arch/ive/ief (2000 - 2005)

# Dans ce procès, les témoins de la défense sont un élément clé. Que pouvez-vous nous en dire?

Le président a rendu un jugement pour déterminer quels témoins seraient entendus. Tous les témoins de moralité, c'est à dire ceux qui ont vécut le contexte social du conflit, ont étés refusés par le juge. Parmis ces témoins, il y avait par exemple le curé de Tubize ainsi que le juge du commerce Versluis qui avait tenu des relations avec la délégation syndicale et qui avait une vue sur le conflit social. Le président a donc décidé de ne pas entendre les témoins de moralité et de s'en tenir aux témoins des faits.

# Plus globalement, quelle est votre vision du procès?

C'est un procès politique et ils essayent systèmatiquement de faire descendre un conflit social de haut niveau à un vulgaire crime de bas niveau. De plus, ils utilisent une loi qui date de 1887 qui a été créée afin de réprimer les révoltes de la faim qui se sont déroulées notamment à Charleroi à la fin du siècle dernier. C'est suite à ces révoltes que le gouvernement a voté une loi qui cherche directement à s'attaquer aux dirigeants des luttes sociales en les rendant responsables de tout ce qui peut arriver durant le conflit. Donc il est clair que ce procès est politique. De plus, toutes les parties ne sont pas présentes. Je pense notamment à la curatelle, à la dernière direction des Forges de Clabecq et à l'ancien conseil d'administration. Tout ces gens sont impliqués dans les événements et donc ils doivent prendre leurs parts de responsabilités car ils ont élaboré ce qu'ils ont eux-même qualifié de choc social. Ce sont eux qui sont responsables de tous les incidents durant le conflit et ils ne sont pas inquiêtés. Il s'agit donc d'une justice de classe menée par le pouvoir politique et économique contre les délégués syndicaux et spécialement contre Roberto et moi même.

# Quelle est la particularité de votre lutte?

Nous avons dit clairement dit non aux règles de l'économie capitaliste, nous avons dit non à la fermeture des Forges de Clabecq quelqu'en soit le résultat économique. Nous avons dit clairement dit que nous voulions une autre économie. Par rapport à cela, ils ont vu que nos revendications mettaient en cause tout le fonctionnement de l'économie libérale. Voilà pourquoi ils ont mobilisés leurs forces pour nous attaquer. Le monde politique a même eût recours aux structures syndicales bureaucratiques pour nous avoir mais ils ne nous ont pas eût. Aujourd'hui, ils utilisent ce procès pour arriver à leurs fins mais ils ne nous auront pas avec ce procès car nous avons un grand soutien du monde du travail en Belgique et si ils nous mettent en prison, ne fut-ce qu'un jour, il y aura probablement une grève générale en Belgique.
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J'espère que si le tribunal a l'audace de condamner à quoi que ce soit qui que ce soit. J'espère que le monde du travail réagira avec une grève générale ou des actions retentissantes à travers le pays et SURTOUT que tous les affiliés réagiront très fort envers la direction du syndicat qui n'a vraiment rien fait de convenable pour soutenir les délégués tout au long de ce procès effectivement politique. Je le crois aussi.