arch/ive/ief (2000 - 2005)

Vénézuela: le tyran a été destitué!
by do Sunday April 14, 2002 at 02:59 PM
do@mai68.org

Les pauvres et eux seuls ont repris samedi le pouvoir aux putschistes du patronat au Venezuela dans une vague déferlante sur la présidence, pour la restituer au président de gauche Hugo Chavez 48 heures après le coup d'Etat.

Dimanche 14 avril 2002, 9h07

 

Lien originel : http://fr.news.yahoo.com/020414/202/2js54.html

Les pauvres du Venezuela ont repris le pouvoir aux putschistes !

CARACAS (AFP) - Les pauvres et eux seuls ont repris samedi le pouvoir aux putschistes du patronat au Venezuela dans une vague déferlante sur la présidence, pour la restituer au président de gauche Hugo Chavez 48 heures après le coup d'Etat.

Le peuple a envahi le palais présidentiel à Caracas sans redouter les balles, qui ont tué trois civils et blessé 18 autres, et facilité ainsi le retour à l'ordre démocratique déjà réclamé notamment par 19 pays d'Amérique Latine et la France, avant l'Organisation des Etats Américains (OEA) comme coup de grâce.

Dans ce pays de 24 millions d'habitants, près de 80% d'entre eux vivent dans la pauvreté, dont 40,7% sous un seuil critique.

En face, notamment dans les quartiers huppés de l'est de Caracas, la richesse des nantis leur permet de sortir du pays 21 milliards de dollars chaque année.

Ces chiffres astronomiques, soit 5% du produit intérieur brut, publiés par le FMI et la Banque mondiale, font du Venezuela un pays devant faire face à de constantes fuites de capitaux.

Seul président de gauche avec Fidel Castro dans le sous-continent américain gangrené par la misère et la corruption, Hugo Chavez avait perdu une première manche vendredi face au putsch, menée par une partie de l'armée, avec les riches dans l'ombre pour hériter du pouvoir.

Dans une première de l'histoire, le patron des patrons d'un pays, en l'occurrence Pedro Carmona, 60 ans, un chef d'entreprise formé à l'Université libre de Bruxelles, s'est alors emparé de la magistature suprême alors qu'en l'absence du chef de l'Etat, le fauteuil, selon la constitution, devait être occupé par son vice-président, soit Diosdado Cabello, un fidèle de M. Chavez.

Acteur principal de la récente grève générale contre le président élu en 1998 et réélu en 2000 pour six ans, Pedro Carmona a abattu ses cartes dès sa prestation de serment vendredi.

"La majorité des invités" à sa prise de fonction autoproclamée "appartenait au patronat, des éleveurs aux industriels", reconnaissait samedi le principal quotidien de Caracas, El Universal.

D'un coup de crayon, Pedro Carmona a dissout l'Assemblée nationale, le Tribunal suprême de justice, et démis tous les présidents des pouvoirs constitués.

Symbole de cette véritable lutte de classes, les 49 décrets-lois prévoyant notamment une réforme agraire, ont été abrogés sous les vivas des présents.

Au Venezuela, les latifundiaires font la loi, à l'image des pays voisins. 60% des terres, souvent abandonnées, sont détenues par 20% des propriétaires.

Une délégation de huit personnes de la société civile, à la mystérieuse légitimité, a alors donné l'aval de sa signature au "gouvernement de transition et d'union nationale", avec à leur tête Mgr Ignacio Cardenal, l'archevêque de Caracas, pour apporter sa bénédiction.

D'autoproclamation en autosatisfaction, le rêve de l'oligarchie a débouché samedi sur un cauchemar.

Malgré la chasse aux sorcières contre les chavistes, avec une vague d'arrestations arbitraires dénoncée par la suite par l'armée, les fidèles du président élu sont descendus en masse dans les rues.

Coup sur coup, dans un crescendo dramatique, la foule venue des "rancheros", ces bidonvilles accrochés aux collines de Caracas, a d'abord investi les abords du palais présidentiel.

Pedro Carmona s'en est échappé, puis il a démissionné, et a été arrêté avec ses "ministres" ainsi que l'état-major.

Diosdado Caballo a alors assumé la présidence, dans l'attente du retour au pouvoir du chef de l'Etat renversé la veille et détenu dans l'île d'Orchila dans les Caraïbes.

Avant d'être arrêté vendredi, le président en titre avait dit au revoir à ses ministres après avoir refusé de démissionner, contrairement aux affirmations ultérieures des putschistes. "Nous avons tous pleuré et chanté l'hymne national", a raconté à l'AFP Rafael Vargas, ministre du secrétariat à la présidence.

« Hugo Chavez n'a pas dit " je reviendrai ", mais il sait qu'il est un leader du tiers-monde », a-t-il conclu.

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Lien originel : http://fr.news.yahoo.com/020414/85/2jsac.html

Echec du coup d'Etat au Venezuela,
retour triomphal de Chavez

CARACAS, 14 avril (Reuters) - Le populiste vénézuélien Hugo Chavez a regagné triomphalement son palais présidentiel, après un retournement de situation qui a vu le gouvernement issu d'un coup de force militaire s'effondrer sous la pression de soldats loyalistes et de manifestations massives.

L'ancien parachutiste est rentré à Caracas en hélicoptère en provenance de l'île vénézuélienne de La Orchila, où il avait été brièvement transféré par les officiers qui l'avaient renversé vendredi matin en portant au gouvernement Pedro Carmona, chef du patronat vénézuélien.

Le poing levé, Chavez, lui-même auteur d'un putsch avorté en 1992, a traversé en souriant la foule compacte de ses partisans pour atteindre l'entrée du palais de Miraflores au son d'une fanfare militaire.

Dans un discours au ton conciliant, il a déclaré plus tard devant la presse qu'il n'avait pas été maltraité et il a reconnu que son gouvernement comme ses adversaires avaient commis des erreurs.

"Il n'y aura pas de représailles, pas de chasse aux sorcières. Je n'ai pas soif de vengeance", a-t-il dit en appelant ses partisans descendus samedi dans les rues pour réclamer son retour, à rentrer paisiblement dans leurs foyers.

Au même moment, des procureurs interrogeaient cependant Carmona et plusieurs officiers supérieurs à la base militaire de Fuerte Tiuna, a indiqué le ministre de la Défense de Chavez, José Vicente Rangel, en précisant qu'ils n'étaient pas formellement en état d'arrestation.

Carmona a démissionné samedi après qu'eurent éclate des manifestations monstres en faveur de Chavez, tandis que des soldats restés fidèles à ce dernier prenaient le contrôle du palais de Miraflores.

Reprenant sans transition son style oratoire habituel, Chavez s'est lancé dans un monologue d'une heure qui a pris fin peu après le lever du jour sur la capitale. Il a marqué son intention de respecter le droit en agitant un petit exemplaire bleu de la constitution du pays et en brandissant un crucifix qu'il avait emporté avec lui en captivité.

Après avoir évoqué les circonstances dans lesquelles il avait lavé ses chaussettes et ses sous-vêtements, Chavez a dit que les manifestations populaires et les mutineries de soldats en sa faveur représentaient un triomphe historique pour les Vénézuéliens.

MANIFESTATIONS GEANTES POUR CHAVEZ

"Je n'ai pas douté un instant de notre retour. Mais je ne pensais pas que nous reviendrions si vite", a-t-il dit.

Les déclarations par lesquelles des généraux ont affirmé qu'il avait démissionné et demandé à partir pour l'étranger étaient des mensonges, a-t-il poursuivi.

"Ils ont mis un bout de papier sur la table en disant 'Démissionnez', mais j'ai répondu 'Je suis un président qu'on a fait prisonnier, mais je ne démissionne pas'."

Comblés par le retour de leur héros, des milliers de partisans de Chavez, issus en majorité des bidonvilles de Caracas, agitaient des drapeaux vénézuéliens, scandaient des slogans et se pressaient contre les grilles métalliques entourant le palais présidentiel.

Des accrochages sporadiques continuaient dans plusieurs secteurs de la capitale, où des dizaines de milliers de manifestants pro-Chavez en colère étaient descendus dans les rues samedi pour exiger le retour d'un leader qui défendait à leurs yeux la cause des déshérités.

Au cours d'une journée chaotique où l'on se demandait par moments qui gouvernait le pays, les partisans de Chavez ont affronté la police - plusieurs morts ont été signalés - et pris le contrôle des chaînes de télévision qui avaient sèchement critiqué le leader populiste.

Diosdado Cabello, vice-président de Chavez, avait ensuite annoncé qu'il assumait la présidence jusqu'à la "réapparition" du président renversé. Dans la soirée, Diosdado Cabello avait prêté serment comme président en proclamant "l'ordre institutionnel rétabli à l'instant même". Interrogés par Reuters, de hauts gradés réunis au QG de l'armée de Fuerte Tiuna s'étaient dits favorables à un retour de Chavez.

Les forces armées avaient pourtant renversé le président vendredi, au lendemain de manifestations massives contre son gouvernement qui avaient fait au moins onze morts parmi les manifestants.

Le chef de l'armée, le général Efrain Vasquez, avait dans un premier temps apporté son soutien à Carmona, investi comme président d'une administration intérimaire censée céder la place à l'occasion d'une nouvelle élection présidentielle d'ici un an. Carmona avait dissous l'Assemblée et la Cour suprême, avant de revenir samedi sur sa décision à la demande de Vasquez, qui affirmait que la chute de Chavez n'était pas "un coup d'Etat".

La frange de l'armée restée fidèle au pouvoir démocratiquement élu a ensuite fait savoir que des unités s'étaient soulevées à travers le pays en rébellion contre le gouvernement de Carmona.

Ce dernier, apparemment lâché par les militaires qui l'avaient investi la veille, a fini par annoncer sa démission lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de discussions à huis clos avec les chefs militaires.

Des membres du gouvernement Chavez ont fait leur apparition sur les écrans d'une télévision publique, la chaîne 8, où ils ont affirmé reprendre le contrôle du pays. Ils ont montré à l'antenne une fax qu'ils ont dit être signé par Chavez lui-même.

"Moi, Hugo Chavez Frias, Vénézuélien et président de la république bolivarienne du Venezuela, n'ai pas renoncé au pouvoir légitime que le peuple m'a confié", disait le message.

Les Etats-Unis, qui ne cachaient pas leur aversion pour Chavez en raison de ses liens avec le président cubain Fidel Castro et de son style populiste à la tête d'un des grands pays producteurs de pétrole, s'étaient montrés satisfaits de sa mise à l'écart. Des responsables américains s'étaient refusés à considérer les événements du Venezuela comme un coup d'Etat.

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NOTES de do :

— C'est la première défaite de l'impérialisme américain depuis le 11 septembre 2001 !

Gageons qu'elle sera suivie de bien d'autres : suivons l'exemple vénézuelien : révoltons-nous !

— Les journalistes européens au service du pouvoir n'ont eu de cesse de nous mentir en nous disant qu'Hugo Chavez n'était qu'un dictateur bouffon qui avait déçu son peuple. Ce sont ces journalistes-là, maintenant, qui doivent être déçus : devant les manifestations géantes de la population vénézuelienne en faveur d'Hugo Chavez, ils ne peuvent plus nous cacher qu'ils nous ont menti en prétendant qu'Hugo Chavez avait perdu sa popularité dès qu'on l'avait vu à l'œuvre !

EL PUEBLO ARMADO JAMAS SERA VENCIDO !
(Le peuple, ARMÉ, ne sera jamais vaincu !)

Pour plus de détails, rendez-vous sur mon site.
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Commentaires sud-américains
by Yannic Sunday April 14, 2002 at 07:21 PM
yannindy@yahoo.fr

J'ai eu l'occasion de parler aujourd'hui avec un ami de la République Dominicaine réfugié en Belgique depuis des années, après avoir fui au Chili, avoir été arrêté la-bas, torturé, et avoir réussi à fuir vers la Belgique.
Son analyse de Chavez n'est pas toute rose. C'est un populiste. Mais un populiste qui tient certaines de ses promesses. Il a beaucoup fait pour un retour d'une vraie démocratie (les autres partis, corrompus, se sont effondrés et sont "morts de mort naturelle" (ce sont les termes de mon ami) après son accession au pouvoir). Les réformes de Chavez sont dirigées vers le peuple (je n'ai pas dit CONTRE le peuple, au contraire de la plupart de nos gouvernements). Il est détesté par les US (et pas mal d'autres) parce qu'il est ami de Fidel Castro (un dictateur, oui, mais combien d'Américains vont chaque année se faire soigner à Cuba parce que c'est beaucoup moins cher qu'aux States, et que la médecine est de meilleure qualité??).
Bref, "le dernier coup d'état de la CIA a échoué, heureusement" (ce n'est pas de moi, c'est de mon ami).
Et je lui laisse ce mot de la fin.

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