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Rwanda : il faut un bouleversement politique !
by raf Thursday April 11, 2002 at 09:54 PM
raf.custers@euronet.be

Chaque année, début avril, la population rwandaise commémore les victimes du Génocide, déclenché en avril 1994. Pour tous, c'est une période extrêment difficile. Mais autour de la commémoration plus aucune unité nationale existe. Puisque, comme nous l'expliqué ci-dessous l'ancien député rwandais Jean-Baptiste Mberabahizi, le nouveau régime du Front Patriottique Rwandais, est rapidement devenu une oligarchie militaro-affairiste qui ne tolère aucune opposition et qui a aggravé les contradictions fondamentales du pays.

L'interview avec monsieur Mberabahizi a eu lieu le 5 avril 2002 à l'occasion du huitième anniversaire du début du Génocide, mais aussi parce qu'en exil une réorganisation politique d'envergure est en train de se faire.

Jean-Baptiste Mberabahizi : je suis ancien député pour le Parti Socialiste Rwandais, membre du parlement de transition qui a été mis en place en 1994. Je suis réfugié politique en Belgique depuis '97 et pour l'instant je suis le président de l'Alliance Démocratique Rwandaise. L'ADR est le regroupement de deux organisations politiques : le Mouvement Pour la Paix, la Démocratie et le Développement et le mouvement appelé Congrès Démocratique Rwandais, qui ont fusionné récemment en janvier, pour essayer de résoudre la question principale que nous avons au Rwanda pour l'instant qui est l'ethnicisation du Rwanda, l'ethnicisation excessive.

RC : Cette période de l'année, le début du mois d'avril, est toujours une période pénible pour les Rwandais. Pour vous aussi, je pense, parce que ça fait maintenant huit ans que le génocide a été déclenché. Qu'est-ce que vous vivez à un tel moment ?

JBM : le sentiment que j'ai est un sentiment de peine à cause des gens qui ont été massacrés en '94, mais aussi un sentiment de frustration à cause de l'incapacité du système politique qui a été mis en place par le Front Patriottique Rwandais, dirigé par Paul Kagame, à résoudre les questions principales qui ont fait qu'on en est arrivé là. Donc, quand on observe la situation politique actuelle, on se rend compte qu'en 8 ans il s'est constitué de manière systématique, méthodique une oligarchie politique, militaire et d'affaires qu'on appelle en Kinyarwanda 'AKAZU', qui est constitué d'anciens réfugiés rwandais, qui utilise la même politique, le sectarisme, le clientélisme, l'exclusion ethnique et qui a développé en plus des exclusions ethniques qui existaient avant 1994, des nouveaux sectarismes, à l'égard par exemple des Rwandais d'expression francophone ou à l'égard de Rwandais, des rescapés du génocide mais qui n'ont jamais quitté le Rwanda entre les années '60 et '90. Ces nouveaux sectarismes créent une nouvelle vague de réfugiés.
L'autre problème est qu'on pouvait s'attendre à ce que ce système, ce régime du FPR apprenne de ce qui s'est passé entre '90 et '94 pour comprendre qu'il faut régler les problèmes entre Rwandais de manière pacifique, parce qu'on a vu que ça pouvait...le génocide a eu lieu dans un contexte de guerre, ce n'est pas un régime en place en temps de paix qui a décidé tout d'un coup d'éliminer des Rwandais, cela a eu lieu dans un contexte de guerre. Donc, comme il s'est passé dans un contexte de guerre, il y a eu beaucoup de massacres de la part de l'armée du FPR.
Aucune tentative d'élucidation de ce problème, d'allégement de la peine des gens qui ont perdu leurs familles n'a eu lieu de la part de ce système. Il y a comme une sorte de black-out total sur la peine d'une partie des Rwandais, sur la douleur d'une partie de ces Rwandais. Et cela contribue à entretenir un sentiment de déni de justice, un sentiment d'exclusion total y compris de négation du droit à la douleur. Et ça, ç'est extrêmement grave. Au contraire, on constate qu'au lieu de travailler vers la solution des problèmes des Rwandais et en particulier le règlement de la question de l'exclusion ethnique, on se rend compte que le Front Patriottique Rwandais qui est dirigé par Paul Kagame, s'engage beaucoup plus vers la voie du militarisme, comme il l'a toujours fait en fait dans les années '90.

RC : Comment le FPR est-il perçu actuellement par l'Occident, ou je dirais le Rwanda comme pays ?

JBM : Il y a deux grands sentiments. Le premier sentiment qu'on retrouve au niveau des universitaires, qui travaillent en Occident, des ONG, des militants de droit de l'homme, des gens qui suivent de près la situation rwandaise, il y a un sentiment de déception qui prédomine. Qui consiste à dire : voilà, on aurait attendu à ce que le FPR apprenne des erreurs de ceux qui l'ont précédé au pouvoir, pour essayer d'être un facteur d'unité, de stabilité, pour le pays et pour la région.
On se rend compte qu'en fait il ne fait que créer depuis plus de 8 ans des réfugiés et des exclus. Et donc, ça c'est un sentiment de déception. L'autre sentiment qu'on trouve en Occident d'après ce que je lis, c'est qu'il y a quand même des états qui ont tenu à le soutenir pour des raisons de géo-politique. Qui sont liés à son ingérence dans les questions congolaises. Donc, c'est principalement ces deux perceptions que j'ai, que je sens en tant que réfugié rwandais en Europe.

RC : Est-ce qu'on pourrait événtuellement inverser la relation, puisque vous dites "le Rwanda a le support de certains pays en Occident", mais est-ce qu'on pourrait dire dans le cas du Congo par exemple que le Rwanda a été envoyé par certains états occidentaux, et je pense évidemment aux Etats-Unis ?

JBM : Tout laisse à penser qu'il existe un lien directe entre sa présence au Congo et la politique qu'ont certains pays vis-à-vis du Congo effectivement. On a comme l'impression que comme le Rwanda reçoit une assistance militaire et financière sans retenu, sans contrôle, ils vient de recevoir le blanc-seing, la bénédiction du Fonds Monétaire International comme étant un pays bien géré alors qu'il est engagé dans une guerre d'occupation, d'invasion et d'extermination d'une partie de la population congolaise, qu'il dépense des sommes faramineuses d'un budget qui est financé à 60 % par l'Occident, pour des raisons militaires, donc pour des dépenses militaires, sans à avoir s'expliquer vis-à-vis des bailleurs de fonds. On a comme l'impression que effectivement il y a un liassez-aller qui désigne un lien avec certains pays comme les Etats-Unis.
Mais en même temps, on sent que du côté du Département d'Etat, il y a des choses qui changent. J'ai lu un rapport récemment rédigé par le bureau des droits de l'homme, de la démocratie et du travail du Département d'Etat donc, où on dresse l'état des droits de l'homme, du respect des droits de l'homme au Rwanda pour l'année qui vient de s'écouler. Et grosso mode ils disent qu'il n'y a pas de droit des Rwandais à choisir leurs dirigeants, que le pouvoir utilise le Génocide pour refuser sa démocratisation, qu'il y a de plus en plus d'exclus, qu'il y a beaucoup de massacres, beaucoup de disparitions, qu'il y a beaucoup d'exécutions extra-judiciaires, qu'il y a beaucoup d'emprisonnements pour des délits d'opinion, brèf qu'il y a vraiment des violations massives et systématiques des droits de l'homme, de tel manière qu'on peut se demander s'il est vrai que les Etats-Unis soutiennent le Rwanda actuellement.
J'ai comme l'impression que là-dedans se développe, donc au niveau des dirigeants américains, un courant qui regarde de près ce qui se passe réellement. Mais cela ne veut pas dire évidemment qu'il n'y a pas de relation militaire qui facilite le travail de sape que fait le Front Patriottique Rwandais dans la région des Grands-Lacs.

RC : Est-ce que le Rwanda a vraiment un système de multi-partisme ?

JBM : Le FPR dirigé par Kagame a interdit le fonctionnement des partis politiques depuis sa prise de pouvoir. Il a refusé la constitution de nouveaux partis. Vous savez que l'ancien président de la république, qui était aussi le vice-président du Front Patriottique Rwandais, pasteur Bizimungu, a lancé l'année dernière un parti, le Parti Démocratique pour le Renouveau et ce parti a été interdit. Donc il n'a même pas pu naître. L'Union Nationale Rwandaise, qui est un parti qui soutenait l'ancien roi Kigili, a demandé à être enrégistré comme parti politique en '94. Cet enrégistrement a été aussi refusé.
Résultat de ca : toute une série de mouvements se sont constitués en exil. On en compte beaucoup aujourd'hui mais je ne veux citer que l'Alliance Démocratique Rwandaise, dont je suis le président qui s'est constituée sur la base de ce refus de l'ouverture politique à l'étranger. Alors, il y a un problème par rapport à ca, c'est que finalement le Front Patriottique Rwandais dirigé par Kagame ne laisse plus d'espace à l'expression pacifique et à l'association pacifique des Rwandais pour changer leur gouvernement s'ils le souhaitent.

(Un mot d'explication sur ce qui suit. Fin mars 2002 la rumeur circule que trois formations politiques rwandaises viennent de former à Hambourg en Allemagne un nouveau parti appelé IGIHANDO. Les trois formations sont l'ARENA, le parti royaliste Nation- Imbaga y'Inyabutatu Nyarwanda et le FDLR (dirigé dit-on par des génocidaires). Aussitôt, l'ARENA dément d'être impliqué dans ce nouveau parti. Joseph Sebarenzi, ex-président de l'assemblée nationale rwandaise, survivant du génocide et transfuge récent du FPR serait maintenant, après une brève escale dans les rangs de l'ARENA, le président d'Igihando. Autre homme cléf : l'homme d'affaire Valens Kajeguhakwa - résident aux Etats-Unis - qui depuis le mois d'aôut 2001 se met en confrontation directe avec le président rwandais Kagame après les actions policières et judiciaires contre la BACAR, la banque dont monsieur Kajeguhakwa est le patron).

RC : Ont fait beaucoup de bruit pour l'instant sur cette fameuse BACAR, et l'homme d'affaire Valens Kajeguhakwa. Quelle est votre opinion là-dessus ?

JBM : C'est un phénomène qui est tout à fait compréhensible, qui renforce ce que je vous ai dit tout à l'heure. L'exclusion ethnique, les nouveaux sectarismes, qui ont été dévéloppés par le pourvoir de Kagamé, ne frappent pas seulement les paysans, ils ne frappent pas seulement la classe moyenne rwandaise. Ils frappent aussi les hommes d'affaires. Valens Kajeguhakwa est un homme d'affaires. Et comme on sait, la plupart des hommes d'affaires rwandais traitent avec l'état. C'est lui qui achète en premier. Donc l'attribution des marchés publics est principalement l'objet d'une concurrence entre factions qui soutiennent, qui ont soutenu dans le temps Paul Kagame, qui sont essentiellement des factions de la petite-bourgeoisie tutsi. Et evidemment le fait qu'il y a de l'exclusion ne permet pas qu'il y a un climat serein pour les affaires et cela a beaucoup gêné un homme comme Valens Kajeguhakwa, qui est un homme qui a vécu au Rwanda, qui a subi donc cet exclusion et ces humiliations.
Mais de là à dire que ce problème est central, qu'il peut le point de départ d'un changement, je ne le pense pas. C'est en tout cas la consécration de l'exclusion, comme politique néfaste qui ne peut pas contribuer à régler les questions principales qui opposent les Rwandais. Parce que évidemment ca touche aussi les hommes d'affaires.
Donc, il n'est plus possible de faire aussi les affaires. On ne peut pas faire la politique...les paysans sont déplacés, il sont soumis à des humiliations, ils sont contreints à vivre dans des camps où il n'y a pas d'eau, où il n'y a pas de système sanitaire, où il n'y a pas d'écoles, où ils sont très loins des champs, donc on est en train de détruire finalement le régime foncier et le régime agraire rwandais, l'agriculture, et les paysans meurent de faim et d'un côté aussi on ne permet pas que les affaires fonctionnent. Si des gens comme Kajeguhakwa ne peuvent pas faire des affaires normalement comme on peut l'imaginer pour quelqu'un qui a fait partie quand-même du Bureau Politique du Frond Patriottique Rwandais, ça veut dit qu'il n'y a pas du tout d'espace, ni pour faire de la politique ni pour faire de l'économie.

RC : Parlons de votre initiative. Je comprends que ce que vous faites actuellement, une nouvelle alliance, elle aussi fait partie d'une nouvelle réorganisation politique pour le Rwanda, pas au Rwanda, mais pour le Rwanda.

JBM : Tout à fait. Nous partons du fait qu'il faut régler en même temps et pas l'un après l'autre, trois problèmes. Le premier problème c'est la question de l'exclusion ethnique. Nous voulons en finir avec cet affaire. C'est la raison pour laquelle ceux qui ont lancé ce mouvement, refusent toute exploitation de l'appartenance ethnique des Rwandais. Ca n'est pas une question de discours seulement, c'est dans les faits aussi. Les hommes et les femmes qui ont lancé l'Alliance Démocratique Rwandaise sont des hommes qui ont appartenu à des différents courants, qui ont des.... Il y a là-dedans des anciens officiers de l'Armée Patriottique Rwandaise, d'anciens députés qui ont travaillé sous le régime FPR, il y a là-dedans d'anciens ministres qui ont travaillé sous le régime FPR, mais il y a aussi des gens qui ont refusé la politique d'exclusion que pratiquait l'ancien régime du MNRD qui a été chassé en 1994. Et donc ce sont des gens qui réellement ont un passé de militant, de militant anti-ethniste. Ca est un premier point.
Le second point, c'est qu'il faut aussi régler la question de l'exclusion sociale. Les Rwandais ne sont pas que des Hutu ou des Tutsi ou des Twa ou un mélange. Les Rwandais sont aussi des paysans, ou des chomeurs qui cherchent du travail, des hommes d'affaires qui veulent fonctionner, qui veulent travailler dans un pays libre où on peut faire des affaires sans devoir payer des pots de vin ou faire allégeance aux chefs. Donc on veut régler cette question d'exclusion sociale. Il faut que ça soit réglé, il faut que les paysans trouvent un moyen de s'exprimer dans un mouvement qui ne les regarde pas en fonction de la longueur de leur nez, ou de la taille de leur corps. Ca c'est le second problème.
Le troisième problème c'est l'interférence qu'impose le jeu géopoliticien de certaines puissance occidentales qui vient manipuler une partie des Rwandais. Avant la colonisation il y a une clique qui a collaboré avec la puissance coloniale belge, après la colonisation c'est pareil. La différence est que la première était composée de Tutsi, de féodaux Tutsi, et que la seconde était composée d'éléments issus de la petite bourgeoisie hutu. Mais pour l'essentiel c'est pareil. Alors, aujourd'hui on assiste à la même chose. Il y a une faction de gens qui sont issus de la diaspora tutsi des années soixante, qui est manipulée par des puissance occidentales pour continuer à pratiquer des politiques d'exclusion et à pratiquer aussi des politiques d'agression par rapport aux pays voisins comme le Congo. Ca c'est inacceptable.
Donc on veut régler ces questions non pas l'une après l'autre, mais les trois prises en même temps.

RC : Tout un programme. Ca demande un grand bouleversement, une révolution. Mais puisque le temps est limité (l'interview est enrégistré pour une émission sur la radio FM-Brussel) je ne vais pas poser cette question. Je vais arriver à ma dernière question qui est de savoir ce que vous pensez des médias et des informations (entre guillemets !) qu'on trouve ici dans nos médias sur ce qui se passe actuellement au Rwanda.

JBM : Les médias belges s'intéressent à la question rwandaise, c'est un fait. Mais le problème c'est que on a comme l'impression que comme le gouvernement belge tient à avoir de bonnes relations avec le gouvernement rwandais, les médias n'ont pas le droit, n'osent pas aller au-delà des relations d'états pour dire à la population belge ce qui se passe vraiment au Rwanda. Or, ils sont les seuls finalement à savoir ce qui s'y passe. Pourquoi ? parce qu'en Belgique se trouvent maintenant d'après les chiffres officiels ou semi-officieux, quand même autour de 7000 réfugiés rwandais dont beaucoup sont arrivés après 1994. Il est nécessaire que les média belges aillent de l'avant, qu'ils interrogent les Rwandais comme vous m'avez interrogé aujourd'hui et leur demandent ce qu'ils pensent, tout simplement. Et qu'ils informent les Belges sur la situation actuelle au Rwanda. Sans avoir des partis-pris évidemment parce que la meilleure manière d'informer c'est de donner la parole aux gens tout simplement et de les laisser s'exprimer.

RC : Peut-être qu'avec le Rwanda on constate le même phénomène qu'avec la Palestine cette semaine ou ces derniers jours, c'est-à-dire qu'ils racontent beaucoup mais ne le fond du problème.

JBM : Tout à fait. Et on a comme l'impression que ce sont les épi-phénomènes qui les intéressent. C'est pas vraiment la souffrance des gens qui intéresse les médias. C'est ce qui porte, ce qui est vendable d'après ce que j'entends qui porte. Et ce n'est pas toujours évidemment les douleurs des peuples, ce ne sont pas toujours les préoccupations des peuples qui sont au centre des préoccupations des média. Pas toujours malheureusement. Et en ce qui concerne le Rwanda et les médias, il faut savoir que si en Belgique les média ne s'intéressent pas à la question, qu'ils n'ouvrent pas leurs micros et les colonnes de leurs journaux à la population rwandaise, ca n'est pas possible de le faire au Rwanda, il n'y a aucune liberté de la presse au Rwanda.
La télévision est contrôlée par l'état, la radio est controlée par l'état, la presse écrite est principalement contrôlée par l'état et quand il y a une tentative de critique ouverte dans cette presse écrite par rapport à l'appareil d'état, mais cette tentative se solde par des exclusions, des détentions arbitraires ou des assassinats. De telle manière que la plupart des journaux indépendants ont du fermer, que leurs dirigeants on du partir et quitter le Rwanda et s'exiler. Je pense à certains journaux spécifiquement animé par des gens, contrairement à ce qu'on peut imaginer, qui sont aussi d'anciens réfugiés, donc des Tutsi comme Paul Kagamé. Ce qui veut dire qu'en fait il n'y a aucune tolérance par rapport à la liberté de la presse.

RC : Ici parfois les journalistes cherchent une excuse dans le fait que le problème ou la situation au Rwanda serait beaucoup trop compliqué pour même essayer de l'expliquer. Qu'est-ce que vous pensez de cette excuse ?

JBM : Ce n'est pas suffisant comme excuse. Il n'y a aucune situation simple. Disons : c'est à la fois simple et compliqué. C'est compliqué parce que il y a des gens qui cherchent à compliquer les choses, à embrouiller les choses, c'est dans la nature des humains, ca n'est pas particulier au Rwandais ou au Belges, c'est dans la nature des humains. Il y a des gens aussi qui savent expliquer les choses, même les choses complexes. Donc c'est à ces gens qu'il faut s'intéresser, il faut aussi faire l'effort de comprendre, d'analyser les événements et ne pas se limiter à répéter des choses qui sont racontées par des gens qui veulent manipuler tout simplement l'opinion. Je ne refuse à accepter que les média belges sont principalement composés de gens qui ne savent pas discerner l'information de la désinformation ou la manipulation de l'information.

Je vous remercie monsieur Mberabahizi.
Fait à Bruxelles le 5 avril 2002