arch/ive/ief (2000 - 2005)

Questions fondamentales autour du décès au 127bis
by Shut down Fortress Europe Wednesday March 27, 2002 at 07:06 PM
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Quelques questions fondamentales posées par les collectifs anti-expulsions suite au décès de Bekim Tatchi samedi dernier au centre fermé 127bis

Communiqué de presse publié par

* Collectif de Résistance aux Expulsions et aux Centres fermés
* Vluchtelingen Aktie Komitee (VAK)
* Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers (CRACPE)

Quatre jours après le décès de Bekim Tatchi au centre 127bis de Steenokkerzeel, les collectifs contre les expulsions et les centres fermés qui ont organisé la mobilisation de dimanche dernier se posent plusieurs
questions fondamentales sur les circonstances de ce décès et sur les suites qui y seront apportées par la justice et les autorités belges.

- Dans les heures qui ont suivi le décès, la directrice du centre 127bis a déclaré que Bekim Tatchi avait demandé à voir un médecin mais que sa demande n'avait pas été satisfaite parce qu'aucun médecin n'était « disponible ». Nous ne pouvons que nous interroger sur cette impossibilité
à « trouver » un médecin. Dans tous les cas, la responsabilité de la directrice du centre 127bis est directement engagée dans ce décès.

- Le Ministre de l'Intérieur se serait engagé à ce qu'aucun des réfugiés témoins des évènements entourant le décès de Bekim Tatchi ne soit expulsé avant la fin de l'enquête judiciaire. Au vu des précédents en la matière (expulsion rapide de tous les témoins lors du décès d'un jeune albanais l'année dernière) et du transfert de la plupart des témoins vers d'autres centres fermés, nous sommes très méfiants par rapport à cette affirmation et exigeons que le Ministre de l'Intérieur prenne un engagement ferme et clair en la matière.

- Selon le docteur Eric Picard (coordonnées disponibles sur simple demande), une overdose par méthadone ne peut être que le fait d'une erreur médicale (prescription d'une trop forte dose) ou d'une livraison d'une dose plus forte que celle prescrite. Une autre explication possible serait une mauvaise réaction à une prise de méthadone combinée à l'absorption d'autres produits pharmaceutiques. La livraison de médicaments au sein des centres fermés étant entièrement gérée par le personnel, leur responsabilité serait clairement engagée s'il s'avère que Bekir Tatchi est
bien décédé suite à l'absorption de méthadone ou d'autres produits pharmaceutiques.

- Enfin, cette tragédie humaine prouve une fois de plus que les centres fermés sont de véritables espaces de non-droit. En effet, les détenus n'ont pas le droit de consulter librement le médecin de leur choix. Seuls quelques médecins, accrédités par le Ministère de l'Intérieur, ont droit de cité à l'intérieur des centres. Cette limitation flagrante de l'accès aux soins de santé est une nouvelle preuve de l'arbitraire qui règne dans les centres fermés.

Au vu de ces circonstances, et avec toujours plus de force face à la multiplication des violences commises à l'égard de ces « étrangers » dont l'État voudrait se débarrasser silencieusement, la seule alternative possible est une modification radicale de la politique d'asile et d'immigration menée en Belgique et en Europe :

Arrêt des expulsions
Suppression des centres fermés
Régularisation de tous les sans-papiers

Contact : 0486/91.94.68