ou la democracie recuperées peuvent juouer encore actuellement. Et tel comme Miterrand qui au lendemain de sa première victoire la bourse avait litterairement tombé par terre, la bourgeoisie vénézuélienne et tous ses rouages vont commencer a s'attaquer au fondamentaux de l'economie. Une fois cette premiére et deuxième tache achevées, viendra l'heure de la massacre et toute la violence necessaire pour ecrasser les proletaires et ses organisations.
C'est en moment d'impasse dans le control de masses, qu'on voit la veritable tache des organisations petites-burgeoises et social-reformistes. N'etaient pas deux socialistes qui on laissé massacrer Rosa Luxembourg et Karl Liebnecht? Eber? Scheidemann?