arch/ive/ief (2000 - 2005)

Onze ans après la fin de la guerre du Golfe, et après plus d'une décennie d'embargo total et de bombardements réguliers, la situation du peuple irakien devient plus qu'intenable. Selon l'Unicef, l'embargo aurait déjà fait à lui tout seul plus de 600.000 victimes parmi les enfants de moins de 5 ans. De nombreux symptômes médicaux constatés parmi la population (cancers et leucémies en forte hausse, anomalies génétiques rares,…) indiquent en outre que l'uranium appauvri utilisé lors des bombardements fait des ravages sur la santé publique. Malgré cette situation insoutenable, les Etats-Unis ont annoncé leur intention de déclarer une nouvelle guerre à l'Irak, dans le but de faire chuter le régime de Saddam Hussein, alors que toutes les ‘mesures' prises en ce sens ont toujours touché de plein fouet la population sans affecter le régime.
Tous ces éléments ont poussé quelques associations (SOS Enfants d'Irak, Associations d'Amitié belgo-irakienne et néerlando-irakienne, Médecine pour le Tiers Monde) à mettre sur pied une délégation aux objectifs multiples. Il s'agira d'abord de témoigner de la situation générale de la population et de sa réaction face à la nouvelle menace de guerre, afin de contrer l'information ‘officielle' qui tend à préparer les opinions publique à une nouvelle guerre contre l'Irak. La délégation s'attachera également à enquêter sur les conséquences tragiques de l'embargo imposé par les Nations Unies, et à constater les effets de l'utilisation de l'uranium appauvri lors des bombardements sur la situation sanitaire en général (pathologies, dégradation de l'environnement,…). Les médecins de la délégation amèneront dans leurs bagages notamment des ouvrages et CD-Rom médicaux récents, outils qui sont également sous le coup de l'embargo. En violant ainsi ce dernier à petite échelle, ils entendent poser un geste symbolique et éventuellement appeler une réaction de la part des autorités occidentales.
La délégation sera constituée notamment de politiciens (sénateurs et députée européenne PS, porte-parole du PTB), de vétérans de la guerre du Golfe (notamment de l'association française Avigolfe), d'experts en matière d'armes à uranium appauvri, de professeurs (dont Anne Morelli et Lise Thiry, ULB), de médecins et de représentants de diverses associations sociales et pour la paix. Plusieurs médias accompagneront cette délégation (notamment la RTBF (l'Hebdo), Solidaire, Indymedia, Uitpers et d'autres médias étrangers (Canal+, l'Humanité,…)).
La délégation sera composée de 91 personnes en provenance de 16 pays différents. Elle sera rejointe sur place par une délégation algérienne d'une trentaine de personnes. Les participants visiteront entre autres des hôpitaux, des écoles, des quartiers pauvres, diverses infrastructures, et ils rencontreront un maximum de gens (médecins, enseignants, travailleurs sociaux,…). Un entretien avec le ministre irakien des affaires étrangères Tarek Aziz est également au programme. Pour le reste, un petit volet touristique (l'Irak est riche en sites archéologiques) est prévu pour décompresser un peu après avoir été confrontés a des situations qui s'annoncent pénibles. Suite à la question d'un journaliste lors de la conférence de presse, un débriefing psychologique sera éventuellement envisagé au retour.
Parallèlement à la Mission internationale pour la Paix, SOS Irak Belgique a mis sur pied une mission médicale d'une dizaine de personnes, dont le docteur Edward De Sutter et deux sénateurs belges.