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L'Europe antidémocratique à l'oeuvre : 140 jeunes interdits de circuler
by david pestieau Friday March 15, 2002 at 04:51 PM

140 jeunes partis manifester à Barcelone contre le sommet européen, à l'initiative de D14, se sont vus refuser l'entrée en territoire espagnol, ce vendredi vers 14h. Ce refoulement n'est-il pas une application avant la lettre de la nouvelle législation « anti-terroriste » de l'Union en préparation?


140 jeunes partis manifester à Barcelone contre le sommet européen, à l'initiative de D14, se sont vus refuser l'entrée en territoire espagnol, ce vendredi vers 14h. Ils ont été refoulés et ne peuvent exercer leur droit de circuler et de manifester.
Ils sont en route vers Perpignan où une manifestation est prévue devant le consulat espagnol. L'Espagne avait suspendu les accords de Schengen au début de la semaine.
Ce refoulement n'est-il pas une application avant la lettre de la nouvelle législation « anti-terroriste » de l'Union en préparation?

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Jeudi, les calicots et drapeaux des cars de la FGTB en route pour la manifestation syndicale avaient déjà été confisqués. Six bus, dont trois de la coordination D14-Belgique et trois d'ATTAC-France, ont été bloqués à la frontière franco-espagnole.
Arrivés à la frontière vers 11h, les cars ont été entièrement vidés. Tous les calicots, drapeaux mais aussi journaux et tracts ont été saisis. Vers 14h, tout a été rendu aux manifestants avec ordre de retourner en Belgique. Une manifestation improvisée a eu lieu.
Vers 15h, les douaniers ont alors menacé de confisquer les cars en cas de désobéissance. Les 140 jeunes de Belgique sont maintenant en route vers Perpignan pour protester devant le consulat espagnol. Des avocats des fameux Legal Teams, accompagnant les bus, défendent les droits des manifestants.

L'Etat européen en construction sert donc la vis et empêche par la force aux manifestants antimondialistes de s'exprimer. A Barcelone même, les manifestants sont à l'heure actuelle assiégés à l'université de Barcelone, interdits de manifester dans la ville.

Tous les gouvernants européens, de Jospin à Aznar en passant par Verhofstadt, qui n'ont qu'à la bouche les mots « démocratie » et « liberté » quand il s'agit d'intervenir au Zimbabwé et en Irak, empêchent la simple liberté de circulation et de manifester sur le territoire européen. En réalité, toutes les manifestations contestant l'Union européenne sont en train d'être criminalisées.

Au lendemain du 11 septembre, l'Union européenne avait adopté le principe d'une loi « anti-terroriste » aux contours très larges. Un large groupe d'avocats avait alors dénoncé les dérives de ce projet de législation.
Dans une note du 29 janvier, le Conseil européen précisait qu'elle vise « surtout les organisations qui abusent de leur statut légal pour aider des groupements terroristes à atteindre leurs objectifs ». Avant d'ajouter que les manifestants antimondialistes qui perturbent les sommets du G8 et des sommets européens étaient « des groupes radicaux extrémistes, qui, manifestement, terrorisent la société »
A Séville, en juin, le conseil européen devrait adopté cette orientation sous forme de directive. Manifestement, les polices européennes ont décidé d'appliquer en pratique cette décision.
C'est pourquoi toutes les atteintes à la liberté de manifester et de circuler lors de sommets européens doivent être combattues avec la plus grande vigueur par tous les démocrates.