Film documentaire et conférence

SYNOPSIS
Il y a en Turquie près de 71.000 détenus dont plus de 10 000 sont des prisonniers politiques en détention préventive ou condamnés. Récemment, le ministre de la justice a achevé trois prisons de haute sécurité (de type F) exclusivement composées de cellules d'isolement et aujourd'hui, il s'apprête à mettre en service huit autres prisons cellulaires. Ce « modèle » pénitentiaire est connu de l'opinion publique comme étant conforme aux normes européennes. Pourtant, dans les faits, ce modèle de fabrication européenne et dont la Turquie s'inspire, semble loin d'être un progrès en la matière. Mort silencieuse donne la parole aux détenus d'Allemagne, d'Espagne, d'Italie et des Etats Unis d'Amérique qui ont connu l'isolement carcéral dans leurs pays respectifs ainsi qu'à leurs familles, à des médecins, des avocats et des parlementaires qui ont enquêté sur les effets de cette incarcération prétendûment exemplaire. Ce film montre que non seulement, il s'agit d'un système qui est contraire aux droits de l'homme mais aussi qu'il est issu d'un programme scientifique vieux de près d'un siècle.
Le film tente d'analyser 30 années d'expérience de cellules d'isolement modernes. Tout au long du film, le spectateur est amené à comparer le discours officiel enchanteur avec la triste réalité à travers l'expérience des victimes et le témoignage de leurs proches.

BUT DU FILM
Dans les pays en voie de développement tels que la Turquie, les produits au label européen et américain sont accueillis sans la moindre critique et sont imposés de manière musclée à la société malgré sa désapprobation. On importe sans jamais en révéler les véritabes intentions.
Mort silencieuse veut précisément montrer au spectateur la différence qui existe entre le discours et l'application, entre la présentation des prisons de type F et le supplice vécu par les prisonniers. Il veut aussi rappeler que loin d'être un « must », le système de l'isolement carcéral est sujet à controverse y compris aux Etats Unis et en Europe.
Pour ce faire, le réalisateur s'est efforcé d'illustrer les séquelles psycho-physiques consécutives à l'isolement en prison cellulaire existant dans les pays développés. Par divers procédés cinématographiques, il a tenté de reproduire l'effet de l'isolement sur les organes sensoriels du sujet et en particulier, les défaillances visuelles et auditives qu'il subit. Mort silencieuse incite le spectateur à la réflexion sur l'isolement en général, sur son application actuelle en Turquie et sur les nouvelles formes de violation des droits de l'homme qui en découlent. Il fait prendre conscience de l'impact social d'une telle application sur le monde extérieur. En effet, les familles des détenus isolés se retrouvent elles-mêmes isolées par manque de communication et d'information à propos de ce qui se passe à l'intérieur car durant les visites, les détenus et leurs proches sont sans cesse épiés par les gardiens.
Mort silencieuse démontre que l'isolement est une forme de supplice moderne et sophistiquée qui est à mettre sur le compte des développements technologiques et qu'en Turquie, il est présenté à la société comme un moyen pénal efficace.
C'est pourquoi, le film déplore aussi l'absence de volonté et l'incapacité de la part des autorités à aller à la source des problèmes sociaux.
Ce film ne vise pas à donner des réponses mais à poser les questions pertinentes relatives à la problématique de l'isolement.

STRUCTURE
Mort silencieuse tente d'expliquer l'isolement carcéral au moyen de divers langages techniques. Construit sur fond de documentaire composé des témoignages de détenus, de leurs familles, d'avocats, de médecins et de parlementaires, il est dominé par un personnage central, une actrice professionnelle, qui nous plonge dans le gouffre de l'isolement au quotidien. Le réalisateur a tenté, à travers ce personnage de faire revivre la solitude absolue et l'émoussement progressif des organes sensoriels du détenu. Les séquences du film et du documentaire sont imbriquées les unes dans les autres quoiqu'elles soient chacune indépendantes du plan précédent. Ce procédé n'interfère cependant en rien à l'unité narrative du film. La construction du film sert non pas à donner des réponses mais à inviter le spectateur a poser les questions correctes.

EQUIPE
Réalisateur, caméraman, scénariste et éditeur: Hüseyin Karabey
Assistants: Nalan Ulutürk (Recherche et contacts en Turquie), Sedat Yýlmaz (Projet et développement du scénario), Özlem Güngör (assistante), Banu Öztürk (assistante de production)
Actrice: Julide Kural
Producteur: Hüseyin Karabey
Conseillers pour le projet: Martin Glesnap (responsable pour l'Allemagne), Marcelino de Satis (responsable pour l'Italie), Juan Sorin (responsable pour le Pays Basque), Rob Brouve (responsable pour le tournage aux Etats Unis), Ümit Koþan (recherche en Allemagne)
Traducteurs: Serra Bucak, Aurora Mortell, Seray Ak, Marcelino De Satis

ASSOCIATIONS QUI ONT PARRAINE LE PROJET
LIBERTAD, association qui œuvre pour la libération de tous les prisonniers politiques dans le monde -Allemagne
CENSA CENSURO, revue alternative - Italie
SENIDEAK, association de solidarité avec les détenus basques - Espagne
AMNESTY INTERNATIONAL, section Pays Bas

REPORTAGES EFFECTUES DANS LE CADRE DU PROJET
ALLEMAGNE:
-Irmgard Möller : elle survécut à une attaque survenue en prison en 1977. Elle a connu 20 années d'isolement.
-Günther Sonnenberg : il vécut 16 années dans l'isolement .
-Andeas Vögel : il vécut 15 ans dans l'isolement.
-Christian Klar et sa mère. Le fils est depuis 20 ans dans l'isolement.
-Me Christian Strobele, parlementaire des Grünen (Verts) et l'un des avocats des détenus.
-Claudio Roth : parlementaire des Grünen

ITALIE:
-Domenico Maracino, il a été incarcéré 15 ans et a vécu deux ans dans l'isolement.
-Salvatore Francolacci, il a vécu 6 ans en prison.
-Av. Giuseppe Pelazza, avocat d'ex-détenus politiques.
-Patrizia Lomuscio, proche de détenu politique.
-Pierino Matta, a passé 22 ans de sa vie en prison dont une grande partie, dans l'isolement.

ESPAGNE:
-Tomax Karrera, basque, a passé 16 ans de sa vie en prison.
-Mikel Korta est membre de l'association de solidarité avec les détenus basques.
-Mitxel Saasketa a vécu 20 ans en prison dont une grande partie dans l'isolement.
-Patxi Arrien, psychotérapeute et médecin de détenus basques.
-Estibaliz Gorostiaga, médecin de détenus basques.
-Me. Joseba Agudo, avocat de détenus basques.

TURQUIE:
-Mehmet Bekaroðlu, député du parti Saadet, membre de la commission parlementaire des droits de l'homme

IRLANDE DU NORD
-Jim Mc Leigh, incarcéré pendant 18 ans dans les « H Blocks »

ETATS UNIS D'AMERÝQUE:
-Témoignages effectués avec des détenus de la prison Arizona Maricio County au Texas et avec le gouverneur de l'Etat agrémentés d'images illustrant les pratiques en prison.

BIOGRAPHIE DU REALISATEUR

Hüseyin Karabey est né à Istanbul en 1970. Il a fait des études d'économie à l'Université d'Uludag, dans la province de Bursa en Turquie. Il poursuit aujourd'hui des études de graduat en cinéma-télé à la faculté des Beaux-Arts de l'université de Marmara à Istanbul où il prépare une maîtrise. Depuis 1996, il a réalisé 4 courts métrages et 5 documentaires. Ses documentaires ont pour thème principal, la violation des droits de l'homme en Turquie. Ses films ont été diffusés dans diverses chaînes de télévision et festivals de films en Turquie et à l'étranger.

FILMOGRAPHIE
1996- Le camp d'Atrouch
Documentaire de 25 min. Betacam
(récit dramatique des Kurdes de Turquie qui ont été forcés de migrer vers le nord de l'Irak)

1997- 1er mai, 2 films
Documentaire de 45 min. Betacam
(L'histoire du 1er mai à Istanbul où trois manifestants furent tués)

1997- L'auberge des célibataires
Documentaire de 45 min. Betacam
(La vie quotidienne de jeunes ouvriers kurdes à I Istanbul)

1997- Dialogue
Court métrage 7 min. Betacam
(Une adaptation du texte de Borges sur la vie et la mort.)

1998- Son nom: Aytaç
Documentaire de 45 min. Betacam
(Biographie de l'acteur turc Aytaç Arman)

1998- Les délaissés et la rue
Documentaire 45 min. Betacam
(Documentaire sur les enfants de la rue et leurs familles)

1999- Le jugement
Court métrage 5 min. 16mm
(Une réflexion sur la vie en cinq minutes)

1999- Boran
Court métrage 30 min 35mm
( Le récit des disparitions en Turquie interprété avec des personnages fictifs et rééls)

« Prix du ministère de la culture » au 5e festival de l'Orange d'Or à Antalya pour le meilleur court métrage - Octobre 1999 - Turquie
« Meilleur film de fiction » au 8e festival international du film étudiant - Tel Aviv - Juin 2000 - Israël
« Prix du jury spécial » au 7e festival Corto Ümola - Novembre 2000 - Italie
« Meilleur film de fiction » au Festival Chileno - internacional de cortometrajes - 2000- Santiago - Chili

REVUE DE PRESSE
« Je pense que je ne dois pas être différent des prisonniers. Aujourd'hui, je suis dehors. Mais demain, rien ne me dit que je ne serai pas en prison »
(Huseyin Karabey)

« Le point de départ de Mort silecieuse a été la déclaration du minstre de la justice lorsqu'il a demandé d'adapter les prisons turques aux normes européennes. On pourrait se demander pourquoi l'Etat ne préfère pas adopter les normes européennes en matière d'éducation et de santé ? Et puis, c'est quoi ça, les normes européennes ? »
(Hüseyin Karabey)

« Nous connaissons Hüseyin Karabey de par le documentaire intitulé Boran et consacré aux disparitions politiques en Turquie. Huseyin Karabey est un jeune producteur de cinéma qui aspire à améliorer et à développer le cinéma alternatif dans ce pays à travers le prisme de ses positions sociales et politiques et de son activité artistique. »
(Cumhuriyet)

« Je pense qu'il n'y a plus eu de films remarquables réalisés en Turquie après Yýlmaz Guney. Je n'ai jamais rencontré de réalisateur capable de dépeindre nos propres sons et nos histoires. C'est pour cela que j'ai commencé à m'intéresser au cinéma"
(Interview de Hüseyin Karabey parue dans Cumhuriyet)

« Je désirais décrire ce que signifie la privation des stimulants audio-visuels. J'ai en fait essayé de dépeindre l'isolement et ses effets physiques et psychologiques. »
(Nazan Özcan, Radikal)

« Mort silencieuse est une étude de marché compréhensible et somme toute inhabituelle en Occident. Actuellement, des familles sont entrain de mourir tour à tour pour que leurs proches ne vivent pas ce calvaire. Ce documentaire transpose leurs souffrances au langage cinéma et nous arrache à notre attitude d'indifférence et à notre silence de mort.
(Necati Sonmez, scénariste)

PROJET: Mort silencieuse
DIRECTEUR: Hüseyin Karabey

ADRESSE : Hüseyin Karabey Kurtuluþ Cad. Çýnar ap. No: 177/2 Kurtuluþ / ÝSTANBUL TURQUIE
TEL & FAX: 90.212.240 52 28
E-Mail: huseyinkarabey@yahoo.com

CONTACT:

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1057 ZK Amsterdam
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Fax: +31 20 4120400
ozgurluk@xs4all.nl

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