arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le spectre de Carrero Blanco à la place Schuman
by akis Saturday March 30, 2002 at 01:23 PM
haralambos.gavriilidis@chello.be

Le prémier ministre de Franco présenté comme "martyr de la liberté" dans une exposition au Juste Lipse!

Il y a quelques temps (probablement dès le commencement de la Présidence espagnole), dans le "Juste Lipse", bâtiment du Conseil de l'Union Européenne, a lieu une exposition intitulée «Terrorisme et liberté». Elle est organisée par une revue, donc une entreprise privée, et contient des photos de diverses actes terroristes (selon la définition dominante du terme), provenant surtout de l'activité de l' ETA et de l'attaque du 11 septembre à NY. La conception de cette exposition est basée sur tous les lieux communs (le terrorisme est l'incarnation du Mal, menace nos libertés et notre civilisation, il faut l'écraser etc.). Pas mal d'écoles, groupes touristiques et de jeunes ont déjà visité l'expo.
Pourtant, ce qui est un peu étonnant même pour ce climat idéologique, est que, parmi ces photos, figure aussi une de l'attentat de l'ETA contre Carrero Blanco, l'éminent fasciste et proche collaborateur de Franco. Dans la légende, on peut seulement lire qu' il s'agit du « prémier ministre espagnol », sans autre précision.
Or si cet attentat rélève aussi du «terrorisme», est-ce qu'il faut supposer que, selon les organisateurs et/ou le Conseil, le franquisme est du coté des «libertés» ? Il serait intéressant de savoir ce qu'en pensent les milliers de citoyens de l'Etat espagnol qui ont résisté au fascisme, dont d'ailleurs l'actuel secrétaire général et haut représentant de l'UE.
En plus, parmi ces photos figure aussi une où on peut voir des activistes danois qui ont occupé symboliquement l'ambassade péruvienne à Copenhague pour protester contre la repression des Tupac Amaru, apparemment sans attaquer à des personnes ou provoquer même des dégâts matériels. Encore un etrange élargissement de la notion du terrorisme.
La semaine passée, le Comité du Personnel du Conseil, ainsi qu'un des deux syndicats qui sont actifs dans cette institution, ont envoyé à l'administration des lettres de protestation contre cette initiative très discutable. On attend les réactions.