Les "preuves" de Tsahal contre Arafat. by red kitten Monday April 08, 2002 at 06:37 PM |
redkitten@indymedi.be |
L'armée Israelienne (Tsahal) a exhibé largement des "preuves" manifestes de l'implications de Yasser Arafat dans les attentats contre des civils Israéliens. On en rigole encore.
Les documents trouvés dans les locaux de l'autorité Palestinienne, et exhibés comme irréfutable dans les médias Israéliens. L'un de ces documents ne serait ni plus ni moins qu'une lettre des "Brigade des martyrs al-Aqsa-Palestine", réclamant de l'argent pour des bombes. La lettre est pourvu d'une entête en Arabe et en Anglais, car bien-sûr "les martyrs" comme tout groupe terroriste (ou pas!) a du papier à lettre, surement aussi des portes-clés (très utiles dans les camps de réfugiés et les quartiers rasés)... Le documents indiquerait aussi le prix d'une ceinture d'explosif pour les kamikazes, 700 shekels soit 167 euros (avec ou sans la TVA.?).
On en rirait vraiment si ce n'était pas si grave. Ariel Sharon, grand adepte du dialogue, a décidé de se débarasser de Yasser Arafat, parce qu'il a envie d'avoir un autre interlocuteur. Il reprendra donc les pourparlés une fois qu'il aura éliminé les radicaux israéliens (et si il considère même Arafat comme trop radical, c'est dire...) et détruit toutes les structures et infrastructures de l'Autorité Palsetinienne. Le dialogue avec les marionettes qu'il espère placer ensuite sera d'autant facilité qu'il pourra poser les quetions et y répondre tout seul.
Cette histoire grotesque de "facture" des terroristes à Yasser Arafat nous montre encore une fois deux chose.
[1] La volonté manifeste de criminaliser la résistance Palestinienne. Durant ces derniers mois, la majorités des attentats ont été attribués aux "Martyrs d'Al-Aqsa", et les média d'ajouter systématiquement "proches de Yasser Arafat". La tentative de criminaliser Arafat pour ensuite l'éliminer n'a eu qu'un effet: unir totallement les résistants Palestinniens de tout bord autour de l'OLP et son représentant historique.
Il y a quelques mois encore, des manifestation populaires avaient lieu contre le président élu de l'Autorité Palestinienne, on lui reprochait sa politique trop conciliante avec l'état Israelien. Aujourd'hui les mêmes font bloc pour le soutenir.
[2] Un grand nombre de médias relayent pour ainsi dire sans critique les communiqué de l'armée Israélienne expliquant le contenu de ces documents, preuves "irréfutables" (hahaha) de la cupabilité terroriste d'Arafat. Avoir étudié le journalisme, la sacro-sainte objectivité et l'esprit critique pendant des années pour devenir le canal de la propagande sioniste en Europe... Lamentable.
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De l'objectivité et du journalisme by do Tuesday April 09, 2002 at 02:22 AM |
do@mai68.org |
Salut red kitten,
D'accord, bien sûr, avec l'essentiel de ton discours. je voudrais seulement rajouter un truc sur l'objectivité :
karl marx disait que l'objectivité n'existait pas et qu'il avait choisi son camp : celui du prolétariat. Il disait aussi que le concept d'objectivité est un concept petit-bourgeois !
Un bon film démontre excellemment que " l'objectivité journalistique " amène les journalistes à prendre parti pour le plus fort, c'est-à-dire pour le pouvoir. C'est le film " underfire " dont l'action se passe au Nicaragua pendant l'insurrection sandiniste, en 1978 :
on y voit un journaliste essayer de faire son métier objectivement.
À la suite d'une erreur grossière de sa part (ne pas se méfier d'un espion de la CIA " trop connu pour être dangereux "), un village entier de guérilleros se fait assassiner par les militaires du dictateur Somoza (le journaliste avait naïvement laissé traîner dans sa chambre des photos qu'il avait prise de ce village, photos retrouvées par l'espion de la CIA).
À la suite de cette erreur, le journaliste prend conscience que chercher à faire son travail " objectivement " l'amène à prendre involontairement parti pour la dictature (et pas seulement à cause de l'erreur dont j'ai parlé, car ne pas prendre parti, c'est laisser gagner le plus fort, etc.) alors que son cœur l'amènerait plutôt à prendre le parti de la guérilla. Aussi décide-t-il de cesser de chercher à être " objectif " et il choisit son camp : celui des sandinistes.
Amicalement,
do
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