La police averti la direction que "des étudiants créent des comités" by Antoine Hermant, président du Conseil des Étu Saturday March 16, 2002 at 11:07 PM |
antoine.hermant@skynet.be |
Suite à un article publié sur Indymedia1, les forces de l'ordre avertissent les autorités de l'école que « des étudiants s'organisent dans son établissement. » De quel pays s'agit-il ? Chili ? Haïti ? Birmanie ?
Suite à un article publié sur la situation désastreuse de l'enseignement1, le directeur-président de la Haute École Paul Henri Spaak, à Bruxelles, a avoué publiquement avoir reçu un coup de fil du commandant de la police de Bruxelles pour lui dire qu'un article publié sur Internet1 faisait référence aux étudiant s'organisant dans son établissement.
En effet, depuis quelques temps, suite au manque criant d'argent pour la Haute École, le directeur président de la Haute École Paul Henri Spaak a proposé un plan d'économie drastique. Ces pistes d'économies sont des regroupements de classes (doublant le nombre d'étudiants par classe), suppression d'orientations, suppression d'un tiers des cours (dont le cours d'anglais, remplacé par un cours de promotion sociale… payant !), ainsi que la suppression de 6,5 équivalent temps pleins. Suite à cette information, les délégués de classe se sont réunis et ont discuté de manière démocratique d'un « plan des étudiants » pour l'avenir de leur école. Tout d'abord, les étudiants ont été choqués d'apprendre qu'un Conseil de Département informel d'information s'était tenu sans l'invitation de leur délégués. La réaction des étudiants ne s'est pas fait attendre, certains étudiants ont fait passer une pétition pour garder le cours d'anglais, d'autres ont fait des tracts à partir du « plan des étudiants », d'autres encore ont lancer une enquête pour améliorer et estimer le manque de financement de la bibliothèque vétuste de l'école.
En tant que délégués, nous nous sommes mis d'accord sur le fait qu'il n'était pas question que l'on s'attaque aux acquis pédagogiques de notre école, alors que la Belgique est un pays les plus riches au monde.
Le directeur-président a empoigné les délégués
Les délégués ont donc refusé catégoriquement le plan d'économie de la direction et s'en sont pris à la cause véritable du problème qu'est le manque de financement des Hautes Écoles. Ils ont estimé que, tous ensemble, avec les étudiants, le personnel administratif et ouvrier, les professeurs et la direction, il fallait s'unir pour demander une augmentation du budget public alloué à l'enseignement. Le plan a été présenté aux étudiants et il a été voté à l'unanimité en assemblée générale. Le directeur de département, très enthousiaste, a approuvé la volonté des étudiants de demander le refinancement de l'enseignement. Nous avons donc été chez le directeur président qui a refusé catégoriquement notre point de vue.
À l'invitation du président de département, le président du Conseil des Étudiants et deux étudiants administrateurs sont allés en délégation au Conseil de Direction pour demander, pacifiquement, avant que la séance commence, à tous les directeurs présents s'ils étaient d'accord, sur le principe, d'envoyer un communiqué de presse commun pour demander le refinancement de l'enseignement. Avant d'avoir fini notre explication, le directeur président est entré dans la salle et a empoigné et expulsé par la force les étudiants présents.
Choqués, nous avons convoqué une nouvelle assemblée générale pour expliquer ce que nous avions fait et comment la direction avait réagit.
Vendredi dernier, lors du Conseil du département technique de la Haute École, alors que le directeur du département demandait à son supérieur de respecter son temps de parole, ce dernier est entré dans une colère furieuse. Il bouscula une chaise en quittant brutalement la salle. Il revint quelques minutes plus tard, sans décolérer, en déclarant que le directeur « ne prenait pas ses responsabilités vis-à-vis de gens comme ceux-là ! », tout en pointant du doigts le délégué étudiant présent. C'est à ce moment qu'il explique qu'il a reçu un coup de téléphone du commandant de police de la ville de Bruxelles pour demander ce qu'il ce passait parce que « les étudiants faisaient des comités dans l'école, selon un article paru sur Internet »
« Il va falloir trouver les bons modes d'action[...] Les étudiants sont la locomotive. »
Cet article faisait référence à ce que disait un président d'un des départements de la Haute École qui nous avait soutenu après l'incident du mercredi en affirmant que : "des milliards ont été dépensés dans les bombardements contre l'Irak, l'Afghanistan et le Kosovo alors qu'il n'y a pas un euro pour l'enseignement." Comme d'autres professeurs de la Haute École, il a déclaré que " seul les étudiants peuvent faire bouger les choses. Il va falloir trouver les bons modes d'action. Des actions très dures pour marquer des points le plus rapidement possible, un peu comme les camionneurs, qui en deux jours peuvent paralyser un pays. Il faudra descendre chez les ministres et exiger le changement. Tant qu'il y aura des gens pour accepter de travailler de plus en plus dans des conditions de plus en plus difficiles, la situation ne changera pas. Il faut réagir, les étudiants sont la locomotive. "
Les délégués étudiants ont effectivement pris le problème en mains, n'en déplaise à la police fédérale. Des actions sont prévues pour les jours qui suivent. Déjà, nous avons été soutenu par les délégués étudiants administrateurs des facultés de l'Université Libre de Bruxelles (ULB). A peine avons nous publié un article sur Internet que les forces de l'ordre tremblent déjà. Au 21è siècle, malgré les évolutions de la technique, la population (étudiants dans ce cas-ci) qui s'organise contre l'injustice fait toujours aussi peur à la bourgeoisie qu'au siècle passé…
PS:Pour une fois, imitez la police fédérale et allez sur: http://archive.indymedia.be/front.php3?article_id=18998&group=webcast
Komop politie, betalen ... by jpe Sunday March 17, 2002 at 11:40 AM |
Aha, de politie leest mee. Wie had dat durven denken ? Als ze nu in alle politiekazernes Indymedia gaan lezen, zouden we hen daar geen vergoeding mogen voor vragen ?