arch/ive/ief (2000 - 2005)

Hier après-midi, un bon millier de personnes s'est rassemblé à Vottem à l'appel de trois collectifs opposés aux centres fermés et aux expulsions. La manif, qui partait du parc de la Citadelle, était précédée par l'équipe de rédécoration des rues des collectifs anti-expulsions, qui une fois de plus ne s'est pas privée pour rendre un peu de couleurs aux rues de Liège et de Vottem. Dans le cortège, outre les mouvements de soutien aux réfugiés et un groupe important d'anarchistes, on comptait une très forte délégation d'ATTAC, un groupe de la FGTB, quelques autres délégations (Juifs Progressistes de Belgique, PTB, Résistance Internationale, Militant…) et bon nombre d'«anonymes», souvent avec des enfants. Ah oui, à ne pas oublier également, dans le cortège, une forte délégation de flics en civil (sont-ils pris en compte dans les comptages officiels de la police ?), aisément reconnaissables malgré leurs pitoyables tentatives de déguisement.

Après trois quarts d'heure de marche dans les quartiers de Liège, et une halte pour écouter plusieurs chorales rassemblées spécialement pour l'occasion, la manifestation est arrivée devant le centre fermé de Vottem. Là-bas, une partie des participants a écouté un représentant des collectifs organisateurs ainsi que des témoignages de réfugiés enfermés dans les camps lus par deux artistes liégeois. Pendant ce temps, un autre groupe d'activistes s'est directement rendu devant les grilles du centre pour manifester son dégoût de manière plus active. Sur place, le groupe a redécoré les portes et les grillages et démonté une porte blindée pour mieux communiquer avec les détenus et marquer sa colère (et non tenter d'envahir le centre comme annoncé sur RTL-TVI… :)). Alors que la tension montait quelque peu et que l'autopompe et les clones casqués faisaient leur apparition au bout de la rue, la chorale militante a rejoint le groupe massé devant le centre et a chanté plusieurs morceaux spécialement composés pour l'occasion à l'intention des détenus, qui tentaient de communiquer avec nous en criant des slogans (« Pouvoir assasin », « Liberté ») et en agitant des vêtements, mouchoirs et draps de lit aux fenêtres.

Lors de la dislocation du cortège, les playmobils en civil se sont rappelés au mauvais souvenir des manifestants en arrêtant quelques personnes qui quittaient la manifestation, notamment un demandeur d'asile venu soutenir ses amis enfermés. Cette personne a été libérée en fin de soirée.